Estrabolio a écrit : ↑17 sept.20, 19:21
(1)Bref, ce n'est pas important et on s'éloigne du sujet.
(2) Je trouve d'ailleurs l'approche de ce sujet très intéressante quant à la vision de la vie par certains croyants, en effet, ils ne se demandent pas comment ne pas pécher mais comment être lavés de ses péchés.
(3) Qu'importe les erreurs faites puisque nous n'avons plus de pouvoir sur elles, la seule préoccupation devrait donc être d'oeuvrer à éviter de nouvelles erreurs plutôt que de chercher les moyens d'effacer les anciennes.
Bonne journée
(1) Oui.(...et contrairement à ce que vous pouvez imaginer j'ai beaucoup de sympathie pour Jésus, c'est un personnage qui me plaît beaucoup, que je trouve fascinant et admirable sur certains points, après au fond votre opinion sur moi concernant Jésus on s'en fout un peu non ? Globalement. Et mon opinion sur Jésus aussi, on s'en fout non ? Nos opinions respectives sont excessivement secondaires, relatives et sans grande importance, c'est mon opinion en tout cas ).
(2) Oui aussi en effet, cela sous entend que le "péché" et quelque par inévitable, et donc cela rend l'absolution tout aussi inévitable, ce qui rend le croyant dépendant de celui qui peut l'absoudre. Dans une chanson de Daniel Balavoine ("Le Chanteur") il y a cette phrase "Je m'chercherai un dieu pour tout me pardonner".
Spontanément je dirais que ceux qui peuvent nous "laver" de nos "péchés" ou plutôt nous pardonner nos fautes (si on fait ce qu'il faut pour cela) ce sont ceux vis à vis desquels nous avons commis des fautes : les autres humains.
Mais en même temps, vous prenez les paroles de Jésus : ce que vous faites au plus petit d'entre vous, c'est à moi que vous le faites. Donc si je me place du point de vue Chrétien on peut, peut-être, arguer du fait que "Dieu" étant en chacun, commettre une faute vis à vis d'un homme c'est offenser Dieu et donc réparer vis à vis d'un homme que l'on a offensé et se faire pardonner c'est réparer une faute vis à vis de Dieu et se faire absoudre par Dieu au travers de cet homme non ?
Il y a une unité homme/Dieu/humanité.
Dans le Talmud il est aussi dit : qui sauve une vie sauve l'humanité toute entière. Et la logique du sacrifice de Jésus est que le sacrifice d'un homme rachète tous les hommes. Depuis Adam. Pour la faute précise du Péché Originel. Au moins cette faute là n'impacte plus Adam et tous ses descendant passés, présent et futurs.
Il y a une logique semblable dans les conceptions bouddhiques : l'interdépendance. Tout est lié.J'ai lu une anecdote ou le Bouddha arrive dans une de ses communautés de moines. La plupart des moines sont absents, en tournée d’aumône de nourriture. Mais il y a un vieux moine seul dans sa petite cahute, malade, gémissant, baignent dans ses excréments. Le Bouddha, avec ceux qui l'accompagne, prend alors soin de lui, le lave, l'installe au mieux, et l'interroge. Il a dit a ses frères de ne pas se déranger pour lui, d'aller faire leur tournée. Quand ceux-ci reviennent, le Bouddha les sermonne et leur dit : quand vous prenez soin les uns des autres considérez que vous prenez soin du Bouddha. Ce qui fait penser au commandement de Jésus : aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé. Et : ce que vous faite au plus petit d'entre vous c'est à moi que vous le faites. Et comme pour la femme qui versa sur Jésus un parfum hors de prix et qui fut louée par Jésus, prendre soin du Bouddha c'est quelque chose de très louable. Surtout si l'on part du principe qu'il y a en chaque être humain (et même les animaux) un bouddha en devenir.
(3) Alors qu'on peut agir préventivement par abstention en effet. Pour le laïc bouddhiste il y a les 5 entraînements qui nécessitent une vigilance régulière, c'est préventif. Ne pas tuer, ne pas prendre ce qui n'a pas été donné (vol), ne pas avoir une conduite sexuelle néfaste (adultère, viol, pédophilie...), ne pas tenir des propos mensonger ou médisants, ne pas consommer d'intoxiquant (alcool, drogue, tout ce qui rend dépendant). Des pratiques assez banales en faite. Ce ne sont pas des Commandements divins, mais des encouragements à s'améliorer pour son propre bien et celui des autres. Tout comme les Hébreux ont eu le décalogue.
Il n'y a pas de conception d'un "péché" originel dans le Bouddhisme mais il y a "dukkha". Qu'on a traduit par la "souffrance", ce qui est très réducteur.
Le Bouddhisme essai aussi d'expliquer pourquoi la vie humaine peut être très pénible.
La Bible parle d'un événement fondateur précis (légendaire ? symbolique ?), la désobéissance d’Ève et Adam au Jardin d'Eden et leur expulsion.
Le Bouddhisme ne donne pas de cause chronologique, pas d’événement fondateur, il dit juste que la nature même de l'existence dans le Samsara est profondément insatisfaisante et pénible car tout y est : impermanent, interdépendant, conditionné. Cela a toujours été et sera toujours tant qu'on est dans le Samsara, c'est structurel, ontologique si vous voulez. Le Bouddha ne dit pas pourquoi l'univers est comme ça, il dit seulement que c'est comme ça. Chercher une explication a l'échelle cosmique, une réponse métaphysique, n'étant d'aucune utilité pratique pour le pratiquant, le Bouddha ne donne pas d'explication.
Il y a un présupposé aussi bien dans le Christianisme que dans le Bouddhisme qu'il y a eu des actes inadéquats commis dans le passé, forcément, ce qui explique pourquoi le présent est insatisfaisant. La question de : pourquoi la souffrance humaine, est une des questions de fond auxquelles les religions cherchent à répondre.
Et comme nous sommes dans un univers ou règne la causalité, alors comme les effets sont objectivement pénibles, nous vivons objectivement des choses désagréables au quotidien, c'est qu'il y a forcément des raisons, des causes. Pas de hasard. Le Bouddha a résumé la co-production conditionnée ainsi :
Ceci étant, cela devient ;
ceci apparaissant, cela naît.
Ceci n’étant pas, cela ne devient pas ;
ceci cessant, cela cesse de naître.
Apparemment il y aurai des points commun avec le Taoïsme et le Stoïcisme (a vérifier).