maymay a écrit :Ça ne veut rien dire. La création suppose un changement, par définition. Lorsque quelque chose est créée, cela signifie que quelque chose a changé.
Non, il n’y a pas « quelque chose » qui a changé, parce qu’avant la création, il n’y a rien. Il n’y a pas d’ « avant » la création.
Ce que tu dis ne peut être vrai qu’à partir du moment où un système évolue, dans ce cas il y a bien « quelque chose » qui change ; ce n’est évidemment pas le cas lorsqu’il y a création ex nihilo.
Lorsque le flux des pensées s’arrête, lorsque nous maintenons intensément notre attention sur le maintenant sans pensée parasite, on peut sentir la présence vibrante qui est en nous. Celle-ci n’est perceptible que dans l’éternité de l’instant présent.
En fait, c’est exactement l’inverse de ce que tu dis : rien n’existe en dehors de maintenant, et cet instant est éternel. La forme que prend l’instant présent peut certes changer, mais le présent est immuable et éternel. Le passé et le futur ne sont que des illusions, et c’est l’illusion du temps qui nous maintient dans l’état d’identification à la pensée. Rien ne peut exister en dehors de l’éternel présent.
Wooden Ali a écrit :Le problème est bien là : les croyants imaginent des réponses à des questions qui se posent dans notre Monde réel dans un domaine imaginaire où n'importe quelle réponse puisse être donnée à n'importe quelle question sans qu'il soit possible, par aucun moyen connu, d'en déterminer le degré de vérité.
Ton discours donne à penser que tu sembles bien connaitre ce que Dieu veut, ce que Dieu est, ce que Dieu penses... D'où tiens tu cette belle assurance ? Contact direct ? Ou construction personnelle qui te permet de botter en touche sur la miraculeuse impénétrabilité de Dieu à chaque fois que ton discours tombe sur une impasse logique ?
L'appréciation qu'on peut avoir du discours d'un croyant comme toi est d'un ordre particulier qui va de la critique poétique ou littéraire (jolie idée !) à la reconnaissance envers le pourvoyeur de béquilles qui propose un monde réduit et distordu pour le rendre plus compréhensible et plus rassurant en passant par tous ceux qui restent indifférents à une succession de mots qui resteront à jamais sans la moindre preuve. La connaissance objective en est exclue.
Finalement les athées sont assez divers mais beaucoup moins que les croyants dont chacun s'est tricoté un monde personnel bien à lui, nounours divin qui lui permet de mieux dormir la nuit. Quelles que soient ses pulsions, des pires aux meilleures, il y a un Dieu ou une religion pour les supporter. Il suffit de choisir ! L'inutilité de cette démarche comme base d'action est évidente. Faire de la réalité ce qu'on veut qu'elle soit ne peut mener bien loin.
La spiritualité n’est pas une démarche visant la connaissance ; c’est une démarche ayant pour vocation à atteindre un état de plénitude.
Si la vie se résumait à étudier, travailler et mourir, je serais profondément malheureux. Tous les humains connaissent le plaisir et la souffrance. Quoi de plus déchirant que de vivre plus ou moins péniblement, avec la certitude de disparaître définitivement à la fin ? Quoi de plus déchirant que de devoir se satisfaire des rares petits plaisirs de la vie, sans aucun espoir de réalisation de soi, c’est-à-dire sans transcendance ?
On sait très bien que l’argent ne fait pas le bonheur, que les gens riches, célèbres et puissants (je parle du pouvoir temporel) ne sont au fond pas vraiment heureux. On sait qu’il manque quelque chose, et finalement presque tout le monde recherche son bonheur dans le monde. Le gros problème est que personne ne l’y a trouvé. Au mieux, certains peuvent connaître un bonheur intense, mais qui sera vite remplacé par un état plus « normal », état dénué du profond bien-être que tout un chacun recherche, même inconsciemment.
Il n’est d’ailleurs pas étonnant que nos sociétés riches aient fait de la sécurité (à tous les niveaux) leur nouvelle divinité. Plus nous nous enrichissons, et plus nous refusons l’imprévu, l’accident et la mort. On est arrivé à un point où l’on cherche un coupable derrière chaque cadavre. Nous refusons l’évidence de la mort ; le simple fait de considérer l’allongement de la durée de vie comme quelque chose d’infiniment positif en est la traduction concrète. « Soyez heureux, vous allez pouvoir vivre jusqu’à 100 ans. »
Ben oui, mais beaucoup considèrent que ce n’est pas ça le bonheur. L’être humain se sent incomplet, il sent bien qu’il lui manque « quelque chose ». Ce « quelque chose » doit être transcendant, faute de quoi le manque n’est jamais comblé durablement. Le plaisir est le bonheur des fous ; le bonheur est le plaisir des sages.