Donner est un comportement égoïste.
Posté : 16 déc.06, 22:28
Vous donnez aux bonnes oeuvres? Vous n'êtes que des égoïstes!
BONNE NOUVELLE Vous soutenez une cause charitable? Vous donnez aux plus démunis? Et bien en fait, vous ne pensez qu'à vous, c'est scientifique! Une étude scientifique l'affirme: le cerveau prend plaisir au don. Explications
SEMAJA FULPIUS
16 décembre 2006
Et si donner aux bonnes oeuvres faisait vraiment du bien à soi-même d'abord? Ou plus précisément, au cerveau? Riez, une étude américaine vient de prouver que la motivation d'un individu à faire un don provient d'un pur sentiment de plaisir. Plaisir? Oui, plaisir.
On voit déjà les réticents ricaner et ceux qui ont du mal à lâcher quelques pièces ou signer un chèque écarquiller les yeux: quel bonheur y aurait-il à délester son portefeuille? Des chercheurs en neurosciences viennent de découvrir que lorsqu'une personne faisait un don, une partie active de son cerveau (appelée reward system ou processus de récompense) secrétait de la dopamine, une substance euphorisante. «Le reward system est une région qui est activée quand quelque chose nous donne une satisfaction ou un plaisir», confirme Christoph Michel, chercheur au département universitaire de neurosciences à Genève. Donner, c'est donc d'abord se procurer une sensation agréable, avant même de penser aux autres...
Comme le sexe, l'argent et la drogue
Le plus fou, c'est que l'équipe scientifique du Maryland voulait d'abord comprendre quelles étaient les bases neurologiques qui conduisent à des actes égoïstes! C'est pourtant de cette façon qu'elle a mis le doigt sur le plaisir lié à la... générosité.
L'expérience par IRM (imagerie fonctionnelle) menée sur 19 volontaires, a finalement abouti à la démonstration suivante: la douce sensation qui accompagne un don charitable découle d'abord d'un principe physiologique. L'euphorie ressentie serait ainsi semblable à celle liée au sexe, à l'argent, à la nourriture et même... à la drogue!
Donner enclencherait même une part du cerveau qui joue un rôle déterminant dans la relation entre la mère et son enfant. «Cette démonstration est importante, car elle va permettre à l'avenir de mieux comprendre la manière dont nous fonctionnons, ainsi que la conscience et les émotions», ajoute le professeur Christoph Michel.
Donner c'est aussi recevoir...
Sil est désormais scientifiquement prouvé que donner fait du bien à notre cervelle, faire oeuvre de charité contribue également à notre bien-être psychologique. Deuxième point important pour les donateurs!
«Beaucoup de gens racontent qu'ils reçoivent énormément en donnant, affirme Jean-Marc Richard, journaliste à la Radio suisse romande et animateur d'émissions caritatives. «Pour ces personnes, c'est aussi une manière de s'indigner, de se révolter contre ce qui ne va pas, mais de manière positive», dit-il. Un constat que fait aussi Pierre-Alain Praz, directeur de Caritas Vaud «On ne donne pas gratuitement. Le plus souvent, c'est une démarche qui répond à un besoin intérieur. Il y a une dimension d'échange dans le don, même si on n'attend rien en retour».
Le don gratuit, n'existerait donc pas? En effet: donner se fait avant tout pour soi, même si la psychanalyse y met une nuance. «Il y a une gradation dans le don, qui va du plus intéressé au plus altruiste. On peut donner pour recevoir ou pour posséder l'autre, jusqu'à l'altérité gratuite. Mais même désintéressé, le don apporte une satisfaction, à la manière de l'artiste qui fait don de son art au public», explique Françoise Palmaro, psychanalyste à Genève.
C'est sans doute pour cette raison que l'année 2005, au moment du tsunami a battu tous les records en matière de dons: le volume a atteint 1340 millions de francs contre une moyenne de 800 millions les années précédentes...
Comment le dire sans cynisme? Le malheur des autres fait bel et bien le bonheur des uns. «Les Suisses sont de bons donateurs», glisse Pierre-Alain Praz. Qui constate une certaine stabilité dans les montants perçus chez Caritas.
Vous n'en douterez donc plus jamais: il n'y a pas de mal à se faire du bien.
