dix historiens disent que l'islam a apporté le déclin !
Posté : 05 nov.06, 06:37
L’histoire de la civilisation islamique avant la colonisation européenne, a correspondu à un déclin agricole, à une montée de la steppe, à une désertification, à un déclin de l’état central, à une anarchie endémique, à une stagnation technique, à une stagnation démographique, voire à un déclin, toutes ces évolutions étant liées. Toutes ces évolutions sont liées à la religion islamique. Les historiens comme jean brulôt Dans « la civilisation islamique »,, parle « bédouinisation » de l’économie
Ces propos : bédouinisation, de déclin agricole et démographique, sont terribles, hélas de nombreux exemples les illustrent…
L’Irak du 7ième au 19 ième siècle, al andalous du 11 ième siècle, le magrheb du 11 ième jusqu’au 19 ième siècle, la Syrie, l’Asie centrale, l’Iran, l’empire turc, l’inde mogol du 15 au 19 ième siècle.
Voilà une liste de citations des plus grands historiens du monde musulman en France :
Pour le déclin agricole :
-Jean brulot agrégé de l’université.
Dans « la civilisation islamique », éditions hachette, 1982 page 71
Pour l’Irak, « l’agriculture aux environs de Bagdad a décliné à la suite du manque d’entretiens des canaux lors des troubles des année 935-945»
pour l’Afrique du nord ,»en Tunisie il faut attendre l’invasion des banu hilal et des banu sulaym envoyés par les Fatimides d’Égypte pour voir une régression de l’agriculture »
-dominique et janine sourdel autres historiens et spécialistes du monde musulman dans « la civilisation de l’islam classique », édition arthaud, 1983
page 251
ils parlent de » terres fertiles livrées à une transhumance ce qui devait en altérer profondément le paysage…l’exemple le plus significatif : la vaste plaine d’Irak qui avait été depuis les temps les plus reculé promis à une exploitation agricole prospère, resta intensément cultivé à l’époque islamique tant que son réseau de canaux resta en bon état »
« les populations ne recevaient pas d’aide du pouvoir central pour des travaux de grandes envergures »
l’auteur montre des cartes de la région de Bagdad montrant la décadence du réseau de canaux du 7 ième au10 ième siècle ! Donc en plein soi disant âge d’or de la civilisation islamique…
page 254 les auteurs généralisent :
« ce qui se passa en Irak se déroula dans d’autres régions de grands fleuves : l’oxus, amou darya, l’hilmend, le heri rud, là encore les jardins les vergers disparurent pour laisser la place à des étendues désertiques »
page 268 « au 10 ième siècle tout contrôle régulier de l’état sur le réseau irakien de digues et de canaux semblait avoir été déjà depuis longtemps abandonné et annonçait la ruine prochaine des installations »
Il faut se reporter au livre pour voir des cartes du déclin des réseaux d’irrigation.
-andré miquel et henry laurens professeurs d’histoire et spécialistes du monde arabe dans l’islam et sa civilisation édition armand colin 1990
page 198 « en ce 11 ième siècle, le Maghreb ruiné dans son vieux système d’irrigation et privé de campagne qui font retour à la steppe chamelière »
« Quand aux ovins, leur élevage fut développé partout conséquence de l’interdiction du porc, et cause partielle du déboisement… (l’élevage) des chèvres augmenta fortement le déboisement » page 247
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
« le maroc (d’avant la colonisation) était cultivé avec des outils primitifs par des fellahs misérables et routiniers » page 78
-Jean chaudouet, historien éditions dans la Syrie éditions kartala, 1997
on peut lire page 59 sous l’empire turc en Syrie »la vie rurale décline assez généralement »
page 60« de la pauvreté et peu à peu de l’affaiblissement de l’état dans ses fonctions de protections élémentaires des population, résulte à partir du 17ième siècle, un mouvement de progression des bédouins qui chassent les sédentaires vers l’ouest…à la fin du 18ième siècle, peu de terres demeurent cultivées à l’est de la ligne Alep damas »
« la vie rurale est marquée par un net repli sur soi, la pauvreté générale, les difficultés de communication…limitent le commerce » page60
-pour l’empire ottoman l’historien jean brulot dit : « le sort des paysans écrasés par les taxes de plus en plus nombreuses alla en s’empirant au fur et à mesure que l’administration financière et l’armée se confondaient, l’aristocratie militaire devenant de plus en plus puissante » et l’auteur d’ajouter que « le monde rural…offre un visage de stagnation voire de décadence » page 187 la civilisation islamique.
