Re: Libre arbitre et âme
Posté : 07 juil.09, 11:25
J'approuve entièrement ton usage de l'imparfait du subjonctif, Vicomte. C'est un temps magnifique injustement délaissé. Il se prête admirablement à ta prose toujours d'une impeccable civilité. Remets nous en, s'il-te plait !Ou alors aurais-tu juste voulu que nous nous tussions, afin que ce forum se transformât en tribune à ta gloire ?
Je me pose toujours la question de savoir ce qui pousse tant les croyants à vouloir à tout prix collectiviser ce qui devrait (par obligation logique) rester personnel. Amha, ce qu'ils clament, à savoir nous faire partager leur bonheur et nous remettre sur le chemin du Paradis parait peu crédible en regard de la plupart des dogmes. Que ferait Dieu, au jour du jugement dernier, s'il n'y avait plus de méchants ? Il aurait l'air ridicule, une fois de plus ! Rétablir une justice qui manque en ce bas monde est justement un des arguments les plus employés qu'ils utilisent pour justifier leur foi. Qu'il y ait des méchants à châtier parait indispensable à toute foi monothéiste.
Un élément de réponse pourrait être que la foi, même celle du charbonnier ou de Bernadette Soubirous, reste fragile. J'ai déjà émis l'hypothèse que partager avec un autre individu une croyance indémontrable (excuse le pléonasme) constituait un lien extrêmement fort et probablement une des raisons de la popularité des religions. si toutefois on se trompe, il est, au bout du compte, plus acceptable de se tromper collectivement que tout seul. Adhérer à une religion est souvent un acte plus politique ou social que spirituel ou moral. De ce point de vue, l'athéisme en tant qu'alternative individuelle sans objectif collectif est pour eux incompréhensible donc inacceptable. Un monde sans Papa gâteau, sévère mais juste...mais sévère est impensable. Aucune société ne peut exister sans lui. Ils préfèrent d'ailleurs souvent en faire une religion un peu bizarre (notre incroyance serait une croyance, nous adorerions le Hasard à la place de Dieu... par exemple) afin de nous replacer sur le seul terrain qu'ils peuvent (ou veulent) comprendre.
Les rares croyants qui adhèrent à une croyance purement personnelle qu'ils évitent la plupart du temps à faire interférer avec le savoir n'ont pas beaucoup de problèmes avec l'athéisme. Ils ont fait une bonne partie du chemin qui nous sépare.