Décodage : RELIGION = MARKETING
Posté : 29 nov.07, 07:53
La religion c'est du marketing
Je suis étonné que l'idée ne me soit pas venue plus tôt tant les symptômes sont nombreux
Tentons un survol historique de la Force d'Action de Vente
A partir du constat que le monde est grand, dangereux, et que l'homme n'y comprend pas grand’ chose, la tradition a inventé la superstition. Il s’agissait d’un code sensé assurer la sécurité de chacun et du groupe, des conceptualisations du monde permettant de croire qu’on le comprend.
Et puis certains ont réalisé tout le pouvoir que ces superstitions pouvaient générer, ils se sont institutionnalisés et se sont emparé ou ont tenté de s'emparer du monopole de l'irrationnel. A partir du code préexistant, ils ont inventé des lois qui les plaçaient à l’interface de l’humain et de l’inexplicable. Il était primordial que cette interface leur soit à eux seuls accessible, et ils le répétaient souvent. Pour que tout le monde sache de quoi ils parlaient, pour que le message s’imprime mieux et pour fidéliser la masse, ils ont utilisé des mots simples : Dieu, Allah. Et pour faire bonne mesure, on a scindé le monde en deux camps avec le Bien d’un côté et le mal de l’autre. D’un côté Dieu, de l’autre : la marque de la Bête.
Déjà, avant l'heure, ce coup de génie : c'est l'invention du marketing.
La marque, c’est ce qui donne confiance, ce à quoi on se réfère en cas de doute, ce qu’on choisit toujours jusqu’à oublier que le choix existe. L’important a toujours été que la masse ne se sente en sécurité que si elle suit les préceptes ("hors de l’église, point de salut"…).
Il faut créer un besoin, il faut que chacun trouve dans la religion quelque chose qui lui manque, ou plus exactement quelque chose dont on va susciter le manque. Alors on a inventé le péché originel, la faute qui souille même le nouveau né qui va finir dans les limbes s’il meure avant son baptême, et s’il vit, qui devra passer son existence à demander pardon à Dieu pour toutes les mauvaises pensées que le malin lui aura inspiré. L’homme fait à l’image de Dieu s’avère être un éternel pécheur, incapable de ne pas penser au mal constamment. L’homme étant ce qu’il est, ceux dont les pensées sont les plus honteuses seront les premiers à croire au message publicitaire.
Les premiers clients sont ferrés. On peut commencer à vanter son produit.
« Le Paradis sur terre, c’est pour bientôt, madame. A la fin du prochain millénaire. Et vous aurez tout naturellement une place de choix, dans un coin charmant avec toutes les commodités tout près. Et aucun problème de voisinage. » On promet à chacun ce qu’il veut entendre, car on connaît bien son client, parce que les prêtres, les imams, les gourous sont proches du peuple, ils connaissent le marché par cœur. Encore fallait-il du talent et des idées.
La vie après la mort, invention bien pratique, exonérait les hiérarques d’honorer leurs promesses : Dieu s’en chargerait. On pouvait même promettre des énormités comme 70 vierges pour chaque vrai croyant, ou un paradis où tout le monde est assis à la droite de Dieu (ce qui ferait de lui un être d'extrême gauche ?)… On pouvait même promettre la Justice. Mais après la mort seulement (voir les Ordalies)
On pouvait promettre une éternité de bonheur pour obtenir la docilité d’un peuple asservi que l’on obligeait à être heureux de son sort en lui rappelant que Dieu pouvait tout prendre d’un seul coup quand il voulait. Parce que, évidemment, Dieu est Amour, c’est marqué dessus, mais pour autant la Crainte de Dieu a toujours été une expression récurrente, un argument en soi, le parangon de la rhétorique de la PEUR.
La PEUR est un élément central du dogme, un dogme où la figure de Dieu avait besoin du Diable pour montrer par contraste toutes ses qualités ; la publicité comparative est née. Si vous réussissez le méchant, vous avez réussi votre film, disait Hitchcock. Alors on s’est donné de la peine pour fabriquer un enfer monstrueux, des démons épouvantables, insensés, complètements farfelus dans le seul but qu’on tremble souvent, et qu’on pense à Dieu aussitôt, en faisant un signe de croix ou en se précipitant par terre pour faire sa prière (rayer la mention inutile) : intégrer le produit à tous les aspects de la vie. L’intégrisme.
La rhétorique de la peur sert encore de nos jours à justifier une guerre où la répression policière, ou l'obéissance civile, et elle n’est pas l’apanage de la religion. Mais rendons hommage aux religieux qui lui ont donné ses lettres de noblesse.
L’enfer faisait tellement peur, le méchant était si bien réussi, qu’il a fallu au bout d’un moment modérer un peu tout ça. Une nouvelle gamme est née : le Purgatoire.
