Leglébeux a écrit : ↑12 févr.22, 13:53
Votre lecture de la bible souffre du même vice littéraliste que ces fanatiques "chrétiens" qui s'accrochant à lettre et non à l'esprit de la Parole de Dieu veulent tuer les adultères, lapider les homosexuels, etc.
Au contraire, je lis la Bible en faisant des distinctions et en remettant les textes dans la perspective justement du dieu-amour du Christ qui contraste clairement avec le dieu vengeur, meurtrier de l'AT. Même que dans le Nouveau, on ne peut faire l'économie de ce fameux texte de Romains 1:32 qui redonne au dieu de l'AT ses prérogatives. Vous pouvez être d'accord avec ce dieu qui juge les homosexuels dignes de mort tout en les affublant de caractéristiques qui ne sont en somme que le reflet de l'esprit d'un certain temps. Déjà ne pas accepter ces prémisses est douteux quant à la raison appuyant la foi... Mais chacun est libre de penser ce qu'il veut...
la révolution qu'opère le Christ est de lire l'ensemble de la Loi et des Prophètes à partir des deux nouveaux commandements de l'amour de Dieu et du prochain qu'on retrouve déjà dans l'Ancien Testament et qui permettent de lever l'alternative binaire entre l'adoration et le rejet de sa lecture en vue d'un discernement critique et spirituel de ce qui relève du Saint Esprit ou de simples représentations humaines: concernant Dieu, par exemple.
Mais alors, vous êtes bien obligé d'éliminer l'image de ce dieu de l'AT, l'image de l'enfer, pour ne plus retenir que celle qui ne souffre pas de contraire sauf à en penser que ces concepts étaient dans l’esprit des vieilles outres. Je lis dans la même perspective les divers textes du NT...
Il ne faut pas oublier non plus que cette collection de textes a fait l'objet de choix, de discussions, et qu'il serait présomptueux de penser que l'Esprit Saint veillait au grain et s'assurait que tout était conforme... Et c’est sans compter les autres allégeances qui, elles, seraient exclues de l’inspiration de l’Esprit Saint pour ne pas avoir suivi la théologie catholique!? On l’a brandi bien haut ce joker! Et qu’est-ce que dieu a fait au vu, par exemple, de tous ces massacres perpétrés en son nom? Allez, tuez les mécréants, dieu reconnaîtra les siens?
Je crois donc, pour ma part, au Dieu de la bible, qui est le même de la Genèse jusqu'à l'Apocalypse, compris à la lumière du Christ.
Voilà un bel exemple d'impossibilité... Ou alors vous donnez raison au dieu-amour de tuer le coupable comme l'innocent, massacrer, détruire, provoquer le déluge, juger les homosexuels, etc. Qui plus est, dieu agiterait le joker des châtiments éternels!!
Le dieu d'amour conditionnel n'est certainement conforme à l'esprit du dieu-amour...
Je vois plusieurs problèmes à votre interprétation: Si tout relève de causes qui s'enchainent l'une l'autre, et que Dieu est cause de toutes choses, alors Dieu se retrouve être l'auteur du mal, ce qui est impossible si, comme moi, vous estimez qu'il est Amour.
Dans votre paradigme...
Je ne crois pas à la création, à la fable d'Adam et Ève et du serpent qui parle, et tout ce qui en découle... Je pense d’ailleurs que l’épisode de Job fait partie de ces historiettes à but pédagogique...
S'il n'a pas créé Adam parfait, soit c'est parce qu'il n'en avait pas les moyens, et alors il n'est pas tout puissant, soit c'est parce qu'il n'a pas voulu, et alors, étant responsable de sa chute, vu que c'est à cause de son imperfection, il est à nouveau auteur du mal.
Dans votre paradigme, il faudrait vous demander si ce mal n'est pas pour un bien, ou si autre chose ne serait pas à découvrir... Le problème, il me semble, c'est que vous partez
de la lettre pour ensuite extrapoler ou spéculer... Pour vous, Adam et Ève ont-ils vraiment existé en tant que personnes réelles, comme d’autres le soutiennent?
Il faut revenir en arrière et vous demander d'où provient ce texte, quelle en était l'intention ou à quoi il sert... Tout comme le texte de Job, etc.
La double hypothèse du libre-arbitre et de la perfection innée de Adam pare ces deux problèmes. Ou bien il faut se faire une idée toute autre de Dieu, à la Spinoza; mais le Dieu de Spinoza est indifférent au sort des hommes puisque, à proprement parler, il n'aime ni ne déteste personne. C'est le Dieu des philosophes, non des croyants.
Dans votre paradigme...
L'hypothèse du libre arbitre ne passe pas vu que nos protagonistes n'en avaient pas le choix. S'ils ont été créés tels, c'était bien pour une raison et dieu l'omniscient savait bien ce qui allait se passer... Et il aurait laissé faire... Alors le dieu, qui n'est pas indifférent au sort de l'homme, me laisse perplexe...
Pour Spinoza, j’aime bien sa belle intuition du dieu-la-nature, de tout-ce-qui-est...
Vous visez juste: ça me rappelle une parole du Christ, dans Jean: "C'est pour un jugement que je suis venu dans le monde, pour que ceux qui ne voyaient pas voient, et que ceux qui voyaient deviennent aveugles"(9:39).
Vous en laisseriez le jugement sur vous à n’importe quel religieux?