Vicomte a écrit :J'ajoute que tout ce qu'on peut lire dans le Coran concernant la terre montre clairement une croyance en une terre plate. (Ce qui n'est pas scandaleux compte tenu de l'époque à laquelle ce livre a été écrit, la découverte des grecs concernant la rotondité de la terre n'ayant pas été bien relayée et diffusée dans la société savante du haut Moyen-âge.)
La terre est en effet déroulée comme on déroule un tapis (13:3) ou étendue comme on étend de la pâte (50:7, 79:30), elle est suspendue au ciel par des ancrages invisibles et les montagnes servent de poids pour que la terre ne tremble pas quand on se déplace (31:10) et quand la terre tremble, le Coran emploie le mot secousse (comme on secoue un tapis) (99:1). Dieu y a ensuite "semé" arbres et montagnes (laissant l'idée d'un dieu surplombant
verticalement la terre, image qui n'aurait pas cours avec une vision d'une terre ronde). À plusieurs endroit la position surplombante du trône de dieu (par rapport à l'horizontale) est soulignée (par exemple 11:7). Ce trône "déborde" des cieux et de la terre (montrant bien la vision de deux couches horizontales superposées) (2:255). C'est la même vision qui s'impose avec l'évocation du Déluge : si l'eau déborde, elle déborde forcément partout (ce qui n'a plus aucun sens si l'on conçoit la terre sphériquement) (par exemple 69:11). Les astres décrivent un chemin dans le ciel (par opposition à la terre qui, elle, est fixe) (voir le choix des termes in 31:29 ou 39:5 par exemple). Le parallèle ciel/terre se retrouve à de nombreux endroits, montrant que ce sont deux strates parallèles qui ont le même statut topologique. (19:90 est exemplaire à ce titre : notez le parallèle des cieux qui s'ouvrent et de la terre qui se fend). Dans le registre de l'étendue horizontale comparable à un tapis ou une couverture, notons l'emploi du verbe "dérouler"/"enrouler" (39:5, où le jour s'enroule sur la nuit et la nuit s'enroule sur le jour) ou "recouvrir" (comme on recouvre d'un voile, 13:3). Ailleurs, le ciel est même un "toit" (24:64) Et, rappelons-le, le soleil se couche à un endroit précis de la terre (18:86).(1)
Ce bref aperçu montre bien qu'il faut vraiment faire une réelle gymnastique intellectuelle pour établir un concordisme entre ce texte et les réalités scientifiques actuelles. Non, je crois que l'honnêteté intellectuelle oblige à admettre que les rédacteurs du Coran concevaient réellement la terre comme étant plate. (Ce qui peut très bien ne rien enlever par ailleurs à la valeur du texte. Tout comme les contes de fées ont une très grande valeur, même si on ne croit pas aux fées.)
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(1) Je fais référence ici à un message écrit plus haut. (
http://www.forum-religion.org/post502192.html#p502192) Mais comme je cite plusieurs fois ce message ailleurs, et afin de tout faire tenir au même endroit, je me permets de copier-coller ce que j'y écrivais :
Si l'on se réfère à la traduction reconnue comme la plus honnête, la plus fidèle (même si traduire c'est trahir) et la plus rigoureuse dans les milieux universitaires comme le milieu musulman(Jacques Berque,
Le Coran. Essai de traduction, Paris, Albin Michel, 2002, p.317), cela donne :
18:86 « jusqu'à ce que, parvenant au coucher du soleil, il découvrît qu'il se couchait dans une source bouillante. Auprès de là, il découvrit une peuplade. Nous dîmes : « Ô Dhû'l-Qarnayn, ou bien tu (les) châties, ou bien tu adoptes à leur égard un beau traitement ».
Le traducteur précise que selon la lecture du mot, "bouillante" peut être également interprété comme "fangeuse".
En tout état de cause, il est très clair que selon ce verset le soleil se couche à un endroit localisé sur la terre (on y trouve une source et un peuple). Tu ne peux donc pas invoquer la position apparente du soleil (non localisée sur la terre, puisque dépendant de l'angle d'observation).
Donc ce verset décrit une croyance où le soleil se couche à un endroit sur la terre, ce qui est une erreur scientifique.
Donc : c'est bien une contre-vérité du Coran.