Salam alaikoum war rahmatoullah,
Je finis en apportant ici quelques remarques :
Introduction
- Y a-t-il des évidences pour la célébration du Mawlid - l?anniversaire du Prophète - dans le Coran et la Sunna?
- Que disent les savants des Quatre Ecoles, et qu?en est-il pour les savants des «Salafi» contemporains dont Albani, Bin Baz, al-Jaza`iri, Machhour Salam, `Outhaymin qui l?interdisent sur la base que c?est une innovation?
- Qu?en est-il pour ceux qui célèbrent le Mawlid mais interdisent aux gens de se tenir debout à sa conclusion pour faire des daroud ou salawat (bénédictions et salutations) sur le Prophète, la paix et la bénédiction d?Allah sur lui?
- Et qu?en est-il des objections de certains quant à l?utilisation de la phrase: «As-salamou `alayka Ya Rassoulallah» ( la paix sur toi, O Messager d?Allah ), et leur revendication que l?on ne peut s?adresser au Prophète, la paix sur lui, avec le terme Ya qui veut dire «O»?
Remarques préliminaires:
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et la paix et la bénédiction sur son Prophète et Messager Mohammed , sa famille et tous ses Compagnons. En Islam, il y a deux Grandes Fêtes (aid), Aid al-Adha (la Fête de Tabaski) et Aid al-Fitr (la fête de Ramadan). D'autres célébrations dont le Mawlid (l'anniversaire du Prophète ) ne sont ni obligatoires ni interdites. Cependant, de nos jours, nous entendons trop de plaintes au sujet de l'anniversaire du Prophète . Je ne pensais pas écrire à ce sujet, estimant que les musulmans sont préoccupés par des problèmes plus importants. Nous vivons une période où les ennemis de l?Islam essaient de détruire sans pitié, de l'intérieur comme de l'extérieur, la Oumma du Prophète , et peu nombreux sont les croyants qui peuvent leur résister d'une manière efficace. Nous avons atteint une époque de grande Jahiliyya (Ignorance) parmi les musulmans, à tel point que la vérité est devenue une denrée rare, et le mensonge la norme.
Nous vivons une époque où les Musulmans se trouvent partout sans défense et sont massacrés comme du bétail. Les c?urs des croyants crient à l'aide d?Allah pour qu'Il leur envoie un sauveur appuyé par Ses anges et Son pouvoir afin qu'ils soient délivrés de l'ignorance et de l'oppression dans lesquelles ils sont tombés. Où que vous portiez les regards, vous voyez des musulmans torturés, tués et persécutés, pour la seule raison d?avoir attesté: «Rabbouna Allah - Notre Seigneur est Allah.» Ce qui se passe en Bosnie, en Chechenie, en Azerbaïdjan, au Cachemire, en Thaïlande, au Tajikstan, en Algérie, et dans plusieurs autres lieux à travers le globe fournit autant d'exemples effrayants de la manière dont sont traités les musulmans. Et, parmi nos milliers de savants, seulement une poignée est prête à faire entendre leur voix et à demander un changement, un retour à la taqwâ (la peur d'Allah), un retour à la Charica et à la Sunna du bien-aimé Prophète .
Telle est notre situation, et devant un tel constat, je me suis empêché de débattre de sujets pouvant être mal perçus et pouvant semer la confusion (fitnah) parmi les croyants. Allah Tout-Puissant ordonne en effet à ceux-ci:
«Et, cramponnez-vous tous ensemble à la corde d'Allah et ne soyez pas divisés»
(Al Imran 103). De nos jours encore, comparativement aux temps anciens, on découvre que les attaques de nos ennemis ne sont pas les seules causes de nos souffrances. Dans notre propre milieu, la Umma est attaquée et saignée aux quatre veines par des gens que nous n'aimerions pas nommer mais qui sont connus de tous. Ceux-là ne trouvent pas oppportun de combattre les ennemis de l'Islam mais estiment nécessaire de s'attaquer aux musulmans et à la communauté des croyants à travers le monde Islamique. Partant de là, j'ai pensé qu'il était de mon devoir de préparer une défense pour les croyants contre les attaques de ces musulmans qui n'ont pas de préoccupation autre que de chercher des erreurs dans la pratique de leur coreligionnaire, alors que nos ennemis nous déchirent. Ils ne se donnent pas la peine d?utiliser tout ce que leurs savants pourraient considérer douteux comme un prétexte pour attaquer et dénigrer la foi des musulmans, les appelant par des noms tels mouchrikin, kafirin, moubtadi`in (associateurs, mécréants, innovateurs)... Ils semblent n'avoir pour devoir que de changer ce que les savants musulmans ont accepté comme vrai pendant 1400 ans et le nommer bid'at, chirk, et koufr.
