Le problème des religieux "modérés"
Posté : 06 juil.09, 10:41
Pour aller avec ce que je disais il y a quelques jours sur les religieux "modérés" qui n'étaient en fait que des croyants frileux, je poste cet extrait du livre de Sam Harris "the end of faith".
Un point de vue pour le moins intéressant, même s'il est évident qu'il ne fait pas l'unanimité.
"Même si la modération en religion semble une position raisonnable à adopter, à la lumière de ce que nous avons (et n'avons pas appris) à propos de l'univers, elle n'offre aucun rempart contre les extrémismes religieux et la violence religieuse. Depuis la perspective de ceux qui cherchent à vivre leur vie par la lettre des textes, le religieux modéré n'est rien de moins qu'un fondamentaliste qui a échoué. Il va, selon toute probabilité, finir en enfer avec le reste des incroyants. Le problème que la modération religieuse pose pour nous tous est qu'il interdit de dire des choses extrêmement critiques à propos du littéralisme religieux. Nous ne pouvons pas dire que les fondamentalistes sont fous, parce qu'ils pratiquent simplement leur liberté de croyance; nous ne pouvons même pas dire qu'ils ont tort dans des termes religieux, parce que leur connaissance des écritures est généralement sans pareille. Tout ce que nous pouvons dire, en tant que religieux modérés, c'est que nous n'aimons pas le prix social et personnel que le fait d'embracer complètement les écritures nous imposerait. Ce n'est pas une nouvelle forme de foi, ou même une nouvelle espèce d'exégèses des écritures; c'est simplement la capitulation envers une variété d'intérêts on-ne-peut-plus-humain qui n'ont, en principe, rien à voir avec Dieu. La modération religieuse est le produit du savoir séculariste et de l'ignorance des écritures - et n'a aucune "bonne foi", en terme religieuse, qui permettrait de la séparer des fondamentalistes. Les textes eux-mêmes sont sans équivoques: ils sont parfaits dans toutes leurs parties. A leurs lumières, la modération religieuse apparaît comme n'étant rien de plus que de la réticence à se soumettre à la Loi Divine. En échouant à vivre par la lettre de leurs textes, tout en tolérant l'irrationalité de ceux qui le font, les modérés religieux trahissent tout autant la foi que la raison. Sauf si les dogmes au coeur de la foi sont remis en question - c'est-à-dire le fait que nous savons qu'il existe un Dieu, et que nous savons ce qu'il veut de nous - la modération religieuse ne nous aidera en rien à sortir du désert."
http://scepticismescientifique.blogspot ... deres.html
Un point de vue pour le moins intéressant, même s'il est évident qu'il ne fait pas l'unanimité.
"Même si la modération en religion semble une position raisonnable à adopter, à la lumière de ce que nous avons (et n'avons pas appris) à propos de l'univers, elle n'offre aucun rempart contre les extrémismes religieux et la violence religieuse. Depuis la perspective de ceux qui cherchent à vivre leur vie par la lettre des textes, le religieux modéré n'est rien de moins qu'un fondamentaliste qui a échoué. Il va, selon toute probabilité, finir en enfer avec le reste des incroyants. Le problème que la modération religieuse pose pour nous tous est qu'il interdit de dire des choses extrêmement critiques à propos du littéralisme religieux. Nous ne pouvons pas dire que les fondamentalistes sont fous, parce qu'ils pratiquent simplement leur liberté de croyance; nous ne pouvons même pas dire qu'ils ont tort dans des termes religieux, parce que leur connaissance des écritures est généralement sans pareille. Tout ce que nous pouvons dire, en tant que religieux modérés, c'est que nous n'aimons pas le prix social et personnel que le fait d'embracer complètement les écritures nous imposerait. Ce n'est pas une nouvelle forme de foi, ou même une nouvelle espèce d'exégèses des écritures; c'est simplement la capitulation envers une variété d'intérêts on-ne-peut-plus-humain qui n'ont, en principe, rien à voir avec Dieu. La modération religieuse est le produit du savoir séculariste et de l'ignorance des écritures - et n'a aucune "bonne foi", en terme religieuse, qui permettrait de la séparer des fondamentalistes. Les textes eux-mêmes sont sans équivoques: ils sont parfaits dans toutes leurs parties. A leurs lumières, la modération religieuse apparaît comme n'étant rien de plus que de la réticence à se soumettre à la Loi Divine. En échouant à vivre par la lettre de leurs textes, tout en tolérant l'irrationalité de ceux qui le font, les modérés religieux trahissent tout autant la foi que la raison. Sauf si les dogmes au coeur de la foi sont remis en question - c'est-à-dire le fait que nous savons qu'il existe un Dieu, et que nous savons ce qu'il veut de nous - la modération religieuse ne nous aidera en rien à sortir du désert."
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