Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

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La religion musulmane l'Islam, se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
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rayaan

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Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

Ecrit le 14 mai13, 07:20

Message par rayaan »

Je propose que nous mettions ici les biographies des personnes ayant marqué l'histoire de l'Islam.
Ce topic n'est pas sujet à débat je suggere donc que l'on interdise toute insulte ou critique envers les prophètes ou les compagnons. Par contre si quelqu'un a une critique à faire envers un savant alors celle ci devra être structuré et argumenté avec preuve et raison, tout en sachant que la balance pour juger si une personne est mauvaise se compose du Coran et de la Sunna. De plus si il y a une critique à faire sur un savant alors je propose que la critique vienne d'un autre savant de l'islam car ce n'est pas à nous simple musulman de dire si un savant de l'islam est bon ou mauvais mais ce sont les savants qui eclaircissent cela.
Toutes ces regles que j'ai émis ont pour but le maintient d'un bon ordre sur ce forum et l'abandon des disputes. J'espère qu'elles seront respécté.

Je commence donc avec la biographie d'un Noble Prophète : Ibrahim ( Abraham ) l'ami d'Allah.


L’un des prophètes les plus souvent mentionnés, dans le Coran, est Abraham. Le Coran parle de sa foi inébranlable en Dieu, qui lui a d’abord demandé de rejeter son peuple à cause de son idolâtrie et qui l’a plus tard testé de multiples façons.

En islam, Abraham est décrit comme un pur monothéiste qui appelle son peuple à l’adoration exclusive de Dieu. Ce monothéisme strict n’est pas sans lui faire subir diverses épreuves; il se voit obligé de se dissocier de sa famille et de son peuple en émigrant au loin. Il obéit aux ordres de Dieu, par lesquels il est testé, mais par lesquels, aussi, il démontre à chaque fois sa fidélité envers Lui.

À cause de cette foi inébranlable qui était la sienne, le Coran parle de l’islam comme de la « religion d’Abraham », même si d’autres prophètes avant lui, comme Noé, avaient appelé les gens à suivre cette même voie. Et à cause de son obéissance de chaque instant envers Dieu, Dieu lui a donné le titre spécial de « Khalil », ou serviteur bien-aimé, titre jamais donné à aucun autre prophète. Grâce à son excellent caractère, Dieu a fait naître d’autre prophètes parmi ses descendants, dont Ismaël, Isaac, Jacob et Moïse, qui ont tous contribué à guider les gens vers la vérité.

La position élevée d’Abraham est reconnue par les trois grandes religions (judaïsme, christianisme et islam). Les juifs le voient comme la vertu incarnée, car il s’est conformé à tous les commandements avant même qu’ils soient révélés (ils n’ont été révélés que plus tard, à Moïse). Il est considéré comme le père du peuple élu et de tous les prophètes, par lequel Dieu a initié la révélation. Dans le christianisme, il est considéré comme le père des croyants (Romains 4 :11) et sa confiance en Dieu et son sacrifice ont été pris en exemples par les « saints » chrétiens (Hébreux 11).

Comme Abraham occupe une place aussi importante au sein des trois grandes religions, il mérite que l’on étudie sa biographie et que l’on cherche à connaître les qualités qui l’ont élevé à la position que Dieu lui a accordée.

Bien que le Coran et la sounnah ne racontent pas la vie d’Abraham en détail, ils mentionnent plusieurs faits qui méritent d’être connus. En fait, ils détaillent certains aspects de sa vie pour clarifier et démentir certaines croyances erronées à son sujet que l’on retrouve dans le judaïsme et le christianisme, ou pour expliquer certaines leçons morales.

Son nom

Dans le Coran, le seul nom donné à Abraham est « Ibrahim » (ou « Ibraham »), qui partagent la même racine b-r-h-m. Même si la Bible prétend qu’Abraham s’appelait d’abord Abram (et on explique que Dieu modifia plus tard son nom), le Coran ne mentionne rien à ce sujet et s’abstient de nier ou de confirmer cette information. Les érudits judéo-chrétiens modernes doutent cependant qu’un changement de nom ait réellement eu lieu et parlent plutôt de « jeux de mots populaires ». Les assyriologues suggèrent que la lettre hébraïque Hê (h), dans le dialecte minéen, remplace le « a » allongé (ā) et que la différence entre Abraham et Abram n’est que dialectale.(1] On pourrait aussi prendre pour exemple les noms Sarai et Sarah, dont la signification est identique.(2]

Sa patrie

On estime qu’Abraham serait né environ 2166 ans avant Jésus dans la ville, ou près de la ville d’Ur, en Mésopotamie(3] [4], située à près de 320 kilomètres au sud-est de l’actuelle ville de Bagdad[5]. Selon la Bible, son père s’appelait Azar, Terah ou Terakh. C’était un idolâtre, descendant de Sem, fils de Noé. Certains exégètes croient qu’il se faisait appeler Azar, selon le nom d’une idole à laquelle il était particulièrement dévoué.[6] Il était probablement Akkadien, ce peuple sémitique de la Péninsule arabe qui s’était installé en Mésopotamie au cours du troisième millénaire avant Jésus.

Il semble qu’Azar émigra avec des membres de sa famille vers la ville de Haran alors qu’Abraham était encore enfant, bien que la tradition judéo-chrétienne[7] croit qu’Abraham était plus âgé lors de cette émigration, qui se serait faite après qu’il eût été rejeté par les gens de sa ville natale. La Bible raconte que Haran, l’un des frères d’Abraham, est mort à Ur, « son pays natal » (Genèse 11 :28), mais il était beaucoup plus âgé qu’Abraham, puisque son autre frère, Nahor, prend alors la fille de Haram comme épouse (Genèse 11 :29). La Bible ne fait aucune mention de l’émigration d’Abraham à Haran; le premier ordre qu’il reçoit d’émigrer est en fait un ordre de quitter Haran, comme s’il s’y était déjà installé (Genèse 12 :1-5). Si nous supposons que le premier ordre d’émigrer faisait référence à une émigration d’Ur à Canaan, il semble qu’il n’y avait aucune raison pour qu’Abraham se rende avec sa famille à Haran, y laisse son père, puis se rende à Canaan par la suite, sans mentionner l’impossibilité géographique d’un tel déplacement (voir la carte).

Le Coran, lui, fait mention de la migration d’Abraham, mais il la situe après qu’Abraham se soit dissocié de son père et des gens de sa tribu à cause de leur incroyance. S’il avait vécu à Ur, à cette époque, il aurait été improbable que son père se rende avec lui à Haran après avoir rejeté son invitation au monothéisme et l’avoir torturé à l’aide de ses concitoyens. Quant à savoir pourquoi ils ont émigré, des découvertes archéologiques laissent croire que la ville d’Ur était une grande ville qui connut à la fois son essor et sa chute du vivant d’Abraham[8],ils furent donc peut-être forcés de quitter à cause de diverses adversités et choisirent de se rendre à Haran, qui partageait la même religion qu’Ur.[9]





La religion de Mésopotamie

Des découvertes archéologiques ont permis de reconstituer très clairement la vie religieuse en Mésopotamie. Ses habitants étaient des polythéistes qui croyaient en un panthéon dans lequel chaque divinité avait sa propre sphère d’influence. L’immense temple dédié au dieu lunaire akkadien,[10] Sin, occupait le centre de la ville d’Ur. La ville de Haran avait également adopté le dieu lunaire comme principale divinité. Ce temple d’Ur était considéré, par ses habitants, comme la maison physique de Dieu. La grande divinité du temple était une idole de bois entourée d’autres idoles, ou « divinités », censées la servir.




Connaissance de Dieu

Alors que les érudits judéo-chrétiens émettent des opinions divergentes quant au moment exact où Abraham connut l’existence de Dieu – à l’âge de trois, dix ou quarante-huit ans[11] – le Coran, lui, ne fait aucune mention de l’âge qu’avait Abraham lorsqu’il reçut sa première révélation. Il semblerait, toutefois, qu’il était alors assez jeune, car le Coran fait référence à lui en tant que « jeune homme » au moment où son peuple tente de l’exécuter pour avoir rejeté leurs idoles, et Abraham lui-même dit à son père avoir reçu un savoir qui ne lui est jamais parvenu (à son père) (19:43).