Le Purgatoire c’est pratique, le Purgatoire c’est fait pour vous ! Le fidèle qui quitte ce monde avec sur la conscience quelques saletés incrustées, avec des secrets qui risquent de déteindre, il ne doit pas hésiter à continuer de croire, car le purgatoire va le sauver. Il en sortira plus blanc que blanc.
Mais l’idée allait plus loin, c’était une vraie idée rentable, un coup de génie (sans frotter) : La famille pouvait faire dire des messes (c’est-à-dire payer pour le service) afin d’accélérer le passage du purgatoire vers le Paradis. Le crédit en direct venait d’être inventé.
La Religion, c’est ce qui relie les hommes. Comme les chaines, un licou, un boulet au pied. Il est nécessaire que la masse soit dense, que chacun se sente surveillé par les autres et qu’il suive ainsi ce qu’on lui dit pour ne pas risquer l’horrible excommunication, voire la mort. La Peur étant d’ores et déjà répandue, et l’imaginaire commun installé avec les beaux anges, un prophète mort pour nous, des démons séducteurs mais épouvantables, la gamme complète du paradis de l’enfer et du purgatoire : le système s’entretient de lui même avec la suspicion constante et renouvelée, la confession régulière et encouragée, la dissidence automatiquement associée au diable et donc caduque.
On pouvait tuer pour Dieu, puisqu’on ne faisait qu’accomplir sa volonté. On pouvait tout faire au nom de Dieu, et parfois il fallait avouer un crime que l’on n’avait pas commis pour faire plaisir à l’homme qui était l’instrument de Dieu.
Et pour tout ça, on n'avait meme pas besoin de montrer ce Dieu aux hommes, tout juste quelques miracles comme dans les attractions des fêtes foraines.
Le produit star est partout !
Le produit star n'est nulle part !
Puisque le client, c'est la foule, la religion est l’ennemie de l’individu et de toute spiritualité qu’il pourrait découvrir par lui même, et que l’on attribuera au diable, à la sorcellerie, et à tout cre que vous voulez qui sonne "evil" avant de tout réduire en cendre pour mieux l’oublier. Le service anti-concurrence est en roue libre.
L’ennui c’est que le monopole n’était pas acquis. Les VRP adverses étaient gentiment décapités, mais on ne gagnait aucune part de marché. Alors la Terre Sainte® a été brevetée pour susciter l’intérêt du public, la Guerre Sainte™ a été fabriquée, prêchée, financée et gagnée, puis perdue puis regagnée, puis on ne sait plus trop… Et on en est aujourd’hui avec un Moyen Orient joyeusement ensanglanté de manière quasiment ininterrompue depuis ce temps là.
L’histoire est pleine d’agressions que l’on justifie au nom de Dieu. Cela continue. Les religions n’ont jamais eu besoin de l’existence de Dieu pour diriger la politique mondiale, en particulier en Europe et au moyen orient.
Jésus et Mahomet (ou Mohammed) et les autres sont des produits façonnés à partir de personnages dont on a fait des super héros. Leurs aventures passionnantes délivrent une morale simple qui n’a d’autre but que de conforter le croyant dans sa foi.
Et puis, au fur et à mesure que l’éducation s’est généralisée, qu’elle a échappé au contrôle des églises, la raison a porté un regard critique. On sait bien que le sens critique est l’ennemi absolu de la publicité ! Tout doit être fait en marketing pour abolir le sens critique. Les intégristes s’emploient donc à museler ce sens critique en tapant dessus à grand coups d’idées préconçues ou d’extraits de livres forcément véridiques puisqu’anciens, en lançant des slogans qu'on voudrait faire passer pour des arguments, ou en employant la diffamation ou la rumeur, des armes que les grandes marques connaissent si bien. Mais les critiques, les sceptiques, les rationalistes ont eu la tête assez dure pour jeter un peu de lumière sur l’obscurantisme.
Pour autant l’exploitation n’est pas finie. Nous sommes à l’ère du neuromarketing. Les religions vont disparaître, ce sont des fossiles vivants qui n’existent plus que par habitude et qui marchent avec des slogans que la masse ne trouve plus trop à la mode.
Mais d’autres moyens sont en œuvre pour endormir le sens critique de chacun. Les nouvelles spiritualités pourraient bien être un outil : elles prônent que le matérialisme est une fonction vile de l’être humain, elles parlent de Kundalini, d’état vibratoire et de réincarnation, donc tout va bien, ne pensez qu’à votre karma, laissez le monde aux matérialistes (qui ne demandent pas mieux) tandis que le matérialisme forcené, instrument de l’abrutissement à grande échelle, séduit les autres. D'un coté l'asservissement de l'homme par l'homme, et de l'autre côté, exactement le contraire !
Et au milieu ?
