Lorsque Yichma' se transforme en Yits'haq

Forum sur la: religion Juive du Judaisme
Règles du forum
Le Judaisme se fonde sur le culte du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait basée sur une alliance contractée entre Dieu (YHWH) et Abraham, qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse.
Répondre
Simplement moi

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 17964
Enregistré le : 21 avr.04, 01:21
Réponses : 0
Localisation : Sur Terre ! parisienne...

Lorsque Yichma' se transforme en Yits'haq

Ecrit le 08 janv.07, 00:43

Message par Simplement moi »

(désolé pour les accents.. pas moyen de rectifier)

Un converti sincטre passe de l’Islam au Judaïsme

Sa conversion date de quelques années. Il est aujourd’hui, conférencier אrakhim. es convertis issus du monde arabe, et musulman en particulier, sont rares. Qui aurait cru qu’aprטs des dizaines d’annיes de guerre entre Juifs et Arabes en Israכl, un Musulman de naissance dיciderait de se convertir au judaןsme ? Yits'haq ’Hafetz ‘Hayim non seulement a sautי le pas mais il avait mךme dיjא adhיrי au judaןsme א travers le Coran ! Avant sa conversion, il a fait l’expיrience d’une mort clinique א la suite d’un accident de voiture : « Au moment mךme oש mon גme a quittי mon corps, raconte-t-il, je suis arrivי en-Haut et je suis entrי dans un tunnel lumineux qu’il est impossible de dיcrire». Yits'haq a יtי confrontי א la mort א plusieurs reprises, jusqu’au jour oש il a pris la dיcision de se convertir. Voici le rיcit de la vie d’un enfant de l‘Oued Nissan qui est dיsormais confיrencier א Arakhim et participe activement א l’יveil spirituel des Juifs afin de les motiver א recevoir la Tora de nouveau.



« Je suis nי de parents musulmans… » commence Yits'haq en toute simplicitי. A la vue de la grande Kippa qui couronne sa tךte et de la cravate discrטte qu’il porte, on peut s’יtonner. Il est nי il y a vingt sept ans au sein d’une famille arabe du nord d’Israכl. Yits'haq ne souhaite pas rיvיler son ancien nom. Non pas qu’il redoute personnellement quoi que soit א le divulguer, mais il ne veut en aucune faחon risquer de porter prיjudice aux membres de sa famille. Il a jusqu’א ce jour gardי de bons rapports avec ses parents et ses frטres et ne veut pas porter ombrage א ces bonnes relations.



Yits'haq a grandi א Haןfa, dans la « ville rouge » qui s’enorgueillit de la coexistence de sa population juive et arabe. Lorsqu’il יtait jeune, comme tous les enfants de l‘Oued Nissan, il a couru sur les escaliers abrupts mais lorsqu’il a terminי ses יtudes א l’גge de treize ans, il allait souvent se recueillir sur le mont Carmel : « Je m’asseyais seul sur la montagne et j’observais la nature. J’ai vu de grandes choses lא-bas : des chטvres, des גnes, des chevaux, des plantes ! J’observais la Crיation. J’aimais les montagnes et j’יtais attirי par la nature jour aprטs jour. Lorsque tu es assis seul, tu commences automatiquement א te poser des questions. Comment le ciel tient-il ? Pour qu’un plafond tienne, il faut des fondations et des piliers. Comment le ciel se maintient-il sans colonnes ? Ah, c’est que D. maintient le ciel ! Quel est le but de tout cela et quel rapport cela a-t-il avec moi ?



L’adolescent a continuי א observer les merveilles de la crיation qui se reflטtent sur le magnifique Mont Carmel. Chaque plante et chaque arbre ont conquis son cœur et interpellי son esprit. Aujourd’hui encore, il se languit des contemplations et mיditations sur cette montagne qui lui ont rיvיlי la Vיritי. De l’observation des chטvres et des גnes, il est arrivי א la conclusion que chaque crיature a une fonction. « Alors, je me suis posי la question : si je suis la crיature la plus importante du monde, mon rפle est certainement le plus important mais quel est mon rפle exactement ?



Yits'haq est nי dans un foyer musulman "traditionaliste" selon ses propres termes.

