Les travailleurs du HWC témoignent
Vendredi 9 juin 2006, à 16h00, l’armée israélienne a bombardé la plage au nord de la bande de Gaza. Sur cette dernière, de nombreuses personnes étaient installées pour pique-niquer, discuter, se reposer. Ce bombardement à fait dix mort, dont une femme et trois enfants. Une trentaine de personnes ont été blessée. Jour après jours, la violence d’Israël ne cesse d’augmenter. Le gouvernement poursuit ses actions violentes et meurtrières sans susciter une réaction européenne conséquente.
Voici deux témoignages écrits par deux travailleurs médicaux du HWC de Gaza dans l’hôpital Al-Awda. Cet établissement fut en première ligne pour recevoir les blessés après cet attentat.
Témmoignage de Riyad
Je m’appelle Riyad al Adassi, je suis le directeur des infirmiers de l’Hôpital Al-Awda dans le camp de réfugié de Jabalia. Le 9 juin 2006, j’ai été appelé à 17h30 par l’hôpital «s’il te plaît, viens tout de suite, nous avons beaucoup de blessés. »
J’arrive à l’hôpital qui était remplis de monde. Le responsable m’expliqua que 14 blessés venaient d’arriver ainsi que les corps déchiqueté d’un bébé de 5 mois, une fillette de 18 mois, une enfant de 4 ans et deux femmes (la maman et la tante)
Il s’agissait de la famille d’une petite fille de 7 ans, Hadeel, j’ai directement été lui parler.
Comment tu t’appelle ma chérie ?
Hadeel
Tu as quel âge ?
7 ans
Tu vas à l’école ?
Oui, je suis en deuxième.
Tu étais où aujourd’hui ?
J’étais à la plage avec ma famille. Je jouais dans l’eau et mon papa m’a appelé pour venir manger.
Qu’est ce qui s’est passé ?
Ma famille préparait la nourriture et je courais vers mon papa. Alors les Israéliens ont commencé à nous bombarder. Je n’ai rien senti, mais j’ai vu des corps déchirés, des gens paniqués, des enfants en pleurs cherchant leur famille. J’ai vu mon papa et ma tente sans visage. Mon père criait, pleurait et tout son corps était plein de sang. Mon petit frère de 5 mois, Haythman, s’était endormi, j’ai essayé de le réveillé mais je n’y suis pas parvenu.
Il était plein de sang et plein de sable. Avec une bouteille d’eau, j’ai laver son corps. Je suis resté à ses côtés et les ambulances sont arrivées.
J’ai eu peur en entendant leurs sirènes car je croyais que c’était les Israéliens.
Qu’est ce qui est arrivé ensuite à ta famille ?
Ils vont bien, ils sont soignés dans un autre hôpital.
En fait, les corps en morceaux était ceux de sa famille et le corps de son père avait été emmené dans un autre hôpital.
Il y eut beaucoup de blessés ?
Beaucoup oui, des morts, des blessés, beaucoup d’enfant en pleurs.
Tu as eu peur ?
J’ai pas senti l’explosion, je courais puis j’ai vu tous ces blessés et un corps en morceau.
Et ton père.
Il va bien je vous aie dit ! Il était en train de pleurer ! !
Elle ma alors posé cette question.
Ma maman et ma tante ont perdu leur visage, elles vont aller mieux, elles vont guérir ?
J’ai commencé à avoir les larmes aux yeux alors je suis sorti sans pouvoir lui répondre. Elle a continué à parler sans s’arrêter, très vites : « La nourriture était éparpillée par terre » « Tout le monde pleurait »…
Hadeel est restée dans l’hôpital pendant 48 heures, elle a été blessée au cou par un éclat d’obus mais sa carotide n’a pas été touchée.
Voilà ce que me dit Hadeel, qui perdit toute sa famille suite au bombardement israélien sur une plage où des civils palestiniens tentait de passer un agréable moment sur ce rivage, le seul endroit agréable de Gaza.
Témoignage du Dr Mona
Huda, 12 ans, avec ses frères et sœurs, cours en s’amusant. Ils font la course pour savoir qui parviendra le plus rapidement à la plage. Papa et maman porte le pique-niqué. On est vendredi, [le jour de congé en Palestine] Huda et sa famille tente de profiter d’un moment de détente, d’oublier les difficultés de la vie, l’économie qui s’écroule, les sanctions d’Israël, des Etats-Unis, de l’Europe, le siège militaire, 4 mois sans salaire, la situation instable, les heurts entre factions rivales, les services de santé défaillants, le manque de nourriture pour les enfants…
Le temps s’arrête lorsqu’un navire de guerre israélien ouvre le feu en direction de la plage. 40 civils sont blessés et une dizaine de personnes sont tuées. Sur la télévision locale, je voie Huda qui crie « Ya baba, ya baba ». Son père et sa mère ont été tués sur le coup, ainsi que ses trois frères et sœurs. […]
Toute une famille détruite, en quelques minutes, les Israéliens ont promis de mener une investigation, les Américains ont, quant à eux, affirmé le droit d’Israël à se défendre ! ! ! ! !
Moi, je n’aie aucun commentaire à faire, comme beaucoup d’entre nous, à Gaza, j’ai fondu en larme !
Le 13 fevrier, Israël a bombadré le centre ville de Gaza city causant la mort de 9 personnes dont deux enfants. Le massacre continue.
Source :
http://www.g3w.be/fr/article.php/m114/f77/a75
http://www.emarrakech.info/photo/391313 ... 1150290777
Les images des victimes du bombardement de Beit Lahiya choquent certains Israéliens
http://www.interet-general.info/article ... ticle=7170