toutatis a écrit :Zouzou….Je suis Hyper et Ultra scientifique, cartésien et pragmatique. Si tu as déjà vu mon CV sur ce Forum, tu sais de quoi je parle.
Je n'abandonnerai jamais la science. La science et la croyance sont arrivé en même temps, et coexiste parfaitement très bien. L'un ne peut se passer de l'autre. Ex: Même si on ne comprenait pas tout du soleil, on y croyait car on le voyait. Même chose pour les champs magnétiques qu'on ne voit pas, etc... Bien-sûr on en voyait des manifestations, mais ça demeurait mystérieux… Aujourd'hui, on en comprend mieux son fonctionnement.
Certain se plaise à prétendre que la science inhibe le concept d'un Créateur. Excusez-moi, mais il faut être drôlement idiot et drôlement prétentieux pour raisonner de la sorte. La science n'est VRAIMENT qu'une compréhension de la nature, etc...
toutatis, je ne t'ai pas demandé d'abandonner la science, je t'ai seulement dit de la laisser à sa place. La science ne décrit pas plus la création du monde en 6 jours de 24 heures qu'elle ne présente la Terre "bleue comme une orange". Ce sont là images poétiques, mythiques, littéraires.Tu peux passer ton temps à essayer de concilier ces récits avec ceux de la science, ou les prendre comme ils sont, avec leur vérité et leur beauté propres qui ne s'expliquent pas par des données scientifiques.
D'ailleurs, tu as, dans la Bible, un autre exemple de parole que certains prennent littéralement et d'autres symboliquement : lorsque Jésus, prenant un pain, le rompt en déclarant "Ceci est mon corps", puis une coupe de vin, "Ceci est mon sang", incitant ses disciples à en manger et à en boire.
Ceux qui ont une lecture fondamentale de ces paroles croient que, miraculeusement, le bout de pain, la gorgée de vin se transforment en corps et sang du Christ. Ils ne vont pas pour autant effectuer une étude ADN ou une analyse de sang afin de connaître un peu mieux Jésus. Et pourtant, certains d'entre eux sont des scientifiques qui concilient leur savoir avec leurs croyances.
D'autres considèrent que les paroles de Jésus sont à prendre au sens symbolique et que la science n'a rien à voir à l'affaire.
Il en va de même avec le récit de Genèse 1. Tu peux le lire littéralement, comme un témoignage oculaire de ce qui s'est réellement passé, en cherchant de plus à triturer le récit pour expliquer autrement tous ses éléments qui ne concordent pas avec les données scientifiques, quitte à trahir et le texte, et la science. Ou tu peux commencer à comprendre qu'il s'agit là d'une image, d'une métaphore, dont les détails ressortent de l'économie du récit, non pas de la science. En prenant l'image d'un maître artisan qui travaille toute la semaine "ouvrée" à son grand oeuvre et se repose le dernier jour, sa tâche accomplie, bien sûr que les jours, dans ce récit seront des jours communs, terrestres, de 24 heures. Et non pas des ères géologiques, qui détruiraient l'image. Aucun bon auteur, en effet, n'invoquerait un artisan travaillant pendant six "jours" de milliers voire milliards d'années puis se reposant le septième, d'une durée similaire. Ce n'est pas là un "détail" qui parlerait à son auditoire.
Dans ses paraboles, Jésus a pris des éléments de la vie quotidienne de ses auditeurs pour leur faire comprendre certaines vérités ; il a parlé de drachme perdue, de brebis égarée, de maison bâtie sur le sable, d'esclaves, de maîtres... Ces images se comprennent d'elles-mêmes sans qu'il soit besoin de plaquer une analyse scientifique sur le moindre de leurs détails.
Il en va de même pour le récit de Genèse chapitre 1 : les jours de création y sont de 24 heures parce que l'exemple pris est celui d'un maître artisan travaillant toute la semaine et que même pour un maître artisan divin, les semaines ne sont pas constituées par des "jours" de milliards d'années. Et même s'ils l'étaient, ce n'est pas là un détail sur lequel un bon auteur insisterait, afin de ne pas distraire ou perturber son auditoire humain.
En bref, le récit de Genèse 1, ce n'est pas le détail d'ères géologiques et d'événements précis, scientifiques, qui ont eu lieu en leur sein. C'est une semaine (168 heures), presque ordinaire, dans la vie d'un créateur. Et là, tu vois bien que ce récit ne peut être qu'une image. Parce que, s'il était littéralement vrai, si Dieu avait passé 6 jours (que ce soit de 24 heures ou de milliards d'années d'ailleurs), à créer le Ciel et la Terre, alors on pourrait établir une chronologie de la vie de Dieu : d'abord Dieu n'avait rien créé, puis un jour vint où il commença son oeuvre, et quatre autres où il la peaufina, et un dernier où il l'acheva, avant de pouvoir se reposer le jour d'après. Question : le YHWH du 6e jour est-il toujours le même que celui du 1er ? N'y a-t-il pas pour lui (comme dans une moindre mesure pour tout parent humain), un avant et un après la naissance de ses enfants humains ? Voilà, à tes considérations "scientifiques" sur les étapes de la création divine, pourquoi ne pas ajouter aussi la réalité historique et psychologique de la création sur son créateur, afin de parfaire "l'explication" ?
Pourquoi personne ne s'interroge-t-il sur l'impact émotionnel de la création sur YHWH ? Pourquoi personne n'analyse-t-il les raisons profondes qui ont nécessité que Dieu, le Tout-Puissant, se repose le 7e jour ? Tout simplement parce que l'image dépeinte en Genèse 1 est une façon stylisée de présenter les choses, et non pas le témoignage détaillé de ce qui s'est vraiment passé. Pas plus qu'on ne s'interroge sur les états d'âme, les moyens ou le temps passé à la recherche, de la femme ayant perdu sa drachme ou du berger parti à la rescousse de sa brebis perdue. Ce ne sont pas là des détails importants dans l'économie du récit, ce n'est pas là le but de la parabole. Pas plus que de déterminer la durée des jours de Genèse 1 puisque, à part 24 heures, combien de temps pourraient durer, pour des Terriens, des périodes de temps cycliques, faisant alterner soir et matin et regroupés en six de labeur et un de repos ?