Fraternité St Pie X
Posté : 15 oct.06, 12:44
aaaah la charité et l'amour du prochain dans le respect de la bonne vieille tradition...
Les fascistes de la Fraternité Saint Pie X
"Il faut se battre avec le poing. Dans un duel, on ne compte ni ne mesure les coups...
On ne fait pas la guerre avec la charité." Pie X
Pie X fut pape de 1903 à 1914 et son règne s'est annoncé sous le signe de la fermeté dans le domaine religieux mais aussi politique et social. Devant sa volonté d'effacer toute appartenance du citoyen aux Etats pour ne conserver que la soumission à l'Eglise catholique, Pie X n'obtient en France pour toute réponse que la séparation de l'Eglise et de l'état de 1905. C'est cette intrusion du religieux dans la vie politique et sociale prônée par l'antimoderniste Pie X qui a trouvé un ardent continuateur en la personne de Mgr Lefebvre.
Des revendications à l'excommunication
Dès 1969 Mgr Marcel Lefebvre attaque les décisions du Concile Vatican II (dont certaines qu'il a signées) qui s'est déroulé de 1962 à 1965. Ses cibles, de façon plus générale: la tolérance religieuse, l'œcuménisme, les droits de l'homme, la laïcité, la révolution française, la messe dans des langues autres que le latin. C'est ce dernier point qu'il défend en continuant à célébrer la messe selon le rite défini lors du Concile de Trente au XVIème siècle. L'évêque fonde alors la Fraternité Saint Pie X en 1970 qui, en 1998, comptera 353 prêtres et 200 séminaristes, et sera implantée dans de nombreux pays pour un nombre de pratiquants estimé à entre 100000 et 150000. En 1970, l'Eglise catholique suisse reconnaît le jeune mouvement et l'autorise à fonder un séminaire à Ecône en 1974. C'est l'époque où les ardeurs guerrières de Pie X voient un fidèle successeur en la personne de cet évêque français admirateur des dictateurs sud américains.
L'activisme de Mgr Lefebvre se fait plus pressant auprès du Vatican et conduit le pape à le déclarer "suspens divinis", l'interdiction d'ordonner de nouveaux prêtres et de dire des messes. L'année suivante, à Paris, des intégristes s'emparent de l'église Saint Nicolas du Chardonnet. Cette invasion fut dénoncée par la hiérarchie catholique sans qu'elle puisse les en déloger. La Fraternité Saint Pie X dispose donc d'une base de rassemblement dans la capitale pour l'extrême droite et cette action s'inscrit dans une croisade vers le retour aux pratiques chrétiennes traditionnelles. Mais les tentatives de rapprochement, ou d'assimilation, de la Fraternité Saint Pie X par le Vatican échouent et vont s'anéantir complètement en 1988. Le 30 juin de cette année Mgr Lefebvre sacre quatre évêques à Ecône, en Suisse. L'excommunication est immédiate, le schisme consommé et Mgr Lefebvre meurt en 1991.
La fraternité Saint Pie X et l'extrême droite
Les 20 ans de l'installation des intégristes à Saint Nicolas du Chardonnet ont été fêtés par une extrême droite bien représentée. Le 2 mars 1997 l'abbé Laguérie y donne une messe où il réitère les appels à une reconquête des églises. Parmi l'assistance figuraient Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front National, ainsi que le comédien Jacques Dufilho. Mais une absente de marque a néanmoins jugé bon de s'excuser de ne pas être présente, Mme Bernadette Chirac, épouse d'un Président de la République papolâtre. La réquisition par la force de l'église Saint Nicolas du Chardonnet en 1977 est l'exemple à suivre pour tous ces croisés.
Nombreuses sont alors les pressions pour installer des lieux de cultes similaires, et, quand cela ne suffit pas, l'action violente est adoptée. C'est de cette manière que des fidèles de cette religion réactionnaire, dirigé par l'abbé Aulagnier, ont investi une église du Chamblac dans l'Eure, interrompant l'office et molestant des fidèles. Preuve parfaite que le crime paie, les autorités locales ont décidé de mettre à la disposition de ces fondamentalistes chrétiens une église désaffectée de la commune de Gisay la Coudre (novembre 1997). L'église sera confiée aux extrémistes sous le masque d'un don à une association cultuelle loi 1901.
