De la raison et de l'intuition, la science est une religion.
Posté : 05 sept.09, 22:38
La raison est-elle capable d'appréhender le réel ?
Nous allons tout d'abord commencer par une réflexion sur la connaissance que la raison peut faire du réel.
Prenons l'écran de l'ordinateur, que chacun a devant lui.
Rationnellement, peut-il définir cet écran d'ordinateur ?
Pour se faire, il va falloir montrer ce qui est "écran d'ordinateur", et ce qui ne l'est pas.
L'air, autour de cet écran, n'est pas l'écran.
Comment le savons-nous ?
Qu'est-ce que l'air dont je viens de parler ?
Il va nous falloir le définir, car sinon, comment montrer que l'air n'est pas "l'écran d'ordinateur" ? (1)
Limitant l'air, nous aurons, sans nul doute, notre propre personne, un mur, une fenêtre, et nombres d'autres objets.
Mais enfin, comment savons-nous s'il est légitime de dire que ces objets ne sont pas airs, si nous ne les avons pas, au préalable, définis ?
Continuons ainsi à l'infini, il nous faudra définir, pour l'air, la fin de l'air par-delà l'atmosphère, et puis, les planètes limitant ce lieu "sans air" (mais non vide, scientifiquement parlant).
==> Pour définir cet écran, il me faut parvenir à une définition totale de l'univers.
Une fois que l'univers est entièrement défini, il apparaît logique de considérer l'humain comme étant omniscient. Il sait tout, puisqu'il peut définir chaque chose, et, bien sur, chaque loi, puisque sans ces lois, les choses ne sont pas toutes définissables.
Peut-on être omniscient ?
L'omniscience suppose savoir tout, et, sans nul doute, se savoir savoir tout.
Peut-on savoir que l'on sait tout ? Rationnellement, cela est impossible. Pour savoir que je sais tout, il faudrait tout savoir, et pour tout savoir, il faut, sans nul doute, savoir que l'on sait tout.
Nous entrons donc dans une boucle complète qui permet de confirmer que l'homme ne peut être omniscient.
L'homme ne pouvant être omniscient, il ne peut donc définir quoique ce soit avec pertinence.
Cependant, la raison est-elle légitimé à juger de cela ?
La raison pose l'idée qu'une chose doit être légitime, et ne peut être légitimité par elle-même.
Prenons donc la raison, et l'intuition comme étant son "adversaire"
La raison s'autolégitime-t-elle ? Rationnellement, puis-je dire "j'ai raison d'employer la raison" ?
Sur des critères pragmatiques tels que nombres les emploie (la raison a mieux mené à la vérité que l'intuition), certes, cela serait possible.
Mais cependant, l'on vient de signaler que la raison est incapable de définir quoique ce soit, ou d'accéder à la vérité.
Donc, les critères pragmatiques ne sont pas pertinent (notamment parce qu'ils n'ont aucune valeur théorique, rationnellement parlant, ce n'est pas la pratique qui prouve une théorie)
Ainsi donc, la raison ne se légitime pas. D'ailleurs, elle en sera incapable, puisque ce serait une "auto légitimité" qu'elle se refuse, selon ses propres lois.
Elle n'accorde pas plus de légitimité à l'intuition par ailleurs, à moins que quelqu'un ait une démonstration rationnelle le permettant (2). D'ailleurs, n'oublions pas que si elle légitimait l'intuition, il faudrait que la raison soit légitime, et elle ne l'est pas.
L'intuition, en revanche, s'autolégitime. l'intuition se dit capable d'appréhender le réel avec légitimité. Elle ne légitime pas la raison, puisqu'intuitivement, la raison n'est pas plus légitime que l'intuition. Notons qu'elle ne l'illégitime pas non plus.
Or, d'un point de vue rationnel, l'intuition ne pouvant s'autolégitimer,
la raison ne le pouvant pas plus.
L'un et l'autre ne pouvant se légitimer l'un & l'autre (il leur faudrait une légitimité pour se faire)
Aucun des deux, rationnellement, n'est légitime.
Pourquoi rationnellement ? Simplement que l'intuition n'a pas à obéir au loi de la raison. Ainsi donc, elle peut s'autolégitimer, et donc parvient, dans son cercle personnel, à être légitime.
