La Chouia a écrit :La messe en latin à laquelle je participe m'apporte justement la certitude de ne pas tomber dans l'interprétation personnelle, en attendant que je puisse retourner à la messe sans méfiance une fois que la Consécration sera restaurée, ce qui est apparemment en bonne voie depuis 2012 d'après ce que j'ai pu lire cet après-midi.
Tu touches ici un fondamental cher La Chouia. En passant d'une messe latine tridentine universellement identique dans les pays visités, j'ai toujours été surpris des variations incroyables dans les types de messe Paul VI : on est dans le flou le plus total. Une fois, parce que je faisais la génuflexion pour recevoir uniquement du prêtre l’Ostie consacrée, et non de la laïque avec lui, j'ai du attendre de passer en dernier avec une lente hésitation de mépris de la part du curé. Il y a eu un silence dans cette église qui conviait au doute : n’était-il pas allé trop loin, ce prêtre ?
La messe tridentine est précise et codifiée dans les moindres détails, les moindres gestes, elle est bien Une et universelle, en laissant des temps de paroles et de lecture dans la langue du pays. Dans la messe Paul VI, plus de latin, et pourquoi pas, seul problème, plus de messe tridentine non plus, et c'est ce qui était inacceptable, avoir séparé les catholiques unis entre eux, en deux clans forcés, pour ou contre, alors qu'on vit très bien avec les deux messes
Ren' a écrit :...Les traductions ont leurs limites, nous le savons tous.
Merci ! Nous n'avons aucun texte complet du NT en langue originale, sauf par endroits certainement Luc qui écrivait en grec littéraire. L'Eglise du reste s'appuie beaucoup sur Luc
Le grec de la koiné du NT, un grec parlé, se porte mal à l’araméen ! Excusez cette intrusion au cœur de la défense du latin, je suis conscient de n’être rien, qu'au rien il ne revient rien. Mais saint Jérôme de Stridon nous a merveilleusement éclairé, illuminé, par sa traduction de la Bible. Il disait son choc d'avoir lu le NT dans un grec aussi "vulgaire", et avoir su traduire dans un latin tellement plus majestueux : il avait raison ! Il me semble que la double lecture à l’Épître & à l'Evangile, dans la messe tridentine, en latin et en langue vernaculaire, apporte, une fois encore, plus de précision. La tridentine défendue, nous ne voulons pas en faire la seule messe, non, pas du tout. Nous disons qu'elle doit continuer d'exister, et que chacun soit libre, mais veritablement libre, d'aller à la messe Paul VI ou à la tridentine, sans plus jamais subir d'humiliations ou de refus. Et dans ce cas, les traditionnels en ont pris plein la figure sans rien dire, même quand la tridentine était devenue interdite concrètement... Et pourtant, nous avons toujours reconnu l’autorité de l'Eglise catholique romaine, Une, sainte et apostolique. On nous a fait de faux procès pour imposer une nouvelle messe sans tenir compte de la tradition ni des familles. On a refusé la messe d'enterrement en tridentine à mon pauvre père, in articulo mortis, et il a été inhumé avec le missel de son grand-père. Cela veut dire ce que cela veut dire : laissez-nous un peu de liberté encore.
Pax vobiscum, la paix soit avec vous,
שָׁלוֹם