Le Coran, par ailleurs, mentionne clairement qu’Abraham fut l’un des prophètes à qui une écriture fut révélée :

« [Ces vérités] se trouvent [déjà relatées] dans les premières Écritures, celles d’Abraham et de Moïse. » (Coran 87:18-19)


Footnotes:
(1] Abraham. The Catholic Encyclopedia, Volume I. Copyright © 1907 par Robert Appleton Company. Édition en ligne : Copyright © 2003 par K. Knight Nihil Obstat, 1er mars 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, archevêque de New York. (http://www.newadvent.org/cathen/01051a.htm)
(2] Sarah. The Catholic Encyclopedia, Volume I. Copyright © 1907 par Robert Appleton Company. Édition en ligne: Copyright © 2003 par K. Knight Nihil Obstat, 1er mars 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, archevêque de New York.) (Abraham. Charles J. Mendelsohn, Kaufmann Kohler, Richard Gottheil, Crawford Howell Toy. The Jewish Encyclopedia.
(3] Mésopotamie: ancienne région de l’Asie du sud-ouest, entre le Tigre et l’Euphrate de l’Irak actuel. Probablement établie au sixième millénaire avant Jésus, la région a été habitée par de nombreuses civilisations, incluant Sumer, Akkad, Babylone et l’Assyrie. (The American Heritage® Dictionary of the English Language, Fourth Edition
Copyright © 2000 by Houghton Mifflin Company.)
[4] L’ancêtre du peuple hébreu, Abram, était, nous dit-on, né à « Ur des Chaldéens ». « Chaldéens » est une traduction erronée de l’hébreu Kasdim, lequel est le nom utilisé par l’Ancien Testament pour désigner les Babyloniens, tandis que les Chaldéens étaient une tribu qui vivait sur les rives du Golfe Persique et qui ne fit pas partie du peuple babylonien avant l’époque de Ézéchias. Ur était l’une des villes babyloniennes les plus vieilles et les plus connues. Son site s’appelle aujourd’hui Mougheir ou Mougayyar, sur la rive occidentale de l’Euphrate. (Easton’s 1897 Bible Dictionary). Certains érudits judéo-chrétiens affirment que la « Ur-Kasdim » mentionnée dans la Bible n’est pas Ur, mais fait plutôt référence à la ville d’Ur-Kesh, sise en Mésopotamie du Nord et proche de Haran. (From Abraham to Joseph - The historical reality of the Patriarchal age. Claus Fentz Krogh. (http://www.genesispatriarchs.dk/patriar ... am_eng.htm).
[5] Ibn Asakir, un érudit et historien musulman connu, a lui aussi confirmé cette opinion et affirmé qu’il était né à Babylone. Voir « Qisas al-Anbiya », ibn Kathir.
[6] Stories of the Prophets, ibn Kathir. Darussalam Publications.
[7] Comme il n’y a que peu de détails sur la vie d’Abraham dans la Bible, la majeure partie de ce que les gens croient à son sujet tire sa source de diverses traditions judéo-chrétiennes recueillies dans le Talmud et divers autres écrits rabbiniques. Une grande partie de ce qui est écrit dans la Bible au sujet d’Abraham est considéré, par les érudits judéo-chrétiens, comme des légendes qui ne peuvent être prouvées d’aucune façon.
(Abraham. The Catholic Encyclopedia, Volume I. Copyright © 1907 par Robert Appleton Company. Édition en ligne: Copyright © 2003 par K. Knight Nihil Obstat, 1er mars, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, archevêque de New York.) (Abraham. Charles J. Mendelsohn, Kaufmann Kohler, Richard Gottheil, Crawford Howell Toy. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... tter=A#881)
[8] (http://www.myfortress.org/archaeology.html)
[9] (http://www.myfortress.org/archaeology.html)
[10] Akkad: ancienne région de Mésopotamie qui occupait la partie nord de Babylone. (The American Heritage® Dictionary of the English Language, Fourth Edition
Copyright © 2000 by Houghton Mifflin Company.)
[11] Gen R. xxx. Abraham. Charles J. Mendelsohn, Kaufmann Kohler, Richard Gottheil, Crawford Howell Toy. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... tter=A#881).

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Abraham et son père

Comme les gens de son entourage, le père d’Abraham, Azar (Terah ou Terakh, dans la Bible) était un idolâtre. La tradition biblique[1] le présente comme un sculpteur d’idoles[2] et c’est pourquoi il fut le premier qu’Abraham appela au monothéisme. Il s’adressa à son père en usant de logique et de bon sens. Voici ce que dit le Coran à ce sujet :

« (Ô Mohammed), parle d’Abraham, dans le Livre; c’était un véridique et un prophète. Lorsqu’il dit à son père : « Ô mon père! Pourquoi adores-tu ce qui ne peut ni entendre ni voir et qui ne te profite en rien? Ô mon père! Il m’a été révélé un savoir qui ne t’est jamais parvenu. Suis-moi donc, je te guiderai sur un droit chemin. » (Coran 19:41-43)

Son père rejeta immédiatement les propos de son fils, comme il fallait s’y attendre d’un homme confronté par un plus jeune que lui usant de propos allant à l’encontre d’années de tradition chez son peuple.

« Son père dit : « Prendrais-tu en aversion mes divinités, ô Abraham? Si tu ne cesses pas, je te lapiderai sûrement. Éloigne-toi de moi, et pour longtemps! » (Coran 19:46)

Abraham et son peuple

Après avoir tenté à plusieurs reprises de convaincre son père d’abandonner l’adoration des fausses idoles, Abraham se tourna vers son peuple, cherchant à le mettre en garde en usant de la même logique :

« Récite-leur l’histoire d’Abraham, quand il dit à son père et à son peuple : « Qu’adorez-vous? » Ils répondirent : « Nous adorons des idoles et nous leur sommes dévoués. » Il dit : « Vous entendent-elles lorsque vous les implorez? Vous apportent-elles quelque bienfait? Ou peuvent-elles vous nuire? » Ils répondirent: « Non, mais nous avons vu nos pères agissant ainsi. » Il dit : « Mais avez-vous considéré ces idoles que vous adorez et qu’adoraient vos ancêtres? Elles sont toutes des ennemies, pour moi, mais pas le Seigneur des mondes. C’est Lui qui m’a créé et qui me guide, et c’est Lui qui me nourrit et me donne à boire. Et c’est Lui, encore, qui me guérit lorsque je suis malade, qui me fera mourir puis me redonnera la vie. » (Coran 26:69-81)

En appelant son peuple à n’adorer que Dieu, il lui donna encore à réfléchir. La tradition judéo-chrétienne rapporte une histoire similaire, mais raconte qu’Abraham aurait compris de lui-même l’existence de Dieu à travers l’adoration des idoles[3], et ne mentionne pas qu’il a utilisé les idoles comme exemple en s’adressant à son peuple. Dans le Coran, aucun prophète n’a jamais adoré autre que Dieu, même si certains ignoraient la vérité avant d’être investis de leur mission prophétique. Le Coran raconte, au sujet d’Abraham :

« Quand la nuit l’enveloppa, il observa une étoile et dit : « Voilà mon Seigneur! ». Puis lorsqu’elle déclina, il dit : « Je n’aime pas les choses qui disparaissent. » (Coran 6:76)

Les étoiles étaient une création tout à fait incompréhensible aux humains, à l’époque; elles étaient considérées comme plus grandes que l’humanité et souvent, on leur attribuait des pouvoirs surnaturels. Mais Abraham vit en elles leur incapacité d’apparaître à volonté.

Puis, lorsqu’il vit la lune, un corps céleste encore plus grand et impressionnant, qui pouvait apparaître à la fois de jour comme de nuit...

