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Bon, z'en pensez quoi de cette affaire de rit de St Pie V ?

Autant je trouve cette messe extrêmement belle et riche spirituellement, autant je comprends dans une certaine mesure l'inquiétude des évêques de France. La libéralisation complète pose des problèmes, dans la mesure où on instaure (enfin, "instaure", elle existe déjà, je me comprends) une sorte "d'église à deux vitesses" : pas de problème pour les habitants des grandes villes qui vont là où ça leur plaît, mais que se passera-t-il dans les campagnes ou même les villes moyennes...

Les "tradis" continueront à faire leurs kilomètres pour aller à la messe du dimanche. Les autres en feront moins. Comme avant, en fait. Je doute que les prêtres diocésains, même les jeunes souvent plus "conservateurs" que leurs aînés, se mettent à célébrer frénétiquement en rit de St Pie V.

Les "tradis" continueront, pour beaucoup, hélas, à traiter avec un mépris scandaleux leurs frères "modernos" de protestants et de libéraux (ce qui dans leur bouche est une terrible injure). Et beaucoup de "modernos" continueront à traiter de façon aussi scandaleuse leurs frères "tradis" d'intégristes et de fascistes.

Bref, je ne vois pas très bien en quoi la libéralisation du rit de St Pie V fait vraiment avancer le schmilblick...

As-tu un lien vers un article qui traite de ce sujet? Je n'en ai pas entendu parler.

Pour ma part je ne suis vraiment pas pour le retour de la messe tridentine ou d'autres rites que celui de Paul VI. On peut ne pas aimer la messe de Paul VI, c'est la messe telle qu'elle est aujourd'hui, un point c'est tout. Ce qui fait la force de l'Église Catholique c'est son unité; comme tu le mentionnes, libéraliser d'autres rites c'est courir le risque de voir les catholiques faire des kilomètres pour aller dans telle paroisse; or c'est ainsi qu'on se rapproche du monde protestant divisé.

Le "retour à la Tradition" n'a aucun sens. Le passé n'existe plus; la Tradition, c'est ce qui nous est donné aujourd'hui, en continuité avec le passé.

Je pense que la messe de Paul VI peut être magnifique à condition de la célébrer dans la beauté et la dignité. Revenir en arrière c'est idéaliser le passé et tenter d'échapper aux problèmes liturgiques qui se posent aujourd'hui.

Certes. Le problème se pose surtout en France, en fait : nous avons la moitié des traditionalistes présents dans le monde (environ 80 000), et de fait ils représentent une part non négligeable des catholiques pratiquants (et surtout... des jeunes catholiques pratiquants) et environ un quart des vocations.

En France, c'est le principal sujet sur lequel travaillent actuellement nos évêques, à l'occasion de la Conférence des évêques de France. Le journal La Croix en parle là : http://www.la-croix.com/article/index.j ... rubId=4078.

Le problème, c'est que pour les traditionalistes français, même les plus "soft", la messe de Paul VI n'est pas dans la continuité de celle de Pie V... ils la considèrent le plus souvent comme une messe "reconstruite" en-dehors de l'évolution organique de la liturgie.

Ils se trompent en cela, bien sûr. Il suffit d'assister à une messe Paul VI célébrée en latin avec l'intégralité des rubriques pour comprendre que les différences sont somme toute peu importantes. Le vrai problème, c'est le décalage entre la messe Paul VI telle qu'elle devrait être célébrée et la messe Paul VI telle qu'elle est célébrée : malheureusement, la plupart des évêques de France refusent de prendre en compte ces problèmes et ne retransmettent pas les rappels à l'ordre du Vatican à leur clergé paroissial...

Il y a quand même une différence importante dans le fait que le prêtre célèbre face à l'assemblée plutôt que dans la même direction que l'assemblée. La signification suit: l'assemblée plutôt que d'être toute tournée vers Dieu est repliée sur elle-même. Le raisonnement peut paraître tiré par les cheveux, mais la tendance à "se célébrer soi-même" est visible dans les paroisses de tout le monde catholique occidental, des "merci pour votre participation" aux applaudissements qui remplacent le "Deo Gratias" en tant que clôture de la cérémonie.

Je pense bien qu'on réduirait le problème de beaucoup (et on aurait peut-être évité même le schisme lefebvriste) en célébrant la messe de Paul VI avec le plus de dignité possible, et en respectant les normes liturgiques données; mais on ne l'élimine pas complètement à mon humble avis.

c'est vrai que votre messe n'est qu'un spectacle .... ni plus ni moins ...alors demandez à votre public chéri .... et faites du nombre !!!!!