Un autre exemple d'arrivée en force fut donné par les agitations en 1996 de l'association ANCRE (proche du FN) à Noisy le Grand (Seine Saint Denis), et l'inauguration de son église intégriste en novembre 1997.
Dernier exemple, celui de la commune de Cravanche (Territoire de Belfort, 2000 habitants) où la Fraternité a acquis, il y a quelques années, un ancien local commercial. Cet achat avait été fait au nom d'une personne privée afin de mieux dissimuler les véritables objectifs de la transaction. Une demande de permis de construire fut accordé en 1995 par l'ancienne municipalité sans que celle-ci soit informée du destin réel du bâtiment comme lieu de culte. Il s'agissait simplement de l'aménagement d'une salle de réunion. La maire actuelle a pu voir plus clair dans ces manœuvres et a refusé en octobre 1998 l'ouverture de ce lieu de culte pour des raisons évidentes de sécurité. Mais les fanatiques chrétiens n'ont que faire de la justice des hommes et se retranchent derrière la liberté de culte pour y maintenir la célébration de messes.
Les actions d'éclat de la Fraternité Saint Pie X ne se réduisent pas à l'occupation d'églises mais s'étendent aussi à la protection des criminels de guerre. C'est dans un couvent des adeptes de Mgr Lefebvre qu'a trouvé refuge Paul Touvier et qu'il y a été retrouvé en 1989. C'est aussi en l'église Saint Nicolas du Chardonnet qu'a été donné un vibrant hommage à l'ancien milicien où, là encore, l'extrême droite a témoigné de son adhésion à l'idéologie fasciste.
Les scouts de la Fraternité
Mais la Fraternité Saint Pie X est aussi un mouvement qui se préoccupe de l'éducation des jeunes. Les associations de scouts, où l'on se perd dans les distinctions de pure forme entre celles agréées et celle non reconnues, sont un vivier où la graine de l'extrême droite est entretenue pour contaminer les générations futures. Le scandale a éclaté pendant l'été 1998 où quatre scouts ont péri en mer au large de Perros Guirrec, entraînant le décès d'un sauveteur. Le camp de scouts, appartenant à l'Association française des scouts et guides catholiques, était sous l'autorité de l'abbé Cottard, un fidèle de Mgr Lefebvre. Privilégiant la loi de son dieu imaginaire à la météo et aux consignes de sécurité, le prêtre porte l'entière responsabilité de la tragédie. Le tribunal correctionnel de Guingamp (Côtes d'Armor) l'a condamné à 18 mois de prison ferme et 4 ans avec sursis en décembre 1999. Mais l'actualité de l'été 1998 a aussi vu 70 jeunes filles qui furent l'objet de malaises provoqués par des insolations dans un autre camp scout. En juillet 1999, une dizaine de scouts d'Europe ont eux aussi été victimes de malaises dans l'église de Guérande en Loire Atlantique. Peu après, dans ce même mois, ce fut au tour d'un centre de "vacances" du Cher de subir les foudres de la législation: le préfet du Cher a ordonné la fermeture d'un centre des Cadets de France et d'Europe installé dans l'ancien château de l'ex-dictateur Bokassa. Les multiples infractions relevées à la sécurité et à la santé n'ont fait que fulminer son responsable Roger Holleindre, cofondateur du FN. Son association est affiliée à celle mise en cause dans l'accident de Perros Guirrec, émanation de la Fraternité Saint Pie X. Ce genre de centre affiche une conception très militaire de l'éducation des gamins avec des chants xénophobes et un régime sportif aussi bien que mental insoutenable.
A l'autre extrémité de l'échelle des âges, à Saint Malo, deux sœurs intégristes ont appliqué à la lettre, à l'égard de leur père malade, les recommandations de Pie V pour entrer au ciel de la plus chrétienne des façons: le moribond doit être à jeun (Libération, 2 novembre 1999). Les deux sœurs ont, non seulement, refusé de soigner leur père mais ont aussi cessé de l'alimenter en octobre 1999. Il décède donc cinq jours plus tard, âgé de 83 ans. Il est utile de préciser que ces attardements mentaux n'étaient en aucun cas la volonté du père.
Devant ces voisins gênants, le Vatican poursuit des contacts officieux mais la Fraternité Saint Pie X ne semble pas prête à renoncer à son idéologie fasciste. Son assise dans l'extrême droite la conforte dans ce rôle contestataire qui se veut plus proche de l'essence du christianisme que ses concurrents post Vatican II. Mais les dissensions relèvent plus d'une lutte d'influence que d'un réel désaccord sur la place de la religion chrétienne dans la société.
