Bonjour,
Nous connaissons tous l'apport positif de la pensée juive dans la psychanalyse. Mais pourquoi dit-on que la notion d'"altérité" est, elle aussi, une découverte due à la pensée juive?
Nous entendons souvent que : "la tradition hébraïque a introduit la notion d'altérité, en opposition à la notion du "même" de la pensée grecque". Qui peut m'expliquer cette spécificité de la pensée juive?
Le mot "altérité" fait tout de suite penser au pédopsychiatre Daniel Stern. Mais est-ce bien suffisant?
Merci de vos lumières.
l'Autre, une découverte juive?
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Le Judaisme se fonde sur le culte du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait basée sur une alliance contractée entre Dieu (YHWH) et Abraham, qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse.
Le Judaisme se fonde sur le culte du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait basée sur une alliance contractée entre Dieu (YHWH) et Abraham, qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse.
l'Autre, une découverte juive?
Ecrit le 02 juil.07, 03:54Ecrit le 22 juil.07, 06:06
Qu'est-ce que la notion d'altérité ?
C'est la distinction que l'on fait inéluctablement lorsqu'on identifie une chose. Identifier une chose, c'est la distinguer des autres choses qu'elle n'est pas.
La tradition hébraïque repose sur le principe IHWH, qui est proprement "Je suis", et ce principe d'identité est naturellement opposable à Aher, l'Autre, qui représente tout ce que "Je suis" n'est pas.
Cette dualité est exprimée dans le Commandement :
"Tu n'auras pas d'Autre Elohim devant mes faces" ce qui signifie aussi ; "Tu n'auras pas l"Elohim Autre devant Moi".
En clair, il y a Moi (l'Ego) et l'Autre (l'Alter Ego).
De même, dans la tradition juive, la faute d''Ish et 'ishah est d'avoir mangé du fruit d'une connaissance séparative, qui oppose sans cesse les contraires, au lieu de voir leur complémentarité. Alors qu'ils étaient UN en Adam, ils sont devenu DEUX, dualité humaine, et dans ces conditions, il est normal que chaque individu soit confronté à reconnaître dans sa conscience le Moi du Non-Moi. C'est ce qu'exprime Abraham, qui identifie le principe IHWH "Je suis" et qui dès lors a peur de l'étranger, c'est-à-dire de l'Autre.
En psychologie, on décrit cette étape Abraham de l'être humain, comme l'angoisse du 10° mois, où le petit enfant prend conscience qu'il est un Moi individuel. Alors il prend conscience en même de l'Autre et à partir de là, toute figure inconnue qui se montre à lui provoque des pleurs d'angoisse.
Cependant, cette vision de l'individualité, n'est pas la seule façon de décrire l'être humain. Par exemple, si on examine l'être humain à partir de ces composants les plus fins, par exemple les nucléons et les électrons, on s'aperçoit que l'être humain est composé des mêmes composants que les animaux, les végétaux, les objets, les planètes, etc ... Selon cette réalité, on aboutirait presque à coup sûr à relever que tous ces êtres et objets sont une seule et même énergie manifestée. C'est pourquoi, selon cette description dans cette dimension, l'être humain est composé d'une multitude d'éléments qui ne font pas de lui une réalité séparée des autres réalités. C'est la notion du Même.
Alors la question de l'Altérité et du Même se transforme en question de l'UN et du Multiple. Et la tradition juive est basée sur deux principes :
Elohim : c'est un pluriel mais qui agit au singulier. Il s'agit donc du principe du multiple caché dans le UN. Elohim n'a pas de principe opposé et il est le Dieu Total, invisible et inaccessible. Il contient en lui toutes les possibilités d'existence, mais dans un état où toutes ces possibilités sont neutralisées, chacune neutralisant la possibilité qui lui est contraire. En Elohim, il n'y a pas de contradiction. C'est pourquoi, Elohim est Non-Etre, source de l'Etre.
IHWH : c'est une forme singulière mais dans un état inaccompli, en devenir. On le traduit préférentiellement par "Je serai". Il est principe de l'individualité et de l'identité de l'être. Comme se principe agit dans la multitude des êtres produits, il est le principe du UN caché dans le MULTIPLE. Abraham, qui signifie "Père du Multiple" est conscient de son identité et de son unité à travers IHWH.
Dans le chapitre Un de la genèse, on voit seulement Elohim en action. Il conçoit l'Existence à partir du chaos et de l'Inexistence.
Dans le chapitre 2 (verset 4 et suivants) et le chapitre 3, le principe agissant est IHWH-Elohim, la relation des deux principes, Elohim comme le Un contenant le multiple et IHWH comme le multiple contenant le Un.
A partir de la faute d'Adam et du chapitre 4, le principe IHWH-Elohim se sépare en deux, d'un côté IHWH et de l'Autre, Elohim, mais dans un contexte d'opposition et d'altérité, qui fait que l'Autre, l'Adversaire, le Satân, est Elohim. Et dans cette adversité, Elohim est la puissance du Multiple, là où IHWH est le principe d'unité.
