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L'histoire d'une Bar Mitsva

Posté : 25 févr.07, 03:45
par Sarah
Dima, ou l’histoire d’une Bar Mitsva pas comme les autres …
Raphael Aouate
mercredi 21 février 2007 - 16:29

Voici l’histoire émouvante de Dima, ce garçon abandonné par ses parents dans la lointaine Ukraine. Pourquoi ? Parce qu’ils n’avaient pas les moyens de résoudre les nombreux problèmes de santé de leur fils. Pourtant hier Dima a fêté sa Bar Mitsva.

Aucun cas de conscience pour Dima. Aucun dilemme. Qui choisir d’inviter, qui ne pas choisir. Avec ses parents non plus, il ne risquait pas d’y avoir les sempiternels conflits, récurrents lors de la préparation et de l’organisation d’une Bar Mitsva. Quel serait le cadeau, ou les cadeaux ? Et la cruciale question vestimentaire : quel costume porter pour le premier grand jour d’une vie qui commence à peine ?

Mais Dima n’est pas de ces enfants là. Dima est un enfant seul, souffrant de nombreuses pathologies, que les parents ont abandonné, faute de pouvoir lui apporter une réponse. Ce drame se déroule en Ukraine.

Aujourd’hui, et depuis quatre mois, Dima a trouvé refuge en Terre Sainte. Grâce au concours de jeunes hassidim Habad (mouvement Loubavitch), Dima est maintenant associé à un programme d’études spécifique, organisé à Kfar Habad, à l’attention de centaines d’enfants du monde entier, confrontés à une situation similaire. Pour ce qui concerne le cas de Dima, la maladie génétique qui le touche est l’ataxie de Friedrich. Celle-ci se caractérise par des troubles de la coordination de la position debout, des mouvements ou de l’articulation, associés à d’autres signes neurologiques tels que l’abolition des réflexes ou de troubles de la sensibilité. Dima connaît aussi des difficultés liées à l’élocution.

Hier mardi, de nombreux jeunes sont entrés dans la salle des fêtes locales, accompagnés par de nombreux hassidim dévoués à cette cause : venir en aide à des enfants esseulés. Comment faire en sorte que ces enfants rejoignent leurs lits le soir, le moins tristement possible –si tant est que cela soit possible- et sans pouvoir souhaiter une bonne nuit à un père et à une mère ?

Mais tous étaient là pour fêter la majorité religieuse de Dima. Rien n’avait été oublié, surtout pas le costume flambant neuf de Chabat. La fierté et la joie d’être la vedette du jour faisaient évidence.

Et entre le poisson et le schnitzel, le rav Yossef Itshak Aharonov, le directeur de la jeunesse Habad, présenta son cadeau au Bar Mitsva : une paire de Téfilin rangée dans une housse sur laquelle sont gravées les initiales dorées du jeune garçon : D.K. Mais Dima, et probablement d’autre invités qui le connaîssent, a du penser à la nécessité qui serait la sienne de devoir être aidé pour porter les lanières de cuir sacrées. Mais qu’importe.

Au terme des musiques et danses orchestrées pas le groupe Klezmer, Dima demanda à l’un des moniteurs (madrihim) de son groupe de bien vouloir lui approcher le microphone. Et c’est les mains un peu plus tremblantes qu’à l’accoutumée que Dima sortit une feuille de papier pliée de la poche de sa jolie veste. Déplier cette feuille ne fut pas un exercice anodin pour Dima, mais l’assistance voyait bien la persévérance et la volonté du garçon. Dima comptait bien lire son discours.

Il est certain que les premiers mots ne furent pas consacrés au traditionnel remerciement aux parents. Bien évidemment. Dima ne renonça tout de même pas à prononcer, avec un accent russe, mais dans la langue sainte de celui qui l’a apprise depuis quatre mois seulement, avec une certaine difficulté, le rappel de la Tradition (Midrach Tehilim) selon laquelle D.ieu, lui aussi, porte chaque jour les Téfilin.

Il est dit que le mois de Adar arrivant, la joie augmente. Les élèves de notre pays ont pour habitude, tout au long de ce mois, de multiplier les réjouissances, danses et autres chants. Et l’on se dit que si les anges, quelque part, ont la même tradition, celle de chanter et danser en ces jours, ils ont du faire une pause et écouter avec joie et respect, les paroles de ce jeune garçon, au jour d’une Bar Mitsva sii particulière …

Mazal Tov !