Introduction à l'islam :
Posté : 26 nov.06, 05:18
L'islam
L'islam : est une religion monothéiste, chronologiquement le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques. Apparu en Arabie au VIIe siècle, il se distingue du courant judaïque et du courant chrétien desquels il hérite de nombreux éléments.
L'islam a un livre sacré, le Coran, dont le dogme assure qu'il a recueilli les révélations de Dieu au prophète Mahomet par l'intermédiaire de l'ange Gabriel.
Quelques définitions
* Le mot « islam » avec une minuscule désigne la religion révélée à Mahomet.
* Le mot « Islam » avec une majuscule désigne l'ensemble des peuples musulmans, la civilisation islamique.
* Le mot « musulman » désigne ce qui est relatif à la religion : les personnes professant l'islam et ce qui est relatif à ses lois et rites.
* Le mot « islamique » renvoie à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation.
* Les mots « islamisme » et « islamiste » s'employaient autrefois pour « islam » ou « musulman ». Ces exonymes sont utilisés aujourd'hui (en premier lieu par les mass medias) pour désigner un islam politique.
Étymologie
Le mot islam est la translittération du mot arabe الإسلام, transcrit 'islām Pour écouter, cliquer sur le lien "écouter" écouter Fiche, qui possède un équivalent en syriaque comme en hébreu mais pas en français. Il possède, comme de nombreux termes de cette religion, deux significations : une signification générale propre à la langue arabe, et une signification religieuse plus spécifique.
En arabe, islam signifie « soumission » volontaire, sous entendu « à Dieu », ou, dans certains cas, « paix ».
D'un point de vue étymologique, le mot est dérivé d'une racine de trois consonnes, caractéristique des langues sémitiques, s.l.m, désignant le fait de se soumettre d'une manière volontaire ou la paix, qui donne un autre dérivé, مُسْلِم muslim, qui a donné « musulman » en français et qui signifie « soumis », mais aussi « salam », analogue du « shalom » hébreu. مُسْلِم muslim est en langue arabe Ism Fa'il (اسم فاعل) (nom de l'agisseur) c'est à dire celui qui fait l'action , en opposition à Ism maf'oul (اسم مفعول) celui qui subit l'action.
On retrouve le terme muslim dans de nombreux versets évoquant la soumission comme par exemple la fin du verset 136 de la sourate 2 en arabe : « Wa Naĥnu Lahu Muslimūna » qui signifie « Et à Lui nous nous soumettons »
Pour la religion et donc selon les musulmans, islam désigne la soumission à ce que le Créateur des Mondes, Allah (Dieu), qui serait une contraction de l'arabe al-ilāh, « le Dieu » (cf. Allah) aurait ordonné et dont la parole aurait été transmise par les prophètes messagers, en arabe, nabī rasūl, qu'on glose par « à qui il est révélé d'appeler le peuple à suivre des lois qui lui ont été révélées et qui sont spécifiques au messager », et les prophètes non messagers, en arabe nabī, glosé par « à qui il est révélé d'appeler le peuple à suivre la loi du messager qui l'aura précédé ».
C'est, en sorte, l'acceptation par le cœur, les actes et la parole de tout ce qui a été révélé et transmis, même si la personne n'applique pas toutes les obligations de l'islam.
Ainsi, l'islam distingue :
* la croyance : ce que le cœur accepte et ce dont il se satisfait ;
* et la foi : le degré d'attachement aux croyances et aux actes spécifiques dictés par la religion.
Croyances
Dieu
Dieu existe et n'a pas de ressemblance avec les choses qui existent. Dieu est le Créateur de toute chose. Il n'a pas de ressemblance avec Ses créatures. Dieu existe sans comment, sans endroit et sans direction. Le comment, c'est tout ce qui fait partie des attributs des créatures, comme la position assise, l'établissement, l'installation, la proximité et ce qui est de cet ordre. Dieu est exempt du comment.
Dieu est le Créateur de tout l'Univers et de tous les êtres vivants (hommes, anges, âmes, génies etc.). Dans le Coran il est dit « Rien n'est tel que Lui ». Cela indique la totale exemption de Dieu de toute ressemblance avec les créatures et le fait que Dieu ne peut être cerné par notre rationalité limitée. Le sens de ce verset est donc extrêmement large. Certains groupes sont rentrés dans des déviances anthropomorphistes et d'autres groupes refusent de croire au verset du Coran dans leur sens apparent : "La main de Dieu est au dessus de leur main". "Seul subsistera la face de Dieu". Ces groupes nient ainsi les attributs divins. L'avis des partisants sunnites est de dire que Dieu a une main, un visage mais qu'on ne peut pas s'imaginer Dieu. Seule son existence se conçoit rationnellement.
Une polémique interne à la communauté musulmane existe au sujet du trône : certains affirment, se référant au Coran qui dit « le Tout-Puissant s'est établi au-desus du trône », que Dieu est au-dessus du trône. D'autres affirment que nul ne peut saisir le véritable sens du verset, et que Dieu n'est pas au-dessus du trône. Le trône est la plus immense des créatures de par la taille, il constitue le toit du paradis. Le paradis est au-dessus des sept cieux, il en est séparé.
Le prophète Mahomet a dit ce qui signifie : « La foi est que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers et en le jour dernier et que tu croies à la destinée qu'elle soit du bien ou du mal ».
Il est donc obligatoire au musulman de croire en tous les prophètes de Dieu depuis Adam, le premier prophète, jusqu'à Mahomet, qui est le sceau des messagers c'est-à-dire le dernier d'entre eux. Selon l'islam tous les prophètes sont musulmans. Adam, Salomon, Nouh (Noé), Ibrahim (Abraham), Mouça (Moïse), ^Iça (Jésus) et Mahomet sont musulmans et ont tous appelé les gens à entrer dans la religion de l'islam.
L'islam et la foi sont liés par la validité et par l'agrément. Ainsi, l'un n'est pas valable sans l'autre. L'islam n'est pas valable sans la foi et la foi n'est pas valable sans l'islam. D'autre part, la prononciation des deux témoignages n'est pas agréée selon le jugement de Dieu sans la croyance par le cœur. Et la croyance par le cœur n'est pas agréée selon le jugement de Dieu sans la prononciation des deux témoignages. Par conséquent, celui qui est croyant selon le jugement de Dieu est également musulman, et celui qui est musulman selon le jugement de Dieu est également croyant.
Le Coran
Le Coran (arabe : القرآن al qurān, lecture) est le livre le plus sacré des musulmans. C'est le premier livre à avoir été écrit en langue arabe, qu'il a contribué à fixer. Il regroupe les paroles divines qui, selon la croyance musulmane, ont été transmises au prophète Mahomet. Cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet a eu lieu de manière fragmentaire par voie auditive durant une période de vingt-trois ans. Après des débats houleux, le calife al-Mamum à Bagdad, vers 820 proclame le Coran, manifestation de la parole de Dieu,, par dogme, incréé, éternel et inimitable. Le débat se prolongera jusqu'au IXe s. Ibn Hanbal, aux prises avec une véritable inquisition musulmane, ayant assigné le rôle des autres écrits - Haddith, Sunna — déclare finalement le Coran incréé de la première à la dernière page . Il ne peut donc pas avoir été écrit, précédé, ni prolongé. Son origine n'est pas humaine. Sa critique est une critique de Dieu. La seule étude du texte se résume à l'apprendre par coeur, et à le mettre en pratique. Il est au cœur de la pratique religieuse de chaque croyant. Pour les musulmans, le Coran est un livre Saint qui n'a pas subi d'altération après sa révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps.
Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres nommés sourates, classées plus ou moins par ordre décroissant en fonction de leur longueur. Ces sourates sont elles mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « preuve », « révélation »).
La plupart des musulmans ont un grand respect pour le livre et se lavent même comme pour les prières avant de lire le Coran. Les vieux Coran sont brûlés, et non détruits comme du vieux papier. Le statut théologique du texte le met en effet à l'écart de toute autre chose : le texte contenu dans le livre est la manifestation même et incréée du seul Dieu et de son seul service.
La plupart des musulmans mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale (l'arabe). Cette partie correspond aux vers nécessaires pour réciter les prières. Ceux qui ont mémorisé le Coran en entier sont connus sous le nom de hāfiz (pluriel huffāz). Les musulmans pensent que le Coran n'est parfait que dans sa version originale en arabe. Ils pensent que les traductions sont le résultat de l'effort humain et qu'elles sont déficientes à causes des différences dans les langues, à cause de la faillibilité des traducteurs, et parce que n'importe quelle traduction ne possède pas le contenu inspiré trouvé dans le texte original. Les traductions sont donc considérés comme des commentaires du Coran, ou des « interprétations de sa signification », et non comme le Coran lui-même. De nombreuses versions modernes du Coran présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face.
Mohamed saw
Le chef religieux et politique arabe Mahomet (محمد en arabe)), dont le nom est parfois aussi transcrit par Mohammed, Muhammad, etc. en français[1] est le fondateur de l'islam et de la communauté musulmane (Oumma). Il est considéré comme le dernier prophète du monothéisme par les musulmans et il n'est reconnu comme prophète que par cette communauté. Les musulmans ne le considèrent pas comme le fondateur d'une nouvelle religion, mais pensent qu'il est le dernier d'une lignée de prophètes de Dieu (du monothéisme) et considèrent que sa mission est de restaurer la foi monothéiste originale de Adam, Abraham et d'autres prophètes, foi qui avait été corrompue par l'homme au cours du temps[2] .
Pendant les 23 dernières années de sa vie, Mahomet dicte des versets, qu'il dit recevoir de Dieu par le truchement de l'ange Gabriel (Jibril), a des fidèles de plus en plus nombreux séduits par ce nouveau message. Le contenu de ces révélations sera compilé après la mort de Mahomet en un ouvrage, le Coran, livre saint des musulman[4].
Hadith
Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet considérés comme des exemples à suivre par les musulmans. Toutes les écoles de jurisprudence (Madhhab) considèrent les recueils de hadith comme des instruments importants permettant de déterminer la sunnah, le code de conduite musulman. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui se rapportait aux actions et aux coutumes de Mahomet. Cependant, à partir de la première fitna, au VIIe siècle, ceux qui ont reçu le hadith ont commencé à questionner les sources des paroles[5]. La crédibilité des hadith est généralement proportionnelle au crédit des témoins qui l'ont rapporté. Cette chaîne de témoins est appelée isnad. Il est généralement admis que c'est pendant le règne du calife Umar II, au VIIIe siècle, qu'ont commencé les transcriptions par écrit de grands recueils de hadiths, qui se sont stabilisés au siècle suivant. Ces recueils de hadiths sont, encore aujourd'hui, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire.
Une grande majorité de musulmans considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications essentielles au Coran, le livre sacré de l'islam. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques. Les musulmans croient donc qu'en examinant le mode de vie, ou sunnah, de Mahomet et ses compagnons, ils pourront découvrir les comportements à imiter et ceux à éviter. Les penseurs musulmans trouvent utiles de savoir comment Mahomet ou ses compagnons ont expliqué les révélations, ou à quelle occasion Mahomet les a reçues. Parfois, cela clarifiera un passage qui semblerait obscur autrement. Les hadith sont une source historique et biographique. Les hadiths sont parfois considérés comme une source d'inspiration religieuse, alors que certains musulmans considèrent que le seul Coran est suffisant.
Les cinq piliers de l'islam
Les cinq Piliers de l'islam constituent des préceptes fondamentaux obligatoires pour les musulmans sunnites. Les autres courants de l'islam acceptent ces préceptes et en ajoutent d'autres.
Les cinq piliers dans le sunnisme sont la base sur laquelle le musulman sunnite construit sa vie pour se conformer à la révélation.
Shahada (profession de foi)
Cette confession de foi musulmane est très brève : لآ اِلَـهَ اِلاَّ لله محمد رسول الله (Lâ ilâha illa-llâh, (wa) muḥammadun rasûlu-llâhi), pouvant se traduire par « Je témoigne qu'il n'y a pas de divinité sinon Dieu (Allah) et que Mahomet est son messager. »
Elle consiste pour le croyant, en toute connaissance de cause et non sous la contrainte, à accepter et proclamer deux choses :
1. tout acte d'adoration ne doit être dirigé que vers Allah ;
2. Mahomet est le messager d'Allah, ce qui en fait un modèle pour le croyant.
Salat (prière)
Outre la prière à la demande ou surrogatoire (nâfilah), chaque musulman est tenu d'effectuer cinq prières quotidiennes obligatoires (faridah). Elle s'appelle namāz dans les pays de langue indienne ou perse.
La prière doit s'effectuer en état de pureté : si ce n'est pas le cas, il faut pratiquer les ablutions.
La prière s'effectue tourné vers la Kaaba (située à la La Mecque, ville d'Arabie Saoudite); l'orant (le prieur) doit exprimer l'intention qui l'a conduit à la prière explicitement (niyah).
Zakat
C'est un impôt légal purificateur calculé dans les pays musulmans sur les revenus du foyer et destiné aux pauvres. La zakat ne doit pas être confondu avec les aumônes.
Elle correspond à 2,5% (ou 1/40) de l'épargne du musulman si cette épargne dépasse un certain montant évalué actuellement à environ 800 euros et si elle subit une révolution annuelle.
Le musulman est tenu de calculer chaque année lunaire (hégire) ce montant et le donner aux gens les plus pauvres de sa communauté en commençant par sa famille (à l'exception de ceux qu'il a en charge) et ses voisins.
Saoum (jeûne)
C'est le jeûne effectué durant le mois lunaire du Ramadan. Ce jeûne est prescrit par le Coran, il consiste à s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles depuis l'aube jusqu'au coucher du soleil :
« Mangez et buvez jusqu'à ce que l'on puisse distinguer à l'aube un fil blanc d'un noir. Jeûnez, ensuite, jusqu'à la nuit. »
— Le Coran (II; 185)
Le ramadan est une période de recueillement et le jeûne une occasion de partager la situation des indigents.
Hadj (pélerinage à la Mecque)
Le pèlerinage à la Mecque doit être effectué au moins une fois dans sa vie pour qui en a les moyens matériels et la capacité physique. C’est entre le 8 et le 13 du mois lunaire de Dhou al Hijja qu’a lieu le Grand Pèlerinage à La Mecque , 5e pilier de l’islam.
Autres croyances
Interdits alimentaires
La loi islamique fournit un ensemble de règles régissant ce que les musulmans mangent. Ces règles spécifient ce qui est halāl, c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est illégal ou harām. Il existe aussi d'autres règles venant s'ajouter à celles-ci qui ont été émises dans des fatwas par des mujtahids; mais elles ne sont suivies que par leurs propres disciples et non l'ensemble des musulmans.