« Lorsqu’ensuite il vit la lune poindre (à l’horizon), il dit : « Voilà mon Seigneur! ». Puis lorsqu’elle disparut, il dit : « À moins que mon Seigneur ne me guide, je serai certes du nombre des égarés. » (Coran 6:77)

Puis il vit le soleil, encore plus resplendissant, une des plus puissantes créations, sans lequel la vie elle-même serait impossible :

« Lorsqu’ensuite il vit le soleil se lever, il dit : « Voilà mon Seigneur! Celui-ci est plus grand! » Puis lorsque le soleil se coucha, il dit : « Ô mon peuple! Je désavoue tout ce que vous associez à Dieu. En tant que croyant véritable, je tourne mon visage vers Celui qui a créé les cieux et la terre (à partir de rien), et je ne suis point du nombre des polythéistes. » (Coran 6:78)

Abraham fit comprendre à son peuple que le Seigneur des mondes ne pouvait se trouver ni dans les créations du monde ni dans les idoles qu’ils fabriquaient, mais que Dieu était Celui qui les avait créés, eux et tout ce qu’ils voyaient et percevaient autour d’eux, et qu’Il n’avait pas besoin d’être vu pour être adoré. Que Dieu est capable de tout et qu’Il n’est jamais limité d’aucune façon, comme le sont les créations du monde. Son message était simple :

« Adorez Dieu et observez vos devoirs envers Lui; cela est meilleur pour vous, si seulement vous saviez! Plutôt que Dieu, vous n’adorez que des idoles. Et vous ne faites qu’inventer des mensonges. Ceux que vous adorez en dehors de Dieu ne peuvent aucunement vous procurer votre subsistance. Recherchez donc votre subsistance auprès de Dieu; adorez-Le et soyez-Lui reconnaissants, car c’est vers Lui que vous serez ramenés. » (Coran 29:16-18)

Il remit ouvertement en question leur adhésion aux traditions de leurs ancêtres. Il dit :

« Certes, vous et vos ancêtres étiez dans l’erreur ! » (Coran 21:54)

La vie d’Abraham fut réellement marquée par la douleur, les difficultés, les épreuves, l’opposition de toutes parts et la tristesse. Son père et son peuple, incapables de raisonner, rejetèrent son message et restèrent sourds à son appel. Ils se moquèrent de lui :

« Ils dirent : « Nous apportes-tu la vérité ? Ou plaisantes-tu? » (Coran 21:55)

À ce stade de sa vie, Abraham, un jeune homme avec un brillant avenir devant lui, s’opposa à sa famille et à son peuple tout entier afin de transmettre le message du pur monothéisme, la croyance en un Dieu unique et le rejet de toutes les fausses divinités, que ce soient des étoiles, des corps célestes, des créatures terrestres ou des représentations de Dieu sous forme d’images ou d’idoles. Il se vit rejeté, ostracisé et châtié pour ses croyances, mais il tint bon et ne fit aucun compromis, sachant qu’il aurait à faire face à des obstacles encore plus difficiles dans le futur.

« Et (rappelle-toi) quand son Seigneur éprouva Abraham par certains commandements. Lorsqu’il les eut exécutés, (Dieu) dit : « Certes, Je vais faire de toi un guide (imam) pour les gens. » (Coran 2:124)


Footnotes:
[1] Gen r. xxxviii, Tanna debe Eliyahu. Ii. 25.
[2] Abraham. Charles J. Mendelsohn, Kaufmann Kohler, Richard Gottheil, Crawford Howell Toy. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... tter=A#881)
[3] The Talmud: Selections, H. Polano. (http://www.sacred-texts.com/jud/pol/index.htm).

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Vint le moment où il fut nécessaire que le prêche d’Abraham s’accompagne d’actions concrètes. Il sut qu’il devait porter un grand coup contre l’idolâtrie. La narration que fait le Coran de cet événement est légèrement différente de celles rapportées dans la tradition judéo-chrétienne, qui affirment qu’Abraham aurait détruit les idoles personnelles de son père.(1] Le Coran nous apprend que ce sont les idoles de son peuple qu’il détruisit, lesquelles étaient disposées sur un autel, dans un temple. Abraham leur adressa d’abord une mise en garde :

« Et, par Dieu, je m’occuperai certes de vos idoles une fois que vous serez partis. » (Coran 21:57)

C’était l’époque d’un festival religieux et ils quittèrent la ville pour y assister. On invita Abraham à participer aux festivités, mais il déclina l’invitation.

« Puis, il jeta un regard sur les étoiles et dit : « Je suis malade ». Les autres lui tournèrent le dos et s’en allèrent. » (Coran 39:88-90)

Lorsqu’ils partirent, il sut qu’il avait devant lui une occasion à ne pas rater. Comme le temple était désert, il s’y rendit et s’approcha des idoles de bois plaquées or devant lesquelles avaient été déposés, par les prêtres, des plats contenant des mets élaborés. Abraham n’en crut pas ses yeux...

« Il se tourna alors vers leurs divinités et dit (à celles-ci) : « Que ne mangez-vous pas? Et qu’avez-vous à ne pas parler? » (Coran 39:91-2)

Comment les hommes avaient-ils pu en arriver à adorer des divinités qu’ils avaient eux-mêmes sculptées?

« Il se rua sur les statues et les frappa de sa main droite. » (Coran 39:93)

« Il les fit alors toutes voler en éclats, à l’exception de la plus imposante... » (Coran 21:58)


Quand les prêtres revinrent, c’est en état de choc qu’ils constatèrent le sacrilège, la destruction du temple et des idoles. Ils étaient à se demander qui avait bien pu faire cela à leurs idoles lorsque quelqu’un mentionna le nom d’Abraham et rappela qu’il avait à plusieurs reprises parlé contre elles. Lorsqu’ils le firent venir, Abraham tenta de leur faire comprendre l’absurdité de leur conduite :

« Il (leur) dit : « Adorez-vous ce que vous sculptez vous-mêmes alors que Dieu vous a créés, vous et ce que vous fabriquez? » (Coran 37:95-6)

Mais comme ils étaient dans une colère noire, ils n’écoutèrent pas ses paroles et allèrent droit au but :

« Est-ce toi qui as fait cela à nos idoles, ô Abraham? » (Coran 21:62)

Il y avait une raison pour laquelle Abraham avait laissée intacte la plus grande idole :

« Il répondit : « C’est la plus grande d’entre elles, que voici, qui l’a fait. Demandez-leur donc, si toutefois elles peuvent parler. » (Coran 21:63)

Quand Abraham leur parla ainsi, ils restèrent confus. Ils se mirent à se blâmer mutuellement pour ne pas avoir monté la garde près des idoles et, évitant le regard d’Abraham, il lui répondirent :

« Tu sais bien que [ces idoles] ne parlent pas. » (Coran 21:65)

Abraham poursuivit :

« Il dit : « Adorez-vous donc, à la place de Dieu, ce qui ne peut ni vous être utile ni vous nuire? Honte à vous et à tout ce que vous adorez à la place de Dieu! Ne raisonnez-vous pas? » (Coran 21:66-7)

Les accusateurs étaient devenus les accusés. Ils étaient accusés de ne point savoir raisonner, et ils ne savaient que répondre à Abraham. Parce que le raisonnement de ce dernier était irréfutable, ils ne surent répondre que par une colère folle qui les poussa à condamner Abraham à être brûlé vivant :

« Qu’on lui dresse un bûcher et qu’on le lance dans la braise ardente! » (Coran 37:97)

Ils s’attelèrent tous à assembler du bois pour le bûcher, lequel fut le plus gros qu’ils eussent jamais vu. Tout au fond de lui, le jeune Abraham se soumit au destin décidé pour lui par le Seigneur des mondes. Il ne perdit pas la foi; au contraire, cette épreuve l’affermit davantage dans ses croyances. Malgré son jeune âge, il ne broncha pas devant la perspective de cette mort atroce. Même que ses dernières paroles, avant d’être mis au bûcher, furent :

« Dieu me suffit et comme est excellent Celui à qui j’accorde toute ma confiance. » (Sahih al-Boukhari)

Voilà une des nombreuses situations où, face à une épreuve difficile, la foi d’Abraham s’avéra inébranlable. Elle fut sévèrement testée, à cette occasion, mais Abraham démontra qu’il était prêt à sacrifier jusqu’à sa propre vie pour Dieu. Sa soumission et sa résignation furent les manifestations mêmes de sa foi profonde.

Mais Dieu n’avait pas destiné Abraham à mourir sur un bûcher, car Il lui avait réservé une grande mission à accomplir : il serait le père de quelques-uns des plus grands prophètes envoyés à l’humanité. Alors Il le sauva des flammes, ce qui constitua un signe, pour lui, de même que pour son peuple.

« Alors Nous dîmes : « Ô feu! Sois pour Abraham une fraîcheur apaisante ». Ils avaient voulu sa perte, mais Nous fîmes d’eux les plus grands perdants. » (Coran 21:69-70)

C’est ainsi qu’Abraham fut sauvé des flammes. Les gens de son peuple avaient tenté de se venger de la destruction de leurs idoles, mais au bout du compte, eux et leur idoles furent terriblement humiliés.


