Olivier C a écrit :La multiplication de totocapt me fait penser à une formulation de Basile de Césarée : Gloire au Père, avec le Fils, avec le Saint-Esprit.
Indo-Européen a écrit :La formulation est une addition. Ça n'a aucun sens se multiplier le fils avec le Père... C'est comme multiplier une pomme avec une poire, ça ne veut rien dire.
Basile de Césarée ne voyait pas sa formule comme une addition Indo, tu le verras en lisant la dernière citation de ce post. En fait ce père de l'Église a forgé cette formule car la formule traditionnelle "Gloire au Père ,
par le Fils,
dans le Saint-Esprit" laissait prise aux hérésies ariennes et pneumatomaques où l'on se servait des prépositions pour établir une hiérarchie entre les trois Personnes de la Trinité.
La formule de St Basile permet de mieux rendre compte de l'égalité de nature entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, elle a cependant l'inconvénient de niveler les distinctions de fonctions des personnes de la Trinité dans la relation qu'elles entretiennes entre Elles et avec nous (l'économie), ce que rendait mieux la formulation traditionnelle.
St Basile consacre un livre entier a la justification de la formule qu'il met en place. Après avoir démontré par les écritures que la formulation traditionnelle (...,
par ...,
dans...) n'ai pas censée laisser prise à une conception hiérarchique dans les Personnes Divines, il met en place sa formule (...,
avec...,
avec...).
Voici l'exemple d'une citation exprimant son souci de préserver l'égalité de nature du Père avec le fils :
Basile de Césarée, Sur le Saint-Esprit, VI, 15, a écrit :[...] comment apaiser la guerre qu'ils [les hérétiques] font aux Écritures et leur opposition si imprudente quand ils allèguent les textes : "Siège à ma droite" et "Il siège à la droite de la majesté de Dieu" ? Car la droite n'indique pas la place d'en bas - comme ils le disent - mais un rapport d'égalité ; il ne s'agit pas de la comprendre à l'instar d'une réalité corporelle - car alors il y aurait aussi une gauche en Dieu - : simplement la Parole, par des mots signifiant l'honneur d'être assis auprès de quelqu'un, fait voir le splendide caractère de l'honneur dû au Fils.
Enfin voici une citation de Basile sur les nombres tirée du même livre (attention au langage, à l'époque on n'y allais pas de main morte avec les hérétiques !) :
Basile de Césarée, Sur le Saint-Esprit, XVIII, 44-45, a écrit :Quand le Seigneur nous livre un Père et un Fils et un Saint-Esprit, il les révèle ensemble sans y mettre de nombre. Car il n'a pas dit : en un premier et un second et un troisième, ni : en un et deux et trois, mais par les saints noms il donne la grâce de la connaissance de foi conduisant au salut. En sorte que c'est la foi qui nous sauve ; le nombre, on le conçoit comme un signe qui fait connaitre la quantité des sujets. Ces gens-là, qui ne cessent d'amonceler de toute part des torts contre eux-mêmes, utilisent contre la foi jusqu'au pouvoir de nombrer ; et bien que nul n'ait jamais changé par addition du nombre, ils se font pourtant attentifs au nombre, lorsqu'il s'agit de la nature divine, afin, grâce à lui, de ne point outrepasser la mesure de l'honneur dû au Paraclet. Mais ô très sages ne conviendrait-il pas que les réalités inaccessibles restent au-dessus du nombre, à l'instar de l'antique piété hébraïque qui employait des signes particuliers pour marquer le caractère sacré du nom qu'il n'était pas permis de prononcer, celui de Dieu, dont elle montrait ainsi la supériorité sur tout être. Et s'il convient tout de même d'user du nombre, que du moins la vérité n'en soit point malmenée. Ou bien qu'on honore en silence les choses indiscibles, ou que l'on use du nombre avec piété losqu'il s'agit de choses saintes.
Un, Dieu le Père ; un, le Fils Monogène ; un, le Saint-Esprit. On énonce isolément chacune des hypostases et, s'il est besoin de les conumére, on ne se laisse pas aller, par une numérotation inintelligente, à une conception polythéïste.
Car on n'additionne pas, en allant de l'un au multiple ; on ne dit pas : un et deux et trois, ni : premier et second et troisième. Car "Moi, Dieu, je suis le premier et le dernier". Or, d'un second Dieu, on n'a pas encore, jusqu'à ce jour, entendu parler. De fait, lorsqu'on adore un Dieu de Dieu, on confesse le caractère propre des hypostases et l'on reste fidèle à la doctrine de la Monarchie divine sans éparpiller pour autant le mystère de Dieu en plusieurs morceaux [...]
Pour résumer sur ce qui nous intéresse, St Basile conçois trois Personnes (ou plutôt hypostases) mais une seule nature divine.
Salutation. Olivier.