Les “ Frères polonais ” : pourquoi furent-ils persécutés ?
Posté : 25 févr.10, 05:14
Les “ Frères polonais ” : pourquoi furent-ils persécutés ?
En 1638, le Parlement polonais porta un coup sévère à un petit mouvement religieux connu sous le nom de “ Frères polonais ”. Une église et une presse appartenant au mouvement furent détruites. L’université de Raków fut fermée et ses professeurs, exilés.
Vingt ans plus tard, le Parlement alla plus loin encore en condamnant à l’exil tous les membres du mouvement, au nombre, estime-t-on, de 10 000 ou davantage. Comment la situation avait-elle pu s’envenimer à ce point dans un pays considéré à l’époque comme l’un des plus tolérants d’Europe ? Qu’avaient fait les Frères polonais pour mériter un tel traitement ?
TOUT commença lorsque de graves divergences apparurent au sein de l’Église calviniste de Pologne. Les désaccords portaient en particulier sur la doctrine de la Trinité. Les chefs d’un groupe réformateur rejetaient cette doctrine qu’ils jugeaient contraire aux Écritures. Cette prise de position provoqua la colère des responsables de l’Église, et les dissidents firent sécession.
Les calvinistes qualifiaient les dissidents d’Ariens, mais eux-mêmes préféraient le nom de chrétiens ou de Frères polonais. On les appelle également Sociniens, du nom de Laelius Socinus, un disciple italien de Michel Servet dont le neveu, Faustus Socinus, se rendit en Pologne et devint l’une des principales figures du mouvement.
Jan Sienieński, un noble polonais, voulut alors donner à la nouvelle Église “ un lieu paisible et retiré ” où elle pourrait s’épanouir. Usant d’un privilège spécial accordé par le roi de Pologne, il fonda la ville de Raków, qui devint le centre du socinianisme en Pologne. Il accorda aux citoyens de sa ville un certain nombre de droits, parmi lesquels figurait la liberté de pratiquer le culte de son choix.
La nouvelle attira des artisans, des médecins, des pharmaciens et des citadins appartenant à diverses religions. Des ministres religieux affluèrent de Pologne, de Lituanie, de Transylvanie, de France et même d’Angleterre. Ces nouveaux arrivants ne partageaient pas tous les croyances des Sociniens, si bien qu’entre 1569 et 1572 Raków fut le théâtre d’innombrables débats théologiques. Avec quel résultat ?
Une maison divisée
Le mouvement socinien commença à son tour à être divisé. D’un côté se trouvaient les plus radicaux, de l’autre les plus modérés. Mais en dépit de leurs divergences ils avaient en commun des croyances caractéristiques. Ils rejetaient la Trinité et le baptême des nouveau-nés. En règle générale, ils n’acceptaient ni de porter les armes ni d’occuper des fonctions officielles. Ils niaient également l’existence de l’enfer comme lieu de tourments. Sur tous ces points, ils tournaient le dos à la tradition.
Les clergés calviniste et catholique suscitèrent une vive opposition à l’encontre du nouveau mouvement, mais grâce à l’atmosphère de tolérance religieuse favorisée par des rois comme Sigismond II Auguste et Stéphane Báthory les ministres sociniens purent propager leurs idées.
En 1638, le Parlement polonais porta un coup sévère à un petit mouvement religieux connu sous le nom de “ Frères polonais ”. Une église et une presse appartenant au mouvement furent détruites. L’université de Raków fut fermée et ses professeurs, exilés.
Vingt ans plus tard, le Parlement alla plus loin encore en condamnant à l’exil tous les membres du mouvement, au nombre, estime-t-on, de 10 000 ou davantage. Comment la situation avait-elle pu s’envenimer à ce point dans un pays considéré à l’époque comme l’un des plus tolérants d’Europe ? Qu’avaient fait les Frères polonais pour mériter un tel traitement ?
TOUT commença lorsque de graves divergences apparurent au sein de l’Église calviniste de Pologne. Les désaccords portaient en particulier sur la doctrine de la Trinité. Les chefs d’un groupe réformateur rejetaient cette doctrine qu’ils jugeaient contraire aux Écritures. Cette prise de position provoqua la colère des responsables de l’Église, et les dissidents firent sécession.
Les calvinistes qualifiaient les dissidents d’Ariens, mais eux-mêmes préféraient le nom de chrétiens ou de Frères polonais. On les appelle également Sociniens, du nom de Laelius Socinus, un disciple italien de Michel Servet dont le neveu, Faustus Socinus, se rendit en Pologne et devint l’une des principales figures du mouvement.
Jan Sienieński, un noble polonais, voulut alors donner à la nouvelle Église “ un lieu paisible et retiré ” où elle pourrait s’épanouir. Usant d’un privilège spécial accordé par le roi de Pologne, il fonda la ville de Raków, qui devint le centre du socinianisme en Pologne. Il accorda aux citoyens de sa ville un certain nombre de droits, parmi lesquels figurait la liberté de pratiquer le culte de son choix.
La nouvelle attira des artisans, des médecins, des pharmaciens et des citadins appartenant à diverses religions. Des ministres religieux affluèrent de Pologne, de Lituanie, de Transylvanie, de France et même d’Angleterre. Ces nouveaux arrivants ne partageaient pas tous les croyances des Sociniens, si bien qu’entre 1569 et 1572 Raków fut le théâtre d’innombrables débats théologiques. Avec quel résultat ?
Une maison divisée
Le mouvement socinien commença à son tour à être divisé. D’un côté se trouvaient les plus radicaux, de l’autre les plus modérés. Mais en dépit de leurs divergences ils avaient en commun des croyances caractéristiques. Ils rejetaient la Trinité et le baptême des nouveau-nés. En règle générale, ils n’acceptaient ni de porter les armes ni d’occuper des fonctions officielles. Ils niaient également l’existence de l’enfer comme lieu de tourments. Sur tous ces points, ils tournaient le dos à la tradition.
Les clergés calviniste et catholique suscitèrent une vive opposition à l’encontre du nouveau mouvement, mais grâce à l’atmosphère de tolérance religieuse favorisée par des rois comme Sigismond II Auguste et Stéphane Báthory les ministres sociniens purent propager leurs idées.