Des découvertes archéologiques modernes suggèrent que la grande prêtresse païenne de l’époque d’Abraham était la fille de l’empereur. Il était donc tout naturel, pour elle, d’imposer un châtiment exemplaire à celui qui avait osé détruire les idoles du temple. Abraham, encore jeune homme(1], fut alors jugé, seul, devant un roi que l’on suppose être le roi Nemrod. Personne ne se rangea de son côté, pas même son père. Mais Dieu était avec lui, comme Il l’avait toujours été.

Dispute avec un roi

Alors que les traditionalistes judéo-chrétiens affirment clairement qu’Abraham fut condamné au bûcher par le roi, Nemrod, le Coran ne dit rien à ce sujet. Il rapporte cependant la dispute entre Abraham et un roi, et certains érudits musulmans suggèrent que ce roi était Nemrod. Cette dispute, toutefois, n’aurait eu lieu qu’après que le peuple eût tenté de brûler Abraham.(2] En effet, après que Dieu eût sauvé Abraham du feu, on l’amena devant le roi qui, très pompeux, se crut meilleur que Dieu Lui-même. Il argumenta avec le jeune homme, comme Dieu le rapporte dans le Coran :

« N’as-tu pas considéré celui qui, parce que Dieu lui avait donné la royauté, se disputa avec Abraham au sujet de son Seigneur? » (Coran 2:258)

La logique d’Abraham fut implacable :

« Abraham lui dit : « Mon Seigneur est Celui qui donne la vie et la mort ». L’autre répondit : « Je donne (aussi) la vie et la mort » (Coran 2:258)

Le roi fit venir deux hommes condamnés à mort. Il en libéra un et condamna l’autre. Cette réponse du roi était tout à fait déplacée et ridicule, alors Abraham ne perdit pas de temps à discuter avec lui et sortit un argument massue qui ne pouvait que réduire l’autre au silence :

« Alors Abraham dit : « Dieu fait lever le soleil à l’est; fais-le donc lever à l’ouest. » Le mécréant resta alors confondu. Dieu ne guide point les gens injustes. » (Coran 2:258)

L’émigration d’Abraham

Après des années passées à appeler son peuple au monothéisme et à se voir rejeté à chaque fois, Abraham reçut de Dieu l’ordre de se dissocier de sa famille et de son peuple.

« Vous avez certes un bel exemple [à suivre] en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : « Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors de Dieu. Nous vous renions! L’hostilité et la haine se dresseront à jamais entre nous, à moins que vous n’adoptiez la foi en un Dieu unique. » (Coran 60:4)

Au moins deux personnes de sa famille répondirent toutefois à son appel : Lot (son neveu), et Sarah (son épouse). Abraham émigra donc en compagnie des croyants qui étaient avec lui.

« Lot eut foi en son message. « Je quitte ma demeure pour chercher refuge auprès de mon Seigneur, dit Abraham, car c’est Lui le Tout-Puissant, le Sage. » (Coran 29:26)

Ils émigrèrent donc vers une terre bénie, le pays de Canaan (ou Grande Syrie) où, selon la tradition judéo-chrétienne, Abraham et Lot partirent chacun de son côté avec un groupe de croyants, l’un à l’est et l’autre à l’ouest.(3]

« Et Nous les avons sauvés, lui et Lot, et les avons conduits vers la terre que Nous avons bénie pour tous les peuples. » (Coran 21:71)

C’est là, sur cette terre bénie, que Dieu décida d’accorder une progéniture à Abraham.

« Et Nous lui avons donné Isaac, ainsi que Jacob (pour petit-fils), et Nous avons fait d’eux des hommes vertueux. » (Coran 21:72)

« Tel fut Notre argument que Nous inspirâmes à Abraham contre son peuple. Nous élevons en sagesse qui Nous voulons. Certes, ton Seigneur est Sage et Omniscient. Et Nous lui avons donné Isaac et Jacob, que Nous avons tous deux guidés. Et Nous avions guidé Noé, auparavant ; et de sa descendance, (Nous avons guidé) David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. Et Zacharie, Jean, Jésus et Élie : chacun d’eux était du nombre des vertueux. Et Ismaël, Élisée, Jonas et Lot : Nous avons favorisé chacun d’eux sur (Nos) autres créatures, de même qu’une partie de leurs ancêtres, de leurs descendants et de leurs frères, et Nous les avons choisis et guidés vers le droit chemin. Telle est la voie de Dieu, vers laquelle Il guide qui Il veut parmi Ses serviteurs. Mais s’ils avaient attribué des associés à Dieu, toutes leurs actions auraient certainement été vaines. C’est à eux que Nous avons donné les Écritures, l’autorité et la prophétie. » (Coran 6:83-88)

Et Dieu fit de sa progéniture des prophètes pour guider sa nation :

« Nous avons fait d’eux des hommes vertueux, ainsi que des dirigeants qui guidaient [les gens] selon Nos ordres. Et Nous leur avons inspiré de faire le bien, d’accomplir la prière (assidûment) et de donner régulièrement en charité. Et ils n’adoraient que Nous. » (Coran 21:73)


Footnotes:
(1] Mais selon la tradition judéo-chrétienne, il avait cinquante ans, à ce moment-là. The Talmud: Selections, H. Polano. (http://www.sacred-texts.com/jud/pol/index.htm)
(2] Stories of the Prophets. Ibn Kathir. Darussalam Publications.
(3] Jewish Encyclopedia: Abraham


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Abraham à Canaan et en Égypte

Abraham demeura plusieurs années au pays de Canaan, allant de ville en ville inviter les gens à croire en Dieu et prêcher le message divin et ce, jusqu’à ce qu’une famine les force, Sarah et lui, à émigrer en Égypte. Il y avait là-bas un pharaon tyrannique qui faisait une fixation sur les femmes mariées, qu’il voulait toutes à lui.(1] Cette version islamique est totalement différente de la version judéo-chrétienne, selon laquelle Abraham dut prétendre que Sarah(2] était sa sœur afin de se sauver du pharaon(3]. Le pharaon aurait ensuite fait entrer Sarah dans son harem et aurait honoré Abraham pour cela; mais lorsqu’il se vit assailli de multiples calamités, il découvrit qu’elle était l’épouse d’Abraham; il le châtia alors et l’expulsa d’Égypte.[4]

Selon l’islam, Abraham, sachant que Sarah attirerait l’attention du pharaon, lui conseilla, si le pharaon le lui demandait, de dire qu’elle était sa sœur (à Abraham). Lorsqu’ils entrèrent dans le royaume du pharaon, celui-ci, tel que prévu, l’interrogea sur le lien qui l’unissait à Sarah; Abraham répondit qu’elle était sa sœur. Bien que cette réponse fit diminuer son intérêt envers elle, le pharaon en fit tout de même sa captive. Mais la protection du Tout-Puissant la sauva de ses sombres desseins. Quand le pharaon appela Sarah à lui, elle se tourna vers Dieu en prière. À l’instant même où le pharaon s’approcha de Sarah, son corps se raidit. Totalement affolé, il supplia Sarah de l’aider, lui promettant de la relâcher si elle priait Dieu de le sortir de sa fâcheuse position. Elle pria Dieu de le libérer de sa souffrance, mais ce n’est qu’à la troisième supplication que le pharaon réussit à bouger à nouveau. Comprenant qu’il avait affaire à des gens très particuliers, il la libéra et la laissa retourner auprès de celui qu’il croyait être son frère.

Lorsqu’elle revint auprès d’Abraham, celui-ci était en train de prier. Elle ramenait avec elle divers cadeaux du pharaon, de même que la fille de ce dernier, Hagar, qui allait devenir leur servante (selon la tradition judéo-chrétienne)[5]. Sarah venait de livrer un puissant message au pharaon et aux Égyptiens païens.

De retour en Palestine, Sarah et Abraham étaient toujours sans enfant, malgré la promesse que Dieu avait faite à Abraham. Comme le don d’une servante à son mari par une épouse infertile dans un but de procréation était une norme, à cette époque, Sarah suggéra à Abraham de prendre Hagar comme concubine[6]. Certains chrétiens affirment qu’il l’aurait en fait épousée[7]. Mais peu importe, car dans la tradition juive et babylonienne, tout enfant né d’une concubine était pris en charge par la maîtresse de la concubine et traité exactement comme son enfant[8], jusqu’à hériter d’elle. C’est en Palestine que Hagar donna naissance à un garçon, Ismaël.

