florence_yvonne a écrit :
Pour les Nobles Musulmans, Moïse a reçu la Torah de la Main même d'Allah Puissant et Sage mais pour les juifs, les 5 premiers livres de la Bible ont écrits par Moïse à l'exception des 10 commandements qui viennent de YHVW.
Et ils tirent cela d'où ?
Moïse a-t-il écrit la Torah?
Septante
Traduction grecque de la Bible hébraïque faite à Alexandrie, entre 250 et 130 avant Jésus-Christ. La version chrétienne de l'Ancien Testament reprend cette traduction.
Vulgate
Traduction latine de l'Ancien et du Nouveau Testament par saint Jérôme, à la fin du IVe et au début du Ve siècle de l'ère chrétienne.
Massorètes
Les érudits juifs qui ont établi le texte officiel de la Bible hébraïque entre le VIe et le Xe siècle.
Évangiles synoptiques
Les Évangiles de Marc, de Matthieu et de Luc (entre 70 et 80). En les comparant sur des colonnes parallèles, on obtient une vue d'ensemble (sunopsis, en grec) qui fait apparaître de nombreuses ressemblances et une composition identique. D'où leur qualification de «synoptiques». L'Evangile de Jean, en revanche (vers 100), présente des caractéristiques trop spécifiques pour qu'on puisse le ranger dans cette catégorie.
Canon
Du grec kanon, le roseau à l'aide duquel on trace des lignes droites. C'est la liste des livres de la Bible. On parle du canon juif, fixé au Ier siècle après Jésus-Christ, et du canon chrétien, établi au IVe siècle.
Canaan
Territoire entre le Jourdain, la mer Morte, les contreforts du mont Hermon et la Méditerranée.
Le pays de Canaan désignait la terre promise par Dieu aux Hébreux et qu'Il leur donna après l'Exode.
«Mets par écrit ces paroles, car elles sont les clauses de l'Alliance que je conclus avec toi et avec Israël.» Telle est la mission que Yahvé confie au prophète hébreu dans la Torah (le Pentateuque pour les chrétiens, c'est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible).
Des générations de fidèles ont pris les Écritures au pied de la lettre: Moïse, chargé par Dieu de libérer son peuple du joug égyptien et de le mener jusqu'à la Terre promise, avait bien retranscrit mot pour mot le Verbe divin. Problème: le Deutéronome, dernier ouvrage de la série, fait périr le guide spirituel des Hébreux dans la région de Moab (Deut XXXIV), à l'orée du pays de Canaan (l'actuelle Palestine), alors que son peuple est sur le point de toucher au but.
Comment Moïse, si inspiré fût-il, aurait-il pu être en mesure de rédiger sa propre nécrologie? Le personnage a sans doute existé, car, «sans la présence d'une forte personnalité, on ne peut guère rendre compte de la naissance d'un mouvement religieux aussi original que celui d'Israël», souligne le bibliste Bernard Renaud.
Mais l'Histoire ne nous a laissé aucune trace de ce chef hébreu qui aurait vécu aux alentours de 1300 avant Jésus-Christ.
D'après la Bible, Moïse - du mot égyptien mos (nouveau-né) - sauvé des eaux du Nil par la fille de Pharaon, a grandi en Égypte.
Un jour, l'élu de Yahvé, membre de la tribu des Lévites, surprend un Égyptien rouant de coups un Hébreu.
Il tue l'agresseur, dissimule le cadavre, mais, dénoncé par l'un des siens, il doit s'enfuir et devient berger dans le Sinaï. C'est là que Yahvé s'adresse à lui pour la première fois, d'une voix mystérieuse surgie d'un buisson enflammé: «Je suis qui je suis.»
Après maintes péripéties, Moïse parvient à conduire son peuple hors d’Égypte, jusqu'au mont Sinaï, où Dieu lui remet les Tables de la Loi.
Une deuxième énigme surgit: si Moïse a vécu au XIIIe siècle avant Jésus-Christ, et s'il est l'auteur des cinq livres qui relatent la naissance d'Israël, la Torah doit dater de la même époque.
Or aucun spécialiste ne retient cette chronologie. Les exégètes estiment aujourd'hui que le Pentateuque a été couché par écrit au moment de l'exil des Hébreux à Babylone, entre 587 et 539 avant Jésus-Christ environ.
Plus tôt, les populations de l'ancien Israël n'étaient pas alphabétisées.
Les scribes professionnels se chargeaient de retranscrire le contenu des récits qui circulaient - les traditions orales - et qui étaient nombreux, comme l'atteste la Genèse.
Les premiers chapitres bibliques reprennent ainsi le canevas d'un mythe mésopotamien ancien - la légende de Gilgamesh - dans lequel un héros en butte à un dieu malfaisant découvre l'arbre de vie et construit une arche pour échapper au déluge.
Mais revenons à ces milliers d'Israélites du royaume de Juda, déportés à Babylone par le roi Nabuchodonosor. Il faut s'imaginer ces Judéens - notables, prêtres, soldats, paysans, commerçants - débarquant sur les bords de l'Euphrate, sans livres ni temple où pratiquer leur religion et perpétuer leurs rites.
Sur cette terre étrangère où ils ont échoué, ces hommes et femmes veulent affirmer la vitalité de leur peuple, face aux empires assyrien et égyptien environnants, qui ne cesseront de faire peser sur eux leur férule jusqu'au IIe siècle avant Jésus-Christ. Dès lors, les grands prêtres vont se lancer dans l'écriture de leur histoire en s'inspirant des souvenirs de ceux qui avaient été témoins des principaux événements de ce passé fondateur, souvenirs que la tradition avait perpétués.
Certains exégètes - peu suivis, il est vrai - soutiennent même que la Torah aurait été rédigée beaucoup plus récemment, en 230 avant Jésus-Christ. Le linguiste Yaaqov S. Kupitz, professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem, décèle ainsi de fortes influences grecques dans les textes.
D'où il conclut que les auteurs de l'Ancien Testament vivaient probablement au moment où l'hellénisation a gagné le Proche-Orient (338 avant l'ère chrétienne).
Le duel de David et Goliath (I Samuel, XVII), par exemple, rappellerait celui de Pâris et Ménélas, rapporté dans L'Odyssée. Par ailleurs, la monnaie utilisée par Jacob dans la Genèse pour acheter un terrain à Sichem (Gen., XXXIII, 19) - la qsitah, dérivé du grec kisté - n'existait pas avant l'arrivée des Hellènes.
Dès le XVIIe siècle, certains savants osent publiquement douter du fait que Moïse ait écrit la Torah.
Après le juif Baruch Spinoza, condamné pour hérésie panthéiste par les autorités religieuses, l'oratorien Richard Simon, père de la critique biblique, suggère l'existence de plusieurs auteurs à l'origine du Pentateuque.
Son intuition sera développée au XIXe par Friedrich Schleiermacher.
Soulignant les doublons (une même péripétie est rapportée à propos de plusieurs personnages), les versions différentes d'un même événement, dans la Genèse, par exemple, et les contradictions des Écritures, l'exégète allemand élabore l'hypothèse dite «documentaire», qui demeurera très en vogue jusque dans les années 1970.
En gros, la Torah serait née de la fusion - en plusieurs étapes - de deux grandes sources bien distinctes: l'écriture «yahviste» en cours au royaume de David, au Xe siècle avant Jésus-Christ, et l'écriture sacerdotale «élohiste», remontant au VIIIe siècle avant l'ère chrétienne.
Cette hypothèse a vécu. Les exégètes penchent désormais pour une rédaction relativement condensée dans le temps, au moment de l'exil.