Visite de l'Eglise Saint Nicolas du Chardonnet (23 rue des Bernardins 75005 Paris, plan et photo)
Si la plupart des églises sont actuellement à la recherche de pèlerins et de gourous, l'Eglise Saint Nicolas du Chardonnet ne souffre pas du désintérêt de ses ouailles. Première constatation: les nombreux appels à contribution financière placardés semblent remporter un vif succès au vu du nombre de prêtres présents dans l'église lors de ma venue en décembre 1999, soit 4 ou 5. Des gourous que la communauté intégriste est donc capable de rémunérer. Chacun d'eux disposait d'un groupe de quelques personnes, hommes et femmes en proportion similaires, en soumission absolue et affichant une réelle expression de dépendance sur le visage. Les refus de porter plainte des familles des scouts décédés lors de l'accident au large de Perros Guirrec sont mieux compréhensibles par un tel endoctrinement volontaire. L'appel à contribution n'est même pas voilé lorsqu'une annonce pour des centres d'éducation d'enfants répartis dans toute la France précise que les familles ne doivent hésiter devant "aucun sacrifice financier et affectif" pour donner à leurs rejetons l'éducation la plus chrétienne qui soit, celle conforme aux vues de Mgr Lefebvre. Les nombreux accidents du scoutisme catholique sont donc plus des conséquences logiques de ces "sacrifices" que des dérives fâcheuses.
Comme l'absence de culture entretient tout fanatisme, c'est en bonne place que trône le suaire de Turin, un linge peint par un habile artiste du 13ème ou 14ème siècle. Le souvenir des martyrs, nécessaire à la construction de toute tradition historique, s'illustre par deux plaques commémoratives: l'une à la mémoire des 191 victimes de la révolution française les 2 et 3 septembre 1792, et l'autre pour celles des 26 mars 1962 (fusillade de la rue d'Isly à Alger, voir l'article paru dans Le Monde du 5 mars 1972) et 5 juillet 1962 (Oran), partisanes de l'OAS et de l'Algérie française.
Enfin, le chemin de croix s'achève par la vente de livres pour un déversement de la haine chrétienne intégriste.
Les fascistes de la Fraternité Saint Pie X
"Il faut se battre avec le poing. Dans un duel, on ne compte ni ne mesure les coups...
On ne fait pas la guerre avec la charité." Pie X
Pie X fut pape de 1903 à 1914 et son règne s'est annoncé sous le signe de la fermeté dans le domaine religieux mais aussi politique et social. Devant sa volonté d'effacer toute appartenance du citoyen aux Etats pour ne conserver que la soumission à l'Eglise catholique, Pie X n'obtient en France pour toute réponse que la séparation de l'Eglise et de l'état de 1905. C'est cette intrusion du religieux dans la vie politique et sociale prônée par l'antimoderniste Pie X qui a trouvé un ardent continuateur en la personne de Mgr Lefebvre.
Des revendications à l'excommunication
Dès 1969 Mgr Marcel Lefebvre attaque les décisions du Concile Vatican II (dont certaines qu'il a signées) qui s'est déroulé de 1962 à 1965. Ses cibles, de façon plus générale: la tolérance religieuse, l'œcuménisme, les droits de l'homme, la laïcité, la révolution française, la messe dans des langues autres que le latin. C'est ce dernier point qu'il défend en continuant à célébrer la messe selon le rite défini lors du Concile de Trente au XVIème siècle. L'évêque fonde alors la Fraternité Saint Pie X en 1970 qui, en 1998, comptera 353 prêtres et 200 séminaristes, et sera implantée dans de nombreux pays pour un nombre de pratiquants estimé à entre 100000 et 150000. En 1970, l'Eglise catholique suisse reconnaît le jeune mouvement et l'autorise à fonder un séminaire à Ecône en 1974. C'est l'époque où les ardeurs guerrières de Pie X voient un fidèle successeur en la personne de cet évêque français admirateur des dictateurs sud américains.
