thewild a écrit :
IL est normal que l’interprétation évolue, cela fait partie du développement de l’exégèse
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Non ce n'est pas "normal". C'est ce qui arrive lorsque la lecture qu'on a d'un texte s'avère fausse et nécessite donc une réinterprétation, mais ce n'est absolument pas normal.
Non, ce n’est pas le seul cas, il y a toutes sortes de difficultés dans le texte (des compilations) dont les premières furent de cohérence, pas de biologie et d’astrophysique. Et dès l’antiquité, p.ex. Philon d’Alexandrie :
« Certains spécialistes modernes savourèrent le fait de « diviser » simplement ces deux histoires, un moyen d’infirmer la Bible. Cette attitude découragea certaines personnes d’explorer la double nature de ces histoires de la création. Mais le fait de voir deux histoires de la création dans la Genèse n’est pas l’invention des spécialistes bibliques modernes.
Par exemple, l’interprète Juif antique Philon d’Alexandrie (20 av. JC – 50 apr. JC) comprit que Genèse 1 et 2 étaient contradictoires. Ce ne fut toutefois pas un problème pour Philon. Au contraire, cela lui indiqua que les deux histoires ne devaient pas être comprises au plan historique. Dieu voulut qu’elles soient comprises comme désignant des réalités plus profondes que des faits simplement historiques.”
Pour nos modernes les 11 premiers chap. de la Genèse sont à part : leur style est populaire et imagé, faisant usage d’un vêtement mythique.
Pas une interprétation du passé, le texte.
Là où je veux en venir, c'est que le texte n'est pas simplement interprété différemment. Sa lecture qui, ne t'en déplaise, était très textuelle à l'origine, se décale de plus en plus vers le symbolique et le métaphorique par nécessité. Le texte recule devant les faits. On peut supposer qu'à terme ce ne sera plus que métaphores et symboles. Le texte ne sera plus lu, on pourra totalement s'en passer, car les symboles et les métaphores ne seront que les projections des désirs des interprètes. Ils n'auront plus de lien avec le sens original.
Alors autant s'en passer dès aujourd'hui et accepter que ce texte n'a rien de sacré ou de divin.
Un site protestant sur ces sujets :
http://www.scienceetfoi.com/ressources/ ... enese-1-3/
Tu as 2 arguments superposés: tu dis qu’au début il y avait le texte pur et ensuite des interprétations. Ensuite que le sens évolue dans le sens du recul et qu’un jour il n’y aura rien. Effectivement, certains secteurs intellos du protestantisme libéral aboutissent à presque réduire la révélation à la philo, éliminant partiquement la religion au sens habituel. Mais le recul ne se produit pas devant les faits, mais devant les systèmes philosophiques utilisés par ces théologiens pour organiser leur pensée.
Dire qu’il n’y aura rien voudrait dire qu’il n’y a ni Dieu ni création, pour faire court. Quels faits vont prouver ca ? seulement des philos athées… Avec leurs faiblesses.
Désolé, des hommes du 5e s. AC qui lisaient le texte littéralement faisaient une interprétation, même sans le savoir. Ceux qui plus tard suivirent Ptolémée et son astronomie pouvaient avoir une autre interprétation. Même différentes ou incompatibles (en physique), ces interprétations n’avaient forcément rien de faux en religion, qui n’est pas concernée par la physique
Rien que ton interprétation de la genèse comme d'une simple métaphore de la causalité dans l'origine de l'univers est plus que bancale. En gros tu dis que nous ne devons conserver du texte que "Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre". On doit y voir une métaphore du big bang (du moins de dieu comme causalité de l'univers). Et on oublie tout le reste maintenant qu'on sait que ça ne s'est pas fait en 7 jours (ni en un seul), et que ça ne s'est tout simplement pas passé comme ça ? Comme peux-tu maintenir cette position, ça me semble totalement absurde.
Soit tu y crois, soit tu acceptes que c'est une fable à laquelle on a cru trop longtemps. La position du milieu me semble encore plus intenable que la position fondamentaliste.
Non, je ne dis pas que toute la gènese se résume à ca. Je présuppose seulement que nous parlions de la création (3 premiers chap. ) et pas du tout du reste. Et que, pour simplifier, si on se limite aux 6-7 jours, ils n’ont aucune importance religieuse pour les faits, aucune implication autre que symbolique ou d’enjolivement (le chiffre 7 sans doute), sans doute spirituel, et que les exégètes du premier millénaire n’ ont pas du tout attendu l es sciences empiriques pour distinguer différents sens au texte. D’ailleurs si j’oublie le reste c’est pcq l’exégèse est trop pointue et m’ennuie, mais les experts voient certainement beaucoup de rapports entre les 7 jours et la mentalité juive ou la culture du temps, ce qui m’intéressse plus ou moins.
L’erreur de ceux qui pensaient que ca s’était passé comme ca n’était pas une erreur religieuse, elle était donc sans importance. Croire à la fable de l’enfant prodigue n’est pas croire que le gars ait existé ou non, c’est croire au sens. Ici la fable est explicitement présentée comme telle, dans la genèse non, mais ca ne change rien au message religieux. Mais supposons que je croie à l’existence de l’enfant et qu’on m’apporte une preuve ou une supposition qu’il n’a pas existé, vais-je dire que le récit était mensonger ?