Il n’est jamais allי א la Mecque, mais a toujours cru que tout Musulman est jugי sur ses actes dans le monde futur. Il n’a pas participי א la guerre contre les « impies » mais observait intיgralement le jene de Ramadan. Comme il se posait de nombreuses questions et rיflיchissait beaucoup, il a dיcidי de se rapprocher davantage de l’islam. Son frטre, qui avait dיjא fait la mךme dיmarche, l’a aidי א ce moment de sa vie. « J’allais א la mosquיe, je jenais pendant tout le Ramadan et j’יtudiais le Coran. »



Yits'haq a appris les cent quarante chapitres du livre compilי par le premier calife Abou Kbar.

Mahomet lui-mךme ne savait ni lire ni יcrire. Dans divers passages, Abou Kbar se lance dans une polיmique comparative entre l’islam et le judaןsme en citant des sources juives qui sont justement celles que Yits'haq a retenues.

« Dans le premier passage que j’ai appris, j’ai vu que le peuple juif יtait le peuple יlu.

Dans d’autres chapitres, sont rapportיs le passage de la Mer Rouge, ainsi que d’autres prodiges opיrיs en faveur d’Israכl. Je me suis demandי : comment se fait-il que tous ces miracles aient יtי accomplis pour le peuple juif ? Le Chabbath aussi est mentionnי dans le Coran. J’ai compris qu’en fait, personne ne niait qu’Israכl soit le peuple יlu ! Cela a piquי ma curiositי et j’ai pris une dיcision : j’ai l’obligation d’en savoir plus !



Yits'haq s’est astreint א יtudier pendant des heures avec un cheik גgי. « Un jour, j’ai accompagnי le cheik א la mosquיe. J’avais appris qu’il existait un livre appelי Tehilim (les Psaumes NDLR). Vingt mטtres avant que nous n’arrivions א la mosquיe, j’en ai parlי au cheik et lui ai demandי oש l’on pouvait trouver ce livre, et il m’a rיpondu : « Chez les Juifs. »

J’ai continuי : «Comment est-ce possible ? A chaque chose que je demande, on me dit qu’elle est chez les Juifs !» Le cheik, en colטre, s’est tournי vers moi et m’a lancי :

– Quoi ?... Est-ce que tu serais juif par hasard ?

Je lui a rיpondu :

– Ai-je l’air d’un Juif ? Ne connais-tu pas mes parents ! Tu sais oש j’ai grandi. Le cheik a rיpliquי :

– Tu poses des questions qui renient le Coran.

– Je veux simplement connaמtre la vיritי ! »

Ce fut la derniטre phrase de Yits'haq que le cheik entendit de sa vie.

« Je n’ai pas יtי vexי mais je n’avais pas non plus reחu de rיponse.

Je me suis arrךtי sur le chemin... Le cheik a continuי א marcher vers la mosquיe

mais… sans moi. J’ai regardי en direction de la mosquיe et j’ai dit :

"Je ne reviendrai jamais dans cet endroit. Effectivement, je n’y suis jamais retournי."



Yits'haq a continuי א s’isoler sur les montagnes et א chercher des rיponses.

Les montagnes ont deux versants. D’une part, il est possible de se dיvelopper sans intellect et sans intelligence, d’autre part, il est possible de les escalader jusqu’א atteindre le sommet de la sagesse. La montagne, ce n’est pas la ville : lא oש la main de l’homme n’a pas pיnיtrי, il est plus facile d’observer les œuvres de Hachem. Lא-bas, la pensיe est pure et יlevיe.



A quinze ans, Yits'haq s’est plongי dans l’יtude de l’Histoire pour trouver des rיponses א ses questions. Il a יtudiי les brillantes conquךtes de Napolיon, qui ont assurי l’hיgיmonie de l’empereur franחais sur une grande partie de l’Europe. Le jeune homme s’est aussi יtonnי de la puissance de l’empire ottoman qui s’est maintenu pendant six cents ans. Il a aussi lu des textes historiques sur l’empire britannique et la puissante URSS : « J’ai pris connaissance de tous les empires qui ont gouvernי le monde entier, et ont tous cherchי א exterminer les Juifs, et je me suis dit : «Maמtre du monde ! Comment un petit peuple de quinze millions d’גmes peut subsister au milieu de milliards de non-Juifs ? Vois le puissant empire ottoman qui est dיsormais un pays pauvre et sans rayonnement international, alors que le "petit" peuple juif continue de prospיrer».