Nous avons donc, d'un côté: la raison illégitimant tout.
De l'autre: l'intuition légitime.
Ainsi donc l'intuition de l'homme est plus légitime que sa raison. (notons que l'intuition n'illégitime pas la raison, cela est important).
Poursuivons donc, au-delà du champs de la raison pure, et passons au double champs intuition/raison.
Nous remarquerons que l'intuition du karma est présente dans la majorité des cultures (la totalité), et que la spiritualité a touché l'intégralité des cultures également.
à ceci nous noterons plusieurs choses:
La nature [l'univers] est grande. Elle existait depuis toujours (au commencement du temps), et existera encore toujours après.
L'homme est petit.
Il prend conscience de l'infinité des choses qui agissent sur lui. (ne serait-ce que physiquement).
De là, l'homme développe un profond complexe d'infériorité.
Ce complexe l'amènera rapidement à un complexe de supériorité, comme c'est souvent le cas. Il va avoir un besoin de contrôle sur le monde afin de l'assouvir.
Mais il lui reste ce sentiment de l'au-delà. Cette intuition qui ne peut être complètement supprimée, elle est, et elle demeure.
Ainsi, l'homme va créer les religions. Depuis l'intuition de l'au-delà, il va imaginer des divinités, et des moyens simples d'en avoir le contrôle. Les offrandes, les actes. Si l'on dit bien souvent que "c'est l'intention qui compte", cela est, dans la vie courante, tout à fait faux. Une tentative d'homicide sera, par exemple, nettement moins punie qu'un homicide involontaire, preuve que l'acte domine la pensée.
C'est pourquoi les religions se transforment bien vite en équation spirituelle: fais ça + fais ça + fais ça = paradis (et 70 vierges en primes).
Les livres eux, sont rarement aussi portés sur les actes, mais cependant, sont pris "littéralement", afin de permettre à chacun de comprendre le topo. C'est dit noir sur blanc, 6 jours, c'est 6 jours, et puis c'est tout.
Viens ensuite la science, la science apparaît, et montre certaines erreurs de la religion. L'on assiste alors à une sorte de combat, donc il est évident que la science sortira vainqueur. Cela est évident, car elle montre des erreurs, et propose un système plus cohérent.
Descartes arrive, et le dualisme prend forme: d'un côté, la matière, pour la science, de l'autre, l'immatériel, pour la religion.
C'est l'occasion rêvée pour la science, de signaler que n'existe que la matière, et l'on tombe dans le matérialisme. L'immatériel n'existe pas.
Quels arguments possède la science pour se justifier face à la religion ?
Le premier, le plus simple, est que la religion est apaisante: comme je le disais: fais ça + fais ça + fais ça = paradis, et vie éternelle, et béatitude, et tout le tralalala youpiyalalala.
Mais la science ne se trouve-t-elle pas être dans la même situation ? Car, en effet, prenons d'un point de vue rationnel la moralité. Qu'est-elle ? hé bien, tout simplement une chose nécessaire afin de permettre à une société de fonctionner. La science libère donc l'individu de la moralité. Elle le libère également de l'angoisse du futur (vais-je aller au paradis ou en enfer ?), et même de l'importance de sa vie. Elle le libère enfin, avec l'évolution, de toute responsabilité.
Bien au-delà de ce que toute religion avait permis, la science est donc extrêmement apaisante pour l'esprit, et c'est sans doute pour cela qu'elle suscite un tel mouvement vers elle. être rationnaliste et "scientiste", permet à l'être de se prémunir de la majorité des problèmes. En vérité, il n'en a plus aucun, et peut se laisser aller à tout et n'importe quoi. la libération la plus complète et totale procède de la science.
Voici en quoi la science n'est rien de plus qu'une nouvelle religion, qui finira, tôt ou tard, par se modifier, comme elle le fait actuellement. la science est-elle mauvaise ? pas plus que ne l'est la bible, la kabbale, le coran ou le Kalevala. Ce sont les hommes qui posent problèmes.
(1) L'assertion comme quoi le mot air désigne autre chose n'étant, dans ce cas présent, pas recevable, puisque nous nous interrogeons justement sur la justification du mot "air" en même temps que sur la chose "air".
(2) J'avoue que ce mini point n'a jamais été véritablement exploré, car il est peu utile pour la suite de la démonstration et aboutirait au même endroit.