Source:
http://www.lematin.ch/nwmatinhome/nwmat ... onnes.html
BONNE NOUVELLE Vous soutenez une cause charitable? Vous donnez aux plus démunis? Et bien en fait, vous ne pensez qu'à vous, c'est scientifique! Une étude scientifique l'affirme: le cerveau prend plaisir au don. Explications
SEMAJA FULPIUS
16 décembre 2006
Et si donner aux bonnes oeuvres faisait vraiment du bien à soi-même d'abord? Ou plus précisément, au cerveau? Riez, une étude américaine vient de prouver que la motivation d'un individu à faire un don provient d'un pur sentiment de plaisir. Plaisir? Oui, plaisir.
On voit déjà les réticents ricaner et ceux qui ont du mal à lâcher quelques pièces ou signer un chèque écarquiller les yeux: quel bonheur y aurait-il à délester son portefeuille? Des chercheurs en neurosciences viennent de découvrir que lorsqu'une personne faisait un don, une partie active de son cerveau (appelée reward system ou processus de récompense) secrétait de la dopamine, une substance euphorisante. «Le reward system est une région qui est activée quand quelque chose nous donne une satisfaction ou un plaisir», confirme Christoph Michel, chercheur au département universitaire de neurosciences à Genève. Donner, c'est donc d'abord se procurer une sensation agréable, avant même de penser aux autres...
Comme le sexe, l'argent et la drogue
Le plus fou, c'est que l'équipe scientifique du Maryland voulait d'abord comprendre quelles étaient les bases neurologiques qui conduisent à des actes égoïstes! C'est pourtant de cette façon qu'elle a mis le doigt sur le plaisir lié à la... générosité.
L'expérience par IRM (imagerie fonctionnelle) menée sur 19 volontaires, a finalement abouti à la démonstration suivante: la douce sensation qui accompagne un don charitable découle d'abord d'un principe physiologique. L'euphorie ressentie serait ainsi semblable à celle liée au sexe, à l'argent, à la nourriture et même... à la drogue!
Donner enclencherait même une part du cerveau qui joue un rôle déterminant dans la relation entre la mère et son enfant. «Cette démonstration est importante, car elle va permettre à l'avenir de mieux comprendre la manière dont nous fonctionnons, ainsi que la conscience et les émotions», ajoute le professeur Christoph Michel.
Donner c'est aussi recevoir...
Sil est désormais scientifiquement prouvé que donner fait du bien à notre cervelle, faire oeuvre de charité contribue également à notre bien-être psychologique. Deuxième point important pour les donateurs!
«Beaucoup de gens racontent qu'ils reçoivent énormément en donnant, affirme Jean-Marc Richard, journaliste à la Radio suisse romande et animateur d'émissions caritatives. «Pour ces personnes, c'est aussi une manière de s'indigner, de se révolter contre ce qui ne va pas, mais de manière positive», dit-il. Un constat que fait aussi Pierre-Alain Praz, directeur de Caritas Vaud «On ne donne pas gratuitement. Le plus souvent, c'est une démarche qui répond à un besoin intérieur. Il y a une dimension d'échange dans le don, même si on n'attend rien en retour».
Le don gratuit, n'existerait donc pas? En effet: donner se fait avant tout pour soi, même si la psychanalyse y met une nuance. «Il y a une gradation dans le don, qui va du plus intéressé au plus altruiste. On peut donner pour recevoir ou pour posséder l'autre, jusqu'à l'altérité gratuite. Mais même désintéressé, le don apporte une satisfaction, à la manière de l'artiste qui fait don de son art au public», explique Françoise Palmaro, psychanalyste à Genève.
C'est sans doute pour cette raison que l'année 2005, au moment du tsunami a battu tous les records en matière de dons: le volume a atteint 1340 millions de francs contre une moyenne de 800 millions les années précédentes...
Comment le dire sans cynisme? Le malheur des autres fait bel et bien le bonheur des uns. «Les Suisses sont de bons donateurs», glisse Pierre-Alain Praz. Qui constate une certaine stabilité dans les montants perçus chez Caritas.
Vous n'en douterez donc plus jamais: il n'y a pas de mal à se faire du bien.
Source:
http://www.lematin.ch/nwmatinhome/nwmat ... onnes.html