Intolérance et condamnation de journalistes au Maroc

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Simplement moi

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Intolérance et condamnation de journalistes au Maroc

Ecrit le 15 janv.07, 09:16

Message par Simplement moi »

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20334
Affaire Nichane : Reporters sans frontières dénonce un réquisitoire insensé et archaïque

Le procureur du roi a requis, le 8 janvier 2007, une peine de trois à cinq ans de prison ainsi que l’interdiction d’exercer et une amende à l’encontre de Driss Ksikes, directeur de publication de l’hebdomadaire arabophone Nichane, et de la journaliste Sanaa Elaji. Il a également réclamé la fermeture définitive du journal.

“Nous sommes consternés par ce réquisitoire insensé. Nous ne voulons pas envisager que le tribunal reprenne à son compte les positions archaïques et ultrarépressives du procureur. La justice marocaine avait déjà pris une décision moyenâgeuse en interdisant au journaliste Ali Lmrabet d’écrire pendant dix ans. Nous n’osons pas imaginer que ce scénario se répète avec Nichane. Il y a manifestement un gouffre entre les déclarations des autorités, qui vantent un Maroc moderne et démocratique, et la réalité à laquelle sont confrontés les journalistes. Une réalité marquée par des procès expéditifs et de lourdes condamnations qui mettent chaque jour un peu plus à mal la presse indépendante”, a déclaré Reporters sans frontières.

Joint par l’organisation, Driss Ksikes s’est dit surpris par la sévérité du réquisitoire. “Alors que nous sommes jugés selon le code de la presse, le procureur a requis l’interdiction d’exercer qui n’est prévue que dans le code pénal”, a ajouté le directeur de Nichane.

Driss Ksikes et Sanaa Elaji sont poursuivis pour “atteinte à la religion islamique” et “publication et distribution d’écrits contraires à la morale et aux moeurs” suite à la publication, dans l’édition du 9-15 décembre 2006, d’un dossier intitulé “Blagues : comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique”. Le 21 décembre, le Premier ministre Driss Jettou avait interdit la diffusion de l’hebdomadaire et ordonné son retrait des kiosques.

L’amende requise par le procureur de Casablanca pourrait s’élever jusqu’à 100 000 dirhams (8950 euros).

Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 15 janvier.
Le jugement a été rendu :
  • Affaire Nichane : trois ans de prison avec sursis pour le directeur et la journaliste
Le tribunal de première instance de Casablanca a condamné, lundi, à trois ans de prison avec sursis, assortis d'une amende de 80 mille dh solidairement, le directeur de publication, Driss Ksikes, et la journaliste Sanaa Al-Aji, dans l'affaire de l'hebdomadaire Nichane pour publication d'un article jugé "attentatoire à la religion musulmane".
http://www.aujourdhui.ma/couverture-details51625.html

D'autres commentaires et un résumé de l'affaire plus complet :

http://www.e-torpedo.net/article.php3?i ... Nichane-un

Et ici

http://www.lejournal-hebdo.com/sommaire ... chane.html
Pour la presse marocaine, 2006 s’achève sur une bien triste note. Moins de quatre mois après son lancement, l’hebdomadaire arabophone Nichane s’est vu frappé d’interdiction. En cause, un dossier publié dans le n° 91 du 9 au 15 décembre intitulé «Blagues, comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique», a froissé les susceptibilités, notamment religieuses de certains. Les excuses formulées par la rédaction de Nichane ne suffiront pas à calmer le courroux des nombreux mécontents qui demandent l’interdiction du magazine, alors que les appels à la haine et à la violence physique contre les journalistes de Nichane fleurissent sur les forums des sites islamistes.
Comme toujours la tolérance règne.

Le verdict du tribunal est finalement sans doute bien légèr pour bien de personnes...
Des centaines de réactions, marocaines et étrangères, vont alors envahir le site. Les plus virulentes, incitant notamment à la violence et au meurtre, vont être systématiquement écartées par Abdelfattah. Pourtant, six jours après le lancement de la page consacrée à Nichane, on pouvait y trouver les messages suivants : «celui qui se moque de la religion d’Allah est sans doute KAFIR (pécheur), et il faut lui arracher la tête», «mes frères, nous n’acceptons pas leurs excuses et ceux qui reviennent sur leur foi ne méritent qu’une chose, la mort». D’autres y insultent les journalistes de Nichane et de Tel Quel, les traitant de mécréants, d’athées, d’homosexuels et d’alcooliques. Tous ont appelé à la condamnation et à l’interdiction du support, demandant aux autorités compétentes de prendre leurs responsabilités. Ces appels du site marocain vont être relayés par d’autres provenant de la péninsule arabique. En effet, le mardi 19 décembre, des parlementaires koweïtiens, représentés par le parlementaire Ahmed Achahoumi, adressent à l’ambassadeur du Maroc au Koweït un communiqué de protestation émanant de l’instance législative de l’Emirat, pointant du doigt le dossier de Nichane. Le site Islamway.com publie les noms des journalistes et leurs courriels et adresse une lettre au roi du Maroc, l’appelant à appliquer les préceptes de la chariaâ sur les journalistes de Nichane pour éviter la “fitna”.
Cela interpelle.

