J'ai rassemblé ici les 3 textes majeurs que j'ai produit. Ils peuvent se recouper mais au moins vous aurez la totalité.
Le mot
זֶה en hébreu est, selon toi, un démonstratif invariable employé de façon adverbiale. Prenons cette hypothèse.
En Zacharie 1:12, il ferait référence à une période proche dans le temps.
Cependant, tout dépend de ce qu'on appelle une période "proche dans le temps" car en effet, cela faisait à peine 17 ans que les 70 ans étaient achevés. A l'échelle de cette nation, c'était hier.
Ainsi, ces 70 années, achevées en -537, étaient toutes proches et pouvaient donc être citées par l'emploi du mot
זֶה et sous cette forme.
Josué 22:3 est intéressant dans la façon où ce mot est utilisé.
Il est d'ailleurs cité par le spécialiste cité par V....
- Durant de longues années et jusqu’à ce jour, vous n’avez pas abandonné vos frères
Littérallement "
durant ces (זֶה) jours nombreux, jusqu'à ce jour "
לֹא-עֲזַבְתֶּם אֶת-אֲחֵיכֶם,
זֶה יָמִים רַבִּים, עַד, הַיּוֹם הַזֶּה; וּשְׁמַרְתֶּם--אֶת-מִשְׁמֶרֶת, מִצְוַת יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם.
Une traduction interlinéaire du Grand-Rabbin Zadoc Kahn traduit ainsi:
- Vous n'avez pas abandonné vos frères durant cette longue période, jusqu'à ce jour, et vous êtes restés fidèles à la volonté de l'Eternel, votre Dieu.
Chacun notera qu'il aura fallu la précision "
jusqu'à ce jour" pour que l'expression "
durant cette longue période" soit comprise comme s'achevant à l'époque où Josué s'exprime.
Sinon, nous aurions eu "
Durant cette longue période, vous n'avez pas abandonné vos frères".
Si donc Josué a besoin d'expliquer que cette période de temps dont il vient de parler a duré jusqu'au jour où il écrit, c'est que l'emploi du mot
זֶה n'emporte pas automatiquement l'idée d'une période immédiatement proche.
Certes, cette période est proche, mais
זֶה ne suffit pas ici pour affirmer qu'elle s'achève au moment de l'écriture.
Ainsi, le spécialiste de l'hébreu a probablement raison quand il dit qu'employé ainsi, le mot
זֶה emporte l'idée d'une période proche, cependant cette proximité n'est pas forcément immédiate. Josué 22:3 le démontre.
A remarquer que la forme adverbiale n'est pas traduite par "depuis" dans ce texte dans la BFC, PdV, Colombes, Segond, Tob, Chouraqui, etc, etc, etc... Cela démontre que ce choix n'est pas un choix naturel et qu'il dépend de la croyance de l'auteur.
La façon dont les TJ le comprennent ne vient donc pas en contradiction avec les propos de ce spécialiste.
On comprend également que plusieurs traduction tout à fait honorables, citées par V.... aient fait le choix de ne pas écrire "
depuis 70 ans" mais "
ces 70 ans" par respect du sens du mot
זֶהqui, s'il fait état d'une proximité chronologique, ne la rend pas automatiquement immédiate.
D'ailleurs, vous aurez remarqué que le professeur citée par V.... prend bien soin d'employer le mot "proche" qui correspond bien à ce que nous venons de définir.
J'ajoute un commentaire.
L'emploi du mot
זֶה, lorsqu'il fait référence à une période de temps, et j'ai vérifié dans le texte hébreu, ne concerne jamais une période en cours.
C'est toujours une période passée, proche du moment de l'écriture mais nous l'avons vu, pas forcément d'une proximité immédiate dans le sens puisqu'une précision a du être apportée par Josué pour l'établir.
Mais par contre, c'est toujours achevé puisque par définition un démonstratif fait toujours état d'un élément "démontrable" et donc constatable et réalisé.
Lorsqu'il s'agit d'un événement, c'est la même chose:
Dans les textes fournis par le professeur que tu cites, il y a par exemple :
- Genèse 27:36 qui fait référence à deux épisodes dont le second a eu lieu.
Nombres 22:28 qui reprend une réflexion concernant 3 interventions contre l'ânesse dont la 3ème est également achevée.
Idem pour Nombres 24:10.
C'est strictement la même chose pour les textes faisant référence aux 20 années et aux 45 années. Elles sont toutes achevées.
Or Zacharie 1:12 est écrit en -520, et donc en remontant les 70 ans, nous ne pourrions retomber qu'en -590, date qui n'est pour personne la date de destruction de Jérusalem.