Célébrer l'anniversaire du saint Prophète est célébrer l'Islam, parce que le Prophète est le symbole de l'Islam.
L'Imam Moutawalli Chacrawi a cité dans son livre, Ma'idat al-Fikr al-Islamiyya (p. 295):
Si les êtres vivants étaient joyeux de sa venue dans ce monde, et si toutes les créatures inanimées étaient contentes à sa naissance, et si toutes les plantes étaient heureuses à sa naissance, et si tous les animaux étaient joyeux à sa naissance, et si tous les anges étaient heureux à sa naissance, et si tous les jinns croyants étaient heureux à sa naissance, pourquoi nous empêcheriez-vous d'être heureux à sa naissance?
Partant de là, et dans le but de défendre le commun des musulmans et les croyants contre ces fausses et inacceptables accusations, particulièrement en Amérique et au Canada où il n'y a pas assez de savants de grande renommée pour répondre à ces ignorants, il est nécessaire de connaître la position actuelle de l?Islam sur ce qui est permissible, basé sur khilaf (divergence des opinions parmi les savants), et personne ne peut changer cette position en un interdit sauf l?ignorant et l?innovateur. Incha Allah, je présenterai les faits et les preuves se rapportant à la célébration du Mawlid selon le Coran, la Sunna et les savants de l'Islam, avec l'intention de faire face à la critique des quelques savants ignorants qui prétendent tout connaître de la religion, et aussi avec l'intention de rappeler et de partager avec la Oumma la compréhension avec laquelle Allah a béni les vrais savants de l'Islam.
Avant d'aller plus loin, trois affirmations:
1. Nous disons que célébrer le Mawlid du Prophète est acceptable, se rassembler pour entendre et écouter les éloges (madih) qui ont été écrits à son égard est acceptable, et que donner à manger aux gens et rendre heureuse la Umma en cette occasion est acceptable.
2. Nous disons que la célébration du Mawlid du Prophète ne doit pas seulement avoir lieu le 12 du mois de Rabic al-Awwal, mais peut et devrait être tous les jours de tous les mois dans toutes les mosquées afin que les fidèles ressentent en leur c?ur la lumière de l'Islam et celle de la Chari'a.
3. Nous disons que les rassemblements pour le Mawlid sont un moyen efficace pour appeler les gens à l'Islam et éduquer les enfants, et que ces reunions donnent une occasion en or, a ne pas laisser s?echapper pour, chaque 'alim (savant) et da'i (prêcheur) pour enseigner et rappeler à la Nation le bon caractère, la manière d'adorer Allah et les rapports du Prophète avec les gens. Ces rassemblements contribuent à rendre les enfants joyeux en leur donnant de la nourriture, des jus de fruits, des cadeaux afin qu'ils puissent aimer et se souvenir de leur Prophète .
10 preuves montrant que la célébration de la naissance du Prophète est acceptée dans la Chari'a
1.ALLAH dit: Réjouissez-vous du Prophète
Se réjouir à cause de la venue du Prophète à l'humanité est une obligation ordonnée par Allah dans le Coran comme suit:
«De la grâce d?Allah et de Sa miséricorde qu'ils se réjouissent donc!»
(Younus 10:58).
Cet ordre fut révélé parce que la joie rend le c?ur reconnaissant de la miséricorde d'Allah. Et y a-t-il plus grande miséricorde de la part de Dieu que de nous envoyer le Prophète , auquel Il s'adresse en ces termes:
«Nous ne t'avons envoyé que par miséricorde pour les univers»
(Les prophètes 21:107).