-pour l’inde, le même phénomène de déclin agricole se répète en Inde, là aussi les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences, une caste de guerriers pressurent les paysans, ainsi dans l’empire mogol qui dura jusqu’en 1858, je cites jean brulot « une armée composées de turcs et d’afghans exploitèrent durement les paysans indiens » page 198,
« l’agriculture indienne stagna, les paysans résignés et frappés par une lourde fiscalité étaient souvent victimes de famines dévastatrices » page 199
Ce déclin agricole induit un déclin démographique.
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
pour la tunisie
« Depuis la fin du 18 ième siècle la population tunisienne était en voie de diminution » page 53
« les sédentaires étaient sans doute un peu moins nombreux que les nomades » page 53
On note la bédouinisation.
-charles saint-prot « l’histoire de l’irak » charles saint prot spécialiste de l’Irak auteur de nombreux ouvrages sur le monde arabe.
» page 42 à la fin du 6 ième siècle la population irakienne s’élève à environ 6 millions d’habitants, le pays reste riche car les grands acquis de la civilisation mésopotamienne ont été préservés : les techniques agricoles, un bon réseau d’irrigation et de barrages , beaucoup d’arabes(avant l’islam) sont venus s’installer sur ce territoire prospère. »
Pour le déclin démographique lisons page 283 dans un tableau récapitulatif, en citant des études d’autres historiens, il donne de chiffres d’environ 5 millions d’irakiens en 1600 et 2,5 millions en 1800 ; ces chiffres sont confirmés par Pierre Pinta, dans «l’histoire de l’Irak ».
Ces chiffres sont proprement hallucinants ! 1200 ans d’islam en irak et 1200 ans de déclin démographique !
-daniel rivet, dans « le Maghreb à l’épreuve de la colonisation »
daniel rivet professeur d’histoire contemporaine à l’université paris 1 panthéon sorbonne, spécialiste de « l’histoire du Maghreb », éditions hachette 2002
page 67 « ce qui frappe c’est la ruralité du Maghreb, les citadins ne forment qu’environ 10% de la population »« avant le 19ième siècle la population est clairsemée seulement 1,6 millions en Tunisie, 3 millions en algérie, 5 au maroc peut être »
-georges peyronnet, ce déclin agricole s’accompagne d’un déclin démographique ; ainsi la Syrie passe de 2,8 millions d’habitants en 1600 à 1,5 millions en 1800, selon l’historien georges peyronnet qui fait une synthèse des différents travaux d’historiens, dans l’islam et la civilisation islamiques 7ième 13 ième siècle, armand colin1992, page 283
Et là aussi les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences, la population de l’Égypte décroît de 1600 à 1800 passant de 4,5 millions à 2,3 millions toujours selon georges peyronnet, dans l’ouvrage cité plus haut.
-georges peyronnet nous décris le déclin démographique vu par le consul britannique dans l’empire ottoman à la fin du 18 ième siècle Willian Eton. Voilà ce que dit peyronnet « et Eton de confirmer le déclin démographique par la description, un peu partout depuis l’Irak, et la Syrie jusqu’à la Turquie d’Europe, de cités décimées à l’enceinte trop vastes, aux maisons en ruines et aux bazars désertés. Seul dans cette désolation, quelques îlots : istambul « page 282 l’islam et la civilisation islamique.
pour la faiblesse du niveau technique dans les pays musulmans
-daniel rivet universitaire, dans « le Maghreb à l’épreuve de la colonisation »
page 85,« le retard des techniques sur l’Europe de l’ouest est frappant : l’usage de la roue s’est perdu depuis l’Afrique romaine, et la généralisation du chameau, ni charrette , ni brouette donc, mais portage à dos de chameau de mule ou d’ânesse »
« l’arboriculture reste extrêmement primaire, le fellah ignore la taille , le gaulage des olives, la technique du greffage,
page 86 « rares sont les pratiques de jachère avec pratique d’assolement »
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
« voyageurs ou diplomates, tous les étrangers étaient frappés par l’aspect médiéval du Maroc,…l’empire chérifien ignorait toujours l’imprimerie, le pays n’avait pas plus de routes que de ports dignes de ce nom » page 77
« En algérie, trois siècles après l’invention de gutenberg, le pays ignorait encore l’usage de l’imprimerie »… « l’enseignement était rétrograde » page 29
-André clot
La pauvreté des techniques explique le décalage de productivité avec l’Europe, ainsi selon l’historien André clot dans Soliman le magnifique, alors que les rendements sont d’environ 6 pour 1 en Europe occidentale, ils dépassent rarement 4 pour un dans l’empire turc. Page305. De même André clot décrit, la pauvreté des paysans : « les maisons sont extrêmement rudimentaires : des murs en terre battue, un toit fait le plus souvent de branchages mêlés à de la terre…pas de meubles, des sacs de cuirs, rarement des coffres de bois pour les vêtements » page 305. Comme Daniel rivet, clot insiste sur la quasi-absence de charrette dans l’empire turc, le trafic se faisant par animaux de bât. Ce qui réduit la productivité des transports.