Tout Israêl s'identifie à IHWH, Son Elohim et mène une relation d'altérité aux autres peuples. Cette existence est particulièrement dualiste, et la Loi de Moïse, séparant et opposant le licite à l'illicite amplifie cette dualité et proroge la faute d'Adam.
Cependant, la tradition donne encore un rôle éminent à l'Autre, dans l'épisode des quatre rabbi qui vont au "Pardès" (le paradis). Dans les talmud, on voit que le 3° rabbi, Elisha, est également nommé Aher, l'Autre.
Aussi, la tradition juive est bien une tradition de l'altérité.
C'est la distinction que l'on fait inéluctablement lorsqu'on identifie une chose. Identifier une chose, c'est la distinguer des autres choses qu'elle n'est pas.
La tradition hébraïque repose sur le principe IHWH, qui est proprement "Je suis", et ce principe d'identité est naturellement opposable à Aher, l'Autre, qui représente tout ce que "Je suis" n'est pas.
Cette dualité est exprimée dans le Commandement :
"Tu n'auras pas d'Autre Elohim devant mes faces" ce qui signifie aussi ; "Tu n'auras pas l"Elohim Autre devant Moi".
En clair, il y a Moi (l'Ego) et l'Autre (l'Alter Ego).
De même, dans la tradition juive, la faute d''Ish et 'ishah est d'avoir mangé du fruit d'une connaissance séparative, qui oppose sans cesse les contraires, au lieu de voir leur complémentarité. Alors qu'ils étaient UN en Adam, ils sont devenu DEUX, dualité humaine, et dans ces conditions, il est normal que chaque individu soit confronté à reconnaître dans sa conscience le Moi du Non-Moi. C'est ce qu'exprime Abraham, qui identifie le principe IHWH "Je suis" et qui dès lors a peur de l'étranger, c'est-à-dire de l'Autre.
En psychologie, on décrit cette étape Abraham de l'être humain, comme l'angoisse du 10° mois, où le petit enfant prend conscience qu'il est un Moi individuel. Alors il prend conscience en même de l'Autre et à partir de là, toute figure inconnue qui se montre à lui provoque des pleurs d'angoisse.
Cependant, cette vision de l'individualité, n'est pas la seule façon de décrire l'être humain. Par exemple, si on examine l'être humain à partir de ces composants les plus fins, par exemple les nucléons et les électrons, on s'aperçoit que l'être humain est composé des mêmes composants que les animaux, les végétaux, les objets, les planètes, etc ... Selon cette réalité, on aboutirait presque à coup sûr à relever que tous ces êtres et objets sont une seule et même énergie manifestée. C'est pourquoi, selon cette description dans cette dimension, l'être humain est composé d'une multitude d'éléments qui ne font pas de lui une réalité séparée des autres réalités. C'est la notion du Même.
Alors la question de l'Altérité et du Même se transforme en question de l'UN et du Multiple. Et la tradition juive est basée sur deux principes :
Elohim : c'est un pluriel mais qui agit au singulier. Il s'agit donc du principe du multiple caché dans le UN. Elohim n'a pas de principe opposé et il est le Dieu Total, invisible et inaccessible. Il contient en lui toutes les possibilités d'existence, mais dans un état où toutes ces possibilités sont neutralisées, chacune neutralisant la possibilité qui lui est contraire. En Elohim, il n'y a pas de contradiction. C'est pourquoi, Elohim est Non-Etre, source de l'Etre.
IHWH : c'est une forme singulière mais dans un état inaccompli, en devenir. On le traduit préférentiellement par "Je serai". Il est principe de l'individualité et de l'identité de l'être. Comme se principe agit dans la multitude des êtres produits, il est le principe du UN caché dans le MULTIPLE. Abraham, qui signifie "Père du Multiple" est conscient de son identité et de son unité à travers IHWH.
Dans le chapitre Un de la genèse, on voit seulement Elohim en action. Il conçoit l'Existence à partir du chaos et de l'Inexistence.
Dans le chapitre 2 (verset 4 et suivants) et le chapitre 3, le principe agissant est IHWH-Elohim, la relation des deux principes, Elohim comme le Un contenant le multiple et IHWH comme le multiple contenant le Un.
A partir de la faute d'Adam et du chapitre 4, le principe IHWH-Elohim se sépare en deux, d'un côté IHWH et de l'Autre, Elohim, mais dans un contexte d'opposition et d'altérité, qui fait que l'Autre, l'Adversaire, le Satân, est Elohim. Et dans cette adversité, Elohim est la puissance du Multiple, là où IHWH est le principe d'unité.
Tout Israêl s'identifie à IHWH, Son Elohim et mène une relation d'altérité aux autres peuples. Cette existence est particulièrement dualiste, et la Loi de Moïse, séparant et opposant le licite à l'illicite amplifie cette dualité et proroge la faute d'Adam.
Cependant, la tradition donne encore un rôle éminent à l'Autre, dans l'épisode des quatre rabbi qui vont au "Pardès" (le paradis). Dans les talmud, on voit que le 3° rabbi, Elisha, est également nommé Aher, l'Autre.
Aussi, la tradition juive est bien une tradition de l'altérité.
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