Du fait que le Prophète a été envoyé comme une miséricorde à toute l'humanité, il incombe non seulement aux Musulmans, mais à tous les êtres vivants de se réjouir de sa personne. Malheureusement, aujourd'hui, certains Musulmans sont les premiers à rejeter cet ordre divin.
2.Allah dit: Invoquez les bénédictions sur le Prophète
L'anniversaire du Prophète nous encourage à invoquer les bénédictions d?Allah sur lui et à faire ses éloges, ce qui est une obligation qui nous incombe selon l'ordre d?Allah dans le verset:
«Allah et ses anges envoient les bénédictions sur le Prophète. O croyants! invoquez sur lui les bénédictions et les meilleures salutations!»
(al-Ahzab 33:56).
«Les meilleures salutations,» ce sont les salutations pleines de respect et d'amour, pleines de louanges et d'admiration pour le haut rang du Prophète et de son message. Se réunir dans le but de se rappeler le Prophète nous amène à invoquer les prières sur lui et à le louer comme Allah le demande.
Quelqu'un oserait-il nier l'obligation qu?Allah nous impose à travers le saint Coran?
La récompense qu'on obtient quand on exécute un ordre divin, et la lumière divine que cette récompense apporte au c?ur sont inestimables! Notons que le verset mentionne le pluriel: «Allah et ses anges envoient...» en assemblée. Il est donc incorrect de dire qu'invoquer les prières sur le Prophète et faire ses éloges doit se faire individuellement.
3. Le Prophète a souligné le lundi comme jour de sa naissance
Abou Qatada al-Anari raconte dans ai Mouslim, Kitib as-iayam, que le Prophète avait été interrogé au sujet du jeûne du lundi et qu'il avait répondu:
«C'est en ce jour que je suis né et c'est en ce jour que j'ai reçu la prophétie.»
Nous citons de nouveau Moutawalla Chacrawi:
Plusieurs évènements extraordinaires se sont déroulés le jour de sa naissance comme cela est mentionné dans les hadiths et les livres de sira, et la nuit de sa naissance n'est semblable à celle d'aucun autre être humain.
Ces évènements et les hadiths s'y référant, dont le tremblement de la court de Chosroès, l'extinction en Perse du feu vieux de 1000 ans, la lumière issue d?Amina l'honorable mère du saint Prophète , etc. sont relatés dans le livre al-Bidaya d'Ibn Kathir.
Nous citons pour vous un passage du Kitab al-Madkhal d'Ibn al-ajj (Vol. 1, p. 261):
«C'est un devoir pour nous chaque lundi de Rabi'al-Awwal d'augmenter nos actes d'adoration afin de remercier Allah de nous avoir accordé une immense faveur: celle de nous envoyer son bien-aimé Prophète pour nous diriger vers l'Islam et la paix... Le Prophète répondit à quelqu'un qui l'interrogeait au sujet du Lundi: «En ce jour-là je suis né.» Ce jour du lundi honore le mois de Rabic al-Awwal parce que c'est le jour du Prophète (s) ... et il a dit: «Je suis le maître des enfants d'Adam et je dis cela sans orgueil»... et il a dit: «Adam et toute sa descendance seront sous ma bannière le jour du Jugement.» Ces hadiths ont été transmis par les deux cheikhs [Boukhari et Mouslim]. Et, Mouslim cite dans son hadith que le Prophète a dit: «Je suis né un lundi et le premier message m'est parvenu un lundi.»»
Le Prophète commémorait donc le jour de sa naissance et remerciait Allah pour la grande faveur de l'avoir fait naître en jeûnant le lundi comme cela est mentionné dans le hadith de Abou Qataa. Cela signifie que le Prophète exprimait sa joie pour ce jour par le jeûne, qui est une forme d'adoration.
Depuis ce temps, toute sorte d'adoration pour marquer ce jour est acceptable. Même si nous changeons la forme (de l'acte pour exprimer sa joie), l'essence reste la même. Partant de là, jeûner, nourrir les pauvres, se rassembler pour louer le Prophète ou se remémorer ses vertus et son excellent caractère (s) tout ceci est considéré comme une commémoration du jour de sa naissance. (Voir plus loin le hadith «mourir le lundi».