Abraham à la Mecque

Alors qu’Ismaël était toujours au sein, Dieu mit la foi d’Abraham à l’épreuve en lui ordonnant d’amener Hagar et Ismaël dans la vallée désertique de Bakka (plus tard appelée Mecca), à plus de 1000 kilomètres au sud-est d’Hébron. Ce fut une épreuve très difficile; lui et sa famille avaient attendu longtemps pour avoir un enfant et juste au moment où leurs yeux brillaient de bonheur à la vue de leur fils, Dieu leur ordonnait de s’exiler dans une contrée lointaine, connue pour son climat hostile.

Alors que le Coran affirme que ce fut là une nouvelle épreuve pour Abraham, au moment où son fils était encore nourrisson, la Bible et la tradition judéo-chrétienne affirment qu’ils fuyaient Sarah qui, enragée, aurait exigé d’Abraham qu’il chasse Hagar et son fils, lequel se serait « moqué »[9] d’Isaac[10] après son sevrage. Comme l’âge typique du sevrage, dans la tradition juive, est de trois ans[11], cela voudrait dire qu’Ismaël aurait eu près de 17 ans lors de cet incident[12]. Cela est logiquement impossible, car on dit que Hagar aurait « porté » le jeune homme sur ses épaules sur plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à Paran, où elle l’aurait enfin déposé, comme le raconte la Bible, sous un buisson.[13] Dans ces versets, Ismaël est décrit en des termes différents de ceux utilisés lors de l’incident mentionné plus haut. Ces termes font référence à un très jeune garçon, possiblement à un bébé, plutôt qu’à un jeune garçon.

Donc Abraham, après être resté à cet endroit quelque temps en compagnie de Hagar et d’Ismaël, les quitta en leur laissant une outre emplie d’eau et un sac plein de dattes. Comme il se mettait en marche, sans se retourner et les laissant derrière lui, Hagar fut prise d’inquiétude. Elle s’élança en sa direction : « Abraham! Où vas-tu et pourquoi nous laisses-tu dans cette vallée désertique où il n’y a personne pour nous tenir compagnie? »

Abraham pressa le pas. Hagar demanda : « Est-ce Dieu qui t’a demandé d’agir ainsi? »

Abraham s’arrêta, se retourna et dit : « Oui ».

Rassurée par sa réponse, Hagar demanda : « Abraham, entre les mains de qui nous laisses-tu? »

« Je vous laisse entre les mains de Dieu », répondit-il.

Hagar se soumit alors à son Seigneur et dit : « Alors je suis heureuse de demeurer avec Dieu ».[14]

Elle retourna vers Ismaël, tandis qu’Abraham poursuivit son chemin jusqu’à un col étroit, dans la montagne, où nul ne pouvait le voir. Il s’arrêta et invoqua Dieu :

« Seigneur! J’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée (incultivable), près de Ta Maison Sacrée, ô Seigneur, afin qu’ils y accomplissent la prière. Fais en sorte, Seigneur, de leur gagner des sympathies parmi les hommes et nourris-les de fruits afin qu’ils soient reconnaissants. » (Coran 14:37)

Bientôt, les réserves en eau et en dattes de Hagar s’épuisèrent et son inquiétude augmenta. Incapable d’étancher sa soif ou d’allaiter son bébé, elle se mit à chercher de l’eau. Laissant Ismaël sous un arbre, elle entreprit d’escalader la pente abrupte d’une colline située tout près, espérant apercevoir une caravane au loin. Elle courut sept fois entre les deux collines connues aujourd’hui sous les noms de Safa et Marwa, cherchant un signe qui pourrait lui indiquer la présence d’eau, ou alors une caravane au loin. Fatiguée et désespérée, elle entendit soudain une voix, sans pouvoir en situer la provenance. Puis, baissant le regard vers la vallée, elle vit un ange (identifié comme Gabriel dans les sources islamiques)[15],se tenant tout près d’Ismaël. L’ange creusa le sol avec son talon, juste à côté du bébé, et de l’eau en jaillit. C’était un véritable miracle. Hagar s’élança en sa direction et tenta de creuser un petit bassin autour de la source afin de n’en rien perdre, et elle remplit son outre[16] « Ne crains pas d’être abandonnée », lui dit l’ange, « car ici se trouve la Maison de Dieu qui sera construite par ce garçon et son père; et jamais Dieu n’abandonne Ses serviteurs. »[17] Cette source, appelée Zamzam, coule encore de nos jours, dans la ville de la Mecque, située dans la Péninsule arabe.

C’est peu de temps après que la tribu de Jourham, en provenance du sud de l’Arabie, s’arrêta dans la vallée de la Mecque après avoir vu, chose peu commune en ce lieu, un oiseau survoler cet endroit avec insistance, ce qui ne pouvait qu’indiquer la présence d’une source d’eau. Ils finirent par s’installer à la Mecque et Ismaël grandit parmi eux.

La Bible mentionne une histoire similaire au sujet de la source de Zamzam, dans la Genèse 21. Mais dans le compte-rendu qui y est fait, on rapporte qu’Abraham se serait éloigné du bébé parce qu’il ne voulait pas le voir mourir. Puis, après que le bébé se soit mis à pleurer de faim, Hagar aurait demandé à Dieu de lui épargner de voir son bébé mourir. On y raconte aussi que la source serait apparue en réponse aux pleurs d’Ismaël plutôt qu’en réponse aux prières de sa mère, et il n’est nulle part fait mention de Hagar tentant de trouver de l’aide pour elle et son enfant. Par ailleurs, la Bible rapporte que la source se serait trouvée dans l’étendue sauvage de Paran, où ils se rendirent plus tard. Les érudits judéo-chrétiens affirment que Paran est situé au nord du Sinaï à cause de la mention du Mont Sinaï dans le Deutéronome 33:2. Des archéologues bibliques contemporains considèrent cependant que le Mont Sinaï est situé dans l’Arabie Saoudite moderne, ce qui signifie que Paran doit aussi se trouver au même endroit.[18]


Footnotes:
(1] Fath al-Bari.
(2] Les sources islamiques comme al-Boukhari affirment que ce fut là une des trois fois où Abraham fit une déclaration trompeuse (puisque Sarah était sa sœur de foi) afin d’éviter un mal encore plus grand.
(3] Une version moins détaillée se trouve dans la Bible (Genèse 12:11-20)
[4] Sarah. Emil G. Hirsch, Wilhelm Bacher, Jacob Zallel Lauterbach, Joseph Jacobs et Mary W. Montgomery. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... 5&letter=S). Abraham. Charles J. Mendelsohn, Kaufmann Kohler, Richard Gottheil, Crawford Howell Toy. The Jewish Encyclopedia. Voir aussi Genèse : 12:14-20.
[5] Sarah. Emil G. Hirsch, Wilhelm Bacher, Jacob Zallel Lauterbach, Joseph Jacobs et Mary W. Montgomery. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... 5&letter=S). Abraham. Charles J. Mendelsohn, Kaufmann Kohler, Richard Gottheil, Crawford Howell Toy. The Jewish Encyclopedia.
[6] Pilegesh. Emil G. Hirsch et Schulim Ochser. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... h=pilegesh).
[7] (http://whosoeverwill.ca/womenscripturehagar.htm, http://www.1timothy4-13.com/files/proverbs/art15.html).
[8] (http://www.studylight.org/com/acc/view. ... hapter=016).
[9] Genèse 21:9.
[10] Ishmael. Isidore Singer, M. Seligsohn, Richard Gottheil et Hartwig Hirschfeld. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... 7&letter=I).
[11] 2Mac 7:27, 2 Chroniques 31:16.
[12] Abraham a 86 ans à la naissance d’Ismaël (Genèse :16:16), et 100 à la naissance d’Isaac (Genèse 21:5).
[13] Genèse 21:15.
[14] Sahih Al-Boukhari
[15] Mousnad Ahmad
[16] On retrouve un compte-rendu similaire dans la Bible, bien que les détails soient assez différents. Voir Genèse 21:16-19
[17] Sahih Al-Boukhari
[18] Is Mount SINAI in the SINAI? B.A.S.E. Institute. (http://www.baseinstitute.org/Sinai_1.html).


