MLL a écrit :Jésus ne le nomme pas tout en reconnaissant que son Père a bien un nom puisqu'il dit: "Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié"
et aussi
MLL a écrit :Il lui dit plutôt cesse de m'inciter à mettre à l'épreuve Jéhovah mon Dieu ! Car s'il était Jéhovah, lorsque le diable lui a dit, après lui avoir montré tous les royaumes du monde, "Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores", pourquoi Jésus a-t-il répondu en citant deutéronome 6:13 qui dit : "C’est Jéhovah ton Dieu que tu craindras, et c’est lui que tu serviras" , sinon pour sanctifier le nom de son Père ?
Ce qui m'étonne toujours, c'est qu'on ne lise pas les textes, mais que l'on fonce à 100 à l'heure dans ses convictions !
Ainsi, si IHWH était le Père, Jésus n'aurait jamais dit au Diable "C'est IHWH
TON Dieu que tu craindras", mais "c'est IHWH
NOTRE Dieu que tu craindras."
Car il n'y a pas de confusion possible, entre le Dieu universel qui se tient en regard de tous les êtres de la création, et le dieu personnel de chaque être qui constitue son principe d'identité. Le premier est multiple dans un état unique, alors que le second est unique pour chaque élément de la multiplicité.
C'est pour cette raison que IHWH, bien que d'usage au singulier, est toujours multiple, puisqu'il existe en chacun des êtres comme l'identité de cet être. Il y a donc une multitude d'IHWH manifestés, autant que d'individus conscients, mais pas uniquement, car pour chaque être, il y en a autant que d'unités de temps de son existence. Ils sont des Adonims au pluriel, des Seigneurs, et le Christ est alors le Seigneur des seigneurs, le point culminant de toute la série. C'est seulement dans cet état de point culminant, qu'IHWH est un principe unique qui tient à la fois de ce qui est individuel et de ce qui est universel. Et c'est pourquoi, il est appelé dans l'AT Adonaï, ce qui se traduit de façon curieuse par l'expression "Mon Seigneurs", le mot seigneurs étant bien pluriel, mais sous une forme intime, singulière et personnelle.
Pour comprendre cette bizarrerie de l'hébreu, il suffit de songer que la conscience est l'enchaînement de cycles très courts de conscience dans le temps, et ces périodes sont imperceptibles à la conscience elle-même. Il y a donc plusieurs variations d'IHWH pour une même conscience au long de sa vie terrestre, et chaque instant est un instantané d'IHWH. Or, dans chaque conscience, cette évolution des IHWH instantanés aboutit à un point qui peut être culminant, et qui est alors le Christ. La voie de la conscience est d'élever son IHWH global individuel vers ce point culminant. Et cela est l'instant de la crucifixion, qui se traduit par la cessation de toute individualité séparée de l'universalité.
IHWH étant le principe de l'identité, il est donc le Nom sacré, à savoir le nom que revêt l'homme en tant qu'image du Père. Le Père est quant à lui illimité et infini, et il ne peut avoir aucune identité possible, car l'identité ne relève que de l'individu et jamais de l'universel. Ce qui est illimité ne peut donc pas être désigné par un nom plus qu'un autre. C'est pourquoi, lorsqu'on évoque Dieu, on le fait habituellement par des mots qui expriment une négation de principe :
* ILLIMITE = SANS-LIMITE = NON-LIMITE
* INFINI = NON-FINI et NON-INDEFINI
* NON-ETRE = NON-EXISTANT
* INVISIBLE = NON VISIBLE
* INAUDIBLE = NON AUDIBLE
* IMMUABLE = IMMOBILE = SANS MOUVEMENT et SANS MODIFICATION
* INFORME = SANS-FORME
* VIDE = NON-PLEIN et NON-REMPLISSABLE.
etc ....
Le nom du Père est forcément celui du Fils dans la Création, car le Père en lui-même est un NON-NOM ! Ainsi, l'expression "que ton Nom soit sanctifié", cela veut dire que ton Fils IHWH devienne le Seigneur des Seigneurs, l'IHWH-ELOHIM, l'Eternel-Dieu du chapitre 2 de la Genèse.
Ces principes ne sont pas spécifiques de la Bible et de la tradition judéo-chrétienne, car on les retrouve aisément dans les autres traditions. Par exemple, dans le taoïsme :
"Sans nom, il est le Tao éternel et inconnaissable, avec un nom, il est la mère des dix mille êtres".
Elohim est un mot commun de l'hébreu et il n'est pas un nom, car Dieu n'a pas de créateur qui aurait prononcé un quelconque nom pour le produire. Par contre, tout dans la création a un nom, car ce nom est aussi ce qui désigne la nature de chaque chose, et il en est ainsi du Fils.
Aser a écrit :À vrai dire, nous ne sommes pas vraiment sûrs à 100% que "Jéhovah" soit le nom exact de Dieu. En fait, personne ne connaît la prononciation exacte du nom de Dieu. Tout ce que nous avons, c'est le tétragramme YHWH. Les TJ ont pris le pari que c'était "Jéhovah". C'est leur droit.
Effectivement, on est sûr à 100 % que Jéhovah ne peut pas être équivalent à Elohim, tout au moins en hébreu.
L'expression IHWH est caractérisée par son caractère temporel. Or la langue hébraïque joue du présent comme d'un point instantané, et non d'une durée de temps. Il n'y a donc pas de forme verbale au présent en hébreu. Le seul présent véritable est celui du concept de l'éternité qui est comme un présent permanent, sans début et sans fin. Ce principe éternel est indiqué par l'expression IHWH-Elohim, c'est-à-dire sur le plan du temps par "TEMPOREL-INTEMPOREL". Leur mariage ou leur fusion complémentaire est exactement ce qui désigne l'éternité.
La prononciation d'IHWH ne peut se faire qu'au passé ou au futur, puisqu'il n'y a pas de temps présent en hébreu. Ainsi, IHWH est imprononçable si on veut lui fait désigner l'éternité. Par contre, on peut le prononcer comme IOWAH au passé et IEWEH au futur. Mais de telles prononciations n'ont strictement aucun rapport à l'éternité, et elles ne peuvent pas non plus désigner le Dieu Unique Infini, puisque celui-ci est intemporel. C'est d'ailleurs, parce qu'il est intemporel, qu'il est aussi immuable, immobile, vide, sans forme, infini, illimité, invisible et inaudible, car le mouvement, la mobilité, le remplissage et la formation, la désignation et la définition, l'incorporation dans un corps limité, la manifestation visible et la vibration sonore sont des phénomènes bien temporels.
Enfin, les témoins de Jéhovah se réfèrent donc à un IHWH du passé, puisqu'on ne peut témoigner que du passé. Et le christianisme met en avant un état de cet IHWH qui est le Christ éternel, sans passé et sans futur. Il y a dans le christianisme une distanciation au temps, qu'évoque la condamnation du monde temporel et l'exaltation du royaume éternel. Il est assez curieux de voir que ceux qui s'inspirent de cet IHWH du passé soient en même temps, ceux qui ont le plus de visions futuristes (plus que prophétiques).