J'en reviens à l'aspect biblique et logique.
Je constate que cette réflexion de Zacharie 1:12 est faite par un ange, envoyé par Jéhovah et qui vient informer Zacharie des événements futurs.
On peut donc logiquement s'étonner qu'un ange, qui sait que Dieu a décrété 70 années de désolation du pays, viennent ici, sur mission de Dieu lui-même, lui demander combien de temps allait durer les 70 ans . Ben .... 70 ans, la bonne blague !
C'est un peu l'histoire de la couleur du cheval blanc d'Henri IV !!
En fait, la logique de la question est plutôt celle-ci : "
tu as déjà invectivé contre Jérusalem une fois 70 ans, combien de temps encore vas tu le faire ? "
La Bible des Peuples - © 2005 - Editions du Jubilé va dans ce sens :
- À ce moment l’ange de Yahvé prit la parole et dit : « Yahvé Sabaot, combien de temps encore attendras-tu pour faire miséricorde à Jérusalem et aux villes de Juda ... »
Plusieurs autres versions que tu as citées traduisent par "
jusqu'à quand tarderas-tu ? "
Cependant,
tarder, par définition, c'est mettre plus de temps que prévu. Ainsi, l'ange de demande pas à Jéhovah quand vont s'achever les 70 ans, il sait compter, mais pour quelle raison il tarde encore,
allongeant suffisamment la période des 70 ans pour créer le malaise apparent.
Et là on confirme une nouvelle fois que le mot
זֶה a aussi, dans ce texte, une application concernant une période proche, certes, mais pas trop, pour justifier qu'un ange demande à Dieu la raison pour laquelle, après la fin des 70 ans, il tardait encore à s'occuper des villes de Juda.
Ne viens pas me dire que ces versions se trompent, tu les as citées plus haut.
Et là, pas besoin que les 70 ans se soient achevés très récemment pour que ce texte ait un sens et qu'il respecte le mot
זֶה.
Car l'expression "
jusqu'à quand" ou "
combien de temps encore" ou "
jusqu'à quand tardes tu ?" indique une période
supplémentaire ajoutée aux 70 ans.
Cependant, dans ton hypothèse, les 70 ans ne s'achèveront que 2 ou 3 ans plus tard, et donc l'ange ne pouvait pas demander à Jéhovah pour quelle raison il tardait.. Ton interprétation n'est donc pas crédible, tout simplement.
J'apporte les précisions suivantes:
Concernant le fait de prouver que cette forme adverbiale peut s'appliquer à une période achevée depuis quelques années, c'est à toi de le démontrer, c'est toi qui te pose en spécialiste, c'est toi qui dispose des ouvrages de référence.
Je constate seulement deux choses.
Ton spécialiste à indiqué que la période était proche. Cet homme, spécialiste des mots, en connait trop la valeur pour avoir choisi ce mot au hasard.
Définition de proche :
Qui est près ou très près du lieu de référence, à faible distance de.
Tu notes la nuance ? Ce qui est
près est moins près que ce qui est
très près..
Ainsi le mot proche peut désigner une période qui touche la moment de la déclaration ou une période moins proche..et donc plus éloignée avec un espace temps entre les deux.
La seconde chose est ce besoin de Josué, alors qu'il a utilisé la forme adverbiale qui selon toi devrait suffire pour indiquer la proximité immédiate, d'ajouter l'expression jusqu'à ce jour.
Ce serait une forme de pléonasme.
Réfléchis un peu : tu nous dis que cette forme adverbiale signifie "
ces longues années jusqu'à ce jour".
Voici donc ce que tu prétends que Josué à écrit :
Durant ces longues années jusqu'à ce jour et jusqu’à ce jour, vous n’avez pas abandonné vos frères
Car je te rappelle que la seconde expression "jusqu'à ce jour" est un ajout de Josué et qu'elle est
indépendante de la forme adverbiale.
Ce qui démontre que la forme adverbiale ne suffisait pas à expliquer que ces longues années avaient duré jusqu'à ce jour, mais seulement jusqu'à une période proche, puisque Josué est obligé d'ajouter
en plus la précision "jusqu'à ce jour".
De plus, tu as tort d'affirmer que ce texte fait référence à une période en cours d'accomplissement.
"Jusqu'à ce jour" est bien une expression qui délimite une fin.
Quand je dis "jusqu'à mes 20 ans, j'ai joué au foot", j'indique que la période à laquelle je fais référence a une fin, le jour de mes 20 ans.
Quand Josué indique que les Israélites ont aidé leurs frères jusqu'à ce jour, il établit une période de référence et peu importe que ces Israélites le fasse encore ensuite, la référence de Josué ne concerne que la période antérieure à aujourd'hui.