4. Le Prophète commémorait l'anniversaire des autres prophètes
Le Prophète commémorait le jour et le lieu de naissance des Prophètes qui l'ont précédé. Parlant de la grandeur du vendredi, le Messager d?Allah a dit dans son hadith: «En ce jour, Allah créa Adam.» Ceci signifie que le jour du vendredi est commémoré parce qu?Allah créa Adam en ce jour. En d'autres termes, ce jour est important du fait qu'il vit la création d'Adam (s), prophète et père de tous les êtres humains. Qu'en est-il donc du jour où le plus grand des prophètes et le meilleur de l'humanité fut créé? Le Prophète a dit: «En vérité, Allah me fit le sceau des Prophètes pendant qu'Adam était entre eau et argile.».
Pourquoi Boukhari a nommé un chapitre «Mourir le lundi»
L'Imam Qastallani dit:
Dans son livre intitulé Jana'iz (Funérailles), Boukhari a nommé un chapitre entier «Mourir le lundi.» Dans ce chapitre figure un hadith rapporté par Aïcha au sujet d'une question posée par son père Abou Bakr qui lui demanda: «Quel jour le Prophète est-il décédé?» Elle répondit: «Lundi.» Il demanda: «Quel jour sommes-nous aujourd'hui?» Elle répondit: «O père, nous sommes lundi aujourd'hui.» Il dit alors: «J'espère mourir avant la nuit.»
L'Imam Qastallani continue, «Pourquoi Abou Bakr demanda-t-il que sa mort soit un lundi? Afin qu'elle coincide avec le jour du décès du Prophète pour qu'il reçoive la baraka de ce jour. Quelqu'un a-t-il fait objection à la demande d'Abou Bakr de mourir le lundi dans l'intention de bénéficier de sa baraka? Pourquoi donc les gens refusent-ils aujourd'hui d'honorer le jour de la naissance du Prophète en vue de recevoir sa baraka?»
Le Prophète commémorait le lieu de naissance des autres prophètes
Un hadith chez Bazzar, Abu Yacla, et Tabarani, déclaré authentique par Ibn ajar Haythami et Ibn ajar 'Asqalani, relate qu'à la nuit de l'Isra' et du Mi'raj (l'ascension nocturne) l'ange Gabriel ordonna au Prophète de prier deux rak'at à Bayt Lam (Bethléem), puis lui dit: «Sais-tu où tu viens de prier? Lorsque le Prophète lui demanda: où? Il lui dit: A l'endroit où Issa (Jésus) est né.»
5. Le Prophète célébrait les grands évènements historiques
Le Prophète a toujours concilié les évènements religieux et les évènements historiques. Ainsi, pour chaque évènement significatif, il exhortait ses Compagnons de se le rappeler et de le commémorer, même s'il s'était déroulé dans un passé lointain. Ce principe est déduit entre autre du hadith suivant: Lorsque le Prophète arriva à Médine, il vit les juifs jeûner le jour de 'Achoura. Il se renseigna (sur leur raison) à ce sujet et il lui fut rapporté que c'était en ce jour qu?Allah avait sauvé son Prophète Sayyidina Moussa et noyé ses ennemis. Il dit alors ces mots bien connus: «Nous avons plus droit à Moise que vous.» Et le prophète encouragea les gens à jeûner ce jour et celui qui le précède.
6. L'obligation d'accroître notre amour pour le Prophète et de l'honorer
Allah demande au Prophète de rappeler à sa Communauté qu'il est primordial pour ceux qui prétendent aimer Allah d'aimer aussi le Prophète :
«Dis-leur: Si vous aimez Allah, suivez-moi (et aimez-moi et honorez-moi) et Allah vous aimera»
(3:31).
La célébration du Mawlid est motivée par cette obligation d'aimer le Prophète , de lui obéir, de se rappeler de lui, de suivre son exemple, et d'être fiers de lui comme Allah l?est, car Il l'exalte aux nues dans le Coran avec ces mots:
«En vérité tu es (O Mouhammad) d'un caractère sublime (68:4).»
