Des policiers à nouveau tombés dans un guet-apens
Posté : 15 oct.06, 10:36
Violence Des policiers à nouveau tombés dans un guet-apens en Ile-de-France
Pour la troisième fois en moins d'un mois en Ile-de-France, une patrouille a été la cible de violences préméditées. Les syndicats de police disent leur « ras-le-bol ».
Près d'un an après le déclenchement des émeutes dans les banlieues, lié au décès de deux jeunes qui se cachaient de la police dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les agressions de patrouilles de police se multiplient et témoignent d'une montée de la violence en Ile-de-France. Après les attaques des Tarterêts (deux CRS sérieusement blessés le 19 septembre) et des Mureaux (sept policiers légèrement touchés le 2 octobre), une patrouille de la Brigade anti-criminalité (BAC), dépêchée pour « des faits de violence et un vol à la roulotte », a été agressée dans la nuit de vendredi à samedi près de la cité HLM Orgement, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Sur place, « un groupe de 30 à 50 jeunes s'est dirigé vers le véhicule », tandis qu'une extrémité de l'allée était bloquée par une Renault 19. Le conducteur, qui a alors reçu un pavé dans la mâchoire, a tout de même fait marche arrière et là, « une deuxième voiture du quartier a fait barrage », selon David Skuli, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP). « On peut clairement parler d'un guet-apens », a-t-il ajouté. « Une trentaine de jeunes encagoulés les attendaient avec des armes de poing, des barres de fer, des bâtons, des bombes lacrymogènes », détaille Loïc Lecouplier, secrétaire d'Alliance 93 (1e r syndicat de gardiens de la paix). « Les policiers sont immédiatement sortis pour ne pas se retrouver coincés. Ils ont utilisé le flashball mais cela n'a pas suffi à faire reculer les jeunes. Ils se sont alors réfugiés sous un porche », a-t-il ajouté. Selon le DDSP, il y a eu ensuite « des coups de feu de la part des agresseurs et des tirs en l'air des policiers », puis « les agresseurs ont pris peur et se sont dispersés ». Le policier blessé, Christophe Estève, 30 ans, a été hospitalisé. Sa blessure a nécessité la pose de 30 points de suture. Jeudi déjà, à La Courneuve, également en Seine-Saint-Denis, des policiers des Renseignements généraux avaient dû faire usage de leurs armes « afin de se dégager » face « à une trentaine de jeunes c…s qui les ont roués de coups » après qu'ils aient maîtrisé l'auteur d'un vol à l'arraché, a-t-on appris de source policière.
Une volonté nouvelle de tuer
Hier, les syndicats de police ont exprimé leur émotion et leur « colère », leurs responsables mettant en avant le « ras-le-bol » des policiers un an après les émeutes de l'automne 2005. « Les policiers pris à partie, caillassés et tirés comme des lapins par une minorité de jeunes, en ont ras-le-bol », a déclaré Frédéric Lagache, secrétaire national d'Alliance. « L'administration doit réagir et nous donner les moyens de travailler avant que cela ne dégénère. » « Je veux dire mon sentiment de révolte et de colère », a réagi de son côté Nicolas Comte, secrétaire général du Syndicat général de la police. « Il y a la volonté, nouvelle, de se faire un flic, une volonté de tuer, et c'est inacceptable. » Hier après-midi, environ 200 personnes ont manifesté aux Mureaux (Yvelines) à l'appel de plusieurs associations pour « le respect » et « la dignité », après une intervention très médiatisée de la police. Ils entendaient protester contre la violence sous toutes ses formes, en particulier les violences policières dont ils se disent victimes.
Malgré les « descentes » aux Tarterêts et aux Mureaux, une nouvelle et violente agression de policiers a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, cette fois-ci à Epinay-sur-Seine.Photo AFP
Pour la troisième fois en moins d'un mois en Ile-de-France, une patrouille a été la cible de violences préméditées. Les syndicats de police disent leur « ras-le-bol ».
Près d'un an après le déclenchement des émeutes dans les banlieues, lié au décès de deux jeunes qui se cachaient de la police dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les agressions de patrouilles de police se multiplient et témoignent d'une montée de la violence en Ile-de-France. Après les attaques des Tarterêts (deux CRS sérieusement blessés le 19 septembre) et des Mureaux (sept policiers légèrement touchés le 2 octobre), une patrouille de la Brigade anti-criminalité (BAC), dépêchée pour « des faits de violence et un vol à la roulotte », a été agressée dans la nuit de vendredi à samedi près de la cité HLM Orgement, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Sur place, « un groupe de 30 à 50 jeunes s'est dirigé vers le véhicule », tandis qu'une extrémité de l'allée était bloquée par une Renault 19. Le conducteur, qui a alors reçu un pavé dans la mâchoire, a tout de même fait marche arrière et là, « une deuxième voiture du quartier a fait barrage », selon David Skuli, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP). « On peut clairement parler d'un guet-apens », a-t-il ajouté. « Une trentaine de jeunes encagoulés les attendaient avec des armes de poing, des barres de fer, des bâtons, des bombes lacrymogènes », détaille Loïc Lecouplier, secrétaire d'Alliance 93 (1e r syndicat de gardiens de la paix). « Les policiers sont immédiatement sortis pour ne pas se retrouver coincés. Ils ont utilisé le flashball mais cela n'a pas suffi à faire reculer les jeunes. Ils se sont alors réfugiés sous un porche », a-t-il ajouté. Selon le DDSP, il y a eu ensuite « des coups de feu de la part des agresseurs et des tirs en l'air des policiers », puis « les agresseurs ont pris peur et se sont dispersés ». Le policier blessé, Christophe Estève, 30 ans, a été hospitalisé. Sa blessure a nécessité la pose de 30 points de suture. Jeudi déjà, à La Courneuve, également en Seine-Saint-Denis, des policiers des Renseignements généraux avaient dû faire usage de leurs armes « afin de se dégager » face « à une trentaine de jeunes c…s qui les ont roués de coups » après qu'ils aient maîtrisé l'auteur d'un vol à l'arraché, a-t-on appris de source policière.
Une volonté nouvelle de tuer
Hier, les syndicats de police ont exprimé leur émotion et leur « colère », leurs responsables mettant en avant le « ras-le-bol » des policiers un an après les émeutes de l'automne 2005. « Les policiers pris à partie, caillassés et tirés comme des lapins par une minorité de jeunes, en ont ras-le-bol », a déclaré Frédéric Lagache, secrétaire national d'Alliance. « L'administration doit réagir et nous donner les moyens de travailler avant que cela ne dégénère. » « Je veux dire mon sentiment de révolte et de colère », a réagi de son côté Nicolas Comte, secrétaire général du Syndicat général de la police. « Il y a la volonté, nouvelle, de se faire un flic, une volonté de tuer, et c'est inacceptable. » Hier après-midi, environ 200 personnes ont manifesté aux Mureaux (Yvelines) à l'appel de plusieurs associations pour « le respect » et « la dignité », après une intervention très médiatisée de la police. Ils entendaient protester contre la violence sous toutes ses formes, en particulier les violences policières dont ils se disent victimes.
Malgré les « descentes » aux Tarterêts et aux Mureaux, une nouvelle et violente agression de policiers a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, cette fois-ci à Epinay-sur-Seine.Photo AFP