Pas d'intégration possible
Posté : 28 oct.07, 23:51
trouvé sur "islam en question"
question:
Qu’en est-il de l’adoption d’une nationalité européenne par un musulman réfugié en Europe pour sauver sa religion de l’injustice à laquelle il a été victime dans son pays d’origine mais toujours déterminé à préserver son identité et animé de l’espoir de retrouver chez lui ?
Answer:
Louange à Allah
Pour répondre à cette question, il faut expliquer deux choses : La première est de savoir s’il est permis de résider dans un pays mécréant.
La deuxième porte sur la pertinence de l’adoption d’une nationalité (étrangère).
S’agissant du premier point, nous expliquons que la résidence par un musulman dans un pays mécréant n’est permise qu’à la réunion des conditions suivantes :
1/ Existence d’un besoin légitime dont la satisfaction nécessite un séjour dans leur pays, besoin qui ne peut pas être satisfait en pays musulman. C’est comme le commerce, l’appel à l’Islam, la représentation officielle d’un pays musulman, l’acquisition d’un savoir indisponible dans un pays musulman soit parce qu’on ne l’y trouve pas, soit pas parce qu’il y est d’une qualité inférieure, la recherche d’un abri contre l’assassinat, l’emprisonnement ou la torture… Les nuisances et les tracasseries à elles seules ne justifient pas la fuite – la préservation de la sécurité de la famille et des biens.
2/ La résidence dans un pays de mécréants doit être provisoire non permanente ; le résident ne doit pas nourrir l’intention de se fixer définitivement, mais de séjourner temporairement. Car l’installation définitive revient à abandonner une terre d’Islam pour une terre de mécréance. Ce qui constitue une flagrante violation de la disposition légale qui impose l’émigration des pays de mécréance vers la terre de l’Islam. Le caractère temporaire du séjour est réel si l’on a l’intention de quitter le pays d’accueil dès la satisfaction du besoin pour lequel on y était venu.
3/ Le pays mécréant dans lequel on veut se fixer doit être dans un état de non belligérance avec les musulmans non en état de guerre, car dans ce cas, il n’est pas permis d’y séjourner.
4/ L’existence d’une liberté religieuse dans le pays d’accueil, qui permet au musulman d’y célébrer les rites de sa religion publiquement ;
5/ La possibilité pour le musulman d’apprendre les enseignements de la religion dans le pays d’accueil. Si cela lui est difficile, il ne lui est pas permis d’y résider parce que son séjour l’amène à se détourner de l’apprentissage de la religion d’Allah.
6/ Etre en mesure de préserver sa foi et celle des membres de sa famille. Si tel n’est pas le cas, il n’est pas permis de résider en pays mécréant. Car la préservation de la foi est plus importante que la sauvegarde de la vie, de la famille, et des biens.
Si ces conditions sont réunies – combien il est difficile de les réunir ! – il est permis au musulman de résider dans les pays des mécréants. Autrement, il lui est interdit sur la base des textes clairs qui prohibent la résidence dans ces pays et font obligation au musulman de les quitter. Ces textes sont bien connus. Le séjour permanent comporte un énorme risque pour la foi et la moralité que ne conteste que celui qui nie l’évidence.
Deuxièmement, l’existence d’un besoin légitime de prendre la nationalité. Ceci suppose que les intérêts pour lesquels le musulman séjourne dans le pays des mécréants ne puissent être réalisés sans l’acquisition de la nationalité. Sans cela, la neutralisation reste illégale parce qu’elle entraîne l’apparente loyauté à l’égard des mécréants et la proclamation de principes auxquelles il n’est pas permis de croire ni d’adhérer comme l’acceptation de la mécréance ou l’adoption de la loi positive. En outre, l’acquisition de la nationalité constitue un prétexte pour se fixer définitivement en pays mécréant. Ce qui n’est pas permis.
Si les conditions requises sont réunies, j’espère qu’Allah pardonnera au musulman résident en pays mécréant le choix grave pour lequel il a opté. C’est parce que soit-il est contraint d’y rester – et la contrainte permet de faire ce qui est en principe appréhendé – soit il y poursuit un intérêt qui l’emporte sur le préjudice craint). Allah le sait mieux.
Cheikh Khalid al-Madjid, membre du personnel enseignant de la Faculté du Droit musulman de l’Université Islamique Imam Muhammad ibn Saoud.