suggestion métaphysique

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suggestion métaphysique

Ecrit le 09 janv.13, 10:36

Message par invité »

Ce topic s'adresse à ceux qui réfléchissent.

Je me fais assez peu d'illusion, jusqu'à je n'ai réussi à expliquer cette idée à pour ainsi dire personne. On verra bien... Voici donc une petite "suggestion métaphysique" (ou peut-être anti-métaphysique), qui permet d'oublier autant la fatalité que la liberté et le hasard, autant le matérialisme que le spiritualisme.

Si je vous dit "la conscience n'existe que par ce qui apparaît à elle, et ce qui apparaît à la conscience n'existe que par cette conscience", comment le comprenez-vous ?

Pion

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Re: suggestion métaphysique

Ecrit le 09 janv.13, 10:58

Message par Pion »

Je manque de temps, mais vite comme ça, je dirais que selon ce concept seul le virtuel existerait et non le matériel, mais je vais y réfléchir d'avantage.

samuell

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Re: suggestion métaphysique

Ecrit le 09 janv.13, 20:03

Message par samuell »

tout être vivant peut avoir une conscience , une conscience propre , la conscience de l'homme n'est pas à comparer à celles des autres êtres vivants , et ce n'est pas parce que l'être humain se définit supérieur que le reste du monde vivant n'a pas de conscience , elle est différente .

uzzi21

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Re: suggestion métaphysique

Ecrit le 10 janv.13, 02:15

Message par uzzi21 »

Moi je serai plus radical, je dirais : que rien n'existe en dehors de notre cerveau.

Et pour m'appuyer je reprendrais cette citation d'Einstein : "On ne sait des choses que ce que l'on s'en représente".
Je vous propose mes compositions musicales sur Jamendo Music https://www.jamendo.com/artist/551714/l ... ign/albums (libre écoute, sans insrciption).

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Re: suggestion métaphysique

Ecrit le 10 janv.13, 03:57

Message par invité »

Bon, je vous fais une recontextualisation de l'idée (uniquement par rapport à l'histoire des idées en occidents... si je me lance dans l'orient, on en a pour une semaine de plus). Par la philosophie et la science conjointement, on provoque deux réductions paradoxales du monde : d'un coté on réduit le monde extérieur et objectif jusqu'à le faire disparaître dans le monde intérieur et subjectif de l'individu ; de l'autre, on dissous le monde intérieur dans le monde extérieur.

Réduction du monde extérieur :

Du coté des philosophes, celle-ci commence dès Platon (peut-être même dès Parménide, voir Pythagore). On prend conscience que le monde des sens n'est pas fiable, pas objectif, et pas toujours "réel". A partir de Pyrrhon d'Elis (fondateur du scepticisme), un siècle ou deux plus tard, on envisage que la vérité puisse nous être totalement inaccessible.
Au XVII, Descartes montre que tout ce qui n'est pas la conscience pourrait très bien ne pas exister, et être aussi illusoire qu'un rêve. Après lui, Berkeley établie une solide métaphysique basé sur l'immatérialisme.
A leur suite, Kant, par une rigoureuse critique, établie que le monde dont on fait l'expérience est celui des phénomènes, subjectif, et que les noumènes, objectif, nous est totalement inaccessible. Viens ensuite Schopenhauer, et avec lui la découverte de la philosophie indienne (ayant déjà presque parachevé cette réduction). Il construit une métaphysique du phénomène (phénomènes au rang desquels il compte les pensées), et défini le monde comme une représentation.
Plus récemment, au siècle dernier, Husserl fonde l'une des branches majeurs de la philosophie contemporaine, la phénoménologie, qui ne s'intéresse qu'à ce qui nous apparaît, sans ce soucier des choses en elle-même.

Du coté de la science, la réduction du monde extérieur est plus ambiguë, puisque toute l'ambition scientifique repose sur l'a priori d'un monde objectif connaissable. Néanmoins, que notre conscience (que celle-ci soit immanente ou transcendante, qu'elle émerge de notre cerveau ou qu'elle le dépasse) ne fait jamais l'expérience du monde extérieur : c'est notre cerveau qui nous dit que nous sens nous dise que le monde est là, ainsi.

La réduction du monde extérieur va jusqu'à annihiler ce dernier, montre qu'il n'existe pas hors de nous et de notre subjectivité.

Réduction du monde intérieur :

Si celle-ci commence en Inde au V ou VI siècle avant notre ère avec Buddha, il faut en occident attendre Hume (l'un des successeurs de Descartes) pour l'entamer véritablement. Il nie l'existence propre du "moi", et ne le défini comme une succession d'état. Nietzsche (philosophe marqué par Schopenhauer et la philosophie bouddhiste) dira "une idée vient quant elle veut" et "ça pense" (plutôt que "je pense"), dépersonnalisant ainsi la pensée, en laquelle Descartes croyait voir une preuve de sa propre existence.
Inspiré par Nietzsche, Freud mécanise le monde intérieur de l'individu. En le rapprochant ainsi de la machine, il l'écarte de la "personne". Jung, héritier rebelle de Freud, participe aussi à la réduction du monde intérieur : bien qu'il parle d' "Âme" et de "Soi totale", il dépersonnalise la conscience, seule expérience que l'on vraiment de "nous-même", en admettant que notre cerveau puisse héberger plusieurs "consciences" (dont chaque "complexe" serait fourni... le "moi" n'étant qu'un complexe parmi d'autre). Les personnages de rêves, par exemple, pour Jung, pourraient avoir une conscience propre.
Aujourd'hui, Dawkins propose, par une analogie avec l'évolution des espèces, une vision du paysage intellectuelle ne laissant aucune place à l'individu. Pour lui, tout comme le corps d'un humain n'est un véhicule jetable pour les informations autonomes (et "égoïstes") que sont les gènes, la psyché d'un humaine ne serait qu'un support provisoire d'information indépendante, les mèmes.

Les sciences de l'humain et du cerveau sont maintenant le fer de lance de cette réduction intérieure. Émotion, sentiment, pensée, décision... de plus en plus de choses que l'on limitait au monde spirituel deviennent indéniablement matériels. Jusqu'où ira cette réduction ? D'après les matérialistes, elle finira par mécaniser totalement l'intériorité de l'humain. D'après les spiritualistes, elle n'y parviendra jamais... soit parce qu'elle butera contre une frontière prouvant l'existence d'un esprit supra-mondain, soit parce qu'il y aura toujours une place pour celui-ci au delà de la matière.

Je continuerais plus tard. Essayez maintenant d'imaginer ce à quoi on aboutirait si les deux réductions étaient poussés à l'extrême.

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