Nous allons tout d'abord commencer par une réflexion sur la connaissance que la raison peut faire du réel.
Prenons l'écran de l'ordinateur, que chacun a devant lui.
Rationnellement, peut-il définir cet écran d'ordinateur ?
Pour se faire, il va falloir montrer ce qui est "écran d'ordinateur", et ce qui ne l'est pas.
L'air, autour de cet écran, n'est pas l'écran.
Comment le savons-nous ?
Qu'est-ce que l'air dont je viens de parler ?
Il va nous falloir le définir, car sinon, comment montrer que l'air n'est pas "l'écran d'ordinateur" ? (1)
Limitant l'air, nous aurons, sans nul doute, notre propre personne, un mur, une fenêtre, et nombres d'autres objets.
Mais enfin, comment savons-nous s'il est légitime de dire que ces objets ne sont pas airs, si nous ne les avons pas, au préalable, définis ?
Continuons ainsi à l'infini, il nous faudra définir, pour l'air, la fin de l'air par-delà l'atmosphère, et puis, les planètes limitant ce lieu "sans air" (mais non vide, scientifiquement parlant).
==> Pour définir cet écran, il me faut parvenir à une définition totale de l'univers.
Une fois que l'univers est entièrement défini, il apparaît logique de considérer l'humain comme étant omniscient. Il sait tout, puisqu'il peut définir chaque chose, et, bien sur, chaque loi, puisque sans ces lois, les choses ne sont pas toutes définissables.
Peut-on être omniscient ?
L'omniscience suppose savoir tout, et, sans nul doute, se savoir savoir tout.
Peut-on savoir que l'on sait tout ? Rationnellement, cela est impossible. Pour savoir que je sais tout, il faudrait tout savoir, et pour tout savoir, il faut, sans nul doute, savoir que l'on sait tout.
Nous entrons donc dans une boucle complète qui permet de confirmer que l'homme ne peut être omniscient.
L'homme ne pouvant être omniscient, il ne peut donc définir quoique ce soit avec pertinence.
Cependant, la raison est-elle légitimé à juger de cela ?
La raison pose l'idée qu'une chose doit être légitime, et ne peut être légitimité par elle-même.
Prenons donc la raison, et l'intuition comme étant son "adversaire"
La raison s'autolégitime-t-elle ? Rationnellement, puis-je dire "j'ai raison d'employer la raison" ?
Sur des critères pragmatiques tels que nombres les emploie (la raison a mieux mené à la vérité que l'intuition), certes, cela serait possible.
Mais cependant, l'on vient de signaler que la raison est incapable de définir quoique ce soit, ou d'accéder à la vérité.
Donc, les critères pragmatiques ne sont pas pertinent (notamment parce qu'ils n'ont aucune valeur théorique, rationnellement parlant, ce n'est pas la pratique qui prouve une théorie)
Ainsi donc, la raison ne se légitime pas. D'ailleurs, elle en sera incapable, puisque ce serait une "auto légitimité" qu'elle se refuse, selon ses propres lois.
Elle n'accorde pas plus de légitimité à l'intuition par ailleurs, à moins que quelqu'un ait une démonstration rationnelle le permettant (2). D'ailleurs, n'oublions pas que si elle légitimait l'intuition, il faudrait que la raison soit légitime, et elle ne l'est pas.
L'intuition, en revanche, s'autolégitime. l'intuition se dit capable d'appréhender le réel avec légitimité. Elle ne légitime pas la raison, puisqu'intuitivement, la raison n'est pas plus légitime que l'intuition. Notons qu'elle ne l'illégitime pas non plus.
Or, d'un point de vue rationnel, l'intuition ne pouvant s'autolégitimer,
la raison ne le pouvant pas plus.
L'un et l'autre ne pouvant se légitimer l'un & l'autre (il leur faudrait une légitimité pour se faire)
Aucun des deux, rationnellement, n'est légitime.
Pourquoi rationnellement ? Simplement que l'intuition n'a pas à obéir au loi de la raison. Ainsi donc, elle peut s'autolégitimer, et donc parvient, dans son cercle personnel, à être légitime.
Nous avons donc, d'un côté: la raison illégitimant tout.