-Frédéric hitzel historien, dans l’empire ottoman 15 –18 ième siècle éditions les belles lettres, 2001
Page 119 « de manière générale les techniques sont rudimentaires, la force hydraulique est peu utilisée sauf dans la région de Salonique (Grèce)»
Page 232 « le réseau routier ottoman ne comporte que quelques routes pavées , principalement en Europe »
Page 232 « dans l’ensemble de l’empire les déplacements se font à dos de chameaux le long des pistes »
Page 233 « on rencontre peu de voitures ou de charrettes sur les routes ottomanes, sauf dans quelques itinéraires européens ».
Pour généraliser le propos, le retard économique des pays musulmans par rapport à l’Europe peut s’expliquer par le refus de deux innovations, qui ont des effets énormes sur la productivité du travail : L’horloge publique, et l’imprimerie. De nombreuses sources confirment ce refus, citons l’historien ---Bernard lewis, islam et laïcité la naissance de la Turquie moderne, éditions fayard 1988 :
page 45 Bernard lewis cite un ambassadeur du saint empire busbecq en 1560 « il y deux choses cependant qu’ils n’ont pas voulu dans les nations voisines : l’impression des livres et les horloges »
et l’ambassadeur de donner la raison des turcs : » Leurs écritures saintes ne le seraient plus si elles étaient imprimées c’est par respect qu’ils veulent qu’elles soient conservées en manuscrit, et pour les horloges elles diminueraient le crédit de leurs muezzins, qui ne seraient plus chargés du soin d’informer les fidèles du temps marqué pour se rendre à la mosquée ».
Pour l’anarchie endémique et la décadence de l’état central :
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
« le maroc (d’avant la colonisation) périodiquement déchiré par des guerres civiles interminables » page 70
« une bonne partie de l’algérie échappait en fait à toute autorité »,
« l’état ne payait pas ses fonctionnaires, l’enseignement et l’assistance étaient abandonnés à des fondations charitables, et l’on ne pouvait parler d’équipement dans un pays qui n’avait pas de routes,…il n’existait que cinq ponts dans toute l’Algérie »
« l’état des pistes interdisait à peu près partout la circulation des voitures » page 30
l’état d’anarchie pour l’algérie
« pendant longtemps, les janissaires avaient fait et défait les pachas, ne fut-ce que pour bénéficier du bakchih,…,c ‘est ainsi que depuis 1671, sur 28 deys 14 avaient été assassinés. » page 31
-pierre pinta, pour l’empire abbasside du 8ième au 12ième siècle selon l’historien pierre pinta, dans «l’histoire de l’Irak »page 129
« les mouvements contestataires perdurent et plongent régulièrement l’empire abbasside dans le chaos »
page 130 »l’Irak plonge dans l’anarchie et la décadence »
Pour l’Irak du 15 ième au 19 ième siècle, l’historien pierre pinta parle « d’état de guerre quasi-permanent qui n’a pas facilité les échange».
Page 138 « histoire de l’Irak »
-jean chaudouet ,cette anarchie quasi-permanente caractéristique de l’histoire de pays musulmans, ainsi les mamelouks en Égypte dont l’histoire est une longue suite de conflits, complots assassinats, ce qui fait dire à jean chaudouet page 55 de « la Syrie » « la lignée de sultans successifs va être marquée surtout pas des personnages : renversés, incarcérés, empoisonnés, assassinés ; avec de rares exceptions comme al malik an nasir ».
-jean brulot la civilisation islamique opus cité « la désagrégation de l’état ottoman apparut très tôt…les révolutions de palais se succèdent » « en deux ans Damas connu cent cinquante pachas !»page 190
-philippe sénac
Les troubles permanents, le déclin du pouvoir central, la faiblesse agricole, sont aussi des explications de la reconquista chrétienne en Espagne, ainsi d’après philippe sénac historien et archéologue à l’université de Toulouse le mirail, dans al mansur éditions perrin 2006
«A cordou les dernières années du califat furent marquées par des troubles permanents et un déclin irréversible du pouvoir central », il s’agit du 11ième siècle. Il parle page 185 de « la fragmentation du califat en une poussière de petits royaume » et « les souverains de ces Taifas qui se déchirent entre eux ».