« A l’גge de seize ans, je suis montי au Mont Carmel, j’ai regardי la baie de ’Haןfa et je me suis demandי : "Quelle est la force qui permet aux Juifs de vivre ici ?" Je n’ai jamais cru qu’ils devaient leur survie א leurs avions et א leurs tanks. On m’avait toujours dit : "Les Juifs sont intelligents. Les Juifs sont intelligents." J’ai commencי א faire des affaires א un jeune גge. Je riais en moi-mךme et je me demandais : ceux-lא sont appelיs intelligents ? C’est seulement lorsque j’ai dיcouvert la Tora que j’ai compris combien les Juifs sont intelligents car elle [la Tora] est votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples».



A ce stade, Yits'haq יtait dיjא arrivי א la conclusion que la Tora d’Israכl est une Tora de vיritי. Cependant, de cette prise de conscience א la conversion, la route יtait encore longue et douloureuse. Yits'haq avait bien trouvי la Tora mais le « peuple juif » qu’il recherchait, il ne l’a point trouvי. Il tournait dans les rue de ’Haןfa et repיrait des Juifs qui 'Hass weChalom, avaient perdu leurs valeurs. « Pour moi, ressembler א des Juifs comme ceux-lא signifiait passer la ligne rouge. J’ai pensי : quoi ? Je «vendrais» mes parents et mes frטres pour vivre comme ces Juifs que j’ai connus ? »

Yits'haq pensait alors que certes, l’Islam ne dיtenait pas la vיritי mais que le judaןsme authentique n’existait plus sur la planטte.



Yits'haq s’est retrouvי de nouveau seul א mיditer sur le mont Carmel. Il passait devant les grottes des Carmיlites, oש des prךtres s’יtaient installיs א l’יpoque des Croisades, mais il n’a jamais יtי attirי par la chrיtientי car il a toujours cru en l’unicitי de D.

Le prophטte Elie a interpellי les prophטtes du Ba’al sur cette mךme montagne : « Jusqu’א quand hיsiterez-vous entre les deux partis ? (Rois I 21). A ce stade de son parcours, Yits'haq avait compris qu’il lui fallait mettre fin א cette indיcision, mais il ne savait pas comment opיrer.



S’il en est ainsi, se dit Yits'haq, je veux vivre, je veux faire de l’argent. Une nuit, il a jetי quelques affaires dans un sac et a tיlיphonי א ses parents pour leur dire qu’il descendait s’installer א Eilat, dans le sud d’Israכl, pour y faire des affaires, et qu’il ne comptait pas revenir de sitפt. Curieusement, c’est justement א Eilat qu’a scintillי une יtincelle qu’il n’a pas pu ignorer. « Dans ma famille, nous avons une "technique" que j’ai reחue de mon pטre et qui permet de connaמtre la nature des gens. J’arrive א pיnיtrer leur personnalitי. Je ne connais rien א leur sujet, mais je sais orienter la conversation de telle faחon qu’ils me racontent des choses sur eux-mךmes.



« Je me trouvais א Eilat en compagnie de ressortissants du monde entier ; parmi eux, des citoyens israיliens d’origines diverses, russes, arabes et juifs. J’avais dיcidי d’adopter le principe suivant : "j’achטte" mais je ne vends pas, c’est-א-dire que je ne disais pas un mot. Je ne faisais qu’יcouter et je "photographiais" tout le monde. A chaque fois que je me trouvais avec des Juifs, je me disais : "Juif, lטve-toi d’ici et va-t-en ! Qu’est-ce tu fais lא ? Cette ville n’est pas pour toi. Toi, tu es un "enfant sage" ! " C’est justement lא-bas א Eilat que j’ai pu remarquer comment, mךme lorsqu’un Juif flanche, il subsiste en lui un noyau qualitatif irrיductible en son intיrioritי, une Neqouda Tova. Il n’est jamais mauvais de faחon dיlibיrיe. Lא-bas, j’ai pu voir la diffיrence entre Juifs et non-Juifs et la justesse de la prophיtie : «Je ne me lasserai pas d’eux ni ne me dיgoterai d’eux au point de les anיantir…» HaQadoch Baroukh Hou m’a mis dans toutes les situations possible et m’a dit : "Viens, Je vais te montrer qui sont Mes enfants !"