La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool, de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores). Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou par des gens du livre, tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Différentes règles s'appliquent aux poissons. En général, les poissons à écaille sont toujours halāl, bien que certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages comme harām. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halāl n'est disponible.
L'abattage rituel islamique est appelé Dhabiĥa. D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des gens du livre[6]. Les musulmans peuvent manger de la viande kasher, mais la réciproque n'est pas vraie.
Organisation
Le califat
Les califes (arabe : خليفة) désignent les successeurs de Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'Islâm et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans.
Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un système pour en choisir un. Par conséquent, le califat a été établi. Le calife (arabe : خليفة, signifiant « successeur » ou « représentant ») a pour rôle de garder l'unité de l'Islâm et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans. Certains des premiers califes portaient le titre de Khalifat Allah, signifiant « représentant de Dieu », mais le titre alternatif Khalifat rasul Allah, signifiant « successeur du messager de Dieu » est ensuite devenu le titre courant.
Certains califes étaient souvent appelés Amīr al-Mu'minīn أمير المؤمنين « Commandeur des croyants ». Le titre a été raccourci et latinisé en « émir ».
Aucun des premiers califes n'a dit avoir reçu des révélations divines, comme ce fut le cas pour Mahomet. Mahomet étant le dernier prophète, aucun des califes n'a dit être un nabī, « prophète » ou un rasul « messager divin ». Les révélations faites à travers Mahomet ont rapidement été codifiées et écrites dans le Coran, qui a été accepté comme autorité suprême, limitant ainsi ce que le Calife pouvait diriger. Cependant, les premiers califes pensaient être les chefs spirituels et temporels de l'islam, et insistaient sur le fait que l'obédience au calife en toutes choses était la marque d'un bon musulman. Le rôle est devenu cependant strictement temporel avec l'ascencion des oulémas.
Après les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali ibn Abi Talib), le titre a été revendiqué par les Omeyyades, les Abbassides et les Ottomans, ainsi que par d'autres lignées en Espagne, en Afrique du nord et en Égypte. La plupart des dirigeants musulmans portaient simplement le titre de Sultan ou Émir, et prétaient allégeance à un Calife qui avait souvent peu d'autorité. Le titre n'existe plus depuis que la république de Turquie a aboli le califat Ottoman en 1924.
Alors que le califat a été un sujet de discorde entre dirigeants musulmans, ce sujet a été peu évoqué depuis 1924. Bien que de nombreux musulmans favoriseraient un califat, des restrictions ainsi que l'activité politique de nombreux pays musulmans, combinés aux obstacles pratiques à l'unification de plus de cinquantes états-nations en une seule institution ont limité les efforts pour faire revivre le califat.
La Loi islamique
La Sharia est la loi islamique. Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). La sunnah n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais signifie l'adhésion des musulmans aux sujets en rapport avec la pratique religieuse. La place des hadiths est controversée dans la loi islamique. Certains penseurs, comme l'Imam Shafi'i, les considèrent secondaires par rapport au Coran, alors que d'autres, comme l'Imam Malik et des penseurs Hanafites, les considèrent comme assujettis à la sunnah et rejettent souvent un hadith s'il est contraire à la sunnah. L'Ijma et le qiyas (raisonnement analogique) sont généralement considérés comme les sources tertiaires et quaternaires de la Sharia, mais ceci est contesté par certains penseurs selon le hadith sur lequel ils sont basés.
La loi islamique couvre tous les aspects de la vie, depuis les sujets très généraux de gouvernement et de relations étrangères jusqu'aux sujets de la vie quotidienne. Les lois islamiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont appellées hudud et traitent spécifiquement des cinq crimes de vol, attaque, intoxication, adultère et fausse accusation d'adultère. Pour chacun de ces crimes, une punition appelée hadd est prévue. Le Coran détaille aussi les lois portant sur l'héritage, le mariage, les compensations pour blessures et meurtres, ainsi que des règles régissant les fêtes, la charité et la prière. Cependant, ces prescriptions et ces prohibitions peuvent être très larges, donc leur application en pratique peut varier. Les penseurs musulmans, oulémas ou mollahs, ont élaboré des systèmes de loi basés sur ces règles larges, s'appuyant aussi pour cela sur les hadiths et leurs intéprétations.
Avec l'expansion de l'Islam dans des pays comme l'Iran, l'Indonésie ou en Europe, tous les musulmans ne peuevnt comprendre le Coran en arabe. Quand des musulmans sont divisés sur un sujet particulier, ils vont demander assistance à un mufti (juge islamique), qui peut leur donner des conseils sur la Sharia et les hadiths.
Sources de législation sunnite
* Les musulmans affirment que le Coran a été révélé par Dieu (appelé Allāh en arabe) à son prophète Mahomet (Muhammad), qu'il est donc la première source de législation dans l'islam et que Dieu le préserve contre toute modification ou altération.
* La sunna (qui est l'ensemble des dires et faits du prophète) est la seconde source de législation dans le sunnisme. La sunna a été rassemblée et classée par les savants sunnites dans plusieurs œuvres comme sahih al boukhari (صحيح البخاري), sahih mouslim (صحيح مسلم) etc. ;
* La troisième source de législation dans le sunnisme est l'unanimité des musulmans Al Ijmaa الإجماع. Cela en se référant à une citation de Mahomet qui dit que les musulmans ne font pas l'unanimité sur quelque chose de faux.
* La quatrième source est l'analogie – al-qiyâs (القياس, littéralement « la mesure ») – qui permet de tirer le jugement d'une chose pour laquelle il n'y a pas de législation à partir du jugement d'une chose analogue.
Il est à noter que certaines de ces sources de législation ont été mises en œuvre après la mort de Mahomet et sont considérées comme illicites (haram) par d'autres groupes de l'Islam organisés en Madhhab ou rite.
Clergé
Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un citoyen de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien ; en fait en arabe l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin n'est pas un prêtre non plus.
L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran se nomme tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (عِبادات [`ibādāt], pratiques cultuelles, pl. de عِبادة [ibāda]) ou sociales (مُعامَلة [mu`āmalāt], « comportements », pl. de مُعامَلات [mu`āmala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.
1. al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre » en absence de texte, comme l'indique la racine de mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière. Ces compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;
2. al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;
3. al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles ;
4. al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la Sunna ;
5. al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.
Les savants exégètes sont considérés comme les « successeurs » des prophètes.
Le chiisme orthodoxe de la secte 'usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, a contrario, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques, les mollahs, tandis que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'islam, pour sa partie sunnite, est une religion décentralisée et dont tous les pratiquants sont des laïcs.
En Europe et dans certains pays musulmans, les gouvernements réclament un alignement de la formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans d'étude au minimum.
Calendrier islamique
L’an 1 de ce calendrier a débuté le premier jour de l’hégire, le 1er Mouharram (le 15 ou le 16 juillet 622 de l’ère chrétienne, selon les auteurs théologiens ; la première époque est dite « astronomique », la seconde « civile »). Ce calendrier a été adopté dix ans après cet événement. On indique qu’une date est donnée dans ce calendrier en ajoutant la mention (calendrier musulman), (calendrier hégirien), (ère musulmane) ou (ère de l’Hégire); ou en abrégé, (H) ou (AH) (du latin anno Hegirae). Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires qui sont plus courtes que les années solaires. Une année lunaire compte 11 jours de moins qu'une année solaire.