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Abraham sacrifie son fils

Il y avait près de dix ans qu’Abraham avait laissé Hagar et son bébé à la Mecque, entre les mains de Dieu. À son retour à la Mecque, il fut étonné de trouver l’endroit bien différent de ce qu’il était au moment où il l’avait quitté. La joie de leurs retrouvailles fut vite interrompue par une épreuve ultime que Dieu envoya à Abraham afin de tester sa foi. En rêve, Dieu ordonna à Abraham de sacrifier son fils, celui qu’il avait eu après des années de prières et qu’il venait de retrouver après dix ans de séparation.

Nous savons, par le Coran, que l’enfant à sacrifier était Ismaël car Dieu, lorsqu’Il avait fait l’annonce de la naissance d’Isaac à Abraham et à Sarah, leur avait aussi annoncé la naissance d’un petit-fils nommé Jacob (Israël) :

« Nous lui annonçâmes alors la bonne nouvelle (de la naissance) d’Isaac, puis de Jacob. » (Coran 11:71)

De même, dans la Genèse 17 :19, Abraham reçut cette promesse :

« C'est Sara, ta femme, qui te donnera un fils. Tu l'appelleras Isaac (Il a ri) et j'établirai mon alliance avec lui, pour l'éternité, et avec sa descendance après lui. »

Parce que Dieu avait promis de donner un fils à Sarah et un petit-fils provenant de ce fils, il est illogique de penser que Dieu aurait ensuite demandé à Abraham de sacrifier Isaac, puisqu’Il ne rompt jamais Ses promesses et qu’Il ne fait pas de déclarations portant à confusion.

Bien que la Bible mentionne clairement Isaac comme étant celui qui devait être sacrifié (dans le Genèse 22 :2), nous apprenons, par d’autres passages bibliques, qu’il s’agit d’une interpolation et que celui qui devait être sacrifié était Ismaël.

« Ton fils unique »

Dans les versets de Genèse 22, Dieu commande à Abraham de sacrifier son unique fils. Tous les érudits musulmans, juifs et chrétiens s’entendent sur le fait qu’Ismaël est né avant Isaac. Il serait donc incorrect de dire qu’Isaac était le fils unique d’Abraham.

Il est vrai que des érudits judéo-chrétiens ont souvent soutenu que comme Ismaël était né d’une concubine, il ne pouvait être considéré comme fils légitime. Cependant, nous avons déjà mentionné, dans le texte précédent, que selon le judaïsme, il était commun et accepté qu’une femme stérile suggère à son mari de prendre une concubine dans un but de procréation et que l’enfant né de la concubine soit pris en charge par l’épouse de l’homme(1], comme son propre enfant. De plus, l’enfant héritait de l’épouse et recevait même le double des autre enfants.(2]

De plus, la Bible laisse entendre que Sarah aurait considéré l’enfant né de Hagar comme son héritier. Sachant qu’Abraham avait reçu la promesse que ses descendants peupleraient la terre entre le Nil et l’Euphrate (Genèse 15:18), elle suggéra à Abraham de prendre Hagar pour concubine pour pouvoir participer à la réalisation de cette prophétie. Elle dit :

« Tu vois que l'Éternel m'a empêchée d'avoir des enfants. Va donc vers ma servante: peut-être aurai-je un fils par son intermédiaire. » (Genèse 16:2)

Cela n’est pas sans rappeler Léa et Rachel, les épouses de Jacob, fils d’Isaac, qui offrirent leurs servantes à Jacob afin qu’il ait une progéniture (Genèse 30:3-13). Leurs enfants, Dan, Nephtali, Gad et Aser, furent parmi les douze fils de Jacob, pères des douze tribus d’Israël, et donc légitimes héritiers.(3]

De ce qui précède, nous pouvons conclure que Sarah croyait bel et bien qu’un enfant né de Hagar serait la réalisation de la prophétie révélée à Abraham et qu’elle le considérerait comme sien. Il est donc clair qu’Ismaël n’était pas un enfant illégitime, mais un héritier légitime.

Dieu Lui-même considérait Ismaël comme légitime car dans plusieurs versets, la Bible affirme qu’Ismaël est « issu » d’Abraham :

« Néanmoins, je ferai aussi du fils de l'esclave l'ancêtre d'une nation, car lui aussi est issu de toi. » (Genèse 21:13)

Plusieurs autres signes démontrent que c’était bien Ismaël et non Isaac qui devait être sacrifié et, si Dieu le veut, nous consacrerons un autre article à ce sujet.

Poursuivons maintenant l’histoire. Abraham parla de son rêve à son fils et lui demanda s’il comprenait bien ce que Dieu lui ordonnait de faire :

« Nous lui annonçâmes donc la bonne nouvelle de la naissance d’un fils patient et indulgent. Et lorsque son fils fut en âge de l’accompagner, (Abraham) dit : « Mon cher fils, je me suis vu en songe en train de te sacrifier. Vois un peu ce que tu en penses ? » Son fils dit : « Mon cher père : fais ce qui t’est commandé. Et si Dieu le veut, tu me trouveras du nombre de ceux qui sont patients. » (Coran 37:101-102)

Si n’importe quelle personne se faisait dire par son père que suite à un rêve, il doit la sacrifier, il est certain que la personne serait prise de panique et remettrait en question la santé mentale de son père. Mais Ismaël connaissait la position qu’occupait son père auprès de Dieu et, en tant que fils pieux d’un père entièrement dévoué à Dieu, il était prêt à se soumettre à la volonté de Dieu. Abraham amena son fils à l’endroit où il devait être sacrifié et l’allongea face contre terre. Dieu décrit ce moment de soumission totale en termes poignants :

« Puis, quand tous deux se furent soumis (à Dieu) et qu’Abraham eût jeté (son fils) front contre terre, voilà que Nous l’appelâmes... » (Coran 37:103)

Juste au moment où Abraham approchait son couteau de son fils, une voix l’arrêta :

« Ô Abraham ! Tu as réalisé ce que tu avais vu en songe. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. » Ce fut vraiment une rude épreuve. » (Coran 37:104-106)

Il s’agissait, en fait, de la plus rude de toutes les épreuves, le sacrifice de son fils, né après des années de prières et d’attente. Abraham démontra qu’il était prêt à sacrifier tout ce qu’il possédait pour Dieu et pour cette raison, Dieu en fit un guide pour l’humanité et fit de ses fils des prophètes.

« Et (rappelle-toi) quand son Seigneur éprouva Abraham par certains commandements. Lorsqu’il les eut exécutés, (Dieu) dit : « Certes, Je vais faire de toi un guide (imam) pour les gens ». (Abraham) demanda: « Et parmi ma descendance (y aura-t-il des guides)? » (Coran 2:124)

Et Ismaël fut racheté par un mouton :

« Et Nous rachetâmes l’enfant par une offrande considérable. » (Coran 37:107)

C’est cette soumission et cette confiance absolue en Dieu que commémorent chaque année des millions de musulmans durant une des journées du Hajj appelée Yawm-oun-Nahr (le Jour du Sacrifice), ou Aïd-oul-adha (Célébration du Sacrifice).

Abraham retourna en Palestine, où il reçut la visite d’anges venus leur annoncer, à lui et à Sarah, la bonne nouvelle d’un fils qui s’appellerait Isaac :

« Nous t’apportons la bonne nouvelle [de la naissance] d’un garçon plein de sagesse. » (Coran 15:53)

C’est au cours de cette même visite des anges qu’il apprit la destruction imminente du peuple de Lot.


Footnotes:
(1] Pilegesh. Emil G. Hirsch et Schulim Ochser. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... 3&letter=P).
(2] Deutéronome 21:15-17. Voir aussi : Primogeniture. Emil G. Hirsch et I. M. Casanowicz. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... 7&letter=P).
(3] Jacob. Emil G. Hirsch, M. Seligsohn, Solomon Schechter et Julius H. Greenstone. The Jewish Encyclopedia. (http://www.jewishencyclopedia.com/view. ... 9&letter=J).

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Abraham et Ismaël construisent la Ka’aba

Après plusieurs années de séparation, le père et le fils se retrouvent. C’est au cours de ces retrouvailles qu’ils construisent, sous les ordres de Dieu, la Ka’aba, qui sera un sanctuaire pour l’humanité. Ils la construisent dans ce même désert hostile où Abraham avait laissé Hagar et son fils des années plus tôt, dans ce même lieu où il avait prié Dieu d’en faire un endroit où les gens Le prieraient et où nul n’adorerait d’idoles.