L'amour pour le Prophète est l'élément qui différentie les croyants dans la perfection de leur iman (foi). Dans un hadith authentique transmis par Boukhari et Mouslim, le Prophète a dit: «Nul d'entre vous n'est croyant jusqu'à ce qu'il m'aime plus qu'il n'aime ses enfants, ses parents, et tous les gens.» Et dans un autre hadith dans Boukhari il dit: «Aucun de vous n?est croyant jusqu?à ce qu?il m?aime plus que sa propre personne», et Sayyidina `Oumar dit: «O Prophète, je t?aime plus que ma propre personne.»
La perfection de la foi est liée à l'amour pour le Prophète parce qu?Allah et Ses anges l'honorent continuellement, comme souligné dans le verset du Coran vu précédemment:
«Allah et Ses anges envoient des bénédictions sur le Prophète».
L'ordre divin qui suit immédiatement ce verset est
«O croyants, invoquez des bénédictions sur lui,»
ce qui signifie que la condition sine qua non d'être un croyant dépend et doit se manifester par l'invocation de prières sur le Prophète . Seigneur! répand Ta Bénédiction, Ta paix et Ta miséricorde sur le Prophète , sa Famille, et ses Compagnons.
7. L'effet du Mawlid sur les non-croyants
Exprimer sa joie pour la naissance du Prophète et célébrer son anniversaire comporte des effets bénéfiques, par la miséricorde d?Allah, même sur les incroyants. Ceci est mentionné dans Boukhari qui rapporte en effet: «Chaque Lundi Abou Lahab est libéré de son châtiment, dans sa tombe, parce que de son vivant il libéra sa servante Thouwayba lorsqu'elle lui rapporta la nouvelle de la naissance du Prophète son neveu».
Le afi Chamsouddin Mouhammad ibn Nasirouddin ad-Dimashqi a écrit à ce sujet dans son livre Mawrid as-ada fi Mawlid al-Hadi:
Si un kafir qui était condamné pour l'éternité à l'enfer avec «Tabbat yada Abi Lahab» (sourate 111) gagne un sursis tous les lundis parce qu'il s'était réjoui de la naissance d ?Ahmad, que pensez-vous du serviteur qui, toute sa vie, fut heureux avec Ahmad et qui, mourant, dit: La ilaha illallah Mouhammadoun Rassouloullah?
8. L'obligation de connaître la vie du Prophète et de l'imiter
Il nous est recommandé de connaître le Prophète , ses miracles, sa naissance, son caractère, sa foi, ses signes et miracles, ses retraites spirituelles, ses actes d'adoration, et tout ceci n'est-il pas obligatoire pour un Musulman?
Par conséquent, qu'est-ce qui est meilleur que la célébration de sa naissance qui symbolise l'essence de sa vie?
Se souvenir de sa naissance nous emmène, en effet, à nous souvenir des autres aspects de sa vie, et cela attire la satisfaction d?Allah sur nous, car ce faisant, nous connaîtrons mieux le Prophète et nous serons mieux préparés à nous corriger, à l'imiter, et à le prendre comme modèle. Voilà pourquoi la célébration de sa naissance est bénéfique pour nous.
9. Le Prophète acceptait la poésie en son honneur
De son vivant, il est bien connu de tous que les poètes venaient au Prophète faire son panégyrique, décrivait ses campagnes et ses combats, et faisaient de même avec ses Compagnons. Abou Bakr, Ali, Fatima, et nombreux autres parents et proches du Prophète ont composé des poèmes en son honneur. Cela est vérifié dans les traditions ainsi que les Sira ou livres biographiques dont ceux d'Ibn Hicham, al-Waqidi, et autres. Le Prophète appréciait ces compositions et il est rapporté dans l'Adab al-moufrad de Boukhari qu'il a dit: «Il y a une sagesse dans la poésie.» L'oncle du Prophète al-'Abbas a composé un poème où il célèbre la naissance du Prophète en ces termes:
Lorsque tu es né, la terre brillait
et le firmament contenait à peine ta lumière!
Grâce à cette splendeur, et à cette lumière, et à cette voie bien guidée, nous pouvons espérer traverser le chemin.
Ibn Kathir mentionne aussi que d'après les Sahabas, le Prophète chanta ses propres éloges et récita de la poésie au sujet de sa propre personne en pleine bataille de Honayn dans le but d'encourager ses Compagnons et de faire peur à ses ennemis. Ce jour-là il dit: «Je suis le Prophète, en vérité! Je suis le fils de 'Abd al-Moualib!»
