Idéalisme et solipsisme
ChristianK a écrit:Tu ne peux pas ne pas nier l'altérité en étant idéaliste cohérent: tu t'imagine que tu peux réduire autrui à être un phénomène de ta conscience-connaissance (puisqu'il n'existepas en soi) tout en maintenant son indépendance de ta conscience, pour maintenir l'intersubjectivité scientiifique. ca marche pas. tu es idéaliste, alors autrui n'est pas autre, il est une fonction de ta conscience. Et tu ne peux connaitre la conscience d'autrui ni même qu'il en a une. Tout n'est qu'apparition dans ta conscience.
le solipsisme n'est pas nécessairement lié à un en soi. Ta conscience pourrait être unpur phénomène, mais autrui aussi le sera, et tu ne le rejoindras pas tel qu'il est en soi, il sera une fonction de ta conscience.
Je ne nie pas d'autres subjectivités que la mienne, car si ma subjectivité est de fait possible pour ce qui me concerne, d'autres sont forcément possibles en droit. Donc pour ce qui est de 'ceux' (???) que mon expérience m'a appris à poser comme d' 'autres moi', je n'ai pas de raison objective de leur refuser une subjectivité. En ce sens, je ne peux pas être accusé de solipsisme, car cette position nie sans preuve ce droit aux autres d'être des 'autres moi'.
Il faut bien comprendre aussi que la "conscience-connaissance" comme tu l'appelles n'est pas le "je" ou le "moi", car objectivement, elle ne se cantonne pas à une subjectivité quelle qu'elle soit, les propos langagiers et leur contenus d'informatifs tenus quelques fois par les membres de ce forum par exemple, le prouvent catégoriquement.
Si donc ma position idéaliste n'est pas en mesure d'affirmer l'existence d'autrui, elle la suggère cependant très fortement...
En tout cas, l'existence d'autrui et par conséquent celle d'autres subjectivités ne sont en rien contradictoires avec l'idéalisme qui est le mien.
C’est pcq on veut le beurre et l’argent du beurre. Si autrui n’existe pas en soi, il existe nécessairement uniquement dans ta conscience et tu ne peux plus, par définition , le poser à l’extérieur de toi ; il t’est interne comme tout concept. Pas pour moi car je suis réaliste.
Tu nepeux passer de « j’ai une subjectivité » à « d’autres sont possibles » car dans l’idéalisme l’objet (les autres ici) n’existe pas hors de la conscience (c’est le sens même de l’idéalisme). Tu veux l’ argent du beurre car dire « d’autres sont possibles » c’est simplement dire que leur en soi (éventuellement inconnaissable comme chez Kant) est possible. Mais tu nie l’en soi…
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Pour plus de clarté je reprends quelques points:
ChristianK a écrit:...il est une fonction de ta conscience. Et tu ne peux connaitre la conscience d'autrui ni même qu'il en a une. Tout n'est qu'apparition dans ta conscience.
Oui, mais cela ne contredit pas ce que je dis par ailleurs.
Oui ca contredit, l’apparition t’est interne, ta création subjective. Alors la science elle-même va devenir subjective. Pire encore : il faut avoir une connaissance objective des opinions d’autrui pour faire de l’intersubjectivité scientifique, et si cette connaissance objective d’autrui est une création de ta subjectivité à l’interne, tu ne peux rejoindre un authentique autrui pour appuyer la connaissance objective deleurs opinions.
Tu vas dire que nous discutons et que ca prouve l’intersubjectivité ; mais justement la discussion même est une preuve du réalisme et du fait qu’autrui existe en soi (même si notre conaissance en est imparfaite)
ChristianK a écrit:...tu t'imagine que tu peux réduire autrui à être un phénomène de ta conscience-connaissance (puisqu'il n'existepas en soi)...
Non non, il peut très bien exister tout comme moi 'de son point de vue', bien que n'ayant aucune existence 'en soi', tout comme moi d'ailleurs, ce que tu sembles n'avoir pas compris. Car je n'existe pas plus en moi-même et par moi-même, que lui existerait en lui-même et par lui-même.
Si donc je dis d'emblée qu'il n'existe pas 'en soi' ou 'en lui-même', c'est bien parce que je sais pertinemment ne pas exister moi-même 'en moi' et 'par moi-même'.
Ca marche pas : il nepeut pas exister de son point de vue pcq son pt de vue serait justement un en soi (en soi= par définition ce qui existe indépendammnent de ta conscience). Or tu nie l’en soi car tout ce qui existe doit t’ être interne.
Le fait que tu dises que tu n’existe pas en toi-même ( !) ne change rien à cette difficulté. Tu veux dire que ton existence dépend de ta conscience (eg quand tu dors tu n’existe pas) de toi ; a fortiori quand tu dors je n’existe pas et quand j’existe c’est uniquement comme contenu de ta conscience. Si tu nie ca je vais me retrouver à exister en soi.
ChristianK a écrit:...tout en maintenant son indépendance de ta conscience, pour maintenir l'intersubjectivité scientiifique. ca marche pas.
Non, car s'il était établi que d'autres subjectivités existent bien, cela ne pourrait impliquer leur indépendance. Car c'est un fait, rien n'existe indépendamment du reste, soit indépendamment d'autre chose ou 'en soi'. Par conséquent, dire que l'existence de quelque chose "dépend de ma conscience", ce n'est qu'affirmer cela, ni plus ni moins.
Incohérent : si la conscience d’autrui dépend de ta conscience pour exister, elle n’a pas d’altérité, elle est une partie de toi. Ma conscience devient interne à la tienne. Je n’existe pas.
Analogiquement c’est comme si ta conscience devenait dieu (et effectiment il y a des liens entre idéalisme absolu et panthéisme) ; à la différence que Dieu crée des substances, ontologiquement, alors que dans l’idéalisme il s’agit de création conceptuelle (je suis une de tes représentions et rien de plus.
PS. Pour sortir de cette difficulté de l'idéalisme solipsiste il faut les instruments de Hegel: ce n'est plus ta conscience, ou une conscience individuelle qui pense la science, mais une conscience impersonnelle du monde, un grand esprit méta-subjectif du monde dont nos esprits sont un aspect ouparcelle. Mais la métaphysique hégélienne est infiniment loin de ce uqe les sciences empiriques nouspermettent de poser....