La théorie protestante et celle de Logos s'oppose à une doctrine fondamentale des écritures que l'on retrouve aussi bien dans l'AT et dans le NT.
C'est la notion d'Alliance.
Il existe plusieurs alliances entre Dieu et les hommes, et même entre Jésus et des hommes. Les plus connues sont l'ancienne Alliance et la nouvelle Alliance.
Une alliance est une forme de contrat: vous faites ceci, vous les hommes, et moi, Dieu, je ferai cela.. On retrouve ce schéma en Lévitique 26 qui s'appliquera lorsque les juifs seront par exemple déportés à Babylone.
La première alliance est conclue avec Moise comme médiateur . Puis Dieu va établir ses conditions.
Elles sont simples : vous serez mon peuple, je vous protégerais et vous ferais prospérer si vous respectez mon alliance, sinon, malheur à vous.
Lévitique 26.
- « Si vous observez mes lois, si vous prenez soin de mettre en pratique mes commandements, j'enverrai en temps voulu les pluies dont vous avez besoin, afin que la terre produise des récoltes et les arbres des fruits. etc etc etc..(...)
« Si vous ne m'obéissez pas et ne mettez pas en pratique tous ces commandements, si vous rompez mon alliance en rejetant mes lois et en vous détournant des règles qui viennent de moi, voici comment moi je vous traiterai : « Je mobiliserai contre vous l'épouvante, avec le dépérissement et la fièvre, ces maux qui épuisent les regards et rongent la vie. Vous ensemencerez vos champs, mais en vain, car ce sont vos ennemis qui s'empareront des récoltes. J'interviendrai contre vous : vous serez battus par vos adversaires, vous tomberez sous la domination de vos ennemis ; vous fuirez, même si personne ne vous poursuit.
Que retenons nous de cette ancienne alliance. Qu'il s'agit bien d'un contrat qui unit Dieu aux hommes sous conditions.
Retenons celle-ci :
si l'homme ne tient pas parole , alors Dieu l'abandonne..
La nouvelle alliance est conclue
sous la même forme. Dieu s'engage et les hommes sont tenus à obéir aux stipulations du contrat.
Parmi ces stipulations, aimer Dieu, avoir foi en Jésus, aimer son prochain, connaître Dieu et celui qu'il a envoyé.
De la même façon que pour l'ancienne alliance, un contractant de la nouvelle alliance doit obéir aux lois chrétiennes. Mais attention à lui s'il rompt l'alliance qu'il a conclue individuellement avec Dieu.
Ce que cet homme doit faire n'est pas un mérite, au sens où il obligerait Dieu à les sauver, mais sa part du contrat.
Ce que les protestants ne comprennent pas, c'est qu'une alliance oblige Dieu à la respecter dès lors où l'autre partie contractante tient parole.
Personne n'oblige Dieu, mais Dieu est obligé par sa parole.
Ainsi la faveur imméritée de Dieu reste imméritée, mais Dieu s'est obligé lui-même à l'offrir à ceux qui aurait foi.
Thomas a énormément de mal à concevoir une telle subtilité puisque sa doctrine est du genre on/off avec une lecture primaire des textes et pas mal de mauvaise foi.
Ce qui valide l'alliance, c'est le sang de Jésus, mais piétiner l'alliance libère Dieu de sa parole et c'est pour cette raison qu'un appelé qui piétinerait le sang de Jésus serait exclu de l'alliance avec la punition qui va avec.. hébreux 10:26-29.
Ainsi, si c'est par faveur imméritée qu'un humain est appelé selon l'obligation que Dieu s'est imposée en faisant une alliance, malheur à cet homme si, en pleine connaissance de cause, il crache sur le sang de l'alliance.
En effet, non seulement Dieu décide cette alliance, mais il en paye le prix extraordinaire, le sang de son fils.
Thomas veut nous faire croire que les chrétiens que Paul condamne à plusieurs reprises en disant qu'ils étaient "parmi nous", ne sont pas des appelés. ils l'étaient obligatoirement puisque la punition qui leur est réservée est bien celle qui est réservée à celui qui rompt l'alliance.
Au premier siècle Dieu ne s'occupe pas encore directement de ceux qui n'entrent pas dans la nouvelle alliance conclue au cours du repas du soir du Seigneur.
Il rassemble cette congrégation d'abord et pour plus tard.
Et il veille à ce que tous respectent leur contrat. pour cela Dieu et Jésus les aideront, d'où l'ensemble des textes produits par Thomas.
Mais Thomas ne veut examiner que les textes qui sont positifs, ceux qui sont adressés aux contractants fidèles. Dans ces textes tout va bien, Dieu protège, donne un gage, fortifie leur foi, leur promet de belles choses et les sanctifient. Mais attention à bien comprendre à quel public s'adressent ces textes.
Vous avez vu plus haut le texte de Lévitique. Dans un premier temps il explique les bénédictions : cela correspond aux textes cités par Thomas. Les bénédictions pour les fidèles.
Mais ensuite Lévitique traite du cas des infidèles à leur parole. Cela correspond à Hébreux 6 et 10.
- Si nous pratiquons le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais une attente terrible du jugement.(...) D'une punition combien plus sévère pensez vous que sera jugé celui qui aura piétiné le Fils de Dieu et qui aura considéré comme une chose ordinaire le sang de l'alliance par lequel il a été sanctifié (...)"
Ainsi, le schéma est le même avec la nouvelle alliance : bénédiction si fidélité, malédiction si reniement.
AJOUT
Vous notez comme moi l'expression "
reçu la connaissance exacte de la vérité". Il n'y a pas d’ambiguïté. On parle de la même vérité pour laquelle Jésus a dit à Pilate : "
je suis venu pour rendre témoignage à la vérité".
L'individu dont parle donc Paul en hébreux ne peut pas être un ignorant de la vérité, quelqu'un qui se serait perdu parmi les chrétiens puisque dans son cas, l'apôtre ne dirait pas qu'il a reçu la connaissance exacte de la vérité .
Remarquez aussi le verbe utilisé : "
recevoir".. Cette homme a donc reçu cette connaissance et les seuls qui puissent offrir cette connaissance exacte, ce sont Dieu et Jésus.
Cela élimine une nouvelle fois l'hypothèse d'un faux chrétien ou d'un judaïsant car cela signifierait que Dieu se serait trompé en donnant la connaissance exacte de la vérité à quelqu'un de non sincère.
Dans tous les cas nous avons ici un chrétien ,
appelé, et qui a reçu la validation de son appel puisqu'en même temps il a reçu la connaissance exacte de la vérité.
La suite du texte nous dit : "
il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais une attente terrible du jugement."
L’expression est importante.
Il ne reste plus. Cela signifie qu'il y a déjà eu pour cet individu la remise de ses péchés puisque la phrase établit nettement qu'il a déjà bénéficié de cet effet du sacrifice de Jésus.
Là encore, ce constat de pardon des péchés qui stoppent si de nouveaux péchés volontaires sont commis, élimine la possibilité d'un salut définitif que cet homme aurait reçu lors de son appel..
A moins donc, et il en est capable, que Logos nous disent qu'on peut recevoir de Dieu la connaissance exacte de la vérité et voir ensuite ses péchés pardonnés sans être un appelé , nous avons ici toutes les preuves que l'idée "sauvé, sauvé pour toujours", n'est pas chrétienne.
Mais il faut s'attendre à tout.