Page 560 sur 690
Re: Le personnage
Posté : 18 sept.24, 23:39
par sansparole
Gérard C. Endrifel a écrit : ↑18 sept.24, 22:52
De toutes façons si vous êtes incapable d'expliquer quelque chose et que la seule parade que vous avez c'est dire " il faut le vivre pour comprendre " c'est que vous même vous ne le comprenez pas et par extension, vous le vivez pas.
Je ne suis pas tout à fait d'accord Gérard, il peut être difficile voire impossible de décrire avec des mots quelque chose qu'on vit.
Par exemple le fait de perdre un enfant, le fait de tomber amoureux, on a l'impression que, quoi qu'on dise, rien ne correspond vraiment à ce qu'on vit.
Re: Le personnage
Posté : 18 sept.24, 23:45
par 'mazalée'
Gérard C. Endrifel a écrit : ↑18 sept.24, 22:52
De toutes façons si vous êtes incapable d'expliquer quelque chose et que la seule parade que vous avez c'est dire " il faut le vivre pour comprendre " c'est que vous même vous ne le comprenez pas et par extension, vous le vivez pas. Enfin, je dis " vous ", mais c'est une façon de parler bien sûr, je ne parle pas de vous spécialement.
Absolument. Si tu passes ton temps (ou même une partie de ton temps) à mettre en scène ce que tu ne peux que vivre il y a un hiatus quelque part.
C'est évident.
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 00:18
par gzabirji
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 07:55
par Gérard C. Endrifel
sansparole a écrit : ↑18 sept.24, 23:39
Je ne suis pas tout à fait d'accord Gérard, il peut être difficile voire impossible de décrire avec des mots quelque chose qu'on vit.
Par exemple le fait de perdre un enfant, le fait de tomber amoureux, on a l'impression que, quoi qu'on dise, rien ne correspond vraiment à ce qu'on vit.
Et bien justement, si vous ne parvenez pas à trouver les mots c'est précisément parce que vous ne parvenez pas à rationaliser. Si vous ne parvenez pas à rationaliser, c'est tout simplement parce que vous ne parvenez pas à comprendre ce qui vous arrive. Les langues sont suffisamment riches aujourd'hui pour nous permettre de mettre un mot sur chaque chose. Le jour où vous parvenez à mettre un mot sur ce qui vous déchire alors commence la guérison parce qu'enfin vous comprenez ce qui se passe. Je ne dis pas que c'est toujours facile, je suis hypersensible, il m'est souvent très difficile de mettre des mots sur les émotions que j'éprouve dans certaines circonstances mais généralement, lorsque je finis par les trouver et bien, bizarrement, je comprends ce qui se passe et je trouve des solutions. Si vous ne vous comprenez pas vous même comment voulez-vous expliquer aux autres ? C'est impossible.
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 08:04
par sansparole
Je n'ai jamais été capable d'expliquer à quelqu'un ce qu'on ressentait lors d'un coup de foudre car les mots semblaient tous impuissants à décrire ce que j'avais ressenti.
De la même façon, lorsque j'ai perdu mon fils, tous les mots paraissaient si insignifiants, idem lorsque j'ai perdu mon âme soeur et là, je n'arrivais même pas à en parler tant la douleur était forte.
Mais tant mieux pour vous si vous savez expliquer ce que vous vivez, je vous laisse à vos jugements.
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 08:20
par gzabirji
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 08:33
par Gérard C. Endrifel
sansparole a écrit : ↑19 sept.24, 08:04
Je n'ai jamais été capable d'expliquer à quelqu'un ce qu'on ressentait lors d'un coup de foudre car les mots semblaient tous impuissants à décrire ce que j'avais ressenti.
De la même façon, lorsque j'ai perdu mon fils, tous les mots paraissaient si insignifiants, idem lorsque j'ai perdu mon âme soeur et là, je n'arrivais même pas à en parler tant la douleur était forte.
Mais tant mieux pour vous si vous savez expliquer ce que vous vivez, je vous laisse à vos jugements.
Quel jugement ? A cause du "vous" ? Mais non je parlais en général je ne parlais pas de vous personnellement. J'aurais dû mettre "on". Je l'ai dit, ce n'est pas toujours facile mais il est indéniable que tant qu'on ne parvient pas à mettre des mots sur les sentiments qui nous habitent, nous ne parvenons pas à savoir ce qui nous arrive et encore moins à l'expliquer. Des fois on y arrive, des fois on y arrive pas. Cela prend du temps, mais une fois que les mots sont trouvés, c'est généralement à ce moment que la compréhension arrive et qu'on peut enfin passer à autre chose.
Dire "
il faut le vivre pour le comprendre " c'est un peu trop facile. C'est une phrase fourre-tout. Et non, même si vous le vivez, tant que vous ne parvenez pas à verbaliser ce qui se passe, vous ne le comprendrez pas. Et tant que vous ne le comprendrez pas, vous serez tout simplement incapable de l'expliquer.
Il ne suffit pas de vivre pour comprendre.
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 10:03
par 'mazalée'
Bien sûr que si il faut le vivre pour le comprendre.