Chaque mois démarre au premier croissant de Lune visible à partir de la nouvelle Lune : selon l’endroit d’où est effectuée l’observation, le mois peut démarrer plus ou moins tôt.
Variantes théologiques
La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse va amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes normes juridiques, et différentes écoles religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. conduisent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions et aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.
Les croyants se partagent en trois branches principales.
Le Sunnisme
* le sunnisme de Sunna, « la tradition ». Les gens de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, ce sont les 'Ach^arites et les Matouridites
Le sunnisme se divise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre, mais il y en a eu d'autres dans le passé. Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juriques mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition :
*
o le hanafisme ( de Abû Hanifâ, 700-767) ;
o le malékisme (de Malîk Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ;
o le shafi'isme, ou shaféisme, ou Chaafisme, (de Al-Shafi'i 768-820) ;
o le hanbalisme (de Ibn Hanbal, 781-856) ;
On dit Ahlou s-Sounnah par opposition aux différents groupes égarés se réclamant de l'islam. Bien que le nombre de tous les groupes égarés soit grand, soixante-douze groupes, ils restent à eux tous une minorité par rapport à Ahlou s-Sounnah.
Le Chiisme
* le chiisme, lui même divisé en différentes branches, dont les trois principales sont :
o le chiisme duodécimain (90 % des chiites) que l'on peut séparer en deux grands groupes, les « orthodoxes », tels les usuli (clergé d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki, et les « hétérodoxes » extrémistes, tels les alaouites ou « Nusayri » de Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabak, Kakai, Kirklar etc. ;
o le chiisme septimain (ou ismaélien) ;
o le zaydisme du Yemen ;
* les druzes de Syrie / Israël / Liban ;
* le kharidjisme (beaucoup moins répandu que le sunnisme et le chiisme) ;
Le soufisme
Le soufisme est une forme mystique de l'islam, suivi par des musulmans sunnites comme chiites. Les soufis considèrent généralement que suivre la loi ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirirtuels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs). La plupart des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances font l'objet de critiques, souvent formulées par les wahhabites, qui considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.
Autres
Les sunnites ou Les gens de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah représentent environs 90 % des musulmans, les chiites environs 10 %. Le kharidjisme moins de 1 %.
On peut aussi citer pour mémoire un quatrième courant, qui s'est éteint au moyen-age, le motazilisme. Cette école interprétative rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant, est apparu à la fin du califat Omeyyade, au milieu du VIIIe siècle, et a été éradiqué au XIe siècle par le sunnisme, en particulier par les acharites (disciples de al-Ach'ari 873-935). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIXe siècle, connaît une petite résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, mais sans base populaire notable.
Le wahhabisme, une version particulièrement rigoriste s'appuie sur l'école hanbalite et se revendique comme orthodoxie, concept qui n'existe pas en islam du fait des diverses écoles interprétatives citées ci-dessus, comme du fait qu'aucun magistère n'est institué pour le faire respecter. À ce titre, le wahhabisme et son proche cousin, le salafisme considèrent que les autres écoles sunites doivent à terme s'unifier en se ralliant à leur interprétation. Il s'agit là d'une rupture avec la tradition pluraliste des interprétations du sunnisme, qui entraîne parfois des conflits avec ces écoles.
Une théologie populaire s'est aussi développée dans le maraboutisme, lequel pratique le culte des saints.
Les lieux saints
Les principaux lieux saints de l'islam sont :
* La Ka'ba (« le Cube ») de La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite. Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière ;
* Médine (Almadinah), ville où émigra Mahomet après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam ;
* Jérusalem (al-Qods), est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension.
Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.
* Pour les Chiites (Chi'ites), Kerbala en Irak est la troisième ville sainte derrère La Mecque et Najaf. Ce fut le lieu du martyre d'Hussein (petit fils du prophète Mahomet et fils de Ali, troisième Imâm, ainsi que ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Ce martyre est le mythe fondateur du Chiisme. Tous les ans a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala ;
* Nadjaf, toujours en Irak, est la seconde des Villes saintes de l'Islam pour les chiites.
Islam et autres religions monothéistes
* L'islam reconnaît la plupart des pères fondateurs du judaïsme (qu'il qualifie de prophètes), sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en lui et un comportement de droiture ;
* Jésus y est considéré comme un prophète (et appelé Issa), dont le retour est attendu à la fin des temps où il combattra l'Antéchrist et détruira les croix.
* L'attitude de l'islam par rapport à ces deux « religions du Livre » antérieures consiste à la fois à les respecter, leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (injustice, excès, etc.), voire les diaboliser (sourate 17, 30…). Le dernier prophète et messager de Dieu, serait Mahomet, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale. L'islam se définit alors comme étant la conclusion des religions monothéistes.
* L'apostasie de l'Islam vers une autre religion est interdite.
Histoire
L'islam est apparu en Arabie au VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu de l'océan Atlantique dans l'ouest vers l'Asie centrale dans l'est. Celui ci n'est pas resté unifié longtemps ; le nouveau régime a rapidement finit en guerre civile (voir Fitna) et plus tard affectée par une deuxième Fitna. Ensuite, il eu des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde musulman, et beaucoup d’empires islamiques ont été gouvernés par un calife incapable d'unifier le monde islamique.
En dépit de ce morcellement de l'Islam en tant que communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l’empire moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et le plus puissants au monde. Les Arabes ont produit bon nombre de centres islamiques, de scientifiques, d’astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam (voir Sciences et techniques islamiques ). La technologie s'est épanouie ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des systèmes d'irrigation et des canaux ; et surtout, l'importance de lire le Coran a produit corrélativement un niveau élevé de l'instruction parmi la population.
Plus tard, aux XVIIIe siècle et XIXe siècle, plusieurs régions islamiques sont tombées sous les puissances impériales européennes. Après la première guerre mondiale, les restes de l'empire Ottoman ont été partagés sous forme de protectorats européens.
Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles que le communisme, pendant une bonne partie du XXe siècle, l'identité islamique et la prépondérance de l'Islam sur des questions politiques s’est accrue au cours de la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. La croissance rapide, les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les conflits internationaux et la globalisation ont influencé l'importance de l'Islam dans le moulage du monde du XXIe siècle.
Situation de l'islam contemporain
L'islam est la religion la plus répandue après le christianisme, et actuellement celle avec la croissance la plus rapide. Selon certains il comporte maintenant 1,3 milliard de croyants, soit 20 % de la population du monde. La diffusion de l'islam hors du monde arabo-musulman traditionnel s'explique par la croissance des flux migratoires à partir des pays de religion et de culture musulmane, ainsi que du prosélytisme de certains musulmans.
L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États indépendants, sous la forme de « République islamique... ». Mais ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et du religieux est telle que la charia y a force de loi. L'apostasie y est parfois combattue avec une extrême rigueur.
Il se produit souvent une confusion entre Arabes et musulmans à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et l'importance de la langue arabe dans cette religion. Il y a 300 millions d'Arabes, dont 20 millions sont chrétiens. Au final, seulement 25 % des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique sub-saharienne, et la plus grande communauté musulmane du monde est en Indonésie. Il y a des populations islamiques importantes au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine mais aussi en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a presque sept millions de musulmans aux États-Unis et presque autant en France.