Là aussi l’auteur insiste sur le rôle des esclaves guerriers, « la division d’al andalous après la fitna en Taifas arabes, berbères et escalvones ».
Les mêmes causes entraînant les même conséquences, l’anarchie, l’effondrement du pouvoir central, provoque l’effondrement agricole, philippe sénac cite deux auteurs musulmans de l’époque : ibn idhari
D’après lui c’est la victoire berbère de 1013 « qui laissa la plus grand partie de l’Espagne inculte et déserte qui la rempli de loups et de fauves, qui la priva pour un temps de toute sécurité »
Page188.
-yves montenay
Pour l’Andalousie les musulmans en font le symbole de la réussite de la civilisation islamique, mais en fait comme le dit l’universitaire yves montenay dans nos voisins musulmans, les belles lettres, 2004 « l’histoire est souvent mythifiée : comme en occident à la même époque, la splendeur des palais ne doit pas cacher le reste, en particulier l’écart va se creuser entre les classes motrices européennes et orientale. Ces dernières sont handicapées par l’insuffisance de l’état de droit, du fait de l’instabilité de l’état, notamment du fait de l’incertitude des successions au sommet du pouvoir…comme par ailleurs le sultan peut saisir tous les biens d’ex-serviteurs ou d’adversaires, cette incertitude à la fois politique et patrimoniale a certainement pesé lourd sur le développement de ces pays en paralysant les projets à long terme » page 29,30.
L’absence d’état central pérenne est fondamentale pour expliquer le déclin des régions musulmanes.
Ce texte est notamment a relier au déclin des infrastructures agricoles et routières, à l’émiettement en micro-état, à l’anarchie endémique, au déclin démographique…
Comme le disent de nombreux historiens l’état musulman classique est un état prédateur, par exemple hamadi redissi dans l’exception islamique seuil 2004 page 149
« l’état sultanique prédateur a vécu paresseusement sur la ponction ficale : le tribut ravi aux vaincus, l’impôt de capitation extorqué aux gens du livre, l’aumône légale…, l’impôt foncier…Cette manne céleste, de laquelle très peu d’états médiévaux ont pu bénéficier, aurait pu servir à l’accumulation de capital, impulser des innovations technique et stimuler l’entreprise ; malheureusement les sultans l’ont dilapidé, au profit de leur train de vie, de leurs clients et pour entretenir une soldatesque pléthorique. »
Au bilan le constat est accablant ! La dépopulation des pays musulmans sur des siècles voilà un fait humain massif, qui est à lui seul un terrible constat d’échec de la civilisation islamique.
Plus globalement on est bien obligé de constater que l’histoire longue du monde musulman se caractérise par des tendances structurelles lourdes qui se confortent l’une l’autre : un déclin du monde agricole, une stagnation technique, et parfois un déclin démographique, une anarchie endémique, un affaiblissement de l’état central. Les exemples sont trop nombreux dans le temps et l’espace pour être dues au hasard. Nous sommes allés de l’irak du 7ième siècle à l’inde du 19 ième…
On pourra rétorquer que ce bilan est uniquement à charge, que l’on aurait pu faire la même chose, en prenant les points positifs de l’histoire des pays musulmans. Soit, mais au bilan que pèsent les beaux monuments, les progrès scientifiques, le raffinement des cours islamiques, face à l’anarchie endémique au déclin agricole, technique, démographique ? Voilà la question.
Le déclin agricole ne pouvait être synonyme que de déclin de la société dans son ensemble. Certes le monde musulman a eu des artisans habiles, des savants, des bâtisseurs talentueux, mais si la base de la société était décadente, le progrès des sciences ne pouvait être qu’un feu de paille…
Il est indéniable que muhamad et sa religion ont joué un rôle majeur dans ces déclins. En effet le maintien de l’esclavage et ces conséquences funestes, et bien dû à la légitimation de l’esclavage par muhamad. De même l’absence de règles de succession est bien due à muhamad, ainsi que la légitimation de la polygamie qui fait le lit de l’anarchie, de même que la légitimation par l’exemple de muhamad du pillage des biens des mécréants pour s’enrichir. Sans compter les effets de désertification par l’interdiction du porc…
Pour ma part j’estime que tout « honnête homme » devrait avoir eu connaissances au moins une fois de ces faits, il est du devoir de toute personne honnête de les communiquer le plus largement possible, relations, travail, médias, journaux, radio, télé…
Ps : vous pouvez vous servir de telles sources universitaires donc fiables,. pour contrecarrer et j’espère convaincre toute personne qui prétend que la civilisation islamique a apporté de grands progrès sur Terre, cette prétention au vu du travail des historiens est pour le moins à relativiser…
je suis nouveau sur ce forum mais faites comme moi que ce genre d'infos se diffusent le plus possible...