« Et (rappelle-toi) quand Abraham dit : « Seigneur! Fais de cette cité un lieu sûr et préserve-moi, ainsi que mes enfants, de l’adoration des idoles. Seigneur! Les idoles ont égaré beaucoup de gens. Quiconque me suit est des miens. Et quiconque me désobéit… c’est Toi le Pardonneur, le Miséricordieux. Seigneur! J’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée (incultivable), près de Ta Maison Sacrée, ô Seigneur, afin qu’ils y accomplissent la prière. Fais en sorte, Seigneur, de leur gagner des sympathies parmi les hommes et nourris-les de fruits afin qu’ils soient reconnaissants. Seigneur! Tu connais certes ce que nous cachons comme ce que nous proclamons ouvertement. Et rien n’échappe à Dieu, ni sur terre ni au ciel. Louange à Dieu qui, à mon âge avancé, m’a donné Ismaël et Isaac! Certes, mon Seigneur est Celui qui entend les prières. Seigneur! Fais que j’accomplisse assidûment la prière, et qu’une partie de ma descendance fasse de même. Exauce ma prière, Seigneur! Seigneur! Pardonne-moi, ainsi qu’à mes parents et aux croyants, au Jour du Jugement. » (Coran 14:35-41)

Et maintenant, des années plus tard, Abraham et Ismaël allaient établir la Maison de Dieu, un lieu d’adoration en direction duquel tous les musulmans se tourneraient, un jour, pour prier, et un lieu de pèlerinage. Plusieurs versets, dans le Coran, décrivent le caractère sacré de la Ka’aba et la raison pour laquelle elle a été construite :

« (Rappelle-toi) quand Nous préparâmes l’emplacement de la Maison sacrée pour Abraham. Nous lui dîmes : « Ne M’associe rien; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s’y tiennent debout, et pour ceux qui s’y inclinent et s’y prosternent. Et appelle les hommes au pèlerinage; ils viendront vers toi à pied ou sur le dos de chameaux efflanqués (amaigris par le voyage). Ils viendront des contrées les plus lointaines... » (Coran 22:26-7)

« Et (rappelle-toi) lorsque Nous fîmes de la Maison, (à la Mecque), un refuge et un sanctuaire pour les gens, en disant : « Adoptez comme lieu de prière ce lieu où se tint Abraham (pour prier) ». Et Nous commandâmes à Abraham et Ismaël : « Purifiez Ma Maison pour ceux qui circulent autour et ceux qui y méditent, qui s’y inclinent et s’y prosternent (en prière). » (Coran 2:125)

La Ka’aba est le premier lieu d’adoration construit pour toute l’humanité, un lieu béni et une direction pour l’univers :

« Certes, le premier sanctuaire qui ait été édifié pour les gens est celui de Bakka (la Mecque), un lieu béni et une bonne direction pour l’univers. Là se trouvent des signes évidents, (parmi lesquels) l’endroit où Abraham se tint pour prier. Et quiconque entre [dans le sanctuaire de la Mecque] est en sécurité. Et le pèlerinage à la Maison [de Dieu] est un devoir envers Dieu pour (tous) ceux qui peuvent se permettre le voyage. » (Coran 3:96)

Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« En vérité, ce lieu a été fait sacré par Dieu le jour où Il a créé les cieux et la terre, et il demeurera sacré jusqu’au Jour du Jugement. » (sahih al-Boukhari, sahih Mouslim)

Les prières d’Abraham

En fait, la construction d’un sanctuaire pour les générations futures était l’un des meilleurs actes d’adoration que ces hommes de Dieu pouvaient accomplir. Tout en le construisant, ils invoquèrent Dieu :

« Seigneur! Accepte de nous (ce devoir que nous accomplissons). Tu es certes Celui qui entend tout, et Tu es l’Omniscient. Seigneur! Fais de nous des musulmans (soumis à Toi), et de notre progéniture une nation musulmane (soumise à Toi); apprends-nous les rites [que nous devons observer] et accepte notre repentir. C’est Toi seul qui accueille le repentir, car Tu es le Miséricordieux. » (Coran 2:127-128)

« Et quand Abraham supplia : « Seigneur! Fais de cette cité un asile de paix, et nourris de fruits ses habitants qui croient en Dieu et au Jour dernier. » (Coran 2:126)

Abraham pria également Dieu de faire naître un prophète parmi la descendance d’Ismaël, laquelle allait peupler cette contrée comme la descendance d’Isaac allait peupler le pays de Canaan.

« Seigneur ! Envoie parmi eux un messager qui sera un des leurs, qui leur récitera Tes révélations, leur enseignera le Livre et la sagesse, et les purifiera. Certes, c’est Toi le Puissant, le Sage. » (Coran 2:127-129)



La Ka’aba, construite par Abraham et Ismaël, et la « station » d’Abraham, dans laquelle se trouve son empreinte de pied.



La prière d’Abraham pour un prophète issu de la descendance d’Ismaël se réalisa plusieurs milliers d’années plus tard quand Dieu fit de Mohammed un prophète. Et comme la Ka’aba, à la Mecque, avait été choisie par Dieu pour être un sanctuaire pour toute l’humanité, de même le prophète Mohammed, de la Mecque, fut envoyé à l’humanité tout entière.

La construction de ce sanctuaire, destiné à toute l’humanité sans distinction de race, de nationalité ou de couleur afin qu’elle adore le Seul et Unique Dieu, fut une apogée dans la vie d’Abraham. Avec l’établissement de la Ka’aba, il savait que Dieu, Celui-là même qu’il implorait en prière et pour Lequel il avait fait de nombreux et éprouvants sacrifices, serait adoré pour toujours sans qu’aucune autre divinité ne Lui soit associée. C’était le plus grand service qu’il pouvait rendre à l’humanité.

Abraham et le pèlerinage (Hajj)

Chaque année, des musulmans provenant de milieux et de pays différents se rassemblent à la Mecque pour le pèlerinage, répondant ainsi à la prière d’Abraham. Ce rituel s’appelle Hajj, et il commémore plusieurs événements de la vie d’Abraham et de sa famille. Après avoir fait le tour de la Ka’aba, le musulman prie derrière la « station » d’Abraham, i.e. la pierre sur laquelle il s’est tenu pour construire la Ka’aba. Après sa prière, le musulman se rend boire à la source de Zamzam, laquelle avait jailli du sol suite à la prière d’Abraham et de Hagar, procurant de l’eau à cette dernière et à son fils Ismaël et attirant de nouveaux habitants dans cette région. Le rituel consistant à marcher entre les collines Safaa et Marwa commémore la course de Hagar entre les deux collines lorsqu’elle cherchait de l’aide pour elle et son bébé alors qu’elle se trouvait seule à la Mecque. Le sacrifice d’un animal (le plus souvent un mouton) à Mina, à la fois sur l’emplacement du Hajj et partout à travers le monde, rappelle l’ultime épreuve d’Abraham, qui était prêt à sacrifier son fils pour Dieu. Enfin, la lapidation des piliers représentant le diable rappelle qu’Abraham eut à lutter intérieurement contre les chuchotements du diable qui voulait l’empêcher de sacrifier son fils sur ordre de Dieu.

Le « bien-aimé serviteur de Dieu », au sujet duquel Dieu a dit : « Certes, Je vais faire de toi un guide (imam) pour les gens »(1] retourna enfin en Palestine, où il mourut.


Footnotes:
(1] Coran 2:124

rayaan

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Re: Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

Ecrit le 15 mai13, 03:50

Message par rayaan »

Histoire de Noé ( Nouh )


Les récits du déluge dans les traditions juive et chrétienne reconnaissent Noé comme un homme pieux et droit prisonnier d’un monde qui croule sous le poids du péché et de l’incroyance. Le Coran et les hadiths du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous enseignent que le prophète Noé était un symbole d’espoir, parmi les descendants d’Adam, à une époque où le péché et l’anarchie avaient pris le dessus sur les gens.

Au départ, l’humanité formait une seule communauté qui croyait en l’unicité de Dieu; mais avec le temps, la confusion et la perversion s’étaient insinuées parmi les gens. Noé était un homme calme et patient, qui ne se lassait pas d’appeler les gens de son peuple à revenir vers l’adoration exclusive de Dieu. Il était très éloquent; il encourageait les gens, autour de lui, à abandonner l’idolâtrie et il les mettait en garde contre un châtiment terrible s’ils persistaient dans leurs pratiques.