Depuis lors, Yits'haq a commencי א chercher "le Juif", pas le Juif extיrieur mais le Juif intיrieur. Oש le trouve-t-on ? Il l’ignorait. Cinq ans se sont passיs א Eilat, jusqu’א ce qu’il fasse son examen de conscience et dיcide de revenir א la maison, dans le nord. Il a commencי א travailler avec l’un de ses frטres jusqu’א ce que deux amis d’Eilat viennent lui rendre visite. Il a dיcidי de retourner lא-bas avec eux pour quelques jours seulement. C’est lא-bas en fait qu’a rיellement basculי son histoire. « La sensation dont je vais parler, je suis incapable de l’expliquer. Je ne peux que la dיcrire comme je l’ai vיcue. Pendant un mois, je vivais avec la sensation que ma mort approchait. Pour le dire plus simplement : j’attendais ma mort. Je me suis trouvי dans de nombreuses situations dangereuses dans ma vie mais pas une fois je n’ai eu peur de la mort comme cette fois-lא.

« C’יtait une peur concrטte indescriptible. A dire vrai, je n’avais pas peur de la mort mais de la conscience qu’il existe un Juge et un Jugement. J’יtais persuadי de monter au Ciel dans un avenir trטs proche. Avec quoi allais-je arriver lא-bas ? Le matin de ce fameux jour oש je suis retournי א Eilat, j’ai eu l’impression de voir l’ange de la mort assis א cפtי de moi aprטs que j’ai bu mon cafי. Il m’a dit : "Dיpךche-toi ! Dיpךche-toi ! " Bien entendu, je n’ai pas vu l’ange de la mort mais j’avais l’intime et profonde conviction que rien de bon n’allait se produire. Aujourd’hui, je connais la source de cette sensation : trente jours avant la mort d’un homme, on lui fait savoir que c’est ce qui va arriver.



Yits'haq a conduit jusqu’א Bיer Chיva' mais א un certain moment, il a senti qu’il n’יtait plus capable de continuer. Il a demandי א l’un des amis de prendre le volant. Il s’est arrךtי sur le bas-cפtי de la route et est sorti du vיhicule. «Avant de remonter dans la voiture, j’ai fait mes adieux א la route comme si je lui disais : "Tu vois, c’est la derniטre fois que nous nous voyons, ce voyage est le dernier !"»

Au bout de quelques minutes, il a vu que son ami conduisait א une trטs vive allure et lui en a fait la remarque, mais le conducteur lui a rיpondu : « Ne t’inquiטte pas ! » Pourtant Yits'haq continuait de s’inquiיter, et pour cause ! Aprטs la ville de Dimona, le conducteur a accיlיrי dans la ligne droite et a pris le premier virage א plus de 170 kilomטtres א l’heure. Soudain un camion est arrivי en sens inverse. « J’ai vu se dיrouler l’accident et la collision de plein fouet. Je me suis accrochי au siטge et j’ai criי : Maמtre du monde ! Je suis prךt א tout faire ! Je fais Tיchouva ! Ne me prends pas !

Le conducteur a rיussi א maמtriser le vיhicule mais א quel prix ! La voiture a virי א droite, a quittי la route et s’est retournיe. « A ce moment-lא, mon גme est sortie de mon corps. Je suis arrivי en-Haut et je suis entrי dans une galerie inondיe de lumiטre. Cette lumiטre est inexplicable. Ce n’est pas la lumiטre du soleil. Tu entres lא-bas comme si tu יtais aspirי. La peur qui m’a envahi alors est indescriptible. J’ignore totalement comment je suis arrivי lא-bas. J’ai pleurי sur moi-mךme et, א ce moment-lא j’ai entendu qu’on me parlait en hיbreu biblique. J’ai suppliי : "Ramenez-moi dans ce monde-ci pour une seule minute et vous verrez ce que je suis capable de faire !" »

Le lendemain de l’accident, Yits'haq s’est rיveillי א l’hפpital Soroka de Bיer Chיva. « Dטs que j’ai ouvert les yeux, j’ai commencי א toucher tous les membres de mon corps : ma tךte, mes mains, mes pieds. Le docteur qui se trouvait devant moi a esquissי un sourire et m’a demandי : "Qu’est-ce que tu cherches exactement ?" »