De l'autre: l'intuition légitime.
Ainsi donc l'intuition de l'homme est plus légitime que sa raison. (notons que l'intuition n'illégitime pas la raison, cela est important).
Poursuivons donc, au-delà du champs de la raison pure, et passons au double champs intuition/raison.
Nous remarquerons que l'intuition du karma est présente dans la majorité des cultures (la totalité), et que la spiritualité a touché l'intégralité des cultures également.
à ceci nous noterons plusieurs choses:
La nature [l'univers] est grande. Elle existait depuis toujours (au commencement du temps), et existera encore toujours après.
L'homme est petit.
Il prend conscience de l'infinité des choses qui agissent sur lui. (ne serait-ce que physiquement).
De là, l'homme développe un profond complexe d'infériorité.
Ce complexe l'amènera rapidement à un complexe de supériorité, comme c'est souvent le cas. Il va avoir un besoin de contrôle sur le monde afin de l'assouvir.
Mais il lui reste ce sentiment de l'au-delà. Cette intuition qui ne peut être complètement supprimée, elle est, et elle demeure.
Ainsi, l'homme va créer les religions. Depuis l'intuition de l'au-delà, il va imaginer des divinités, et des moyens simples d'en avoir le contrôle. Les offrandes, les actes. Si l'on dit bien souvent que "c'est l'intention qui compte", cela est, dans la vie courante, tout à fait faux. Une tentative d'homicide sera, par exemple, nettement moins punie qu'un homicide involontaire, preuve que l'acte domine la pensée.
C'est pourquoi les religions se transforment bien vite en équation spirituelle: fais ça + fais ça + fais ça = paradis (et 70 vierges en primes).
Les livres eux, sont rarement aussi portés sur les actes, mais cependant, sont pris "littéralement", afin de permettre à chacun de comprendre le topo. C'est dit noir sur blanc, 6 jours, c'est 6 jours, et puis c'est tout.
Viens ensuite la science, la science apparaît, et montre certaines erreurs de la religion. L'on assiste alors à une sorte de combat, donc il est évident que la science sortira vainqueur. Cela est évident, car elle montre des erreurs, et propose un système plus cohérent.
Descartes arrive, et le dualisme prend forme: d'un côté, la matière, pour la science, de l'autre, l'immatériel, pour la religion.
C'est l'occasion rêvée pour la science, de signaler que n'existe que la matière, et l'on tombe dans le matérialisme. L'immatériel n'existe pas.
Quels arguments possède la science pour se justifier face à la religion ?
Le premier, le plus simple, est que la religion est apaisante: comme je le disais: fais ça + fais ça + fais ça = paradis, et vie éternelle, et béatitude, et tout le tralalala youpiyalalala.
Mais la science ne se trouve-t-elle pas être dans la même situation ? Car, en effet, prenons d'un point de vue rationnel la moralité. Qu'est-elle ? hé bien, tout simplement une chose nécessaire afin de permettre à une société de fonctionner. La science libère donc l'individu de la moralité. Elle le libère également de l'angoisse du futur (vais-je aller au paradis ou en enfer ?), et même de l'importance de sa vie. Elle le libère enfin, avec l'évolution, de toute responsabilité.
Bien au-delà de ce que toute religion avait permis, la science est donc extrêmement apaisante pour l'esprit, et c'est sans doute pour cela qu'elle suscite un tel mouvement vers elle. être rationnaliste et "scientiste", permet à l'être de se prémunir de la majorité des problèmes. En vérité, il n'en a plus aucun, et peut se laisser aller à tout et n'importe quoi. la libération la plus complète et totale procède de la science.
Voici en quoi la science n'est rien de plus qu'une nouvelle religion, qui finira, tôt ou tard, par se modifier, comme elle le fait actuellement. la science est-elle mauvaise ? pas plus que ne l'est la bible, la kabbale, le coran ou le Kalevala. Ce sont les hommes qui posent problèmes.
(1) L'assertion comme quoi le mot air désigne autre chose n'étant, dans ce cas présent, pas recevable, puisque nous nous interrogeons justement sur la justification du mot "air" en même temps que sur la chose "air".
(2) J'avoue que ce mini point n'a jamais été véritablement exploré, car il est peu utile pour la suite de la démonstration et aboutirait au même endroit.