Les Européens ne doivent rien, mais alors rien, aux musulmans !
Sans les Arabes, nous ignorerions tout de la civilisation grecque. Ce sont eux qui nous l'ont transmise au Moyen-Âge. En somme, si Aristote est grand, c'est qu'Allah est son prophète.
Ce mythe pollue les manuels scolaires et les consciences européennes depuis que des rapports officiels de l'Union européenne demandent la révision des manuels scolaires pour y inclure l'immense place que tient l'Islam dans notre identité. Nos enfants réapprennent aujourd'hui à l'école tout ce qu'ils doivent aux ancêtres de leurs petits camarades de classe musulmans.
« Les musulmans, désireux d'apprendre les sciences des autres nations, se les approprièrent par la traduction, les adaptèrent à leurs propres vues. » Ibn Khaldûn, Muqqadima VI, 4, trad
Plus de 90% des traductions arabes des philosophes grecs ont été réalisées soit par des lettrés chrétiens, soit par des lettrés juifs.
L’Occident avait connaissance de la plupart de ces recherches lors du 12ème siècle, au temps de la première renaissance. Bien que certains savants occidentaux aient pu voyager en Espagne pour y étudier les traductions arabes de la pensée grecque classique, ils ont pu rapidement se rendre compte qu’ils pouvaient aussi trouver les versions originales des textes grecs dans les bibliothèques de l’ancienne ville grecque de Byzance.
Toutefois, il serait déloyal de ne pas mentionner certains de ces grands savants musulmans, qui, bien que très peu nombreux, ont vraiment contribué au développement de la philosophie et de la science.
Le persan Al-Razi (865- 925 après JC), le plus grand de tous les médecins, philosophes et alchimistes musulmans a écrit 184 livres et articles, rejeté la primauté de la révélation pour finir par considérer la religion comme quelque chose de dangereux. Al-Razi fut condamné pour blasphème, et presque tous ses livres furent détruits par la suite
Ibn Sina, ou Avicenne (980-1037 après JC), un autre grand médecin, philosophe et homme de science était un Ouzbek. Avicenne plaçait la philosophie au dessus de la théologie. Ses vues personnelles contrastaient pour le moins avec les principales doctrines islamiques ; il refusait ainsi de croire en la résurrection des morts. Et du fait de ses opinions, il devint la cible principale d’Al Ghazali et fut tenu pour apostat.
Ibn Rouchd (1126-1198 après JC) ou Averroès fut un philosophe et homme de science qui explicita le coran selon la philosophie aristotélicienne. Il fut jugé coupable d’hérésie, ses livres furent brûlés, il fut traduit en justice, et banni de Lucena.
Al Biruni (973-1048 après JC), père de l’Indologie et génie protéiforme soutenait fermement que le coran ne s’appliquait qu’à son domaine propre et ne devait pas interférer avec celui de la science.
Al-Khawarizmi (780-850 après JC) était un autre mathématicien, astronome et poète persan. L’historien Tabari le tenait pour un Zoroastrien, d’autres pour un musulman. Toutefois, il n’a jamais reconnu l’islam dans aucune de ses œuvres, ni relié aucune de ses découvertes aux saintes écritures.
Omar Khayyam (1048-1131 après JC), l’un parmi les plus grands mathématiciens, astronomes et poètes était très critique vis-à-vis de la religion, particulièrement de l’islam. Il a sévèrement fustigé l’idée selon laquelle chaque événement, chaque phénomène, procède d’une intervention divine.
Al Farabi (872-950 après JC), un autre grand philosophe musulman, profondément inspiré par Aristote, plaçait la raison au dessus de la religion et plaida pour reléguer la prophétie dans le champ de la philosophie.
Abu Musa Jabir ibn Hayyan (721-815 après JC) était un alchimiste accompli, musulman, doublé d’un pharmacien. Malgré ses penchants pour le mysticisme, il reconnaissait totalement la place de l’expérimentation dans l’exploration scientifique.
Ibn al-Haytham ou Alhacen (965-1040 après JC) était un médecin, mathématicien, astronome, et expert en optique de tout premier plan. Le calife fatimide Hakim lui ordonna de trouver un moyen de maîtriser les crues du Nil – ce qu’Alhacen savait pourtant être une mission impossible. Il simula alors la folie, et fut assigné à résidence pour le reste de sa vie.
A parcourir ainsi la vie de ces grands hommes, on réalise à quel point ils furent influencés par les contributions des Grecs, des Babyloniens, ou des Indiens à la philosophie et à la science, à quel point ils mirent en œuvre leur raison et leur esprit critique, et à quel point ils ne furent pas vraiment de « bons musulmans » - pour ne pas dire des athées ... Une part significative d’entre eux rechignait à dévoiler le fond de leur croyance religieuse, de peur des représailles des fanatiques. Ils n’ont jamais attribué leurs découvertes et leurs travaux à l’islam, ou à un quelconque divin. Et c’est bien leur esprit critique qui fit d’eux des savants et des hommes de sciences, par l’exercice de leur pensée, inspirant l’observation du réel, et non en raison d’écritures qui restreignent le champ d’une pensée libre et entravent l’acquisition de la connaissance.
De fait, attribuer à l’islam les découvertes des hommes de science musulmans relève ainsi de la pure rhétorique, puisqu’ils n’en ont rien retiré pour celles-ci, et que de plus, l’islam n’a pas vraiment contribué à leur développement par la suite.
Toutefois, ce fut un musulman « parfait », un islamiste, qui, au 12ème siècle, donna le plus grand coup d’arrêt à la pensée scientifique dans le monde musulman. L’imam Ghazali (1058-1111 après JC), toujours considéré aujourd’hui comme un des principaux penseurs musulmans, a condamné ouvertement le recours au raisonnement scientifique et la compréhension des lois de la nature. Ghazali soutenait qu’affirmer l’existence de telles lois revenait à circonscrire le pouvoir divin. Il défendait par exemple qu’une étoffe de coton mise au feu ne se consumait pas en raison de propriétés physiques, mais parce que Dieu souhaitait qu’elle brûlât. Ghazali était également un soutien fervent des Asharites, ces philosophes qui expliquaient les phénomènes physiques par la primauté de l’intervention du divin, et se sont durement opposés aux Moutazilites – ces derniers, des rationalistes, se révélant comme les véritables tenants de la pensée scientifique.
http://anti-mythes.blogspot.fr/2010/11/ ... -mais.html
http://www.postedeveille.ca/2013/01/y-a ... itant.html