Ces propos : bédouinisation, de déclin agricole et démographique, sont terribles, hélas de nombreux exemples les illustrent…
L’Irak du 7ième au 19 ième siècle, al andalous du 11 ième siècle, le magrheb du 11 ième jusqu’au 19 ième siècle, la Syrie, l’Asie centrale, l’Iran, l’empire turc, l’inde mogol du 15 au 19 ième siècle.
Voilà une liste de citations des plus grands historiens du monde musulman en France :
Pour le déclin agricole :
-Jean brulot agrégé de l’université.
Dans « la civilisation islamique », éditions hachette, 1982 page 71
Pour l’Irak, « l’agriculture aux environs de Bagdad a décliné à la suite du manque d’entretiens des canaux lors des troubles des année 935-945»
pour l’Afrique du nord ,»en Tunisie il faut attendre l’invasion des banu hilal et des banu sulaym envoyés par les Fatimides d’Égypte pour voir une régression de l’agriculture »
-dominique et janine sourdel autres historiens et spécialistes du monde musulman dans « la civilisation de l’islam classique », édition arthaud, 1983
page 251
ils parlent de » terres fertiles livrées à une transhumance ce qui devait en altérer profondément le paysage…l’exemple le plus significatif : la vaste plaine d’Irak qui avait été depuis les temps les plus reculé promis à une exploitation agricole prospère, resta intensément cultivé à l’époque islamique tant que son réseau de canaux resta en bon état »
« les populations ne recevaient pas d’aide du pouvoir central pour des travaux de grandes envergures »
l’auteur montre des cartes de la région de Bagdad montrant la décadence du réseau de canaux du 7 ième au10 ième siècle ! Donc en plein soi disant âge d’or de la civilisation islamique…
page 254 les auteurs généralisent :
« ce qui se passa en Irak se déroula dans d’autres régions de grands fleuves : l’oxus, amou darya, l’hilmend, le heri rud, là encore les jardins les vergers disparurent pour laisser la place à des étendues désertiques »
page 268 « au 10 ième siècle tout contrôle régulier de l’état sur le réseau irakien de digues et de canaux semblait avoir été déjà depuis longtemps abandonné et annonçait la ruine prochaine des installations »
Il faut se reporter au livre pour voir des cartes du déclin des réseaux d’irrigation.
-andré miquel et henry laurens professeurs d’histoire et spécialistes du monde arabe dans l’islam et sa civilisation édition armand colin 1990
page 198 « en ce 11 ième siècle, le Maghreb ruiné dans son vieux système d’irrigation et privé de campagne qui font retour à la steppe chamelière »
« Quand aux ovins, leur élevage fut développé partout conséquence de l’interdiction du porc, et cause partielle du déboisement… (l’élevage) des chèvres augmenta fortement le déboisement » page 247
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
« le maroc (d’avant la colonisation) était cultivé avec des outils primitifs par des fellahs misérables et routiniers » page 78
-Jean chaudouet, historien éditions dans la Syrie éditions kartala, 1997
on peut lire page 59 sous l’empire turc en Syrie »la vie rurale décline assez généralement »
page 60« de la pauvreté et peu à peu de l’affaiblissement de l’état dans ses fonctions de protections élémentaires des population, résulte à partir du 17ième siècle, un mouvement de progression des bédouins qui chassent les sédentaires vers l’ouest…à la fin du 18ième siècle, peu de terres demeurent cultivées à l’est de la ligne Alep damas »
« la vie rurale est marquée par un net repli sur soi, la pauvreté générale, les difficultés de communication…limitent le commerce » page60
-pour l’empire ottoman l’historien jean brulot dit : « le sort des paysans écrasés par les taxes de plus en plus nombreuses alla en s’empirant au fur et à mesure que l’administration financière et l’armée se confondaient, l’aristocratie militaire devenant de plus en plus puissante » et l’auteur d’ajouter que « le monde rural…offre un visage de stagnation voire de décadence » page 187 la civilisation islamique.
-pour l’inde, le même phénomène de déclin agricole se répète en Inde, là aussi les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences, une caste de guerriers pressurent les paysans, ainsi dans l’empire mogol qui dura jusqu’en 1858, je cites jean brulot « une armée composées de turcs et d’afghans exploitèrent durement les paysans indiens » page 198,
« l’agriculture indienne stagna, les paysans résignés et frappés par une lourde fiscalité étaient souvent victimes de famines dévastatrices » page 199
Ce déclin agricole induit un déclin démographique.
