L'origine du sionisme Chrétien...
Posté : 02 nov.06, 03:27
Historiquement le sionisme est un phénomène chrétien bien avant d’être juif. Les chrétiens sionistes croient former un second peuple élu et pensent que leur destin est lié à celui du peuple juif. Pour eux, le retour du Christ ne surviendra pas avant que les juifs ne se soient regroupés en Palestine. Pour hâter la fin des temps, ils doivent donc re-créer un État pour les juifs et ne pas avoir peur de provoquer des cataclysmes apocalyptiques.
Le premier chef d’État à faire de son pays un second Israël et à appeler à la création d’un État juif en Palestine est le puritain anglais Oliver Cromwell au XVIIe siècle. Après la restauration de la monarchie, ceux de ses adeptes qui furent chassés du royaume s’enfuirent en Irlande du Nord et aux Pays-Bas, puis fondirent des colonies en Afrique australe et en Amérique. Ce courant politico-religieux ne disparut pas pour autant d’Angleterre. Il trouva même une nouvelle expression avec le Premier ministre de la reine Victoria, Benjamin Disraeli, qui est aujourd’hui la référence historique principale des néo-conservateurs. Cependant le rabbinat était depuis toujours farouchement opposé à la création d’un État juif. Lorsque l’occasion s’était présentée au XIIe siècle, il avait refusé une proposition en ce sens de Saladin Le Magnifique et n’avait jamais changé d’appréciation [5]. Les chrétiens sionistes durent attendre le XIXe siècle et le nationalisme de Theodor Hertzl pour trouver des juifs sécularisés qui acceptent leurs plans.
Comme l’a montré Jill Hamilton, la décision de Llyod George et Lord Arthur James Balfour en 1917 de créer un « foyer national juif » en Palestine, si elle a donné lieu à de nombreuses justifications rhétoriques, est bien l’aboutissement du rapprochement entre chrétiens sionistes et nationalistes juifs [6].
Cependant cette alliance se heurtait à une contradiction : l’antisémitisme chrétien. En effet, les chrétiens sionistes affirmaient qu’à la fin des temps les juifs devraient se convertir au Christ ou être précipés en enfer. Bref, un bon juif serait un juif converti au christianisme. Quoiqu’il en soit, les conjonctions d’intérêt à court terme passèrent avant ce type de considération, elles devinrent même une politique.
Au cours de la guerre des Six jours (1967), Israël prit conscience du poids électoral des sectes évangéliques sionistes aux États-Unis et commença à financer leur leader, le pasteur Jerry Falwell, co-fondateur de la Moral Majority [7]. En 1978, il fut invité à planter des arbres sur la « Terre promise » et donna son nom à une forêt. En 1979, le gouvernement israélien lui offrit un jet privé pour l’aider dans son ministère religieux. En 1980, le Premier ministre Menahem Begin lui remit solennellement à New York la prestigieuse médaille Zeev Jabotinsky, du nom du penseur d’extrême droite qui fut son mentor et dont Netanyahu père fut le secrétaire.
Cette alliance est institutionnalisée en septembre 1980. À l’occasion du vote d’une résolution de la Knesset affirmant — en violation du droit international — que Jérusalem est la capitale d’Israël, Begin finance la création de l’Ambassade chrétienne internationale de Jerusalem (International Christian Embassy Jerusalem). Cet organisme développe le tourisme évangélique et collecte des fonds auprès des pélerins en faveur de l’immigration juive. Pour cela, il a ouvert un « consulat » dans chaque État des États-Unis.
En août 1985, l’Ambassade organise avec les autorités du régime d’apartheid sud-africain le premier congrès mondial des chrétiens sionistes [8]. Il se tient à Bâle (Suisse) dans la salle où 98 ans plus tôt Theodor Herzl créa le mouvement juif sioniste.
En octobre 2003, les chrétiens sionistes scellent leur alliance avec les néo-conservateurs lors du Sommet de Jérusalem, en présence d’Ehud Olmert et de Benjamin Netanyahu [9].
Enfin, le 5 janvier 2004, le bureau du Sommet de Jérusalem créée un groupe ad hoc de 14 parlementaires à la Knesset, le Christian Allies Caucus [10].