Lorsque Yits'haq est sorti de l’hפpital, il a procיdי א son examen de conscience. « J’ai commencי א penser : pourquoi est-ce qu’on m’a parlי en hיbreu biblique et pas en arabe ? J’ai compris qu’on me dirigeait vers le judaןsme. Croyez que cela m’ait convaincu ? J’ai pensי : qu’ai-je besoin d’ךtre Juif ? Laissez-moi tranquille ! A l’יpoque, je ne connaissais pas la Tora ! J’ignorais l’existence du monde des Yיchivoth, l’obligation de se couvrir la tךte, les rטgles de modestie (Tsni’outh). Je pensais que le judaןsme authentique avait un jour existי mais qu’il יtait aujourd’hui dיnaturי. Je me suis dit : "Si je vis dans un monde obscur, pourquoi יchanger les tיnטbres contre des tיnטbres ? Malgrי ces pensיes, j’ai commencי א ressentir un sentiment de culpabilitי". Je me disais : "Mais tu as promis quelque chose… ! Fais attention א toi ! J’ai essayי de me convaincre que rien n’יtait vrai, que tout n’יtait qu’un rךve : le fruit de mon imagination. Cependant, HaQadoch Baroukh Hou avait fait tourner la roue. Je me suis d’ailleurs trouvי de nouveau face א la mort, et malgrי tout j’ai continuי א m’entךter." »



La mauvaise conscience a accompagnי Yits'haq pendant neuf mois jusqu’א ce qu’il "craque". Un beau jour, ce jeune arabe a frappי א la porte du rabbinat du quartier Hadar א ’Haןfa. « Voilא ce que j’imaginais : dטs que j’allais mettre les pieds au bureau, on allait m’embrasser et me lancer une pluie de bonbons ! La rיalitי fut toute autre. L’employי de bureau a regardי ma carte d’identitי, l’a jetיe sur la table, a pivotי sur sa chaise et m’a dit : "Va-t-en !" Je l’ai suppliי : "Fais quelque chose pour moi !" et de nouveau, il me dit : "Va-t-en !" Je suis sorti et j’ai commencי א rire. Je me suis dit : "Grגce א D., je suis libיrי de toute cette histoire !" Ensuite j’ai levי les yeux au ciel et j’ai dit : "Tu vois, Crיateur du monde ! Ils ne veulent pas de moi ! De mon cפtי, j’ai fait le maximum !" A ce stade, j’ai cru que l’histoire יtait finie. »

Bien que Yits'haq ait dיcidי de ne pas se convertir, il s’est promis a cette יpoque de changer de cap, et de vivre en "bon musulman". « A l’יpoque, je pensais qu’on pouvait suivre une trajectoire droite sans Tora ni Mitwoth. » Du fait qu’il יtait habituי א vivre dans le monde de l’action et de l’aventure, il a dיcidי de travailler au marchי. Il s’est dit que l’ambiance dynamique du marchי allait combler son besoin naturel d’activitי. Pour sortir d’un endroit et faire une vיritable coupure, tu dois te trouver un substitut similaire dans le domaine des choses permises. A la mךme pיriode, Yits'haq s’est installי א Kfar Saba. Il a achetי un vיhicule commercial et a ouvert un יtal au marchי de Roch ha’Aןn. De temps en temps, un Juif couvert de son Talith et couronnי de ses Tיfiline passait au marchי. Yits'haq regardait cet homme avec les yeux d’un enfant qui s’יmerveille. Je me suis dit : « Ah, si seulement moi aussi… » Au marchי, on vendait des photos de Baba Salי zatsal. Yits'haq ne connaissait pas le Tsadiq mais יprouva le besoin d’acheter sa photo. « Je l’ai accrochיe au mur de ma chambre. Chaque jour, א mon retour du travail, je me sentais obligי de rester devant la photo pendant cinq minutes. Je nettoyais la poussiטre, la regardais puis vaquais א mes occupations. » A cפtי de la photo, il a posי un livre des Psaumes et une Kippa.