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
pour la tunisie
« Depuis la fin du 18 ième siècle la population tunisienne était en voie de diminution » page 53
« les sédentaires étaient sans doute un peu moins nombreux que les nomades » page 53
On note la bédouinisation.
-charles saint-prot « l’histoire de l’irak » charles saint prot spécialiste de l’Irak auteur de nombreux ouvrages sur le monde arabe.
» page 42 à la fin du 6 ième siècle la population irakienne s’élève à environ 6 millions d’habitants, le pays reste riche car les grands acquis de la civilisation mésopotamienne ont été préservés : les techniques agricoles, un bon réseau d’irrigation et de barrages , beaucoup d’arabes(avant l’islam) sont venus s’installer sur ce territoire prospère. »
Pour le déclin démographique lisons page 283 dans un tableau récapitulatif, en citant des études d’autres historiens, il donne de chiffres d’environ 5 millions d’irakiens en 1600 et 2,5 millions en 1800 ; ces chiffres sont confirmés par Pierre Pinta, dans «l’histoire de l’Irak ».
Ces chiffres sont proprement hallucinants ! 1200 ans d’islam en irak et 1200 ans de déclin démographique !
-daniel rivet, dans « le Maghreb à l’épreuve de la colonisation »
daniel rivet professeur d’histoire contemporaine à l’université paris 1 panthéon sorbonne, spécialiste de « l’histoire du Maghreb », éditions hachette 2002
page 67 « ce qui frappe c’est la ruralité du Maghreb, les citadins ne forment qu’environ 10% de la population »« avant le 19ième siècle la population est clairsemée seulement 1,6 millions en Tunisie, 3 millions en algérie, 5 au maroc peut être »
-georges peyronnet, ce déclin agricole s’accompagne d’un déclin démographique ; ainsi la Syrie passe de 2,8 millions d’habitants en 1600 à 1,5 millions en 1800, selon l’historien georges peyronnet qui fait une synthèse des différents travaux d’historiens, dans l’islam et la civilisation islamiques 7ième 13 ième siècle, armand colin1992, page 283
Et là aussi les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences, la population de l’Égypte décroît de 1600 à 1800 passant de 4,5 millions à 2,3 millions toujours selon georges peyronnet, dans l’ouvrage cité plus haut.
-georges peyronnet nous décris le déclin démographique vu par le consul britannique dans l’empire ottoman à la fin du 18 ième siècle Willian Eton. Voilà ce que dit peyronnet « et Eton de confirmer le déclin démographique par la description, un peu partout depuis l’Irak, et la Syrie jusqu’à la Turquie d’Europe, de cités décimées à l’enceinte trop vastes, aux maisons en ruines et aux bazars désertés. Seul dans cette désolation, quelques îlots : istambul « page 282 l’islam et la civilisation islamique.
pour la faiblesse du niveau technique dans les pays musulmans
-daniel rivet universitaire, dans « le Maghreb à l’épreuve de la colonisation »
page 85,« le retard des techniques sur l’Europe de l’ouest est frappant : l’usage de la roue s’est perdu depuis l’Afrique romaine, et la généralisation du chameau, ni charrette , ni brouette donc, mais portage à dos de chameau de mule ou d’ânesse »
« l’arboriculture reste extrêmement primaire, le fellah ignore la taille , le gaulage des olives, la technique du greffage,
page 86 « rares sont les pratiques de jachère avec pratique d’assolement »
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
« voyageurs ou diplomates, tous les étrangers étaient frappés par l’aspect médiéval du Maroc,…l’empire chérifien ignorait toujours l’imprimerie, le pays n’avait pas plus de routes que de ports dignes de ce nom » page 77
« En algérie, trois siècles après l’invention de gutenberg, le pays ignorait encore l’usage de l’imprimerie »… « l’enseignement était rétrograde » page 29
-André clot
La pauvreté des techniques explique le décalage de productivité avec l’Europe, ainsi selon l’historien André clot dans Soliman le magnifique, alors que les rendements sont d’environ 6 pour 1 en Europe occidentale, ils dépassent rarement 4 pour un dans l’empire turc. Page305. De même André clot décrit, la pauvreté des paysans : « les maisons sont extrêmement rudimentaires : des murs en terre battue, un toit fait le plus souvent de branchages mêlés à de la terre…pas de meubles, des sacs de cuirs, rarement des coffres de bois pour les vêtements » page 305. Comme Daniel rivet, clot insiste sur la quasi-absence de charrette dans l’empire turc, le trafic se faisant par animaux de bât. Ce qui réduit la productivité des transports.