C'est du français basique..
Tu confonds la démonstration de Josué et la réalité sur laquelle il se base.
Si j'écris : j'espère que tu aideras ta mère comme tu l'as fait depuis longtemps, je n'indique pas une période en cours. Je me base sur un constat, (tu as aidé ta mère jusque maintenant) et j'exprime une supposition et un espoir (tu le feras encore).
Dans le cas de Josué le contexte te donne tort à 200%.
Josué ne demande pas à ses auditeurs de continuer à rester avec leurs frères comme ils l'ont fait jusque maintenant, il leur demande justement le contraire.. Au verset 4, ils leur dit de quitter leurs frères pour aller chacun dans leurs territoires respectifs.
Ainsi, l'action qui était l'objet de la forme proverbiale est achevée.
Pour le reste de ton explication, j'hésite à y répondre et je remets mon texte.
Je constate que cette réflexion de Zacharie 1:12 est faite par un ange, envoyé par Jéhovah et qui vient informer Zacharie des événements futurs.
On peut donc logiquement s'étonner qu'un ange, qui sait que Dieu a décrété 70 années de désolation du pays, viennent ici, sur mission de Dieu lui-même, lui demander combien de temps allait durer les 70 ans . Ben .... 70 ans, la bonne blague !
C'est un peu l'histoire de la couleur du cheval blanc d'Henri IV !!
En fait, la logique de la question est plutôt celle-ci : " tu as déjà invectivé contre Jérusalem une fois 70 ans, combien de temps encore vas tu le faire ? "
La Bible des Peuples - © 2005 - Editions du Jubilé va dans ce sens :
À ce moment l’ange de Yahvé prit la parole et dit : « Yahvé Sabaot, combien de temps encore attendras-tu pour faire miséricorde à Jérusalem et aux villes de Juda ... »
Plusieurs autres versions que tu as citées traduisent par "jusqu'à quand tarderas-tu ? "
Cependant, tarder, par définition, c'est mettre plus de temps que prévu. Ainsi, l'ange de demande pas à Jéhovah quand vont s'achever les 70 ans, il sait compter, mais pour quelle raison il tarde encore, allongeant suffisamment la période des 70 ans pour créer le malaise apparent.
Et là on confirme une nouvelle fois que le mot זֶה a aussi, dans ce texte, une application concernant une période proche, certes, mais pas trop, pour justifier qu'un ange demande à Dieu la raison pour laquelle, après la fin des 70 ans, il tardait encore à s'occuper des villes de Juda.
Ne viens pas me dire que ces versions se trompent, tu les as citées plus haut.
Et là, pas besoin que les 70 ans se soient achevés très récemment pour que ce texte ait un sens et qu'il respecte le motזֶה.
Car l'expression "jusqu'à quand" ou "combien de temps encore" ou "jusqu'à quand tardes tu ?" indique une période supplémentaire ajoutée aux 70 ans.
Cependant, dans ton hypothèse, les 70 ans ne s'achèveront que 2 ou 3 ans plus tard, et donc l'ange ne pouvait pas demander à Jéhovah pour quelle raison il tardait.. Ton interprétation n'est donc pas crédible, tout simplement.
Tu me réponds que cette période ne devait pas durer 70 ans.. Ainsi tu affirmes que Zacharie ignorait Jérémie, Esdras et Daniel et surtout que ce serait un pur hasard que l'ange ait cité 70 années.
Mais pourquoi n'aurait-il pas dit 68 années comme ce serait le cas dans ton hypothèse.
Et enfin, un ange, envoyé par Dieu, pourrait-il ignorer les 70 ans de Jérémie depuis la destruction de Jérusalem et venir ici, au hasard, citer précisément ces 70 ans, alors même qu'ils ne seraient pas achevés et ajouter cette idée reprise par beaucoup de traduction : pour quelle raison Dieu tarderait au delà de ces 70 ans.
Bref, je ne vais pas épiloguer.
Au lecteur. Les traductions de la bible suivent une mode. Par exemple, tous les traducteurs savent que le nom de Dieu apparaît dans le texte original. Certains ont essayé de le réintroduire dans l'AT puis tout le monde a reculé. Cela indique que une majorité ne fait pas une vérité.
Ce texte de Zacharie peut se comprendre comme le font les TJ. La forme adverbiale ne fait pas mention forcément à un passé très proche, mais peut tout aussi bien faire référence à un passé simplement proche de 17 années seulement.
