député voilée: la liberté d'expression prime en belgique
Posté : 22 juin09, 19:59
Le débat naissant autour de la prestation de serment, mardi au parlement bruxellois, de la députée cdH Mahinur Özdemir "stigmatise une fois encore la femme musulmane voilée comme étant un problème", affirme lundi le MRAX.
Face à la polémique qui s'annonce sur le port du voile dans les assemblées parlementaires, le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR) plaide pour un large débat public sur la "neutralité inclusive".
"Alors que Denis Ducarme plaide pour la neutralité exclusive en demandant de s'abstenir de porter le voile, le CECLR appelle à un large débat sur la neutralité inclusive: dans certains lieux, comme les parlements, ne peut-on pas accueillir les différentes formes de convictions et de croyances, si tant est qu'elles soient démocratiques? ", s'interroge Edouard Delruelle, président du CECLR.
Les députés MR fédéral Denis Ducarme, et régional Philippe Pivin ont annoncé le dépôt de propositions de modification de règlement de leurs assemblées parlementaires respectives pour y faire interdire le port de signes religieux ou philosophiques distinctifs. Mahinur Özdemir, jeune députée cdH d'origine turque, prêtera serment mardi devant le parlement bruxellois, la tête couverte du hidjab.
"Le parlement n'est-il pas par excellence le lieu de neutralité où les députés peuvent exprimer ce qu'ils font? ", poursuit M. Delruelle, rappelant la liberté d'expression des élus.
Radouane Bouhlal, président du Mrax (Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie), parle pour sa part de "situation invraisemblable" et réfute une atteinte au principe de neutralité. Mahinur Özdemir "n'a pas menti à ses électeurs. Elle a fait sa campagne voilée et elle a été élue comme elle est, pour ce qu'elle est".
La présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique, Magdeleine Willame, rejoint cette position, mais n'exclut pas un débat sur le sujet. Mahinur Özdemir a "suffisamment averti ses électeurs potentiels par ses affiches la montrant avec le foulard qu'il en serait ainsi une fois élue", dit-elle, ajoutant qu'"établir un débat parlementaire sur le sujet, au niveau fédéral comme au niveau des entités fédérées, pourrait clarifier définitivement le débat".
Dans ce contexte, le CECLR lancera, dès le mois de septembre, un site internet d'informations et de recommandations sur les signes convictionnels présents dans tous les champs de la vie sociale. "Il faut éviter qu'il y ait une politique de 'deux poids deux mesures", souligne M. Delruelle, qui se demande si d'autres signes ostentatoires (croix chrétienne, flambeau laïc, triangle rouge qui marque la lutte contre l'extrême droite, etc.) seront désormais interdits au sein des assemblées.
Sur le plan symbolique, il regrette par ailleurs l'accueil réservé à cette jeune députée, élue démocratiquement. "Il s'agit aussi d'un signe plutôt négatif par rapport aux électeurs en général, qu'ils soient musulmans ou pas".
Pour le Centre d'Action Laïque (CAL), qui milite depuis toujours pour une séparation claire des Eglises et de l'Etat, les élus ne peuvent quant à eux "raisonnablement pas être assimilés à des agents de l'Etat". "Ils sont, par définition, porteurs de tendances, qu'il s'agisse de celles de leur parti ou de celles, personnelles, sur lesquelles ils ont rallié les suffrages des électeurs", explique Yves Kengen, directeur de la communication du CAL.
L'Exécutif des musulmans de Belgique n'a pour sa part pas souhaité se prononcer sur le débat naissant, évoquant sa responsabilité limitée à l'aspect temporel du culte.
Enfin, l'association féministe Vie Féminine rappelle sa position "non passionnée et respectueuse des femmes", qui ne penche ni en faveur ni en défaveur du voile, mais qui vise à "donner la parole aux femmes et favoriser l'autonomie de leur choix dans cette question qui touche à leur statut d'individu et de femme".
Face à la polémique qui s'annonce sur le port du voile dans les assemblées parlementaires, le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR) plaide pour un large débat public sur la "neutralité inclusive".
"Alors que Denis Ducarme plaide pour la neutralité exclusive en demandant de s'abstenir de porter le voile, le CECLR appelle à un large débat sur la neutralité inclusive: dans certains lieux, comme les parlements, ne peut-on pas accueillir les différentes formes de convictions et de croyances, si tant est qu'elles soient démocratiques? ", s'interroge Edouard Delruelle, président du CECLR.
Les députés MR fédéral Denis Ducarme, et régional Philippe Pivin ont annoncé le dépôt de propositions de modification de règlement de leurs assemblées parlementaires respectives pour y faire interdire le port de signes religieux ou philosophiques distinctifs. Mahinur Özdemir, jeune députée cdH d'origine turque, prêtera serment mardi devant le parlement bruxellois, la tête couverte du hidjab.
"Le parlement n'est-il pas par excellence le lieu de neutralité où les députés peuvent exprimer ce qu'ils font? ", poursuit M. Delruelle, rappelant la liberté d'expression des élus.
Radouane Bouhlal, président du Mrax (Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie), parle pour sa part de "situation invraisemblable" et réfute une atteinte au principe de neutralité. Mahinur Özdemir "n'a pas menti à ses électeurs. Elle a fait sa campagne voilée et elle a été élue comme elle est, pour ce qu'elle est".
La présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique, Magdeleine Willame, rejoint cette position, mais n'exclut pas un débat sur le sujet. Mahinur Özdemir a "suffisamment averti ses électeurs potentiels par ses affiches la montrant avec le foulard qu'il en serait ainsi une fois élue", dit-elle, ajoutant qu'"établir un débat parlementaire sur le sujet, au niveau fédéral comme au niveau des entités fédérées, pourrait clarifier définitivement le débat".
Dans ce contexte, le CECLR lancera, dès le mois de septembre, un site internet d'informations et de recommandations sur les signes convictionnels présents dans tous les champs de la vie sociale. "Il faut éviter qu'il y ait une politique de 'deux poids deux mesures", souligne M. Delruelle, qui se demande si d'autres signes ostentatoires (croix chrétienne, flambeau laïc, triangle rouge qui marque la lutte contre l'extrême droite, etc.) seront désormais interdits au sein des assemblées.
Sur le plan symbolique, il regrette par ailleurs l'accueil réservé à cette jeune députée, élue démocratiquement. "Il s'agit aussi d'un signe plutôt négatif par rapport aux électeurs en général, qu'ils soient musulmans ou pas".
Pour le Centre d'Action Laïque (CAL), qui milite depuis toujours pour une séparation claire des Eglises et de l'Etat, les élus ne peuvent quant à eux "raisonnablement pas être assimilés à des agents de l'Etat". "Ils sont, par définition, porteurs de tendances, qu'il s'agisse de celles de leur parti ou de celles, personnelles, sur lesquelles ils ont rallié les suffrages des électeurs", explique Yves Kengen, directeur de la communication du CAL.
L'Exécutif des musulmans de Belgique n'a pour sa part pas souhaité se prononcer sur le débat naissant, évoquant sa responsabilité limitée à l'aspect temporel du culte.
Enfin, l'association féministe Vie Féminine rappelle sa position "non passionnée et respectueuse des femmes", qui ne penche ni en faveur ni en défaveur du voile, mais qui vise à "donner la parole aux femmes et favoriser l'autonomie de leur choix dans cette question qui touche à leur statut d'individu et de femme".