Sinon, il n' est pas suivi par la communauté scientifique, et ses théories sont dénoncés:
La “complexité irréductible” fait référence à des systèmes biochimiques qui, selon les partisans du dessein intelligent, seraient trop complexes pour être le fruit d’une évolution graduelle et “non planifiée”. Tellement sophistiqués, en fait, que seul un agent intelligent aurait pu les fabriquer. L’exemple parfait de ce concept serait le flagelle de la bactérie, une sorte de moteur microscopique composé de 30 protéines, qui sert de système de locomotion.
“Si on lui retire une ou deux protéines, le moteur ne fonctionne plus, dit Stephen Meyer, l’un des leaders du mouvement du dessein intelligent aux États-Unis. Selon la théorie de Darwin, pour qu’un organisme évolue, chacune de ses formes intermédiaires doit avoir une fonction, et cette fonction doit présenter un avantage suffisant pour être préservée par la sélection naturelle.” Le flagelle de la bactérie n’aurait pu se développer de cette manière, poursuit-il, puisque les systèmes de 27, 28 ou 29 protéines (les ancêtres hypothétiques du flagelle actuel) sont non fonctionnels, et n’auraient donc présenté aucun avantage susceptible d’être privilégié par la sélection naturelle. Et il est à peu près impossible que les 30 protéines se soient assemblées spontanément.
“Pensez à tout système caractérisé par la complexité irréductible, comme les circuits intégrés d’un ordinateur ou un moteur à combustion interne: chaque fois que nous sommes face à un tel système, nous savons que l’intelligence y a joué un rôle. Alors jusqu’à ce qu’un scénario plus adéquat se présente, nous croyons que l’intelligence est la meilleure explication pour le flagelle de la bactérie.”
Sauf que ces arguments trahissent une compréhension bien limitée du mécanisme de l’évolution. L’une des analogies préférées de Michael Behe pour illustrer la complexité irréductible est celle de la trappe à souris: enlevez-lui un seul morceau, et elle ne sert plus à rien. Mais ôter une partie à un organe n’équivaut pas à reproduire l’évolution “à l’envers”: la nature est beaucoup plus créative que cela. Et, contrairement aux objets inanimés, les parties d’un organisme vivant ne sont pas statiques. Ainsi, le précurseur immédiat du flagelle n’était pas nécessairement composé de 29 protéines au lieu de 30. Dans ses formes antérieures, cet appendice ne servait pas nécessairement de moteur, pas plus qu’il n’évoluait dans le même environnement. Le flagelle a pu se former à partir de plusieurs sous-systèmes auparavant occupés à d’autres tâches. Une protéine a pu être déployée hors de son contexte habituel et recrutée au service d’une nouvelle fonction. Un gène a pu se dupliquer, produisant une protéine superflue qui, peu à peu, s’est adaptée, a joué un nouveau rôle et est devenue essentielle à l’organisme.
Le fait qu’un flagelle privé de sa trentième protéine ne remplit pas sa fonction motrice ne réfute pas la théorie de Darwin; cela ne fait qu’illustrer la flexibilité de l’évolution, recycleuse par excellence.
Le flagelle de la bactérie contient d’ailleurs un de ces sous-systèmes, capables d’accomplir une fonction biologique importante en l’absence des autres parties du moteur. Le “système sécrétoire de type III” n’a rien à voir avec la locomotion: il permet aux bactéries d’injecter des toxines à travers les membranes d’une cellule hôte. Ce système est pourtant formé du même groupe de protéines qui composent la base du flagelle, et on le retrouve dans des bactéries dépourvues du moteur complet. Il est donc faux de prétendre que le flagelle a besoin de ses 30 composantes pour se rendre utile. Même chose pour la cascade de la coagulation et plusieurs autres structures citées par les partisans du dessein intelligent. Bien souvent, lorsqu’on y regarde de plus près, leurs modèles de complexité irréductible ne sont pas irréductibles du tout.
http://www.cybersciences.com/cyber/fr/m ... evolution/
la_main_de_dieu__la_part_du_singe.html