-Frédéric hitzel historien, dans l’empire ottoman 15 –18 ième siècle éditions les belles lettres, 2001
Page 119 « de manière générale les techniques sont rudimentaires, la force hydraulique est peu utilisée sauf dans la région de Salonique (Grèce)»
Page 232 « le réseau routier ottoman ne comporte que quelques routes pavées , principalement en Europe »
Page 232 « dans l’ensemble de l’empire les déplacements se font à dos de chameaux le long des pistes »
Page 233 « on rencontre peu de voitures ou de charrettes sur les routes ottomanes, sauf dans quelques itinéraires européens ».
Pour généraliser le propos, le retard économique des pays musulmans par rapport à l’Europe peut s’expliquer par le refus de deux innovations, qui ont des effets énormes sur la productivité du travail : L’horloge publique, et l’imprimerie. De nombreuses sources confirment ce refus, citons l’historien ---Bernard lewis, islam et laïcité la naissance de la Turquie moderne, éditions fayard 1988 :
page 45 Bernard lewis cite un ambassadeur du saint empire busbecq en 1560 « il y deux choses cependant qu’ils n’ont pas voulu dans les nations voisines : l’impression des livres et les horloges »
et l’ambassadeur de donner la raison des turcs : » Leurs écritures saintes ne le seraient plus si elles étaient imprimées c’est par respect qu’ils veulent qu’elles soient conservées en manuscrit, et pour les horloges elles diminueraient le crédit de leurs muezzins, qui ne seraient plus chargés du soin d’informer les fidèles du temps marqué pour se rendre à la mosquée ».
Pour l’anarchie endémique et la décadence de l’état central :
-Jean ganiage, universitaire, histoire contemporaine du maghreb, fayard 1994.
« le maroc (d’avant la colonisation) périodiquement déchiré par des guerres civiles interminables » page 70
« une bonne partie de l’algérie échappait en fait à toute autorité »,
« l’état ne payait pas ses fonctionnaires, l’enseignement et l’assistance étaient abandonnés à des fondations charitables, et l’on ne pouvait parler d’équipement dans un pays qui n’avait pas de routes,…il n’existait que cinq ponts dans toute l’Algérie »
« l’état des pistes interdisait à peu près partout la circulation des voitures » page 30
l’état d’anarchie pour l’algérie
« pendant longtemps, les janissaires avaient fait et défait les pachas, ne fut-ce que pour bénéficier du bakchih,…,c ‘est ainsi que depuis 1671, sur 28 deys 14 avaient été assassinés. » page 31
-pierre pinta, pour l’empire abbasside du 8ième au 12ième siècle selon l’historien pierre pinta, dans «l’histoire de l’Irak »page 129
« les mouvements contestataires perdurent et plongent régulièrement l’empire abbasside dans le chaos »
page 130 »l’Irak plonge dans l’anarchie et la décadence »
Pour l’Irak du 15 ième au 19 ième siècle, l’historien pierre pinta parle « d’état de guerre quasi-permanent qui n’a pas facilité les échange».
Page 138 « histoire de l’Irak »
-jean chaudouet ,cette anarchie quasi-permanente caractéristique de l’histoire de pays musulmans, ainsi les mamelouks en Égypte dont l’histoire est une longue suite de conflits, complots assassinats, ce qui fait dire à jean chaudouet page 55 de « la Syrie » « la lignée de sultans successifs va être marquée surtout pas des personnages : renversés, incarcérés, empoisonnés, assassinés ; avec de rares exceptions comme al malik an nasir ».
-jean brulot la civilisation islamique opus cité « la désagrégation de l’état ottoman apparut très tôt…les révolutions de palais se succèdent » « en deux ans Damas connu cent cinquante pachas !»page 190
-philippe sénac
Les troubles permanents, le déclin du pouvoir central, la faiblesse agricole, sont aussi des explications de la reconquista chrétienne en Espagne, ainsi d’après philippe sénac historien et archéologue à l’université de Toulouse le mirail, dans al mansur éditions perrin 2006
«A cordou les dernières années du califat furent marquées par des troubles permanents et un déclin irréversible du pouvoir central », il s’agit du 11ième siècle. Il parle page 185 de « la fragmentation du califat en une poussière de petits royaume » et « les souverains de ces Taifas qui se déchirent entre eux ».
Là aussi l’auteur insiste sur le rôle des esclaves guerriers, « la division d’al andalous après la fitna en Taifas arabes, berbères et escalvones ».