Le Prophète par conséquent était content de ceux qui faisaient son éloge et les récompensait avec ce qu?Allah lui donnait comme provisions. Si nous nous réunissons dans le but d'accomplir un acte qui nous rapproche du Prophète , cela veut dire que nous nous rapprochons d?Allah et bénéficions de Sa miséricorde.
Chant et récitation de poèmes
Ibn Qayyim al-Jawziyya écrit dans son livre, Vol. 1, page 489:
Le Prophète a recommandé à Aicha de permettre à deux dames de chanter le jour de la 'Id. Il dit à Abou Bakr: «Laisse-les chanter parce que pour chaque nation il y a une fête et celle-ci est la nôtre.»
Ibn Qayyim commente que le Prophète donnait aussi la permission de chanter pendant les cérémonies de mariage et, comme on l'a déjà dit, autorisait la poésie à son égard. Anas et les autres Compagnons louaient le Prophète et récitaient ce poème avant la célèbre bataille des tranchées:
Nous sommes ceux qui avont prêté serment de loyauté à Mouhammad
pour la jihad aussi longtemps que nous serons en vie.
Ibn Qayyim mentionne aussi le long poème de 'Abdoullah ibn Rawaqui où ce dernier chanta les éloges du Prophète à son entrée à la Mecque, après cette audition le Prophète pria pour lui. Il pria aussi pour un autre poète, assan ibn Thabit, afin qu?Allah le soutienne avec le Saint-Esprit. Similairement, Ka'b ibn Zoubayr fut récompensé d'une robe par le Prophète pour son poème. Le Prophète demanda à Aswad ibn Sari de composer des poèmes louant Allah, et demanda à un autre de réciter le poème de 100 vers que Oumayyah ibn Abi al-al avait composé. Ibn Qayyim continue,
«'Aicha récitait tout le temps des poèmes à sa louange et il les appréciait.»
Oumayyah ibn Abi al-Salt est un poète de la Jahiliyya qui est mort à Damas avant la venue de l?Islam. Il était un homme pieux qui évita l?alcool et l?adoration des idoles, comme cela fut rapporté par Dhahabi dans Siyar a`lam al-noubala' (2:23).
Au décès du Prophète, Hassan ibn Thabit récita cette éloge funèbre:
Je dis, et personne ne peux me taxer d?être dans l? erreur,
Sauf celui dépourvu de tous les sens:
Je ne cesserai jamais de le louer.
Il se peut que faire cela m?éternise au Paradis
Avec l?Elu dont mon espoir réside en son support.
Et pour atteindre ce jour j?applique tous mes efforts.
Le Prophète a permis de jouer du tambour pour une bonne intention
Ibn 'Abbad le Mouaddith a donné la fatwa (décision) suivante dans ses «lettres»: Il commence par citer le adith suivant: «Une dame vint au Prophète (s) à son retour d'une bataille et lui dit: O Messager d?Allah, j'ai fait le v?u de jouer de ce tambour à tes côtés si Allah te ramenait sain et sauf. Le Prophète lui dit alors: Exécute ton v?u.» (Abou Dawoud, Tirmidhi et Ahmad).
Ibn 'Abbad continue, «Il n'y a pas de doute que jouer du tambour est une forme de divertissement quoique le Prophète lui ait ordonné de remplir son v?u. Il le fit parce que l'intention de la dame était de l'honorer à son retour sain et sauf de la bataille. Son intention était bonne et ce n'était pas dans le but de commettre un péché ou de donner cours à des futilités. Partant de là, toute personne qui célèbre l'anniversaire du Prophète avec une belle voix, avec de bonnes intentions, par la lecture de la Sirah et les louanges au Prophète n'est pas à condamner.
Chant et récitation du Coran
Ibn al-Qayyim dit dans son livre Madarij as-Salikin:
Allah donna la permission au Prophète de réciter le Coran mélodieusement. Abou Moussa al-Ach'ari récitait un jour le Coran d'une voix mélodieuse et le Prophète l'écoutait. Lorsqu'il eut finit, le Prophète le félicita pour sa belle voix et l'assura qu?Allah lui avait donné un mizmar (une flûte) comme celle de Daoud (as). Abou Moussa répondit: «O Messager d?Allah, si j'avais su que vous m'écoutiez, je l'aurais récité avec plus de mélodie et avec une plus belle voix, une voix que vous n'avez jamais entendu auparavant.»