Et il faut aussi le vivre au point de comprendre que l'éveil ne se met pas en scène. Et encore moins en disant "Je" "Je" "Je".
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 10:17
par Gérard C. Endrifel
'mazalée' a écrit : ↑19 sept.24, 10:03
Bien sûr que si il faut le vivre pour le comprendre.
Et il faut aussi le vivre au point de comprendre que l'éveil ne se met pas en scène. Et encore moins en disant "Je" "Je" "Je".
Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas le vivre. Je dis simplement que le vivre ne suffit pas. Prenons un des exemple donnée par sansparole. Le coup de foudre, le comprenait-il ? Non et pourtant il le vivait.
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 11:10
par 'mazalée'
J'ai l'impression qu'il y a un malentendu sur l'énoncé de la question.
Ainsi la question est, il me semble : peut on exprimer par des mots ce qui se vit ? Et d'autant plus si l'on vit une expérience particulière comme le coup de foudre ou l'éveil ?
Pour moi la réponse est que les mots peinent à pouvoir le faire.
Ensuite pourquoi quelqu'un qui vit un coup de foudre ne le comprendrait-il pas ?
Je l'ai moi même vécu et j'ai très bien compris ce qu'il se passait.
En revanche il y a un monde entre croire vivre un truc et le vivre et ça uniquement parce qu'on pense avoir compris le mecanisme. Et qu'on se dit "puisque j'ai compris le mécanisme, et qu'en plus ça m'interesse, c'est donc que je le vis". Ben non.
Et ce sera d'autant plus évident que celui-ci passera son temps à dire :"je le vis, je le vis, je le vis" avec en plus force mises en scène...
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 17:16
par gzabirji
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 17:50
par sansparole
'mazalée' a écrit : ↑19 sept.24, 11:10
J'ai l'impression qu'il y a un malentendu sur l'énoncé de la question.
Ainsi la question est, il me semble : peut on exprimer par des mots ce qui se vit ? Et d'autant plus si l'on vit une expérience particulière comme le coup de foudre ou l'éveil ?
Pour moi la réponse est que les mots peinent à pouvoir le faire.
Tout à fait Mazalée et je vais prendre un autre exemple basique : l'orgasme.
Expliquer ce que c'est, rien de plus facile, c'est le point culminant de l'excitation sexuelle, le moment où sont libérées deux hormones du plaisir, l’ocytocine et la prolactine.
Mais comprendre ce qui se passe c'est une chose, décrire en mot ce qu'on vit, eh bien bon courage, je n'ai jamais lu ou entendu quelqu'un trouvant les mots justes pour décrire cela.
'mazalée' a écrit : ↑19 sept.24, 11:10En revanche il y a un monde entre croire vivre un truc et le vivre et ça uniquement parce qu'on pense avoir compris le mecanisme. Et qu'on se dit "puisque j'ai compris le mécanisme, et qu'en plus ça m'interesse, c'est donc que je le vis". Ben non.
Et ce sera d'autant plus évident que celui-ci passera son temps à dire :"je le vis, je le vis, je le vis" avec en plus force mises en scène...
Et pour aller dans ton sens, certaines femmes, (les hommes c'est plus basique) racontent qu'elles avaient imaginé connaître l'orgasme parce qu'elles connaissaient le mécanisme, ce qui se passait, que d'autres femmes leur en avait parlé etc. et puis un jour, elles l'ont vécu et ont compris qu'elles s'étaient totalement illusionnées avant !
Et que ce soit l'orgasme, le coup de foudre, ce sont en général les personnes qui ne le vivent pas, qui en parlent le plus.
La personne qui le vit n'en parle pas ou peu, elle le vit tout simplement.
Comme disait quelqu'un à propos des relations sexuelles: ceux qui en parlent le plus c'est ceux qui n'en ont pas encore eu ou ceux qui ne peuvent plus
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 20:07
par gzabirji
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 20:30
par sansparole
'mazalée' a écrit : ↑18 sept.24, 23:45 Si tu passes ton temps (ou même une partie de ton temps) à mettre en scène ce que tu ne peux que vivre il y a un hiatus quelque part.
C'est tout simplement de l'auto-persuasion.
Lorsqu'on répète une chose encore et encore, notre cerveau crée un "chemin", un automatisme exactement comme quand on fait son café sans y penser parce que tous les matins on fait les mêmes gestes à la suite.
Alors en répétant sans cesse le même raisonnement on s'intoxique, on conduit son cerveau à suivre toujours le même schéma de pensée et donc à nous maintenir dans cette conviction.
C'est ce qui se passe, en négatif avec les complexes, la personne, quand elle va se regarder dans la glace ne voit que ce qui ne va pas, selon elle, et pire, même si elle corrige ce point qui la gène, par exemple en maigrissant, elle va continuer à voir des bourrelets imaginaires parce que son cerveau suit toujours le même automatisme.
Ce n'est pas pour rien que dans toutes les religions on retrouve des paroles, des actions répétées jour après jour
Re: Le personnage
Posté : 19 sept.24, 23:02
par Stop !
Et les bouddhistes tibétains, qui ont inventé le moulin à prières, n'ont pas pris de mauvaises habitudes, eux.