L'activisme de Mgr Lefebvre se fait plus pressant auprès du Vatican et conduit le pape à le déclarer "suspens divinis", l'interdiction d'ordonner de nouveaux prêtres et de dire des messes. L'année suivante, à Paris, des intégristes s'emparent de l'église Saint Nicolas du Chardonnet. Cette invasion fut dénoncée par la hiérarchie catholique sans qu'elle puisse les en déloger. La Fraternité Saint Pie X dispose donc d'une base de rassemblement dans la capitale pour l'extrême droite et cette action s'inscrit dans une croisade vers le retour aux pratiques chrétiennes traditionnelles. Mais les tentatives de rapprochement, ou d'assimilation, de la Fraternité Saint Pie X par le Vatican échouent et vont s'anéantir complètement en 1988. Le 30 juin de cette année Mgr Lefebvre sacre quatre évêques à Ecône, en Suisse. L'excommunication est immédiate, le schisme consommé et Mgr Lefebvre meurt en 1991.
La fraternité Saint Pie X et l'extrême droite
Les 20 ans de l'installation des intégristes à Saint Nicolas du Chardonnet ont été fêtés par une extrême droite bien représentée. Le 2 mars 1997 l'abbé Laguérie y donne une messe où il réitère les appels à une reconquête des églises. Parmi l'assistance figuraient Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front National, ainsi que le comédien Jacques Dufilho. Mais une absente de marque a néanmoins jugé bon de s'excuser de ne pas être présente, Mme Bernadette Chirac, épouse d'un Président de la République papolâtre. La réquisition par la force de l'église Saint Nicolas du Chardonnet en 1977 est l'exemple à suivre pour tous ces croisés.
Nombreuses sont alors les pressions pour installer des lieux de cultes similaires, et, quand cela ne suffit pas, l'action violente est adoptée. C'est de cette manière que des fidèles de cette religion réactionnaire, dirigé par l'abbé Aulagnier, ont investi une église du Chamblac dans l'Eure, interrompant l'office et molestant des fidèles. Preuve parfaite que le crime paie, les autorités locales ont décidé de mettre à la disposition de ces fondamentalistes chrétiens une église désaffectée de la commune de Gisay la Coudre (novembre 1997). L'église sera confiée aux extrémistes sous le masque d'un don à une association cultuelle loi 1901.
Un autre exemple d'arrivée en force fut donné par les agitations en 1996 de l'association ANCRE (proche du FN) à Noisy le Grand (Seine Saint Denis), et l'inauguration de son église intégriste en novembre 1997.
Dernier exemple, celui de la commune de Cravanche (Territoire de Belfort, 2000 habitants) où la Fraternité a acquis, il y a quelques années, un ancien local commercial. Cet achat avait été fait au nom d'une personne privée afin de mieux dissimuler les véritables objectifs de la transaction. Une demande de permis de construire fut accordé en 1995 par l'ancienne municipalité sans que celle-ci soit informée du destin réel du bâtiment comme lieu de culte. Il s'agissait simplement de l'aménagement d'une salle de réunion. La maire actuelle a pu voir plus clair dans ces manœuvres et a refusé en octobre 1998 l'ouverture de ce lieu de culte pour des raisons évidentes de sécurité. Mais les fanatiques chrétiens n'ont que faire de la justice des hommes et se retranchent derrière la liberté de culte pour y maintenir la célébration de messes.
Les actions d'éclat de la Fraternité Saint Pie X ne se réduisent pas à l'occupation d'églises mais s'étendent aussi à la protection des criminels de guerre. C'est dans un couvent des adeptes de Mgr Lefebvre qu'a trouvé refuge Paul Touvier et qu'il y a été retrouvé en 1989. C'est aussi en l'église Saint Nicolas du Chardonnet qu'a été donné un vibrant hommage à l'ancien milicien où, là encore, l'extrême droite a témoigné de son adhésion à l'idéologie fasciste.