Ibn Qayyim continue en disant que le Prophète a dit: «Décorez le Coran avec votre voix» et «Celui qui ne chante pas le Coran n'est pas des nôtres.»
Ibn Qayyim commente à la page 490:
«Prendre plaisir à écouter une belle voix est acceptable, comme on prend plaisir à un beau paysage aux montagnes, à la nature, à une odeur agréable ou à un bon repas, aussi longtemps que cela est en conformité avec la Charica. Si écouter une belle voix est haram, de même prendre plaisir à toutes ces choses est aussi aram.»
Ibn Qayyim conclue à la page 498:
Ecouter une belle voix célébrer l'anniversaire du Prophète ou célébrer n'importe quel autre jour important de notre histoire procure la paix et achemine au c?ur de l'auditeur la lumière du Prophète (s), et il boira de la source de Mouhammad (al-'ayn al-Mouammadiyya).
10. L'unanimité (ijma') des oulama sur la permissibilité du Mawlid
Célébrer l'anniversaire du Prophète est un acte que tous les oulama du monde musulman ont accepté et continuent d'accepter. Cela signifie qu?Allah l'accepte, car selon le hadith de Ibn Mas`oud rapporté dans le Musnad de l'Imam Ahmad: "Tout ce que la majorité des Musulmans considère juste est vrai pour Allah, et tout ce que la majorité des Musulmans considère faux est faux pour Allah"
----------------------------------------------------------------------------
Le Mawlid à la Mecque selon les historiens Musulmans
La célébration du lieu de naissance du Prophète
La Mecque, mère des villes, que Dieu la bénisse et l'honore, est le chef de file des autres villes Islamiques dans la célébration du Mawlid comme dans la célébration d'autres évènements. Dans son livre Akhbar Makka, Vol. 2, p. 160, l'historien Mecquois du 3e siècle, al-Azraqi mentionne que la maison où le Prophète (s) est né (mawlid al-nabi) est comme l'un des nombreux lieux de la Mecque où il est recommandé de faire la prière. Selon lui, la maison avait été auparavant convertie en mosquée par la mère des caliphes Moussa al-Hadi et Haroun al-Rachid.
Le savant Coranique al-Naqqach (266-351) mentionne en outre le lieu de naissance du Prophète comme un lieu où l'invocation (dou'a) est exaucée les nuits du lundi. Il est cité dans le Chifa' al-Gharam d'al-Fassi, Vol. 1, p. 199, et ailleurs.
Premières mentions du Mawlid public
La mention la plus vieille du mawlid comme commémoration publique se trouve dans les Rial d'Ibn Jubayr (540-614), p. 114-115:
Ce lieu béni [la maison du Prophète] est ouvert au grand public qui y entre pour en obtenir la bénédiction (moutabarrikin bihi) chaque lundi du mois de Rabi' al-awwal, car c'est en ce jour et en ce mois qu'est né le Prophète (s).
Les historiens du 7e siècle Aboul 'Abbas al-'Azafi et son fils Aboul Qassim al-'Azafi ont écrit dans leur livre Kitab ad-dourr al-mounaam:
Les pieux pèlerins et les voyageurs témoignent qu'au jour du Mawlid à la Mecque, aucune activité n'est entreprise: il n'y a ni achat, ni vente. Seulement les fidèles qui s'affairent et s'empressent de visiter le noble lieu de naissance du Prophète . Ce jour-là, la Kacba est ouverte et visitée.
Le récit d'Ibn Battouta sur le Mawlid
Le célèbre historien du 8e siècle Ibn Batoua raconte dans sa Rila, Vol. 1, p. 309 and 347, qu'après la prière chaque vendredi, de même que le jour de la naissance du Prophète , la porte de la Kacba est ouverte par le chef des Banou Chayba, les gardiens de la Kacba, et que le jour du Mawlid, le qadi ou juge suprême Chafici de la Mecque, Najmouddin Mouammad Ibn al-Imam Mouhyiddin at-Tabari, distribue de la nourriture aux chourafa' (descendants du Prophète ) ainsi qu'à tous les gens de la Mecque.
