Kabylie ( Loin des Préjugés).
Posté : 17 avr.07, 03:22
La région passe progressivement sous domination française à partir de 1857 et se soulève périodiquement, notamment en 1870 (« révolte des Mokrani »). La répression française se solde par de nombreuses arrestations, des déportations, notamment en Nouvelle Calédonie (voir Kabyles du Pacifique)[11]. La colonisation se traduit aussi par une accélération de l'émigration vers d'autres régions du pays et vers l'étranger.
La France, à travers les « bureaux arabes », procède également à l'arabisation des noms de familles et de lieux en Kabylie. C'est ainsi qu'Iwadiyen devient les Ouadhias, At Zmenzer devient Beni Zmenzer ou encore At Yahia en Ould Yahia. Cette action de dépersonnalisation devient systématique après la révolte de 1871[11] : pour casser la cohésion de la société kabyle, l'état civil a été généralisé, attribuant des noms fantaisistes et différents aux membres d'une même famille.
Pourtant, le droit coutumier berbère a été plus ou moins respecté en Kabylie, alors qu'il avait été aboli en pays chaoui au profit du droit musulman. Et pour mieux isoler la Kabylie du reste de l'Algérie profonde, des missionnaires chrétiens se chargeaient de prêcher « la bonne parole » dans les villages les plus reculés[12]. Enfin, l'enseignement du français jusqu'au certificat d'études était assez courant en Kabylie alors que partout ailleurs, c'était la scholastique coranique, en arabe littéraire, qui était favorisé.
Pendant la guerre d'indépendance, la Kabylie, cœur de la résistance contre le colonialisme français[13], alors wilaya III, est la région la plus touchée, avec celle des Aurès, du fait de l'importance des maquis et de la répression et de l'implication de ses habitants. Le FLN y a recruté plusieurs de ses chefs historiques parmi lesquels Abane Ramdane et Krim Belkacem ou encore Hocine Aït Ahmed[14].
Indépendance [modifier]
Paysage de la Petite Kabylie.
Paysage de la Petite Kabylie.
La région s'est opposée à Alger à plusieurs reprises, d'abord en 1963 : le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed et de Yaha Abdelhafid conteste l'autorité du parti unique. En 1980, la Kabylie connaît plusieurs mois de manifestations réclamant l'officialisation de la langue berbère, appelées Printemps berbère circonscrit à la Kabylie et aux université d'Alger. Ce réveil culturel s'intensifie à l'occasion du durcissement de l'arabisation en Algérie dans les années 90[15]. En 1994-1995, l'année scolaire fait l'objet d'un boycott appelé « grève du cartable »[16].
En juin et juillet 1998, la région s'embrase à nouveau après l'assassinat du chanteur Matoub Lounès et à l'occasion de l'entrée en vigueur d'une loi[17] généralisant l'usage de la langue arabe dans tous les domaines[15].
À partir d'avril 2001, de graves émeutes provoquées par l'assassinat d'un jeune par des gendarmes accentuent la rupture avec les autorités: c'est le Printemps noir. Une revendication autonomiste, qui était jusque-là le fait de quelques intellectuels, est désormais portée par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), dirigé par le chanteur Ferhat Mehenni. D'autres encore, demandent une reconnaissance de la pluralité culturelle dont bénéficie l'Algérie, donc une reconnaissance de l'identité berbère de l'Algérie, comme le Mouvement citoyen des Aarchs.
Mieux comprendre les revendications kabyles:
http://www.makabylie.info/?article147
La France, à travers les « bureaux arabes », procède également à l'arabisation des noms de familles et de lieux en Kabylie. C'est ainsi qu'Iwadiyen devient les Ouadhias, At Zmenzer devient Beni Zmenzer ou encore At Yahia en Ould Yahia. Cette action de dépersonnalisation devient systématique après la révolte de 1871[11] : pour casser la cohésion de la société kabyle, l'état civil a été généralisé, attribuant des noms fantaisistes et différents aux membres d'une même famille.
Pourtant, le droit coutumier berbère a été plus ou moins respecté en Kabylie, alors qu'il avait été aboli en pays chaoui au profit du droit musulman. Et pour mieux isoler la Kabylie du reste de l'Algérie profonde, des missionnaires chrétiens se chargeaient de prêcher « la bonne parole » dans les villages les plus reculés[12]. Enfin, l'enseignement du français jusqu'au certificat d'études était assez courant en Kabylie alors que partout ailleurs, c'était la scholastique coranique, en arabe littéraire, qui était favorisé.
Pendant la guerre d'indépendance, la Kabylie, cœur de la résistance contre le colonialisme français[13], alors wilaya III, est la région la plus touchée, avec celle des Aurès, du fait de l'importance des maquis et de la répression et de l'implication de ses habitants. Le FLN y a recruté plusieurs de ses chefs historiques parmi lesquels Abane Ramdane et Krim Belkacem ou encore Hocine Aït Ahmed[14].
Indépendance [modifier]
Paysage de la Petite Kabylie.
Paysage de la Petite Kabylie.
La région s'est opposée à Alger à plusieurs reprises, d'abord en 1963 : le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed et de Yaha Abdelhafid conteste l'autorité du parti unique. En 1980, la Kabylie connaît plusieurs mois de manifestations réclamant l'officialisation de la langue berbère, appelées Printemps berbère circonscrit à la Kabylie et aux université d'Alger. Ce réveil culturel s'intensifie à l'occasion du durcissement de l'arabisation en Algérie dans les années 90[15]. En 1994-1995, l'année scolaire fait l'objet d'un boycott appelé « grève du cartable »[16].
En juin et juillet 1998, la région s'embrase à nouveau après l'assassinat du chanteur Matoub Lounès et à l'occasion de l'entrée en vigueur d'une loi[17] généralisant l'usage de la langue arabe dans tous les domaines[15].
À partir d'avril 2001, de graves émeutes provoquées par l'assassinat d'un jeune par des gendarmes accentuent la rupture avec les autorités: c'est le Printemps noir. Une revendication autonomiste, qui était jusque-là le fait de quelques intellectuels, est désormais portée par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), dirigé par le chanteur Ferhat Mehenni. D'autres encore, demandent une reconnaissance de la pluralité culturelle dont bénéficie l'Algérie, donc une reconnaissance de l'identité berbère de l'Algérie, comme le Mouvement citoyen des Aarchs.
Mieux comprendre les revendications kabyles:
http://www.makabylie.info/?article147