Bonjour,
Excusez, mais toutes les "religions" sont vraies ! Qu'in soit en accord avec l'une d'entre elles ou non, ne change rien à sa réalité. Qu'est-ce que le "faux" ? et qu'est-ce qu'une "fausse religion"? Qui le dit et de quel lieu le dit-il ?
Entendez: les religions existent et proposent des rituels, des codes, une morale comportementale, une philosophie et une éthique, des lieux de rassemblement, une réflexion sur leshommes, la vie, le monde, l'histoire etc. etc. etc. Tout cela se conjugue selon des modalités différentes selon les époques et les lieux, les cultures. Toutes ces "religions" en tant que telles sont "vraies" en soi.
Je pense que dans notre réflexion, nous devrions d'abord définir ce que nous entendons par ce concept de religion.
Et je crois qu'on s'égare dès que l'on y met un jugement moral comme "vraie et/ou fausse" religion. Car ce jugement moral n'a de sens que pour celui qui au préalable a sa petite idée de ce"vrai" et de ce "faux". En effet, on le vérifie souvent, n'est vrai que ce qui correspond à l'idée qu'on s'en fait , dans un jugement moral, tandis qu'est faux ce qui s'en éloigne.
Aujourd'hui,on ne se préoccupe guère de poser des jugements moraux lorsqu'on procède à une analyse socioreligieuse. D'ailleurs est-il si utile de toujours poser des questions de valeurs en termes de jugement moral. Je ne le crois pas, pour ma part. C'est assez "enfantin" comme questionnement et terriblerment moralisateur.
Je retiens quelques idées cependant.
Dieu a "créé" un culte mais pas de religion.
Faudrait expliquer car les deux sont intimement liés.
Si tel est le cas, de quelle religion ou culte parlons-nous ? Jesuppose qu'il doit s'agir implicitement du culte mosaïque pourles tenants bibliques, ensuite de son universalisation chrétienne pour ceux qui sont "chrétiens" au sens large.
Sinon, dans l'Ancien Testament, la "religion" n'existe en effet pas au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Le terme n'existe pas ! De plus il est inconcevable de vivre sans Dieu , tout au moins est-on alors traité de "fou". Le culte ou la religion: ces termes se rejoignent forcément de nos jours. L'un ne va pas sans l'autre, me semble-t-il.
Quoi que dans la perspective chrétienne biblique, le culte soit "en esprit et en vérité". Je distingue dès lors le culte tel qu'on peut s'en faire une idée dans les exhortations apostoliques et la réalitévécue par les premiers chrétiens de l'époque primitive. "Lorsque vous vous assemblez, l'un a-t-il un psaume... une prière..." etc. Ce "moment de culte" est l'embryon d'un culte "chrétien.
Le fait de prêcher et d'aller de maison en maison n'est pas "la religion"... C'est "une certaine lecture" et une interprétation ultérieure "fermée" et codifiée en tant que religion. Lorsque >Jésus dit qu'il faut le prendre en exemple, cela ne signifiera jamais qu'il faille partir en Palestine pendant trois ans jusqu'au martyre et vivre d'aumônes et de charité publique avec quelques amis accompagnateurs (par exemple: douze amis, voire 70 si l'onest littéraliste à l'excès!)
Je suis assez d'accord avec lepropos de Jean lorqu'il écrit:
je crois que aussitôt qu'on tente d'organiser une vérité et l'enseignement de cette vérité il y a un problême, on ressent dans l'enseignement de Jésus une vérité profonde et libre qui s'adapte a chaque situation et à chaque individu, impossible avec ce genre de critère de constituer une religion organisée et dogmatique, comment organiser l'amour, la vérité et la compassion ?
Cependant, personne ne pourra jamais empêcher l'humanité de faire des efforts de compréhension envers la vérité,quelle qu'elle soit au demeurant, càd de l'organiser pour la clarifier ou poser des problèmes nouveaux dans la société. Sinon, l'humanité ne progresse pas et stagne.
Ensuite, le mot que Jean ne dit pas mais qui est implicite est celui de la liberté qui est le bien leplus précieux de l'homme et de la femme. Ne la galvaudons pas.
Là je suis entièrement en accord. Dieu laisse l'humanité libre et chacun doit adapter pour lui-même ce qu'il comprend de la Vérité révélée.
Cette ligne de conduite permet d'être ouvert aux autres systèmes humains, dont les religions ne sont après tout que des avatars liés à l'environnement culturel,historique,social, politique etc.
Je pense enfin qu'il faut toujours distinguer les religions qui sont des approximations humaines et des tentatives imparfaites des hommes de "plaire" à Dieu ET LA religion telle que Dieu la conçoit. Ici, nous n'avons pas accès à l'idéal divin car nous ne sommes que des humains.
Cette deuxième ligne de conduite doit nous inciter à plus d'humilité et de sobriété dans nos "certitudes" définitives.
Chacun peut rendre un "culte" différent au même Dieu et comprendre la Vérité autrement que son voisin, même si la Vérité est UNE.
Encore faudrait-il préciser ce que la Vérité Une veut dire en chacun de nous.
Je pense avoir expliqué ici la diversité du phénomène religieux. Contrairement à Septour qui dit queles religions sont le résultat de laguerre et de la division, là il se trompe car c'est exactement le contraire qui est vrai. Les religions "sacralisent" les divisions qui existent au départ entre les hommes. C'est pourquoi au départ,"la religion chrétienne" n'est pasune "religion" au sens habituel de ceterme pour un chrtien. C'est un concept totalement englobant.
Les religions règlent votre vie et donnent du sens à tous les actes de la vie dans des actes ritualisés et répétitifs. Or ce n'est pas le cas dans la religion chrétienne même si on retrouve certains de ces éléments identiques, parfois à l'état embryonnaire ou franchement avéré, dans certaines "confessions chrétiennes".
Exemple 1: le baptème est unique et det définitif. En islam, les ablutions sont du même type que dans les religions traditionnelles et païennes depuis l'Antiquité.
Exemple 2: le rite du sacrifice (humain ou animal ou végétal) est supprimé et quand il existe ,comme dans lareligion catholique romaine ou dans l'orthodoxie, ce rite est "un symbole" et agit par métaphore (la pain = la chair; le vin = le sang).
Exemple 3: le culte, moment "sacré" de rassemblement démontre le lien d'une élite avec Dieu où le peuple est passif et témoin spectateur. Le peuple a besoin du "prêtre" qui interfère entre le dieu et l'homme qui fait sa demande (principe du 'do ut des'). Dans le christianisme, la participation est souhaitée, c'est le sens du mot "liturgie". Le prêtre (pour les catholiques romains) n'est pas un vrai prêtre au sens habituel non plus. Le symbolisme est poussé à sa plus haute expression.
Bonne fin de semaine;
P'