Au milieu la raison et le sens critique se sentent un peu seuls. Ils se demandent où ils ont merdé.
Je suis étonné que l'idée ne me soit pas venue plus tôt tant les symptômes sont nombreux
Tentons un survol historique de la Force d'Action de Vente
A partir du constat que le monde est grand, dangereux, et que l'homme n'y comprend pas grand’ chose, la tradition a inventé la superstition. Il s’agissait d’un code sensé assurer la sécurité de chacun et du groupe, des conceptualisations du monde permettant de croire qu’on le comprend.
Et puis certains ont réalisé tout le pouvoir que ces superstitions pouvaient générer, ils se sont institutionnalisés et se sont emparé ou ont tenté de s'emparer du monopole de l'irrationnel. A partir du code préexistant, ils ont inventé des lois qui les plaçaient à l’interface de l’humain et de l’inexplicable. Il était primordial que cette interface leur soit à eux seuls accessible, et ils le répétaient souvent. Pour que tout le monde sache de quoi ils parlaient, pour que le message s’imprime mieux et pour fidéliser la masse, ils ont utilisé des mots simples : Dieu, Allah. Et pour faire bonne mesure, on a scindé le monde en deux camps avec le Bien d’un côté et le mal de l’autre. D’un côté Dieu, de l’autre : la marque de la Bête.
Déjà, avant l'heure, ce coup de génie : c'est l'invention du marketing.
La marque, c’est ce qui donne confiance, ce à quoi on se réfère en cas de doute, ce qu’on choisit toujours jusqu’à oublier que le choix existe. L’important a toujours été que la masse ne se sente en sécurité que si elle suit les préceptes ("hors de l’église, point de salut"…).
Il faut créer un besoin, il faut que chacun trouve dans la religion quelque chose qui lui manque, ou plus exactement quelque chose dont on va susciter le manque. Alors on a inventé le péché originel, la faute qui souille même le nouveau né qui va finir dans les limbes s’il meure avant son baptême, et s’il vit, qui devra passer son existence à demander pardon à Dieu pour toutes les mauvaises pensées que le malin lui aura inspiré. L’homme fait à l’image de Dieu s’avère être un éternel pécheur, incapable de ne pas penser au mal constamment. L’homme étant ce qu’il est, ceux dont les pensées sont les plus honteuses seront les premiers à croire au message publicitaire.
Les premiers clients sont ferrés. On peut commencer à vanter son produit.
« Le Paradis sur terre, c’est pour bientôt, madame. A la fin du prochain millénaire. Et vous aurez tout naturellement une place de choix, dans un coin charmant avec toutes les commodités tout près. Et aucun problème de voisinage. » On promet à chacun ce qu’il veut entendre, car on connaît bien son client, parce que les prêtres, les imams, les gourous sont proches du peuple, ils connaissent le marché par cœur. Encore fallait-il du talent et des idées.
La vie après la mort, invention bien pratique, exonérait les hiérarques d’honorer leurs promesses : Dieu s’en chargerait. On pouvait même promettre des énormités comme 70 vierges pour chaque vrai croyant, ou un paradis où tout le monde est assis à la droite de Dieu (ce qui ferait de lui un être d'extrême gauche ?)… On pouvait même promettre la Justice. Mais après la mort seulement (voir les Ordalies)
On pouvait promettre une éternité de bonheur pour obtenir la docilité d’un peuple asservi que l’on obligeait à être heureux de son sort en lui rappelant que Dieu pouvait tout prendre d’un seul coup quand il voulait. Parce que, évidemment, Dieu est Amour, c’est marqué dessus, mais pour autant la Crainte de Dieu a toujours été une expression récurrente, un argument en soi, le parangon de la rhétorique de la PEUR.
La PEUR est un élément central du dogme, un dogme où la figure de Dieu avait besoin du Diable pour montrer par contraste toutes ses qualités ; la publicité comparative est née. Si vous réussissez le méchant, vous avez réussi votre film, disait Hitchcock. Alors on s’est donné de la peine pour fabriquer un enfer monstrueux, des démons épouvantables, insensés, complètements farfelus dans le seul but qu’on tremble souvent, et qu’on pense à Dieu aussitôt, en faisant un signe de croix ou en se précipitant par terre pour faire sa prière (rayer la mention inutile) : intégrer le produit à tous les aspects de la vie. L’intégrisme.
La rhétorique de la peur sert encore de nos jours à justifier une guerre où la répression policière, ou l'obéissance civile, et elle n’est pas l’apanage de la religion. Mais rendons hommage aux religieux qui lui ont donné ses lettres de noblesse.
L’enfer faisait tellement peur, le méchant était si bien réussi, qu’il a fallu au bout d’un moment modérer un peu tout ça. Une nouvelle gamme est née : le Purgatoire.