Toutes ces opérations ont été conduites avec l’aide d’une discrète organisation, la Fellowship Foundation, qui supervise et finance discrètement depuis le Pentagone une myriade d’Églises évangéliques dans le monde
Le premier chef d’État à faire de son pays un second Israël et à appeler à la création d’un État juif en Palestine est le puritain anglais Oliver Cromwell au XVIIe siècle. Après la restauration de la monarchie, ceux de ses adeptes qui furent chassés du royaume s’enfuirent en Irlande du Nord et aux Pays-Bas, puis fondirent des colonies en Afrique australe et en Amérique. Ce courant politico-religieux ne disparut pas pour autant d’Angleterre. Il trouva même une nouvelle expression avec le Premier ministre de la reine Victoria, Benjamin Disraeli, qui est aujourd’hui la référence historique principale des néo-conservateurs. Cependant le rabbinat était depuis toujours farouchement opposé à la création d’un État juif. Lorsque l’occasion s’était présentée au XIIe siècle, il avait refusé une proposition en ce sens de Saladin Le Magnifique et n’avait jamais changé d’appréciation [5]. Les chrétiens sionistes durent attendre le XIXe siècle et le nationalisme de Theodor Hertzl pour trouver des juifs sécularisés qui acceptent leurs plans.
Comme l’a montré Jill Hamilton, la décision de Llyod George et Lord Arthur James Balfour en 1917 de créer un « foyer national juif » en Palestine, si elle a donné lieu à de nombreuses justifications rhétoriques, est bien l’aboutissement du rapprochement entre chrétiens sionistes et nationalistes juifs [6].
Cependant cette alliance se heurtait à une contradiction : l’antisémitisme chrétien. En effet, les chrétiens sionistes affirmaient qu’à la fin des temps les juifs devraient se convertir au Christ ou être précipés en enfer. Bref, un bon juif serait un juif converti au christianisme. Quoiqu’il en soit, les conjonctions d’intérêt à court terme passèrent avant ce type de considération, elles devinrent même une politique.
Au cours de la guerre des Six jours (1967), Israël prit conscience du poids électoral des sectes évangéliques sionistes aux États-Unis et commença à financer leur leader, le pasteur Jerry Falwell, co-fondateur de la Moral Majority [7]. En 1978, il fut invité à planter des arbres sur la « Terre promise » et donna son nom à une forêt. En 1979, le gouvernement israélien lui offrit un jet privé pour l’aider dans son ministère religieux. En 1980, le Premier ministre Menahem Begin lui remit solennellement à New York la prestigieuse médaille Zeev Jabotinsky, du nom du penseur d’extrême droite qui fut son mentor et dont Netanyahu père fut le secrétaire.
Cette alliance est institutionnalisée en septembre 1980. À l’occasion du vote d’une résolution de la Knesset affirmant — en violation du droit international — que Jérusalem est la capitale d’Israël, Begin finance la création de l’Ambassade chrétienne internationale de Jerusalem (International Christian Embassy Jerusalem). Cet organisme développe le tourisme évangélique et collecte des fonds auprès des pélerins en faveur de l’immigration juive. Pour cela, il a ouvert un « consulat » dans chaque État des États-Unis.
En août 1985, l’Ambassade organise avec les autorités du régime d’apartheid sud-africain le premier congrès mondial des chrétiens sionistes [8]. Il se tient à Bâle (Suisse) dans la salle où 98 ans plus tôt Theodor Herzl créa le mouvement juif sioniste.
En octobre 2003, les chrétiens sionistes scellent leur alliance avec les néo-conservateurs lors du Sommet de Jérusalem, en présence d’Ehud Olmert et de Benjamin Netanyahu [9].
Enfin, le 5 janvier 2004, le bureau du Sommet de Jérusalem créée un groupe ad hoc de 14 parlementaires à la Knesset, le Christian Allies Caucus [10].
Toutes ces opérations ont été conduites avec l’aide d’une discrète organisation, la Fellowship Foundation, qui supervise et finance discrètement depuis le Pentagone une myriade d’Églises évangéliques dans le monde