L'islam : est une religion monothéiste, chronologiquement le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques. Apparu en Arabie au VIIe siècle, il se distingue du courant judaïque et du courant chrétien desquels il hérite de nombreux éléments.
L'islam a un livre sacré, le Coran, dont le dogme assure qu'il a recueilli les révélations de Dieu au prophète Mahomet par l'intermédiaire de l'ange Gabriel.
Quelques définitions
* Le mot « islam » avec une minuscule désigne la religion révélée à Mahomet.
* Le mot « Islam » avec une majuscule désigne l'ensemble des peuples musulmans, la civilisation islamique.
* Le mot « musulman » désigne ce qui est relatif à la religion : les personnes professant l'islam et ce qui est relatif à ses lois et rites.
* Le mot « islamique » renvoie à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation.
* Les mots « islamisme » et « islamiste » s'employaient autrefois pour « islam » ou « musulman ». Ces exonymes sont utilisés aujourd'hui (en premier lieu par les mass medias) pour désigner un islam politique.
Étymologie
Le mot islam est la translittération du mot arabe الإسلام, transcrit 'islām Pour écouter, cliquer sur le lien "écouter" écouter Fiche, qui possède un équivalent en syriaque comme en hébreu mais pas en français. Il possède, comme de nombreux termes de cette religion, deux significations : une signification générale propre à la langue arabe, et une signification religieuse plus spécifique.
En arabe, islam signifie « soumission » volontaire, sous entendu « à Dieu », ou, dans certains cas, « paix ».
D'un point de vue étymologique, le mot est dérivé d'une racine de trois consonnes, caractéristique des langues sémitiques, s.l.m, désignant le fait de se soumettre d'une manière volontaire ou la paix, qui donne un autre dérivé, مُسْلِم muslim, qui a donné « musulman » en français et qui signifie « soumis », mais aussi « salam », analogue du « shalom » hébreu. مُسْلِم muslim est en langue arabe Ism Fa'il (اسم فاعل) (nom de l'agisseur) c'est à dire celui qui fait l'action , en opposition à Ism maf'oul (اسم مفعول) celui qui subit l'action.
On retrouve le terme muslim dans de nombreux versets évoquant la soumission comme par exemple la fin du verset 136 de la sourate 2 en arabe : « Wa Naĥnu Lahu Muslimūna » qui signifie « Et à Lui nous nous soumettons »
Pour la religion et donc selon les musulmans, islam désigne la soumission à ce que le Créateur des Mondes, Allah (Dieu), qui serait une contraction de l'arabe al-ilāh, « le Dieu » (cf. Allah) aurait ordonné et dont la parole aurait été transmise par les prophètes messagers, en arabe, nabī rasūl, qu'on glose par « à qui il est révélé d'appeler le peuple à suivre des lois qui lui ont été révélées et qui sont spécifiques au messager », et les prophètes non messagers, en arabe nabī, glosé par « à qui il est révélé d'appeler le peuple à suivre la loi du messager qui l'aura précédé ».
C'est, en sorte, l'acceptation par le cœur, les actes et la parole de tout ce qui a été révélé et transmis, même si la personne n'applique pas toutes les obligations de l'islam.
Ainsi, l'islam distingue :
* la croyance : ce que le cœur accepte et ce dont il se satisfait ;
* et la foi : le degré d'attachement aux croyances et aux actes spécifiques dictés par la religion.
Croyances
Dieu
Dieu existe et n'a pas de ressemblance avec les choses qui existent. Dieu est le Créateur de toute chose. Il n'a pas de ressemblance avec Ses créatures. Dieu existe sans comment, sans endroit et sans direction. Le comment, c'est tout ce qui fait partie des attributs des créatures, comme la position assise, l'établissement, l'installation, la proximité et ce qui est de cet ordre. Dieu est exempt du comment.
Dieu est le Créateur de tout l'Univers et de tous les êtres vivants (hommes, anges, âmes, génies etc.). Dans le Coran il est dit « Rien n'est tel que Lui ». Cela indique la totale exemption de Dieu de toute ressemblance avec les créatures et le fait que Dieu ne peut être cerné par notre rationalité limitée. Le sens de ce verset est donc extrêmement large. Certains groupes sont rentrés dans des déviances anthropomorphistes et d'autres groupes refusent de croire au verset du Coran dans leur sens apparent : "La main de Dieu est au dessus de leur main". "Seul subsistera la face de Dieu". Ces groupes nient ainsi les attributs divins. L'avis des partisants sunnites est de dire que Dieu a une main, un visage mais qu'on ne peut pas s'imaginer Dieu. Seule son existence se conçoit rationnellement.
Une polémique interne à la communauté musulmane existe au sujet du trône : certains affirment, se référant au Coran qui dit « le Tout-Puissant s'est établi au-desus du trône », que Dieu est au-dessus du trône. D'autres affirment que nul ne peut saisir le véritable sens du verset, et que Dieu n'est pas au-dessus du trône. Le trône est la plus immense des créatures de par la taille, il constitue le toit du paradis. Le paradis est au-dessus des sept cieux, il en est séparé.
Le prophète Mahomet a dit ce qui signifie : « La foi est que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers et en le jour dernier et que tu croies à la destinée qu'elle soit du bien ou du mal ».
Il est donc obligatoire au musulman de croire en tous les prophètes de Dieu depuis Adam, le premier prophète, jusqu'à Mahomet, qui est le sceau des messagers c'est-à-dire le dernier d'entre eux. Selon l'islam tous les prophètes sont musulmans. Adam, Salomon, Nouh (Noé), Ibrahim (Abraham), Mouça (Moïse), ^Iça (Jésus) et Mahomet sont musulmans et ont tous appelé les gens à entrer dans la religion de l'islam.
L'islam et la foi sont liés par la validité et par l'agrément. Ainsi, l'un n'est pas valable sans l'autre. L'islam n'est pas valable sans la foi et la foi n'est pas valable sans l'islam. D'autre part, la prononciation des deux témoignages n'est pas agréée selon le jugement de Dieu sans la croyance par le cœur. Et la croyance par le cœur n'est pas agréée selon le jugement de Dieu sans la prononciation des deux témoignages. Par conséquent, celui qui est croyant selon le jugement de Dieu est également musulman, et celui qui est musulman selon le jugement de Dieu est également croyant.
Le Coran
Le Coran (arabe : القرآن al qurān, lecture) est le livre le plus sacré des musulmans. C'est le premier livre à avoir été écrit en langue arabe, qu'il a contribué à fixer. Il regroupe les paroles divines qui, selon la croyance musulmane, ont été transmises au prophète Mahomet. Cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet a eu lieu de manière fragmentaire par voie auditive durant une période de vingt-trois ans. Après des débats houleux, le calife al-Mamum à Bagdad, vers 820 proclame le Coran, manifestation de la parole de Dieu,, par dogme, incréé, éternel et inimitable. Le débat se prolongera jusqu'au IXe s. Ibn Hanbal, aux prises avec une véritable inquisition musulmane, ayant assigné le rôle des autres écrits - Haddith, Sunna — déclare finalement le Coran incréé de la première à la dernière page . Il ne peut donc pas avoir été écrit, précédé, ni prolongé. Son origine n'est pas humaine. Sa critique est une critique de Dieu. La seule étude du texte se résume à l'apprendre par coeur, et à le mettre en pratique. Il est au cœur de la pratique religieuse de chaque croyant. Pour les musulmans, le Coran est un livre Saint qui n'a pas subi d'altération après sa révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps.
Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres nommés sourates, classées plus ou moins par ordre décroissant en fonction de leur longueur. Ces sourates sont elles mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « preuve », « révélation »).
La plupart des musulmans ont un grand respect pour le livre et se lavent même comme pour les prières avant de lire le Coran. Les vieux Coran sont brûlés, et non détruits comme du vieux papier. Le statut théologique du texte le met en effet à l'écart de toute autre chose : le texte contenu dans le livre est la manifestation même et incréée du seul Dieu et de son seul service.
La plupart des musulmans mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale (l'arabe). Cette partie correspond aux vers nécessaires pour réciter les prières. Ceux qui ont mémorisé le Coran en entier sont connus sous le nom de hāfiz (pluriel huffāz). Les musulmans pensent que le Coran n'est parfait que dans sa version originale en arabe. Ils pensent que les traductions sont le résultat de l'effort humain et qu'elles sont déficientes à causes des différences dans les langues, à cause de la faillibilité des traducteurs, et parce que n'importe quelle traduction ne possède pas le contenu inspiré trouvé dans le texte original. Les traductions sont donc considérés comme des commentaires du Coran, ou des « interprétations de sa signification », et non comme le Coran lui-même. De nombreuses versions modernes du Coran présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face.
Mohamed saw
Le chef religieux et politique arabe Mahomet (محمد en arabe)), dont le nom est parfois aussi transcrit par Mohammed, Muhammad, etc. en français[1] est le fondateur de l'islam et de la communauté musulmane (Oumma). Il est considéré comme le dernier prophète du monothéisme par les musulmans et il n'est reconnu comme prophète que par cette communauté. Les musulmans ne le considèrent pas comme le fondateur d'une nouvelle religion, mais pensent qu'il est le dernier d'une lignée de prophètes de Dieu (du monothéisme) et considèrent que sa mission est de restaurer la foi monothéiste originale de Adam, Abraham et d'autres prophètes, foi qui avait été corrompue par l'homme au cours du temps[2] .
Pendant les 23 dernières années de sa vie, Mahomet dicte des versets, qu'il dit recevoir de Dieu par le truchement de l'ange Gabriel (Jibril), a des fidèles de plus en plus nombreux séduits par ce nouveau message. Le contenu de ces révélations sera compilé après la mort de Mahomet en un ouvrage, le Coran, livre saint des musulman[4].
Hadith
Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet considérés comme des exemples à suivre par les musulmans. Toutes les écoles de jurisprudence (Madhhab) considèrent les recueils de hadith comme des instruments importants permettant de déterminer la sunnah, le code de conduite musulman. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui se rapportait aux actions et aux coutumes de Mahomet. Cependant, à partir de la première fitna, au VIIe siècle, ceux qui ont reçu le hadith ont commencé à questionner les sources des paroles[5]. La crédibilité des hadith est généralement proportionnelle au crédit des témoins qui l'ont rapporté. Cette chaîne de témoins est appelée isnad. Il est généralement admis que c'est pendant le règne du calife Umar II, au VIIIe siècle, qu'ont commencé les transcriptions par écrit de grands recueils de hadiths, qui se sont stabilisés au siècle suivant. Ces recueils de hadiths sont, encore aujourd'hui, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire.
Une grande majorité de musulmans considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications essentielles au Coran, le livre sacré de l'islam. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques. Les musulmans croient donc qu'en examinant le mode de vie, ou sunnah, de Mahomet et ses compagnons, ils pourront découvrir les comportements à imiter et ceux à éviter. Les penseurs musulmans trouvent utiles de savoir comment Mahomet ou ses compagnons ont expliqué les révélations, ou à quelle occasion Mahomet les a reçues. Parfois, cela clarifiera un passage qui semblerait obscur autrement. Les hadith sont une source historique et biographique. Les hadiths sont parfois considérés comme une source d'inspiration religieuse, alors que certains musulmans considèrent que le seul Coran est suffisant.
Les cinq piliers de l'islam
Les cinq Piliers de l'islam constituent des préceptes fondamentaux obligatoires pour les musulmans sunnites. Les autres courants de l'islam acceptent ces préceptes et en ajoutent d'autres.
Les cinq piliers dans le sunnisme sont la base sur laquelle le musulman sunnite construit sa vie pour se conformer à la révélation.
Shahada (profession de foi)
Cette confession de foi musulmane est très brève : لآ اِلَـهَ اِلاَّ لله محمد رسول الله (Lâ ilâha illa-llâh, (wa) muḥammadun rasûlu-llâhi), pouvant se traduire par « Je témoigne qu'il n'y a pas de divinité sinon Dieu (Allah) et que Mahomet est son messager. »
Elle consiste pour le croyant, en toute connaissance de cause et non sous la contrainte, à accepter et proclamer deux choses :
1. tout acte d'adoration ne doit être dirigé que vers Allah ;
2. Mahomet est le messager d'Allah, ce qui en fait un modèle pour le croyant.
Salat (prière)
Outre la prière à la demande ou surrogatoire (nâfilah), chaque musulman est tenu d'effectuer cinq prières quotidiennes obligatoires (faridah). Elle s'appelle namāz dans les pays de langue indienne ou perse.
La prière doit s'effectuer en état de pureté : si ce n'est pas le cas, il faut pratiquer les ablutions.
La prière s'effectue tourné vers la Kaaba (située à la La Mecque, ville d'Arabie Saoudite); l'orant (le prieur) doit exprimer l'intention qui l'a conduit à la prière explicitement (niyah).
Zakat
C'est un impôt légal purificateur calculé dans les pays musulmans sur les revenus du foyer et destiné aux pauvres. La zakat ne doit pas être confondu avec les aumônes.
Elle correspond à 2,5% (ou 1/40) de l'épargne du musulman si cette épargne dépasse un certain montant évalué actuellement à environ 800 euros et si elle subit une révolution annuelle.
Le musulman est tenu de calculer chaque année lunaire (hégire) ce montant et le donner aux gens les plus pauvres de sa communauté en commençant par sa famille (à l'exception de ceux qu'il a en charge) et ses voisins.
Saoum (jeûne)
C'est le jeûne effectué durant le mois lunaire du Ramadan. Ce jeûne est prescrit par le Coran, il consiste à s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles depuis l'aube jusqu'au coucher du soleil :
« Mangez et buvez jusqu'à ce que l'on puisse distinguer à l'aube un fil blanc d'un noir. Jeûnez, ensuite, jusqu'à la nuit. »
— Le Coran (II; 185)
Le ramadan est une période de recueillement et le jeûne une occasion de partager la situation des indigents.
Hadj (pélerinage à la Mecque)
Le pèlerinage à la Mecque doit être effectué au moins une fois dans sa vie pour qui en a les moyens matériels et la capacité physique. C’est entre le 8 et le 13 du mois lunaire de Dhou al Hijja qu’a lieu le Grand Pèlerinage à La Mecque , 5e pilier de l’islam.
Autres croyances
Interdits alimentaires
La loi islamique fournit un ensemble de règles régissant ce que les musulmans mangent. Ces règles spécifient ce qui est halāl, c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est illégal ou harām. Il existe aussi d'autres règles venant s'ajouter à celles-ci qui ont été émises dans des fatwas par des mujtahids; mais elles ne sont suivies que par leurs propres disciples et non l'ensemble des musulmans.