Le Purgatoire c’est pratique, le Purgatoire c’est fait pour vous ! Le fidèle qui quitte ce monde avec sur la conscience quelques saletés incrustées, avec des secrets qui risquent de déteindre, il ne doit pas hésiter à continuer de croire, car le purgatoire va le sauver. Il en sortira plus blanc que blanc.
Mais l’idée allait plus loin, c’était une vraie idée rentable, un coup de génie (sans frotter) : La famille pouvait faire dire des messes (c’est-à-dire payer pour le service) afin d’accélérer le passage du purgatoire vers le Paradis. Le crédit en direct venait d’être inventé.
La Religion, c’est ce qui relie les hommes. Comme les chaines, un licou, un boulet au pied. Il est nécessaire que la masse soit dense, que chacun se sente surveillé par les autres et qu’il suive ainsi ce qu’on lui dit pour ne pas risquer l’horrible excommunication, voire la mort. La Peur étant d’ores et déjà répandue, et l’imaginaire commun installé avec les beaux anges, un prophète mort pour nous, des démons séducteurs mais épouvantables, la gamme complète du paradis de l’enfer et du purgatoire : le système s’entretient de lui même avec la suspicion constante et renouvelée, la confession régulière et encouragée, la dissidence automatiquement associée au diable et donc caduque.
On pouvait tuer pour Dieu, puisqu’on ne faisait qu’accomplir sa volonté. On pouvait tout faire au nom de Dieu, et parfois il fallait avouer un crime que l’on n’avait pas commis pour faire plaisir à l’homme qui était l’instrument de Dieu.
Et pour tout ça, on n'avait meme pas besoin de montrer ce Dieu aux hommes, tout juste quelques miracles comme dans les attractions des fêtes foraines.
Le produit star est partout !
Le produit star n'est nulle part !
Puisque le client, c'est la foule, la religion est l’ennemie de l’individu et de toute spiritualité qu’il pourrait découvrir par lui même, et que l’on attribuera au diable, à la sorcellerie, et à tout cre que vous voulez qui sonne "evil" avant de tout réduire en cendre pour mieux l’oublier. Le service anti-concurrence est en roue libre.
L’ennui c’est que le monopole n’était pas acquis. Les VRP adverses étaient gentiment décapités, mais on ne gagnait aucune part de marché. Alors la Terre Sainte® a été brevetée pour susciter l’intérêt du public, la Guerre Sainte™ a été fabriquée, prêchée, financée et gagnée, puis perdue puis regagnée, puis on ne sait plus trop… Et on en est aujourd’hui avec un Moyen Orient joyeusement ensanglanté de manière quasiment ininterrompue depuis ce temps là.
L’histoire est pleine d’agressions que l’on justifie au nom de Dieu. Cela continue. Les religions n’ont jamais eu besoin de l’existence de Dieu pour diriger la politique mondiale, en particulier en Europe et au moyen orient.
Jésus et Mahomet (ou Mohammed) et les autres sont des produits façonnés à partir de personnages dont on a fait des super héros. Leurs aventures passionnantes délivrent une morale simple qui n’a d’autre but que de conforter le croyant dans sa foi.
Et puis, au fur et à mesure que l’éducation s’est généralisée, qu’elle a échappé au contrôle des églises, la raison a porté un regard critique. On sait bien que le sens critique est l’ennemi absolu de la publicité ! Tout doit être fait en marketing pour abolir le sens critique. Les intégristes s’emploient donc à museler ce sens critique en tapant dessus à grand coups d’idées préconçues ou d’extraits de livres forcément véridiques puisqu’anciens, en lançant des slogans qu'on voudrait faire passer pour des arguments, ou en employant la diffamation ou la rumeur, des armes que les grandes marques connaissent si bien. Mais les critiques, les sceptiques, les rationalistes ont eu la tête assez dure pour jeter un peu de lumière sur l’obscurantisme.
Pour autant l’exploitation n’est pas finie. Nous sommes à l’ère du neuromarketing. Les religions vont disparaître, ce sont des fossiles vivants qui n’existent plus que par habitude et qui marchent avec des slogans que la masse ne trouve plus trop à la mode.
Mais d’autres moyens sont en œuvre pour endormir le sens critique de chacun. Les nouvelles spiritualités pourraient bien être un outil : elles prônent que le matérialisme est une fonction vile de l’être humain, elles parlent de Kundalini, d’état vibratoire et de réincarnation, donc tout va bien, ne pensez qu’à votre karma, laissez le monde aux matérialistes (qui ne demandent pas mieux) tandis que le matérialisme forcené, instrument de l’abrutissement à grande échelle, séduit les autres. D'un coté l'asservissement de l'homme par l'homme, et de l'autre côté, exactement le contraire !
Et au milieu ?
Au milieu la raison et le sens critique se sentent un peu seuls. Ils se demandent où ils ont merdé.