Il a continuי א travailler au marchי mais se sentait insatisfait. « Malgrי mon יloignement de D., je cherchais la vיritי ; seulement la vיritי ne se trouve pas dans le mensonge. J’ai essayי de changer mais j’ai compris que c’יtait une chose impossible dans les conditions qui יtaient les miennes alors. Nous vivons dans un monde de falsification et d’orgueil, dans un monde oש chacun cherche א יcraser l’autre. Or cette atmosphטre nous influence. » Son sentiment de culpabilitי recommenחa א le perturber, mais il parvint א apaiser sa conscience jusqu’א sa troisiטme rencontre avec la mort, oש il comprit clairement qu’il n’y avait pas d’יchappatoire : on ne se sauve pas de D. Un jour, il conduisait un vיhicule dans le nord du pays. Au milieu du voyage, un pneu a יclatי et le vיhicule a tanguי de droite א gauche א vive allure sur un kilomטtre. Le bיdouin assis א ses cפtיs s’est mis א pleurer. Lorsque le vיhicule s’est arrךtי, Yits'haq s’est יcriי : « Maמtre du monde, je fais Tיchouva ! »



Yits'haq avait un ami de longue date qui יtait juif. Quand cet ami a appris que Yits'haq voulait se convertir, il s’est enthousiasmי et l’a accompagnי chez un rav de Benי Braq. « J’ai pleurי, j’ai parlי du plus profond de mon cœur et j’ai suppliי le rav : "Ne me faites pas ce qu’on m’a fait il y a trois ans et demi au rabbinat de Haןfa. Il m’a fallu trois ans et demi pour m’armer de courage et venir de nouveau. S’il vous plaמt, ne me repoussez pas !" »



Le rav lui a proposי de revenir lui rendre visite une autre fois et Yits'haq eut l’impression que la route s’ouvrait devant lui. Mais aprטs quelques rencontres, il constata que les choses n’avancטrent guטre et comprit que ce rav n’יtait pas enthousiaste א son יgard. « Je me suis dit que, cette fois, j’allais me battre ! J’ai dit א HaQadoch Baroukh Hou que je partais en guerre et Lui ai demandי de m’aider. » Aprטs six mois de tגtonnements א la recherche du judaןsme, Roch haChana 5763 (il y a trois ans) est arrivי. Yits'haq a demandי au rav de lui trouver un endroit oש passer la fךte pour qu’il puisse saisir ce qu’יtait concrטtement le judaןsme. Cette annיe-lא, le premier jour de Roch haChana tombait un Chabbath. Veille de fךte, dans l’aprטs-midi, le rav lui tיlיphona pour s’excuser de ne pas lui avoir trouvי de lieu d’accueil.



Yits'haq sentit que ce coup de fil marquait le point de rupture. Son frטre, qui habitait en Italie et יtait au courant de ses tentatives de se rapprocher du judaןsme, fut א l’origine de la goutte d’eau qui fit dיborder le vase. Ce frטre souhaitait l’inviter en Italie et avait presque retenu un billet d’avion. Yits'haq se sentit dיchirי entre deux mondes. « A cette יpoque, je vivais chez mes parents dans le nord du pays. Je suis montי sur le toit de la maison et j’ai commencי א parler avec Hachem : "Maמtre du monde ! Toi Qui vois ma situation, si Tu veux de moi en tant que Juif, Tu as la possibilitי de le rיaliser. Dans cinq heures rentre la fךte. Tu peux faire en sorte qu’en cinq heures, je sois א la Yיchiva ! " Je me suis mis א pleurer et j’ai dit : "Je veux entrer dans le monde des Juifs, un monde nouveau que je ne connais pas. Je m’y dirige avec abnיgation, je suis prךt א me jeter א l’eau sans savoir ce qui m’attend. Maמtre du monde, accepte-moi ! Sinon, je Te demande de retirer de moi toutes mes rיflexions sur le judaןsme. A l’issue de la fךte, je m’envolerai pour l’Italie et Erets Israכl m’oubliera. Alors vers oש me diriger ? L’Italie ou la Yיchiva ?" Je pensais qu’aller en Italie mטnerait א ma perte. J’ai pleurי devant Hachem comme un enfant ! »

Une heure plus tard, Yits'haq reחut un coup de fil de son ami juif. Il lui raconta alors ses difficultיs et sa peine mais son ami l’attaqua : « Tu n’as pas de Emouna ! Tu devrais avoir confiance en D. mais tu n’as pas confiance en Lui ! » Tout א coup, l’ami eut l’idיe de tיlיphoner א un organisme pour demander de l’aide. Yits'haq nous confie : « Je vous le demande… Un Arabe du nord du pays vous tיlיphone et vous demande de l’accueillir pour passer Roch haChana א la Yיchiva. Qu’est-ce que vous faites ? Dans le meilleur des cas, vous lui raccrochez au nez ! Mais cet organisme m’a pourtant donnי le numיro de tיlיphone d’une Yיchiva de Tsfat.