La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool, de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores). Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou par des gens du livre, tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Différentes règles s'appliquent aux poissons. En général, les poissons à écaille sont toujours halāl, bien que certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages comme harām. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halāl n'est disponible.
L'abattage rituel islamique est appelé Dhabiĥa. D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des gens du livre[6]. Les musulmans peuvent manger de la viande kasher, mais la réciproque n'est pas vraie.
Organisation
Le califat
Les califes (arabe : خليفة) désignent les successeurs de Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'Islâm et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans.
Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un système pour en choisir un. Par conséquent, le califat a été établi. Le calife (arabe : خليفة, signifiant « successeur » ou « représentant ») a pour rôle de garder l'unité de l'Islâm et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans. Certains des premiers califes portaient le titre de Khalifat Allah, signifiant « représentant de Dieu », mais le titre alternatif Khalifat rasul Allah, signifiant « successeur du messager de Dieu » est ensuite devenu le titre courant.
Certains califes étaient souvent appelés Amīr al-Mu'minīn أمير المؤمنين « Commandeur des croyants ». Le titre a été raccourci et latinisé en « émir ».
Aucun des premiers califes n'a dit avoir reçu des révélations divines, comme ce fut le cas pour Mahomet. Mahomet étant le dernier prophète, aucun des califes n'a dit être un nabī, « prophète » ou un rasul « messager divin ». Les révélations faites à travers Mahomet ont rapidement été codifiées et écrites dans le Coran, qui a été accepté comme autorité suprême, limitant ainsi ce que le Calife pouvait diriger. Cependant, les premiers califes pensaient être les chefs spirituels et temporels de l'islam, et insistaient sur le fait que l'obédience au calife en toutes choses était la marque d'un bon musulman. Le rôle est devenu cependant strictement temporel avec l'ascencion des oulémas.
Après les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali ibn Abi Talib), le titre a été revendiqué par les Omeyyades, les Abbassides et les Ottomans, ainsi que par d'autres lignées en Espagne, en Afrique du nord et en Égypte. La plupart des dirigeants musulmans portaient simplement le titre de Sultan ou Émir, et prétaient allégeance à un Calife qui avait souvent peu d'autorité. Le titre n'existe plus depuis que la république de Turquie a aboli le califat Ottoman en 1924.
Alors que le califat a été un sujet de discorde entre dirigeants musulmans, ce sujet a été peu évoqué depuis 1924. Bien que de nombreux musulmans favoriseraient un califat, des restrictions ainsi que l'activité politique de nombreux pays musulmans, combinés aux obstacles pratiques à l'unification de plus de cinquantes états-nations en une seule institution ont limité les efforts pour faire revivre le califat.
La Loi islamique
La Sharia est la loi islamique. Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). La sunnah n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais signifie l'adhésion des musulmans aux sujets en rapport avec la pratique religieuse. La place des hadiths est controversée dans la loi islamique. Certains penseurs, comme l'Imam Shafi'i, les considèrent secondaires par rapport au Coran, alors que d'autres, comme l'Imam Malik et des penseurs Hanafites, les considèrent comme assujettis à la sunnah et rejettent souvent un hadith s'il est contraire à la sunnah. L'Ijma et le qiyas (raisonnement analogique) sont généralement considérés comme les sources tertiaires et quaternaires de la Sharia, mais ceci est contesté par certains penseurs selon le hadith sur lequel ils sont basés.
La loi islamique couvre tous les aspects de la vie, depuis les sujets très généraux de gouvernement et de relations étrangères jusqu'aux sujets de la vie quotidienne. Les lois islamiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont appellées hudud et traitent spécifiquement des cinq crimes de vol, attaque, intoxication, adultère et fausse accusation d'adultère. Pour chacun de ces crimes, une punition appelée hadd est prévue. Le Coran détaille aussi les lois portant sur l'héritage, le mariage, les compensations pour blessures et meurtres, ainsi que des règles régissant les fêtes, la charité et la prière. Cependant, ces prescriptions et ces prohibitions peuvent être très larges, donc leur application en pratique peut varier. Les penseurs musulmans, oulémas ou mollahs, ont élaboré des systèmes de loi basés sur ces règles larges, s'appuyant aussi pour cela sur les hadiths et leurs intéprétations.
Avec l'expansion de l'Islam dans des pays comme l'Iran, l'Indonésie ou en Europe, tous les musulmans ne peuevnt comprendre le Coran en arabe. Quand des musulmans sont divisés sur un sujet particulier, ils vont demander assistance à un mufti (juge islamique), qui peut leur donner des conseils sur la Sharia et les hadiths.
Sources de législation sunnite
* Les musulmans affirment que le Coran a été révélé par Dieu (appelé Allāh en arabe) à son prophète Mahomet (Muhammad), qu'il est donc la première source de législation dans l'islam et que Dieu le préserve contre toute modification ou altération.
* La sunna (qui est l'ensemble des dires et faits du prophète) est la seconde source de législation dans le sunnisme. La sunna a été rassemblée et classée par les savants sunnites dans plusieurs œuvres comme sahih al boukhari (صحيح البخاري), sahih mouslim (صحيح مسلم) etc. ;
* La troisième source de législation dans le sunnisme est l'unanimité des musulmans Al Ijmaa الإجماع. Cela en se référant à une citation de Mahomet qui dit que les musulmans ne font pas l'unanimité sur quelque chose de faux.
* La quatrième source est l'analogie – al-qiyâs (القياس, littéralement « la mesure ») – qui permet de tirer le jugement d'une chose pour laquelle il n'y a pas de législation à partir du jugement d'une chose analogue.
Il est à noter que certaines de ces sources de législation ont été mises en œuvre après la mort de Mahomet et sont considérées comme illicites (haram) par d'autres groupes de l'Islam organisés en Madhhab ou rite.
Clergé
Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un citoyen de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien ; en fait en arabe l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin n'est pas un prêtre non plus.
L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran se nomme tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (عِبادات [`ibādāt], pratiques cultuelles, pl. de عِبادة [ibāda]) ou sociales (مُعامَلة [mu`āmalāt], « comportements », pl. de مُعامَلات [mu`āmala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.
1. al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre » en absence de texte, comme l'indique la racine de mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière. Ces compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;
2. al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;
3. al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles ;
4. al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la Sunna ;
5. al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.
Les savants exégètes sont considérés comme les « successeurs » des prophètes.
Le chiisme orthodoxe de la secte 'usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, a contrario, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques, les mollahs, tandis que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'islam, pour sa partie sunnite, est une religion décentralisée et dont tous les pratiquants sont des laïcs.
En Europe et dans certains pays musulmans, les gouvernements réclament un alignement de la formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans d'étude au minimum.
Calendrier islamique
L’an 1 de ce calendrier a débuté le premier jour de l’hégire, le 1er Mouharram (le 15 ou le 16 juillet 622 de l’ère chrétienne, selon les auteurs théologiens ; la première époque est dite « astronomique », la seconde « civile »). Ce calendrier a été adopté dix ans après cet événement. On indique qu’une date est donnée dans ce calendrier en ajoutant la mention (calendrier musulman), (calendrier hégirien), (ère musulmane) ou (ère de l’Hégire); ou en abrégé, (H) ou (AH) (du latin anno Hegirae). Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires qui sont plus courtes que les années solaires. Une année lunaire compte 11 jours de moins qu'une année solaire.