Demandez vous, l'an 2000, c'est un passé lointain, proche ou très proche ? Si vous étiez adulte à ce moment là, n'avez vous pas l'impression que c'était hier. Si oui, vous avez la réponse..
Tu as vraiment du mal avec le français.
Dans ton choix de traduction, les 70 ans sont révolus. Zacharie ne s'interroge que sur le supplément et donc tes 70 ans ne collent pas avec -587.
Allez, je vais essayer de t'aider.
Décomposons la phrase de ta traduction avec le mot "depuis" même si je pense qu'elle n'est pas la bonne.
Je prends donc ton choix de traduction et je te montre que même dans ce cas tu es contredite.
Jusqu'à quand .... contre Jérusalem contre laquelle tu as invectivée depuis 70 ans.
Ce qui est en cours, c'est l'idée de la phrase, en d'autres termes le texte dit :
si ça continue cela fera bientôt 71 ans que tu invectives contre Jérusalem.
Mais la forme adverbiale, en traduisant par "depuis", ne sert qu'à valider que cela a fait un jour 70 ans .. Le mot "depuis" que tu mets à la place de "ces" est indépendant de l'expression "jusqu'à quand".
Imagine une autre phrase: "
pourquoi as tu cessé d'agir contre Jérusalem contre laquelle tu as invectivée depuis 70 ans."
Dans ce cas, nous aurions exactement la même forme adverbiale pour le mot "depuis" et tu ne pourrais pas affirmer que l'action se poursuit.
Un autre exemple : "
pourquoi as tu arrêté il y a un an d'agir contre Jérusalem contre laquelle tu as invectivé ces 70 ans "
Là encore, la forme adverbiale serait la même et pourtant tu ne pourrais pas dire que l'action vient juste de s'achever ou qu'elle se poursuit.
Ce qui donne le sens que tu veux retenir, ce n'est pas la forme adverbiale, c'est l'expression "jusqu'à quand" qui n'a strictement rien à voir avec le pronom "ces".
C'est pour cette raison, concernant Josué, que l'auteur est obligé, après avoir écrit "
vous n'avez pas quitté vos frères durant ces longs jours ", de préciser "jusqu'à ce jour", parce la forme adverbiale "ces" n'y suffisait pas.
Un exemple pour t'aider : si je dis "
je vais au 1er étage" et que cela signifie en fait "
je monte au 1er étage" , alors je n'aurais pas écrire : "
je vais au 1er étage en montant ".
Mais si l'expression "
je vais au 1er étage" indiquait seulement
la destination et que je pouvais y aller en descendant du second étage, alors il faudrait préciser.
Ici Josué est obligé, en hébreu, de préciser que ses interlocuteurs sont restés avec leurs frères durant ces longs jours,
jusqu'à aujourd'hui, c'est que l'expression "
durant ces longs jours" pouvait ne pas s'être achevée aujourd'hui.
C'est de la logique pur.
Tu n'apportes aucun contre-exemple et maintenant tu sembles ennuyées par ce spécialiste que tu as cité. Tu me reproches presque d'en parler. Mais, à preuve du contraire, le spécialiste, c'est lui...
Or, je remarque seulement, et ton silence depuis 3 réponses sur cette question a répondu à ta place, que ce spécialiste a simplement dit que la forme adverbiale faisait référence à une période proche... Proche c'est pas forcément immédiat sinon, connaissant ce genre de spécialiste des mots, il aurait précisé "immédiate" et s'il l'avait fait, tu te serais fait un malin plaisir de me le faire remarquer..
Voilà pourquoi ton explication générale est intéressante, qu'elle est une hypothèse, mais qu'elle n'est pas une preuve, un preuve étant une démonstration qui ne souffre qu'une seule solution.
Or le texte peut se traduire ainsi :
"jusqu'à quand ne feras-tu pas miséricorde à Jérusalem et aux villes de Juda contre lesquelles tu as invectivé ces 70 ans "
Les 70 ans sont de toute évidence achevés, que la forme adverbiale permet qu'ils se soient achevés dans un période
proche de la rédaction du texte et non pas forcément immédiate, que 17 années restent une période proche à l'échelle de la vie humaine et historique, et donc qu'en fait le texte disait.
Jérusalem et les autres villes ont subi les invectives de Jéhovah pendant 70 ans. Ces 70 ans sont achevés depuis quelques temps et pourtant Dieu ne fait toujours pas miséricorde à ces villes... Pourquoi ?
Absolument rien n'empêche cette lecture.. A noter que "invectiver" ce n'est pas la même chose que de " ne pas faire miséricorde".
Une invective est une démarche à l'encontre de... ne pas faire miséricorde c'est laisser faire.. nuance.