Voilà ce que l'on voudrait qui soit appliqué en général a la presse sous couvert de "respect".

De Joinville

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Ecrit le 16 janv.07, 01:31

Message par De Joinville »

Et personne ne répond car tout est dit.

yacoub

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Re: Intolérance et condamnation de journalistes au Maroc

Ecrit le 20 sept.16, 22:23

Message par yacoub »

Coup de théâtre dans l’affaire du « chantage » au roi du Maroc

Par Youssef Ait Akdim


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Un lecteur marocain regarde la « une » du journal « Al-Massae », qui traite du scandale « Graciet-Laurent ».
Ils avaient été arrêtés à la sortie d’un palace parisien et immédiatement désignés comme deux « maîtres chanteurs » qui auraient tenté d’extorquer « 3 millions d’euros » au roi du Maroc. Un an plus tard, les journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet voient l’horizon s’éclaircir.

Mardi 20 septembre, la Cour de cassation, saisie par les accusés, a sévèrement critiqué les méthodes utilisées par l’instruction. Elle a estimé que deux enregistrements clandestins des journalistes, réalisés par Me Hicham Naciri, avocat du palais, avaient été menés avec la « participation indirecte » des enquêteurs français, « sans le consentement des intéressés », et cela alors qu’il s’agissait « de propos tenus par eux à titre privé ». Rien en droit français n’interdit à une victime de chantage d’accumuler elle-même des preuves, y compris par des enregistrements clandestins, mais la procédure pénale encadre plus strictement ces pratiques dès que des policiers y sont mêlés.

Dans ces enregistrements, les propos d’Eric Laurent étaient en partie inaudibles. Il y développait la nature « explosive » des révélations qu’il s’apprêtait à publier sur le roi du Maroc, sa famille et ses affaires dans un livre cosigné avec Catherine Graciet. Avant de négocier une somme contre laquelle les auteurs s’engageaient à renoncer à sa publication.

Que les enquêteurs, saisis d’une plainte le 20 août 2015 après un premier rendez-vous entre M. Laurent et Me Naciri, aient été informés que l’émissaire marocain allait enregistrer les deux réunions suivantes avec son téléphone portable – et aient couvert cette pratique – « porte atteinte, selon la Cour, aux principes du procès équitable et de la loyauté des preuves ». La haute juridiction vise dans son arrêt l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Pour Me Eric Moutet, avocat de la journaliste Catherine Graciet, l’arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation du 20 septembre est une « grande victoire » judiciaire dans le bras de fer qui oppose sa cliente au roi du Maroc, Mohammed VI.


« Chantage et tentative d’extorsion »

Dans les faits, l’arrêt n’invalide pas les enregistrements, mais il casse une décision de la cour d’appel de Paris datant du 26 janvier qui avait validé les deux enregistrements réalisés par Me Hicham Naciri de ses rencontres le 21 août avec Eric Laurent et le 27 août avec M. Laurent et Mme Graciet. L’enregistrement d’un premier rendez-vous, datant du 11 août 2015, n’est pas concerné. Les parties sont renvoyées devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Reims, qui jugera le fond.

Les comptes rendus détaillés de ces deux rendez-vous venaient appuyer la plainte pour « chantage et tentative d’extorsion » déposée par le royaume du Maroc à l’encontre des deux journalistes français.

Les deux journalistes avaient été arrêtés le 27 août 2015 devant l’hôtel Raphaël, dans le XVIe arrondissement de Paris, à l’issue du troisième rendez-vous avec Me Naciri. Lors de leur interpellation, les policiers ont retrouvé sur eux 80 000 euros en liquide. L’un et l’autre ont depuis plaidé une simple « transaction financière » en l’échange de la non-publication de leur pamphlet.


Selon plusieurs sources judiciaires, ce nouveau rebondissement risque de retarder la procédure de plusieurs mois. L’issue de cet épisode judiciaire déterminera en grande partie les échanges sur le fond de l’affaire.

Me Eric Moutet espère, désormais, que la justice invalidera « l’acte vicié à chaque fois qu’il apparaîtra dans la procédure ». Selon lui, « toute cette procédure bricolée dans l’urgence pour faire plaisir à Mohammed VI s’écroule » avec cet arrêt de la Cour de cassation.

Pour sa part, Me Eric Dupond-Moretti se dit « sidéré ». Le ténor du barreau, qui défend les intérêts du royaume du Maroc dans cette affaire, résume la situation par une métaphore : « Si vous êtes victime d’extorsion de fonds, surtout ne prévenez ni la police ni le procureur. » Tout en insistant que rien n’est annulé. « Pour le moment, précise-t-il, il reste les faits reconnus pendant l’audition et l’argent remis lors du dernier rendez-vous. Ni la garde à vue, ni les interpellations, ni les aveux ne peuvent, en tout état de cause, être annulés à la suite de ces enregistrements. La cour d’appel peut résister à cet arrêt de la Cour de cassation, c’est ce que nous l’invitons à faire.

En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2 ... wi3P3zo.99
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