La transformation est l'un des trois modes de transfert horizontal naturels que l'on retrouve dans la nature. Si l'on se penche sur les conditions à réunir pour l'obtenir, on constate qu'il doit se trouver de l'ADN libre (donc en suspension dans le même milieu que l'organisme receveur) et que cet ADN libre doit être absorbé par cet organisme. Le problème que cela suppose est que les organismes receveurs se limitent dès lors aux bactéries, plus rarement aux eucaryotes unicellulaires (le noyau rendant l'ADN chromosomique plus difficile à altérer). Ce phénomène ne peut pas naturellement affecter des organismes plus complexes comme l'être humain qui est un eucaryote, qu'il est constitué de tissus dont la peau qui le protège des agressions extérieures et dont les cellules germinales sont placées dans des milieux où l'idée qu'elles rencontrent de l'ADN libre étranger à l'organisme est pour ainsi dire chimérique. Car oui, est-il nécessaire d'ajouter que pour être certain qu'une modification de l'ADN se transmette à la génération suivante, il est nécessaire dans le cas d'organismes possédant des cellules somatiques et germinales que les cellules germinales soient infectées, et que ce soit l'une d'entre elles qui soit retenue pour la fécondation.
Qui plus est, la multitude de rétrovirus endogènes communs aux grands singes, sur les mêmes sites chromosomiques soutient l'idée de l'infection d'ancêtres communs de par la rareté de l’événement que représente l'infection d'une cellule germinale et que cette dernière soit celle sélectionnée pour la fécondation. Le simple fait d'imaginer l'infection isolée du même rétrovirus endogène sur le même chromosome chez deux espèces séparées est vertigineux pour peu qu'on soit conscient des mécanismes mis en jeux.
Une vidéo explicative en anglais résume ce que sont ces ces rétrovirus endogènes ou ERV, en quoi ils appuient plus que tout autre élément scientifique la thèse de l’ancêtre commun, pour les grands singes dont l'homme au moins, pour de plus grands ensembles du règne animal également, pour ce dernier dans sa globalité pourquoi pas (à vérifier).
Que le titre de la vidéo ou les conclusions émises par l'auteur de la vidéo soient gênants n'a aucune pertinence ici, ce qui compte, c'est surtout de savoir ce que ces ERV représentent comme argument de poids. Ils me permettent d'affirmer avec certitude que nous sommes cousins des singes au moins. L'extrapolation peut se prolonger aussi loin dans le règne animal et vivant que ces ERV nous le permettent.
http://www.youtube.com/watch?v=TUxLR9hdorI
Note: Je fais partie de ceux que les probabilités laissent de marbre (pour un certain nombre de corollaires métaphysiques qui lui sont associés et que je n'accepte toujours pas à titre personnel), bien que je saisisse et utilise les notions de risque dans mes domaines d'études. Ce n'est donc pas le caractère chiffré des probabilités exprimées qui a été pour moi le facteur de mon adhésion à cette thèse; cependant toute personne que ces notions touchent devrait si elle ne trouve rien à redire à la démonstration (et à moins qu'elle trouve une réelle alternative probable à l'existence de ces ERV communs), comprendre le poids de ces chiffres.
PS: Je n'ai pas accès au document PDF pour le moment. S'il s'avère que le nom d'Harun Yahya figure dans la liste des scientifiques, on est en droit de douter de l’honnêteté intellectuelle et/ou de la rigueur scientifique de l'auteur d'un tel document. Sans pour autant généraliser ce raisonnement à l'ensemble des personnes citées dont certaines peuvent être scientifiques, la simple évocation de ce faussaire peut sonner le glas d'une démonstration rigoureuse, car le simple fait d'accorder le moindre crédit aux affabulations de ce dernier est une posture à l'opposé des qualités sus-citées (honnêteté intellectuelle et de la rigueur scientifique pour rappel). Moi qui croyais que nous étions débarrassés de cette question, me voila à nouveau très désappointé.
PS2: Afin de ne pas sortir totalement du cadre du sujet, j'abonde dans le sens de keinlezard sur la pertinence des sources tant des auteurs que des sites cités. La vulgarisation sur le site de l'université d'Angers notamment est réellement remarquable, assez digeste et exhaustive à la fois pour être digne d'attention et être source de recherches annexes en vue d'approfondissements. À lire et à recommander selon moi.