Les scouts de la Fraternité
Mais la Fraternité Saint Pie X est aussi un mouvement qui se préoccupe de l'éducation des jeunes. Les associations de scouts, où l'on se perd dans les distinctions de pure forme entre celles agréées et celle non reconnues, sont un vivier où la graine de l'extrême droite est entretenue pour contaminer les générations futures. Le scandale a éclaté pendant l'été 1998 où quatre scouts ont péri en mer au large de Perros Guirrec, entraînant le décès d'un sauveteur. Le camp de scouts, appartenant à l'Association française des scouts et guides catholiques, était sous l'autorité de l'abbé Cottard, un fidèle de Mgr Lefebvre. Privilégiant la loi de son dieu imaginaire à la météo et aux consignes de sécurité, le prêtre porte l'entière responsabilité de la tragédie. Le tribunal correctionnel de Guingamp (Côtes d'Armor) l'a condamné à 18 mois de prison ferme et 4 ans avec sursis en décembre 1999. Mais l'actualité de l'été 1998 a aussi vu 70 jeunes filles qui furent l'objet de malaises provoqués par des insolations dans un autre camp scout. En juillet 1999, une dizaine de scouts d'Europe ont eux aussi été victimes de malaises dans l'église de Guérande en Loire Atlantique. Peu après, dans ce même mois, ce fut au tour d'un centre de "vacances" du Cher de subir les foudres de la législation: le préfet du Cher a ordonné la fermeture d'un centre des Cadets de France et d'Europe installé dans l'ancien château de l'ex-dictateur Bokassa. Les multiples infractions relevées à la sécurité et à la santé n'ont fait que fulminer son responsable Roger Holleindre, cofondateur du FN. Son association est affiliée à celle mise en cause dans l'accident de Perros Guirrec, émanation de la Fraternité Saint Pie X. Ce genre de centre affiche une conception très militaire de l'éducation des gamins avec des chants xénophobes et un régime sportif aussi bien que mental insoutenable.
A l'autre extrémité de l'échelle des âges, à Saint Malo, deux sœurs intégristes ont appliqué à la lettre, à l'égard de leur père malade, les recommandations de Pie V pour entrer au ciel de la plus chrétienne des façons: le moribond doit être à jeun (Libération, 2 novembre 1999). Les deux sœurs ont, non seulement, refusé de soigner leur père mais ont aussi cessé de l'alimenter en octobre 1999. Il décède donc cinq jours plus tard, âgé de 83 ans. Il est utile de préciser que ces attardements mentaux n'étaient en aucun cas la volonté du père.
Devant ces voisins gênants, le Vatican poursuit des contacts officieux mais la Fraternité Saint Pie X ne semble pas prête à renoncer à son idéologie fasciste. Son assise dans l'extrême droite la conforte dans ce rôle contestataire qui se veut plus proche de l'essence du christianisme que ses concurrents post Vatican II. Mais les dissensions relèvent plus d'une lutte d'influence que d'un réel désaccord sur la place de la religion chrétienne dans la société.
Visite de l'Eglise Saint Nicolas du Chardonnet (23 rue des Bernardins 75005 Paris, plan et photo)
Si la plupart des églises sont actuellement à la recherche de pèlerins et de gourous, l'Eglise Saint Nicolas du Chardonnet ne souffre pas du désintérêt de ses ouailles. Première constatation: les nombreux appels à contribution financière placardés semblent remporter un vif succès au vu du nombre de prêtres présents dans l'église lors de ma venue en décembre 1999, soit 4 ou 5. Des gourous que la communauté intégriste est donc capable de rémunérer. Chacun d'eux disposait d'un groupe de quelques personnes, hommes et femmes en proportion similaires, en soumission absolue et affichant une réelle expression de dépendance sur le visage. Les refus de porter plainte des familles des scouts décédés lors de l'accident au large de Perros Guirrec sont mieux compréhensibles par un tel endoctrinement volontaire. L'appel à contribution n'est même pas voilé lorsqu'une annonce pour des centres d'éducation d'enfants répartis dans toute la France précise que les familles ne doivent hésiter devant "aucun sacrifice financier et affectif" pour donner à leurs rejetons l'éducation la plus chrétienne qui soit, celle conforme aux vues de Mgr Lefebvre. Les nombreux accidents du scoutisme catholique sont donc plus des conséquences logiques de ces "sacrifices" que des dérives fâcheuses.
Comme l'absence de culture entretient tout fanatisme, c'est en bonne place que trône le suaire de Turin, un linge peint par un habile artiste du 13ème ou 14ème siècle. Le souvenir des martyrs, nécessaire à la construction de toute tradition historique, s'illustre par deux plaques commémoratives: l'une à la mémoire des 191 victimes de la révolution française les 2 et 3 septembre 1792, et l'autre pour celles des 26 mars 1962 (fusillade de la rue d'Isly à Alger, voir l'article paru dans Le Monde du 5 mars 1972) et 5 juillet 1962 (Oran), partisanes de l'OAS et de l'Algérie française.
Enfin, le chemin de croix s'achève par la vente de livres pour un déversement de la haine chrétienne intégriste.