Le non respect des libertés en tunisie.
Posté : 19 oct.06, 01:00
Offensive des autorités contre le voile islamique
TUNISIE - 14 octobre 2006 - par AFP
Face à un retour en force du port du voile et de vêtements dits islamiques, les autorités tunisiennes ont lancé l'offensive contre ces tenues "d'inspiration sectaire étrangère".
Faisant écho au président Zine el Abidine Ben Ali, qui, tout en prônant "la décence et la pudeur" vestimentaires, avait stigmatisé mercredi dernier le voile (hijab) "d'inspiration sectaire importé de l'extérieur", plusieurs ministres ont condamné le port du voile et du "qamis", longue tunique de coton, et de la barbe par les hommes.
M. Ben Ali avait distingué ces tenues des "vêtements tunisiens authentiques", soulignant que son pays était soucieux de "consacrer les valeurs de décence et de pudeur de par son attachement à la sublime religion islamique".
Lors de réunions publiques organisées durant le mois du ramadan, plusieurs dirigeants de haut rang ont mis la population en garde contre le "danger" que représente ces habitudes vestimentaires vecteurs d'obscurantisme.
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, a souligné vendredi lors d'une réunion du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) à Nabeul (Ouest) "le danger que représente la tenue vestimentaire d'inspiration sectaire, étrangère à notre pays, notre culture et nos traditions".
Le voile, a ajouté M. Abdallah, est "un slogan politique affiché par un groupuscule qui se dissimule derrière la religion pour réaliser des desseins politiques".
Qualifiant le voile de "signe distinctif d'une frange dure et renfermée sur elle-même", le ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, y voit le "symbole d'une appartenance politique qui se cache derrière la religion, qui en est innocente, et qui cherche à faire revenir la réalité de la société aux ères très anciennes".
Le secrétaire général du RCD, Hédi M'henni, avait précédemment appelé à la mobilisation générale de l'Etat, des partis politiques et de la société civile.
Autoriser le port du voile provoquerait, selon M. M'henni, "une véritable régression et une atteinte à l'un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l'invulnérabilité du pays".
Les autorités insistent notamment pour qu'une circulaire interdisant le port du voile "dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics" soit bien appliquée.
Cette "circulaire 108" interdit le port du voile depuis le début des années 1990, juste après l'interdiction du parti islamiste Ennahda (Renaissance) dont de nombreux militants emprisonnés ont bénéficié au printemps dernier d'une amnistie.
Selon des organisations de droits de l'homme, des femmes voilées sont souvent interpellées, devant parfois s'engager par écrit à ne plus porter le voile au risque de perdre leur emploi ou de devoir abandonner leurs études.
Des témoins ont fait état d'interventions de policiers en civil, notamment à Sfax (Sud), "enlevant des voiles à l'arrachée, en pleine rue".
Des opposants et organisations de droits de l'homme dénoncent "une atteinte à la vie privée" contraire, selon eux, à la constitution stipulant que la Tunisie est un pays musulman garantissant la liberté vestimentaire.
Tout en dénonçant le port du voile, les autorités incitent à l'adoption de l'"habit national original" comme le foulard qui fait partie des traditions nationales, notamment pour les femmes âgées et dans les campagnes.
Des avocats affirment que des centaines de jeunes accusés d'appartenance à des groupes salafistes ont été arrêtés ces dernières années et des dizaines ont été condamnés à la prison en vertu d'une loi anti-terroriste de 2003.
Le Parti démocrate progressiste (opposition légale) fait état de dizaines d'arrestations de jeunes envisageant de rejoindre l'insurrection contre la coalition conduite par les Etats-Unis en Irak et demande d'annuler la loi de 2003 jugée "contraire à la constitution".
TUNISIE - 14 octobre 2006 - par AFP
Face à un retour en force du port du voile et de vêtements dits islamiques, les autorités tunisiennes ont lancé l'offensive contre ces tenues "d'inspiration sectaire étrangère".
Faisant écho au président Zine el Abidine Ben Ali, qui, tout en prônant "la décence et la pudeur" vestimentaires, avait stigmatisé mercredi dernier le voile (hijab) "d'inspiration sectaire importé de l'extérieur", plusieurs ministres ont condamné le port du voile et du "qamis", longue tunique de coton, et de la barbe par les hommes.
M. Ben Ali avait distingué ces tenues des "vêtements tunisiens authentiques", soulignant que son pays était soucieux de "consacrer les valeurs de décence et de pudeur de par son attachement à la sublime religion islamique".
Lors de réunions publiques organisées durant le mois du ramadan, plusieurs dirigeants de haut rang ont mis la population en garde contre le "danger" que représente ces habitudes vestimentaires vecteurs d'obscurantisme.
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, a souligné vendredi lors d'une réunion du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) à Nabeul (Ouest) "le danger que représente la tenue vestimentaire d'inspiration sectaire, étrangère à notre pays, notre culture et nos traditions".
Le voile, a ajouté M. Abdallah, est "un slogan politique affiché par un groupuscule qui se dissimule derrière la religion pour réaliser des desseins politiques".
Qualifiant le voile de "signe distinctif d'une frange dure et renfermée sur elle-même", le ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, y voit le "symbole d'une appartenance politique qui se cache derrière la religion, qui en est innocente, et qui cherche à faire revenir la réalité de la société aux ères très anciennes".
Le secrétaire général du RCD, Hédi M'henni, avait précédemment appelé à la mobilisation générale de l'Etat, des partis politiques et de la société civile.
Autoriser le port du voile provoquerait, selon M. M'henni, "une véritable régression et une atteinte à l'un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l'invulnérabilité du pays".
Les autorités insistent notamment pour qu'une circulaire interdisant le port du voile "dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics" soit bien appliquée.
Cette "circulaire 108" interdit le port du voile depuis le début des années 1990, juste après l'interdiction du parti islamiste Ennahda (Renaissance) dont de nombreux militants emprisonnés ont bénéficié au printemps dernier d'une amnistie.
Selon des organisations de droits de l'homme, des femmes voilées sont souvent interpellées, devant parfois s'engager par écrit à ne plus porter le voile au risque de perdre leur emploi ou de devoir abandonner leurs études.
Des témoins ont fait état d'interventions de policiers en civil, notamment à Sfax (Sud), "enlevant des voiles à l'arrachée, en pleine rue".
Des opposants et organisations de droits de l'homme dénoncent "une atteinte à la vie privée" contraire, selon eux, à la constitution stipulant que la Tunisie est un pays musulman garantissant la liberté vestimentaire.
Tout en dénonçant le port du voile, les autorités incitent à l'adoption de l'"habit national original" comme le foulard qui fait partie des traditions nationales, notamment pour les femmes âgées et dans les campagnes.
Des avocats affirment que des centaines de jeunes accusés d'appartenance à des groupes salafistes ont été arrêtés ces dernières années et des dizaines ont été condamnés à la prison en vertu d'une loi anti-terroriste de 2003.
Le Parti démocrate progressiste (opposition légale) fait état de dizaines d'arrestations de jeunes envisageant de rejoindre l'insurrection contre la coalition conduite par les Etats-Unis en Irak et demande d'annuler la loi de 2003 jugée "contraire à la constitution".