Chaque mois démarre au premier croissant de Lune visible à partir de la nouvelle Lune : selon l’endroit d’où est effectuée l’observation, le mois peut démarrer plus ou moins tôt.
Variantes théologiques
La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse va amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes normes juridiques, et différentes écoles religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. conduisent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions et aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.
Les croyants se partagent en trois branches principales.
Le Sunnisme
* le sunnisme de Sunna, « la tradition ». Les gens de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, ce sont les 'Ach^arites et les Matouridites
Le sunnisme se divise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre, mais il y en a eu d'autres dans le passé. Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juriques mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition :
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o le hanafisme ( de Abû Hanifâ, 700-767) ;
o le malékisme (de Malîk Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ;
o le shafi'isme, ou shaféisme, ou Chaafisme, (de Al-Shafi'i 768-820) ;
o le hanbalisme (de Ibn Hanbal, 781-856) ;
On dit Ahlou s-Sounnah par opposition aux différents groupes égarés se réclamant de l'islam. Bien que le nombre de tous les groupes égarés soit grand, soixante-douze groupes, ils restent à eux tous une minorité par rapport à Ahlou s-Sounnah.
Le Chiisme
* le chiisme, lui même divisé en différentes branches, dont les trois principales sont :
o le chiisme duodécimain (90 % des chiites) que l'on peut séparer en deux grands groupes, les « orthodoxes », tels les usuli (clergé d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki, et les « hétérodoxes » extrémistes, tels les alaouites ou « Nusayri » de Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabak, Kakai, Kirklar etc. ;
o le chiisme septimain (ou ismaélien) ;
o le zaydisme du Yemen ;
* les druzes de Syrie / Israël / Liban ;
* le kharidjisme (beaucoup moins répandu que le sunnisme et le chiisme) ;
Le soufisme
Le soufisme est une forme mystique de l'islam, suivi par des musulmans sunnites comme chiites. Les soufis considèrent généralement que suivre la loi ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirirtuels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs). La plupart des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances font l'objet de critiques, souvent formulées par les wahhabites, qui considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.
Autres
Les sunnites ou Les gens de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah représentent environs 90 % des musulmans, les chiites environs 10 %. Le kharidjisme moins de 1 %.
On peut aussi citer pour mémoire un quatrième courant, qui s'est éteint au moyen-age, le motazilisme. Cette école interprétative rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant, est apparu à la fin du califat Omeyyade, au milieu du VIIIe siècle, et a été éradiqué au XIe siècle par le sunnisme, en particulier par les acharites (disciples de al-Ach'ari 873-935). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIXe siècle, connaît une petite résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, mais sans base populaire notable.
Le wahhabisme, une version particulièrement rigoriste s'appuie sur l'école hanbalite et se revendique comme orthodoxie, concept qui n'existe pas en islam du fait des diverses écoles interprétatives citées ci-dessus, comme du fait qu'aucun magistère n'est institué pour le faire respecter. À ce titre, le wahhabisme et son proche cousin, le salafisme considèrent que les autres écoles sunites doivent à terme s'unifier en se ralliant à leur interprétation. Il s'agit là d'une rupture avec la tradition pluraliste des interprétations du sunnisme, qui entraîne parfois des conflits avec ces écoles.
Une théologie populaire s'est aussi développée dans le maraboutisme, lequel pratique le culte des saints.
Les lieux saints
Les principaux lieux saints de l'islam sont :
* La Ka'ba (« le Cube ») de La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite. Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière ;
* Médine (Almadinah), ville où émigra Mahomet après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam ;
* Jérusalem (al-Qods), est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension.
Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.
* Pour les Chiites (Chi'ites), Kerbala en Irak est la troisième ville sainte derrère La Mecque et Najaf. Ce fut le lieu du martyre d'Hussein (petit fils du prophète Mahomet et fils de Ali, troisième Imâm, ainsi que ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Ce martyre est le mythe fondateur du Chiisme. Tous les ans a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala ;
* Nadjaf, toujours en Irak, est la seconde des Villes saintes de l'Islam pour les chiites.
Islam et autres religions monothéistes
* L'islam reconnaît la plupart des pères fondateurs du judaïsme (qu'il qualifie de prophètes), sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en lui et un comportement de droiture ;
* Jésus y est considéré comme un prophète (et appelé Issa), dont le retour est attendu à la fin des temps où il combattra l'Antéchrist et détruira les croix.
* L'attitude de l'islam par rapport à ces deux « religions du Livre » antérieures consiste à la fois à les respecter, leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (injustice, excès, etc.), voire les diaboliser (sourate 17, 30…). Le dernier prophète et messager de Dieu, serait Mahomet, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale. L'islam se définit alors comme étant la conclusion des religions monothéistes.
* L'apostasie de l'Islam vers une autre religion est interdite.
Histoire
L'islam est apparu en Arabie au VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu de l'océan Atlantique dans l'ouest vers l'Asie centrale dans l'est. Celui ci n'est pas resté unifié longtemps ; le nouveau régime a rapidement finit en guerre civile (voir Fitna) et plus tard affectée par une deuxième Fitna. Ensuite, il eu des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde musulman, et beaucoup d’empires islamiques ont été gouvernés par un calife incapable d'unifier le monde islamique.
En dépit de ce morcellement de l'Islam en tant que communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l’empire moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et le plus puissants au monde. Les Arabes ont produit bon nombre de centres islamiques, de scientifiques, d’astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam (voir Sciences et techniques islamiques ). La technologie s'est épanouie ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des systèmes d'irrigation et des canaux ; et surtout, l'importance de lire le Coran a produit corrélativement un niveau élevé de l'instruction parmi la population.
Plus tard, aux XVIIIe siècle et XIXe siècle, plusieurs régions islamiques sont tombées sous les puissances impériales européennes. Après la première guerre mondiale, les restes de l'empire Ottoman ont été partagés sous forme de protectorats européens.
Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles que le communisme, pendant une bonne partie du XXe siècle, l'identité islamique et la prépondérance de l'Islam sur des questions politiques s’est accrue au cours de la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. La croissance rapide, les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les conflits internationaux et la globalisation ont influencé l'importance de l'Islam dans le moulage du monde du XXIe siècle.
Situation de l'islam contemporain
L'islam est la religion la plus répandue après le christianisme, et actuellement celle avec la croissance la plus rapide. Selon certains il comporte maintenant 1,3 milliard de croyants, soit 20 % de la population du monde. La diffusion de l'islam hors du monde arabo-musulman traditionnel s'explique par la croissance des flux migratoires à partir des pays de religion et de culture musulmane, ainsi que du prosélytisme de certains musulmans.
L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États indépendants, sous la forme de « République islamique... ». Mais ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et du religieux est telle que la charia y a force de loi. L'apostasie y est parfois combattue avec une extrême rigueur.
Il se produit souvent une confusion entre Arabes et musulmans à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et l'importance de la langue arabe dans cette religion. Il y a 300 millions d'Arabes, dont 20 millions sont chrétiens. Au final, seulement 25 % des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique sub-saharienne, et la plus grande communauté musulmane du monde est en Indonésie. Il y a des populations islamiques importantes au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine mais aussi en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a presque sept millions de musulmans aux États-Unis et presque autant en France.