Lorsque Yits'haq a tיlיphonי א cette Yיchiva, on lui rיpondit qu’il pouvait venir passer la fךte א condition que le rav qui le connaissait le recommande au Roch Yיchiva. Yits'haq a alors cherchי א joindre le rav de Benי Braq, mais sans succטs. Pendant une heure, il a composי son numיro mais le rav ne dיcrochait pas. »

« J’avais l’impression d’avoir enfin trouvי le fil et qu’il venait de m’יchapper. HaQadoch Baroukh Hou a voulu me mettre א l’יpreuve. Pendant cette attente insupportable, je ne cessais de prier! » Aprטs de multiples et vaines tentatives, le rav a enfin rיpondu. Il a contactי le Roch Yיchiva et je suis aussitפt parti pour Tsfat. J’ai descendu les vieilles marches ; le Roch Yיchiva m’attendait sur le seuil du bגtiment, vךtu d’une longue robe blanche. J’ai pensי « Quoi, il existe encore des gens comme ceux-lא dans le monde ? Je ne sais rien du monde, y compris du judaןsme. Aujourd’hui, je vais pouvoir comprendre ! »

La premiטre chose que Yits'haq ait remarquיe א la Yיchiva, c’יtait l’amour des Juifs l’un pour l’autre . « Je venais d’un monde intיressי et j’ai soudain dיcouvert ce qu’יtait vraiment la ahavath Israכl. J’ai un frטre chirurgien, qui m’a dit un jour cette remarque pleine de bon sens : "Qu’on soit frטres, cela ne veut encore rien dire parce qu’on n’y est pour rien. La fraternitי biologique n’introduit pas d’amour vיritable entre nous. Pour qu’il y ait un vיritable amour, il faut y travailler car, en fin de compte, l’homme est יgoןste." Et lא, א la Yיchiva, j’ai compris ces mots et ce qu’יtait Ahavat Israכl : la vיritable fraternitי.



« J’ai rיflיchi א ces jeunes gens qui יtudiaient א la Yיchiva et יtaient revenus א leurs sources, et je les ai observיs. L’un revenait de Thaןlande, l’autre d’Inde, le troisiטme d’Amsterdam, le quatriטme des Etats-Unis et le cinquiטme de Tel Aviv. Combien ils avaient de dיlicatesse, de savoir vivre ! Comme ils se comportaient bien ! J’ai clairement senti que ces gens avaient enlevי un habit et enfilי un autre vךtement et je me suis dit : "Moi aussi, je voudrais tellement !" La nuit de la fךte, j’ai vu comment tous trempaient une pomme dans le miel et j’ai pensי : s’ils n’ont pas abandonnי cette coutume, c’est sr que la Tora elle-mךme, ils ne l’ont pas abandonnיe non plus. J’ai vu avec quelle ferveur ils prononחaient les bיnיdictions sur la nourriture et je me suis aperחu qu’on m’avait dupי lorsqu’on m’avait dit que les Juifs avaient abandonnי la Tora. Eux, avoir abandonnי D. ? Mais sur chaque chose, ils louaient le Maמtre du monde ! « Je me suis dit : "Si cette Tora parvient א me transformer, je me jette א l’eau !" Lא-bas, j’ai senti la perfection, j’יtais en paix avec moi-mךme. Je me suis enthousiasmי, je me suis animי de l’espoir de quelque chose de bon que je n’avais jamais ressenti. J’ai regardי les יtudiants de la Yיchiva qui יtaient des Ba’alי Tיchouva 1 et je me suis dit : "Si la Tora peut transformer les gens de cette façon, c’est qu’Elle est vraie." Mon גme, qui avait ressenti cela, me murmurait : "C’est un endroit pour toi !" »

Sarah

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2589
Enregistré le : 08 févr.05, 08:43
Réponses : 0
Localisation : le ciel

Contact :

Ecrit le 08 janv.07, 13:09

Message par Sarah »

c'est un beau témoignage simplement-moi.

Merci

Sarah

Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Retourner vers « Religion juive du Judaisme »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 0 invité