analyse sociologique

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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florence.yvonne

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analyse sociologique

Ecrit le 04 oct.06, 01:48

Message par florence.yvonne »

j'ai trouvé cette analyse sociologique du forum de discussion en général

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de véritable sociologie de l’internet en France. Il paraît en effet difficile d’élaborer une sociologie des usages sur le fondement de l’interaction entre les individus lorsqu’il n’y a pas de visibilité entre eux.



Philippe Rigaut[24], chercheur et enseignant en sociologie, a néanmoins mené une étude sur les usages dans les chambres de discussion virtuelle, les « chats », qui présentent quelques unes des caractéristiques des forums de discussion. Philippe Rigaut tire de son étude six remarques principales :



1) Les usagers ne sont pas réellement eux-mêmes : ils appréhendent le chat comme un espace particulier leur permettant de s’échapper spontanément du rôle qui est le leur dans la vie courante. Des individus équilibrés peuvent ainsi se mettre inconsidérément en danger. Par exemple une étudiante de l’université de Metz avait divulgué son numéro de portable sur un chat pour son anniversaire sans se rendre compte qu’il s’agissait d’une information indirectement nominative risquant d’être utilisée par d’éventuels « gêneurs ». On peut donc dire que, pour les usagers de ces lieux virtuels, la raison et le jugement sont mis entre parenthèses.



2) Les dimensions communautariste et individualiste sont exacerbées : l’usager investit les lieux et ressent la fierté d’apporter une « pierre à l’ouvrage collectif ». S’agissant des forums de discussion, il aura la conscience de la pérennité de l’écriture.



3) Il est quasi-inévitable que la rencontre avec l’inconnu provoque l’insulte : Philippe Rigaut expose le phénomène connu des anthropologues sous la désignation d’« alliance cathartique » qui consiste, dans certaines civilisations, à s’insulter lors de la première rencontre. Ce phénomène est également observé dans les chats et les forums, sans doute en raison du fait de ne pas voir l’autre.



Ainsi, vouloir que les rencontres sur l’internet se passent sous les auspices de la civilité peut paraître inadapté. C’est ignorer que l’incivilité s’opère sous le phénomène de l’alliance cathartique.



4) Le sentiment d’anonymat peut être déclencheur de certains comportements : on peut exercer sa malfaisance à loisir lorsqu’on sent que l’on n’est pas surveillé.



Par ailleurs, il se produit un sentiment d’infériorité en face d’un pseudonyme ne faisant référence à rien de connu, ce qui peut également provoquer une certaine agressivité.



Les usagers ont cependant de moins en moins de complexes à dialoguer sur les chats. Entre 1999 et 2000, un nouveau fonctionnement verbal commence à s’imposer témoignant du fait que les chateurs ont envie d’inventivité et de courtoisie.



5) Les attitudes agressives tendent à décliner sur les chats. Les attitudes hostiles sont en effet régulées par les usagers eux-même, sans pour autant faire référence au droit étatique. Par exemple, sur Caramail, il a été reproché à un utilisateur qui avait diffusé des photos d’un leader d’extrême droite de paralyser le fonctionnement du chat. Autre exemple : quelqu’un qui avait investi un chat gay pour y tenir des propos hostiles envers les homosexuels en a été chassé par les autres usagers qui faisaient référence à une loi morale de tolérance immanente à l’utilisation de l’internet.



6) Il y existe des lieux dédiés à l’exercice d’une agressivité comme, par exemple, les lieux communautaires dédiés au conflit israélo-palestinien. On constate parallèlement une interdiction implicite de s’agresser ailleurs que dans ces « lieux ».



Philippe Rigaut conclut sur le sentiment que les utilisateurs ne tolèrent pas le caractère institutionnel des règles que l’on voudrait leur imposer. Aussi une civilité propre au Net ne pourrait, selon lui, éviter d’être le reflet d’une certaine agressivité environnante. Le Net n’est de toute façon pas l’endroit, selon lui, où l’on devrait s’y exprimer comme dans les livres. Cette agressivité tend malgré tout à décliner pour trois raisons : la « folie » des premiers temps est passée, les utilisateurs du chat étaient pour la plupart des ados – ce qui n’est plus le cas aujourd’hui – et les chateurs sont de moins en moins complexés face à l’inconnu. Une

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