Joyeux anniversaire, jeune fille...
Posté : 19 juin09, 02:48
Cent cinquante ans. Elle n’est pas toute jeune, la demoiselle, et n’a pourtant pas prit une ride.
Beaucoup, pourtant, ont essayé de la faire taire, de l’assassiner, de la violer. Mais elle tient, elle résiste. Mieux, elle se renforce avec le temps, toujours si belle.
La demoiselle Evolution. Sa théorie, plutôt.
1859, 2009.
Il faut se souvenir que ce n’était pas gagné. Même en ayant attendu dix ans avant de la publier dans « l’Origine des Espèces » (je ne sais plus qui a qualifié ce livre de « poème de la vie »), Darwin s’est attiré les foudres de… Tout le monde.
Car il y a un avant et un après, et la théorie de l’évolution reste le plus grand paradigme scientifique de notre Histoire.
Celui qui a permit la venue de tous les autres paradigmes, en fait. Sans l’évolution, comment comprendre la génétique? La biologie? La préhistoire? L’histoire du monde?
Il y a un avant, donc.
La création divine. Un monde vieux de dix-mille ans, arrivé là par le simple désir (un peu égocentrique) d’une divinité tellement bonne pour l’humanité qu’elle l’a inventée. Les fossiles? Des vestiges de la vie avant le Premier Avènement, le déluge.
Et l’homme… Un animal tellement plus évolué que le reste de la vie terrestre, qu’il ne peut être un animal. Une création divine, à laquelle doivent se soumettre tous les animaux.
Darwin choque plus qu’un porno gay au milieu d’une communauté d’Amish. Il choque les intellectuels qui le dessinent en singe, qui le parodient. L’homme descendrait du singe? Voyons, très cher… Cela est ridicule! Regardez donc ces primates qui ne pensent qu’à copuler en se nourrir!
Quelque part, c’est cette idée (uniquement murmurée du bout de la plume dans l’Origine des Espèces, puisqu’il faudra encore attendre dix ans pour que Darwin étende réellement sa théorie à l’homme) qui choque le plus.
Darwin choque l’Eglise. Comme d’autres avant lui.. Et après. Mais d’une manière unique, magnifique, magistrale. Le blasphème ultime, de par sa vision, son intelligence… Il choque tellement que l’on ne peut lui opposer qu’une objection : l’homme ne peut pas évoluer, puisqu’il a été créé à l’image de Dieu!
Et pourtant, il évolue, aurait rétorqué Galilée.
Darwin a choqué. Et si sa théorie nous est parvenue, c’est aussi grâce à la force scientifique, rigoureuse, et au courage humain d’un homme qui, pourtant, se destinait au séminaire. Traîné dans la boue, humilié, rabaissé, insulté, il ne s’est jamais détourné non pas de ce qu’il croyait, mais de ce qu’il voyait.
Et elle choque encore.
Il y a eu l’après Darwin. Sa théorie a été décortiquée, analysée, validée, étude après étude. La génétique est arrivée, a complétée la théorie, la invalidée à certains moments, mais l’a toujours renforcée… Contre l’avis de certains.
Car voila l’après Darwin. L’homme évolue, il ne change pas.
Depuis les années 1980, le retour du créationnisme (et ses petits frères pudiques, le dessein intelligent et le concordisme) montre à quel point les choses vont mal… Et bien.
Si Dieu n’a pas créé l’homme alors… Alors c’est quoi, Dieu?
Depuis bientôt trente ans, les détracteurs se mobilisent, se renforcent, s’organisent. Ils ouvrent des écoles de la création, des musées de la création. Ils portent plainte, parfois, quand leurs enfants reviennent de l’école en leur disant que l’homme n’a pas toujours été un homme. Ils luttent, avec leurs armes. Elles sont idiotes, comme toutes les armes, mais elles font mal. De plus en plus de gens les utilisent, les brandissent à travers le monde.
Ici, on apprend aux enfants que l’évolution n’est qu’un mythe. Là, elle a été bannie des écoles.
Mais le mal fonctionne aussi pour le bien. D’autres gens se mobilisent, étudient, apprennent. Ils se cultivent, pour affronter les créationnistes. Ici, on donne les bases d’une véritable connaissance. Là, la recherche avance toujours, démontrant chaque jour un peu plus l’extraordinaire de cette théorie.
Elle a cent cinquante ans, notre demoiselle.
Frappez-là, elle ne vacillera pas. Insultez-là, elle ne faiblira pas. Dénoncez-là, elle ne mourra pas.
