Morale & athéisme
Posté : 28 avr.09, 05:24
J’ai pu lire plusieurs fois sur ce site que l’absence de religion serait une catastrophe pour l’Humanité, parce que les athées n’ont, évidemment, aucune morale…
Je vous propose donc cette expérience, qui a bénéficié d’une parution dans la revue Nature :
Des bébés de six mois sont placés, chacun leur tour, devant un écran, sur lequel on projette, dans un ordre aléatoire, deux dessins animés. Dans ces derniers, un personnage essaye de gravir une colline, puis un second entre en scène: dans un cas, il pousse le protagoniste pour l’aider à monter ; dans l'autre, il s’oppose à lui.
A l’issue du visionnage, on présente à l’enfant un plateau sur lequel sont placées les figurines des deux personnages secondaires. Et le petit, systématiquement, s’empare du « gentil » et délaisse le « malveillant ».
K.Hamlin et al., Social evaluation by preverbal infants, in Nature, vol. 450, p .557, 2007
Voir : http://www.yale.edu/infantlab/socialevaluation
Qu’en penser ?
L’être humain se révèle ici capable de faire très tôt la distinction entre un comportement d’entraide et un comportement hostile. Sébastien Bohler, qui rapporte l’expérience dans le magazine Cerveau & Psycho (janvier - février 2008), va même jusqu’à dire que cette capacité, au vu de la précocité avec laquelle elle se manifeste, a probablement une origine génétique. Ce qui n’est pas prouvé, mais serait plutôt logique d’un point de vue évolutif, même si le lien est peut-être indirect.
En tout cas, il me semble assez légitime d’avancer que chaque enfant, dans l’expérience, se met à la place du protagoniste des dessins-animés ; et que s’il choisit ensuite le personnage qui donne un coup de main, ce n’est plus par rapport au héros, mais de façon égocentrique (au sens étymologique du terme).
Dans cette optique égocentrique, l’Homme a sans doute très vite compris, au cours de son histoire, que pour être aidé, il fallait aider; et à partir de là élaboré, puis transmis tel quel par l’éducation, le principe le plus universel du sens moral : épauler plutôt que nuire…
… initialement dans l’espoir d’obtenir quelque chose en retour...
… espoir dont le caractère conscient s’est atténué au fil du temps, en raison de la transmission mécanique des valeurs d’une génération à la suivante.
Et avec cette approche, la parole divine n’apparaît plus comme source de la morale, mais uniquement comme moyen trouvé par quelques uns pour la diffuser, en l’enrichissant au passage de principes beaucoup moins fondés.
J’ai conscience que cette analyse comporte beaucoup de « sans doute », mais vous semble-t-elle pertinente ?
Je précise que le but n’est pas ici de prouver une théorie, juste de montrer, par un exemple, qu’il est possible d’envisager la notion de morale sans Dieu pour la dicter.
Je vous propose donc cette expérience, qui a bénéficié d’une parution dans la revue Nature :
Des bébés de six mois sont placés, chacun leur tour, devant un écran, sur lequel on projette, dans un ordre aléatoire, deux dessins animés. Dans ces derniers, un personnage essaye de gravir une colline, puis un second entre en scène: dans un cas, il pousse le protagoniste pour l’aider à monter ; dans l'autre, il s’oppose à lui.
A l’issue du visionnage, on présente à l’enfant un plateau sur lequel sont placées les figurines des deux personnages secondaires. Et le petit, systématiquement, s’empare du « gentil » et délaisse le « malveillant ».
K.Hamlin et al., Social evaluation by preverbal infants, in Nature, vol. 450, p .557, 2007
Voir : http://www.yale.edu/infantlab/socialevaluation
Qu’en penser ?
L’être humain se révèle ici capable de faire très tôt la distinction entre un comportement d’entraide et un comportement hostile. Sébastien Bohler, qui rapporte l’expérience dans le magazine Cerveau & Psycho (janvier - février 2008), va même jusqu’à dire que cette capacité, au vu de la précocité avec laquelle elle se manifeste, a probablement une origine génétique. Ce qui n’est pas prouvé, mais serait plutôt logique d’un point de vue évolutif, même si le lien est peut-être indirect.
En tout cas, il me semble assez légitime d’avancer que chaque enfant, dans l’expérience, se met à la place du protagoniste des dessins-animés ; et que s’il choisit ensuite le personnage qui donne un coup de main, ce n’est plus par rapport au héros, mais de façon égocentrique (au sens étymologique du terme).
Dans cette optique égocentrique, l’Homme a sans doute très vite compris, au cours de son histoire, que pour être aidé, il fallait aider; et à partir de là élaboré, puis transmis tel quel par l’éducation, le principe le plus universel du sens moral : épauler plutôt que nuire…
… initialement dans l’espoir d’obtenir quelque chose en retour...
… espoir dont le caractère conscient s’est atténué au fil du temps, en raison de la transmission mécanique des valeurs d’une génération à la suivante.
Et avec cette approche, la parole divine n’apparaît plus comme source de la morale, mais uniquement comme moyen trouvé par quelques uns pour la diffuser, en l’enrichissant au passage de principes beaucoup moins fondés.
J’ai conscience que cette analyse comporte beaucoup de « sans doute », mais vous semble-t-elle pertinente ?
Je précise que le but n’est pas ici de prouver une théorie, juste de montrer, par un exemple, qu’il est possible d’envisager la notion de morale sans Dieu pour la dicter.