Trois récits du 10e siècle sur le Mawlid
La description suivante consolide les témoignages de trois autorités du 10e siècle: L'historien Ibn ouhayra dans son livre al-Jami' al-Laif fi fal Makka wa ahliha, p.326; le afi Ibn ajar al-Haythami dans son livre Kitab al-Mawlid ach-Charif al-Mu'aam, et l'historien an-Nahrawali dans al-I'lam bi-aclam Bayt Allah al-Haram, p. 205.
Le 12 de Rabi' al-awwal de chaque année, après la prière de Maghrib, les quatre qadis de la Mecque (représentant les Quatre Ecoles) et de nombreux groupes comprenant les fouqaha' (juristes) et les fouala' (notables) de la Mecque, les cheicks, les enseignants des zawiya et leurs élèves, les rou'assa' (magistrats) et les savants (mouta'ammamin), sortent ensemble de la mosquée et visitent le lieu de naissance du Prophète (s), récitant dhikr et tahlil (LA ILAHA ILLALLAH). Les maisons sur le parcours sont illuminées par de nombreuses lanternes et bougies, et les gens sortent pour se mêler au cortège. Tous se revêtent de leurs plus beaux habits et amènent leurs enfants. Une fois le lieu atteint, un sermon spécial est prononcé pour l'occasion de sa naissance mentionnant les miracles (karamat) qui eurent lieu en ce jour. Ensuite la douca' pour le sultan (le Caliphe), l'Emir de la Mecque et le qadi Chafi'i est récitée et tous prient humblement. Peu de temps avant la prière de cIcha', tout le groupe retourne au lieu de naissance du Prophète (s) à la grande mosquée qui déborde de gens. Tous s'asseyent en rang au pied du Maqam Ibrahim. Dans la mosquée, un prêcheur prononce d'abord le tamid (AL AMDOULILLAH) et le tahlil, et une fois de plus fait une dou'a' pour le Sultan, l'Emir, et le qadi Chafi'i. Après cela, l'appel pour la prière du 'Icha' est fait. La prière achevée, le groupe se disperse.
Une description similaire est donnée par al-Diyarbakri (ob. 960) dans son Ta'rikh al-Khamis.
La Célébration du Mawlid aujourd'hui dans les pays musulmans
Aujour'dhui dans tous les pays musulmans, les fidèles célèbrent l'anniversaire du Prophète . Cela peut se voir en Egypte, en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Palestine, en Iraq, au Koweit, en Afghanistan, aux Emirats, en Arabie Saoudite (non officiellement mais dans la majorité des familles), au Soudan, au Yémen, en Libye, en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Mauritanie, à Djibouti, en Somalie, en Turquie, au Pakistan, en Inde, au Sri Lanka, en Iran, en Azerbaidjan, en Ouzbekistan, au Turkestan, en Bosnie, en Indonésie, en Malaisie, au Brunei, à Singapour, et dans la plupart des pays musulmans. C'est une fête nationale dans la plupart des pays arabes.
Tous ces pays, O Nation de l'Islam, célèbrent ce grand évènement. Comment une minorité peut-elle venir aujourd'hui déclarer de haram la célébration du Mawlid? Et qui sont ces savants qui sont contre la célébration du Mawlid, en comparaison aux houffaz (savants de hadiths) et les savants de la communauté dont Abou Chama, `Asqalani, Souyouti, Sakhawi, Haythami, Chawkani, et al-Qari, qui déclarèrent tous le Mawlid d?action louable? Comment les «Salafi» peuvent-ils déclarer quelque chose de haram quand le plus strict de leurs savants, Ibn Taymiyya, permit de célébrer sous certaines conditions, et qu?Ibn al-Jawzi et ibn Kathir encouragèrent chacun en rédigeant un livret intitulé Mawlid et composé de poèmes et de passages tirés de leur sira?
Pour les plus curieux, il y a sur ce post, une synthèse de l'avis de nombreux savants sur cette question.
http://aslama.com/forums/showthread.php?t=3906
Bonne lecture
was salam