Elle reste, immuable, belle malgré ses années, placide malgré les attaques.
Souriez, vous évoluez…
Beaucoup, pourtant, ont essayé de la faire taire, de l’assassiner, de la violer. Mais elle tient, elle résiste. Mieux, elle se renforce avec le temps, toujours si belle.
La demoiselle Evolution. Sa théorie, plutôt.
1859, 2009.
Il faut se souvenir que ce n’était pas gagné. Même en ayant attendu dix ans avant de la publier dans « l’Origine des Espèces » (je ne sais plus qui a qualifié ce livre de « poème de la vie »), Darwin s’est attiré les foudres de… Tout le monde.
Car il y a un avant et un après, et la théorie de l’évolution reste le plus grand paradigme scientifique de notre Histoire.
Celui qui a permit la venue de tous les autres paradigmes, en fait. Sans l’évolution, comment comprendre la génétique? La biologie? La préhistoire? L’histoire du monde?
Il y a un avant, donc.
La création divine. Un monde vieux de dix-mille ans, arrivé là par le simple désir (un peu égocentrique) d’une divinité tellement bonne pour l’humanité qu’elle l’a inventée. Les fossiles? Des vestiges de la vie avant le Premier Avènement, le déluge.
Et l’homme… Un animal tellement plus évolué que le reste de la vie terrestre, qu’il ne peut être un animal. Une création divine, à laquelle doivent se soumettre tous les animaux.
Darwin choque plus qu’un porno gay au milieu d’une communauté d’Amish. Il choque les intellectuels qui le dessinent en singe, qui le parodient. L’homme descendrait du singe? Voyons, très cher… Cela est ridicule! Regardez donc ces primates qui ne pensent qu’à copuler en se nourrir!
Quelque part, c’est cette idée (uniquement murmurée du bout de la plume dans l’Origine des Espèces, puisqu’il faudra encore attendre dix ans pour que Darwin étende réellement sa théorie à l’homme) qui choque le plus.
Darwin choque l’Eglise. Comme d’autres avant lui.. Et après. Mais d’une manière unique, magnifique, magistrale. Le blasphème ultime, de par sa vision, son intelligence… Il choque tellement que l’on ne peut lui opposer qu’une objection : l’homme ne peut pas évoluer, puisqu’il a été créé à l’image de Dieu!
Et pourtant, il évolue, aurait rétorqué Galilée.
Darwin a choqué. Et si sa théorie nous est parvenue, c’est aussi grâce à la force scientifique, rigoureuse, et au courage humain d’un homme qui, pourtant, se destinait au séminaire. Traîné dans la boue, humilié, rabaissé, insulté, il ne s’est jamais détourné non pas de ce qu’il croyait, mais de ce qu’il voyait.
Et elle choque encore.
Il y a eu l’après Darwin. Sa théorie a été décortiquée, analysée, validée, étude après étude. La génétique est arrivée, a complétée la théorie, la invalidée à certains moments, mais l’a toujours renforcée… Contre l’avis de certains.
Car voila l’après Darwin. L’homme évolue, il ne change pas.
Depuis les années 1980, le retour du créationnisme (et ses petits frères pudiques, le dessein intelligent et le concordisme) montre à quel point les choses vont mal… Et bien.
Si Dieu n’a pas créé l’homme alors… Alors c’est quoi, Dieu?
Depuis bientôt trente ans, les détracteurs se mobilisent, se renforcent, s’organisent. Ils ouvrent des écoles de la création, des musées de la création. Ils portent plainte, parfois, quand leurs enfants reviennent de l’école en leur disant que l’homme n’a pas toujours été un homme. Ils luttent, avec leurs armes. Elles sont idiotes, comme toutes les armes, mais elles font mal. De plus en plus de gens les utilisent, les brandissent à travers le monde.
Ici, on apprend aux enfants que l’évolution n’est qu’un mythe. Là, elle a été bannie des écoles.
Mais le mal fonctionne aussi pour le bien. D’autres gens se mobilisent, étudient, apprennent. Ils se cultivent, pour affronter les créationnistes. Ici, on donne les bases d’une véritable connaissance. Là, la recherche avance toujours, démontrant chaque jour un peu plus l’extraordinaire de cette théorie.
Elle a cent cinquante ans, notre demoiselle.
Frappez-là, elle ne vacillera pas. Insultez-là, elle ne faiblira pas. Dénoncez-là, elle ne mourra pas.
Elle reste, immuable, belle malgré ses années, placide malgré les attaques.
Souriez, vous évoluez…