Les mêmes causes entraînant les même conséquences, l’anarchie, l’effondrement du pouvoir central, provoque l’effondrement agricole, philippe sénac cite deux auteurs musulmans de l’époque : ibn idhari
D’après lui c’est la victoire berbère de 1013 « qui laissa la plus grand partie de l’Espagne inculte et déserte qui la rempli de loups et de fauves, qui la priva pour un temps de toute sécurité »
Page188.
-yves montenay
Pour l’Andalousie les musulmans en font le symbole de la réussite de la civilisation islamique, mais en fait comme le dit l’universitaire yves montenay dans nos voisins musulmans, les belles lettres, 2004 « l’histoire est souvent mythifiée : comme en occident à la même époque, la splendeur des palais ne doit pas cacher le reste, en particulier l’écart va se creuser entre les classes motrices européennes et orientale. Ces dernières sont handicapées par l’insuffisance de l’état de droit, du fait de l’instabilité de l’état, notamment du fait de l’incertitude des successions au sommet du pouvoir…comme par ailleurs le sultan peut saisir tous les biens d’ex-serviteurs ou d’adversaires, cette incertitude à la fois politique et patrimoniale a certainement pesé lourd sur le développement de ces pays en paralysant les projets à long terme » page 29,30.
L’absence d’état central pérenne est fondamentale pour expliquer le déclin des régions musulmanes.
Ce texte est notamment a relier au déclin des infrastructures agricoles et routières, à l’émiettement en micro-état, à l’anarchie endémique, au déclin démographique…
Comme le disent de nombreux historiens l’état musulman classique est un état prédateur, par exemple hamadi redissi dans l’exception islamique seuil 2004 page 149
« l’état sultanique prédateur a vécu paresseusement sur la ponction ficale : le tribut ravi aux vaincus, l’impôt de capitation extorqué aux gens du livre, l’aumône légale…, l’impôt foncier…Cette manne céleste, de laquelle très peu d’états médiévaux ont pu bénéficier, aurait pu servir à l’accumulation de capital, impulser des innovations technique et stimuler l’entreprise ; malheureusement les sultans l’ont dilapidé, au profit de leur train de vie, de leurs clients et pour entretenir une soldatesque pléthorique. »
Au bilan le constat est accablant ! La dépopulation des pays musulmans sur des siècles voilà un fait humain massif, qui est à lui seul un terrible constat d’échec de la civilisation islamique.
Plus globalement on est bien obligé de constater que l’histoire longue du monde musulman se caractérise par des tendances structurelles lourdes qui se confortent l’une l’autre : un déclin du monde agricole, une stagnation technique, et parfois un déclin démographique, une anarchie endémique, un affaiblissement de l’état central. Les exemples sont trop nombreux dans le temps et l’espace pour être dues au hasard. Nous sommes allés de l’irak du 7ième siècle à l’inde du 19 ième…
On pourra rétorquer que ce bilan est uniquement à charge, que l’on aurait pu faire la même chose, en prenant les points positifs de l’histoire des pays musulmans. Soit, mais au bilan que pèsent les beaux monuments, les progrès scientifiques, le raffinement des cours islamiques, face à l’anarchie endémique au déclin agricole, technique, démographique ? Voilà la question.
Le déclin agricole ne pouvait être synonyme que de déclin de la société dans son ensemble. Certes le monde musulman a eu des artisans habiles, des savants, des bâtisseurs talentueux, mais si la base de la société était décadente, le progrès des sciences ne pouvait être qu’un feu de paille…
Il est indéniable que muhamad et sa religion ont joué un rôle majeur dans ces déclins. En effet le maintien de l’esclavage et ces conséquences funestes, et bien dû à la légitimation de l’esclavage par muhamad. De même l’absence de règles de succession est bien due à muhamad, ainsi que la légitimation de la polygamie qui fait le lit de l’anarchie, de même que la légitimation par l’exemple de muhamad du pillage des biens des mécréants pour s’enrichir. Sans compter les effets de désertification par l’interdiction du porc…
Pour ma part j’estime que tout « honnête homme » devrait avoir eu connaissances au moins une fois de ces faits, il est du devoir de toute personne honnête de les communiquer le plus largement possible, relations, travail, médias, journaux, radio, télé…
Ps : vous pouvez vous servir de telles sources universitaires donc fiables,. pour contrecarrer et j’espère convaincre toute personne qui prétend que la civilisation islamique a apporté de grands progrès sur Terre, cette prétention au vu du travail des historiens est pour le moins à relativiser…
je suis nouveau sur ce forum mais faites comme moi que ce genre d'infos se diffusent le plus possible...