« Nous avons certes envoyé Noé à son peuple. Il leur dit : « Ô mon peuple! Adorez Dieu. Vous n’avez aucun autre dieu à part Lui. » (Coran 23:23)

Noé leur racontait des histoires sur les mystères de la vie et les merveilles de l’univers. Il leur décrivait comment le jour, qui leur apportait le soleil leur permettant de vaquer à leurs occupations, succédait à la nuit, qui leur apportait fraîcheur et repos. Il leur parlait de Dieu, le Créateur divin, qui possède les cieux et la terre, et soulignait à quel point la terre est vaste et magnifique. Il leur expliquait que le monde avait été créé pour leur bien-être, mais que l’homme avait aussi des obligations, dont celle de n’adorer que Dieu de façon exclusive, sans jamais Lui associer d’autres divinités inventées de toutes pièces. Mais lorsque Noé se mit à parler du châtiment qui attend les idolâtres, son peuple éprouva du ressentiment et de la colère à son égard.(1]

Les origines de l’idolâtrie

Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a dit que dix générations séparaient les prophètes Adam et Noé.(2] Nous savons que cela représente une longue période de temps, car Noé lui-même vécut plus d’un siècle et, de manière générale, les gens, à cette époque, vivaient plus longtemps qu’aujourd’hui.

Durant les années séparant Adam de Noé, des générations de gens ont gardé en mémoire et appliqué les lois enseignées par Adam, tout en adorant Dieu comme il se doit. Mais avec le temps, les gens commencèrent à oublier. Parfois, des vertueux parmi eux leur rappelaient leurs obligations envers Dieu. Puis, ces vertueux moururent les uns après les autres et le diable vint chuchoter à l’esprit de ceux qui restèrent, leur suggérant diverses pensées, avec ruse et malice.

Le diable suggéra aux bonnes personnes d’ériger des statues à l’image de ces hommes vertueux afin de se souvenir d’eux, ce qui leur rappellerait d’adorer Dieu. Ces personnes, pourtant pieuses, érigèrent des statues dans leurs lieux de rassemblement et dans leurs maisons et le diable les laissa faire et se fit discret jusqu’à ce que la plupart d’entre eux eussent oublié la raison même de l’existence de ces statues. Plusieurs années plus tard, le diable se manifesta à nouveau pour leur suggérer d’adorer directement ces statues.

Une narration authentique du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) résume les origines de l’idolâtrie. Ibn Abbas, un proche compagnon du Prophète, rapporte :

« Au départ, les noms (des idoles) étaient ceux d’hommes pieux du peuple de Noé. Et quand ils moururent l’un après l’autre, le diable suggéra aux gens d’ériger des idoles à l’effigie de ces hommes et de les disposer aux endroits où ces hommes pieux avaient l’habitude de s’asseoir, et de leur donner les noms de ces hommes. C’est donc ce qu’ils firent, mais les idoles ne furent pas adorées comme tel avant que les personnes qui les avaient fabriquées meurent à leur tour et que l’origine des idoles devienne obscure pour les gens. C’est alors qu’ils se mirent à les adorer. » (sahih al-Boukhari)

L’appel de Noé

Le mot « prophète », en arabe, se dit « nabi », et ce terme est dérivé du mot « naba », qui signifie « nouvelle ». La révélation provient de Dieu et les prophètes sont ceux qui transmettent la nouvelle parmi leur peuple. Un messager, cependant, est envoyé avec une mission bien précise, habituellement transmettre de nouveaux commandements de Dieu. Chaque messager est aussi un prophète, mais tout prophète n’est pas nécessairement un messager.(3] Comme, à l’époque de Noé, il s’agissait de la première fois que l’humanité se détournait de l’adoration exclusive de Dieu telle qu’enseignée par Adam, Dieu, dans Son infinie bonté et dans Sa grande miséricorde, respecta la promesse faite à Adam d’envoyer des messagers pour guider l’humanité. Il envoya d’abord Noé, le premier de Ses messagers.[4]

Abou Hourayrah a rapporté que le prophète Mohammed a dit :

« Au Jour du Jugement, les gens viendront voir Noé et lui diront : « Ô Noé, tu es le premier des messagers a avoir été envoyés sur terre et Dieu t’a qualifié de serviteur reconnaissant. » (sahih al-Boukhari)

Adorer diverses divinités plutôt que Dieu a de graves conséquences, dont la moindre est l’absence de liberté. Car le diable asservit l’homme, détruit son esprit et le rend incapable de distinguer le bien du mal. Lorsque Noé mit les gens de son peuple en garde contre le tourment qui les attendait s’ils n’abandonnaient pas l’idolâtrie, son avertissement fut largement ignoré. Il leur expliqua comment le diable les trompait, mais ils n’écoutèrent pas et se détournèrent. Noé les mettait en garde jour et nuit, transmettait son message en public ou alors en privé, en prenant certaines personnes à part. Et pourtant, à part une poignée de gens, la grande majorité le traita de menteur. Alors Noé se tourna vers Dieu en implorant :

« Seigneur! J’ai appelé mon peuple nuit et jour, mais mon appel n’a fait qu’accroître leur répulsion. Et chaque fois que je les ai invités (à croire) afin que Tu puisses leur pardonner, ils ont mis leurs doigts dans leurs oreilles, se sont enveloppés dans leurs vêtements, se sont entêtés (dans leur refus de croire) et se sont montrés orgueilleux à l’extrême. »
(Coran 71:5-7)

Ceux qui répondirent à l’appel de Noé étaient parmi les plus faibles et les plus pauvres parmi son peuple. Les leaders et tous ceux qui jouissaient d’un quelconque pouvoir se montrèrent arrogants et rejetèrent ses paroles en disant :

« Nous voyons que tu es manifestement dans l’erreur. » (Coran 7:60)

Mais Noé ne cessa jamais d’appeler son peuple vers Dieu, jour après jour, année après année. Et il endura leurs railleries durant plus de 950 ans.


Noé continua de prêcher à son peuple, qui se divisa en deux groupes. Ses paroles atteignirent le cœur des faibles, des pauvres et des opprimés; mais les gens riches et influents rejetèrent ses paroles, obsédés qu’ils étaient par la possible perte de leur pouvoir et de leur statut. Une guerre de mots commença entre Noé et les mécréants. Ces derniers accusèrent Noé de n’être rien d’autre qu’un simple être humain. Noé reconnut qu’il était en effet un simple être humain, mais un être humain leur transmettant une mise en garde très claire de la part de Dieu. Dieu dit, dans le Coran :

« Et Nous avons envoyé Noé à son peuple. (Il leur dit) : « J’ai reçu pour mission de vous avertir clairement, afin que vous n’adoriez que Dieu. Certes, je crains pour vous la rétribution d’un jour douloureux. » Les notables de son peuple, qui ne croyaient pas, dirent alors : « Nous ne voyons en toi qu’un mortel comme nous. Et nous voyons que ce sont seulement les plus misérables d’entre nous qui te suivent sans réfléchir. Et nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous – nous pensons plutôt que vous êtes des menteurs. » (Coran 11:25-27)

Noé expliqua aux rebelles qu’il n’y avait que des avantages à se tourner vers Dieu et à implorer Son pardon. Dieu ferait venir la pluie quand ils en auraient besoin, Il leur accorderait des biens et une belle progéniture, de même que des jardins luxuriants et des ruisseaux. Mais les mécréants le rabrouèrent, parfaitement à l’aise dans leur fierté et leur arrogance.

Le conflit s’intensifie

Ceux qui étaient contre Noé cherchèrent à négocier avec lui. Ils lui firent comprendre que le groupe des pauvres et des miséreux ne pouvait cohabiter, au sein de la même religion, avec le groupe des riches et des puissants. Bien que continuellement raillé et intimidé par les mécréants, Noé réagit de manière aimable. Il leur expliqua que jamais il ne pourrait repousser les humbles et les pauvres qui avaient répondu à son appel, car ces gens, leur dit-il, étaient les invités de Dieu. Il tenta de les raisonner et de leur faire voir la réalité de leur situation. Humblement et avec le cœur lourd, Noé réfuta leurs arguments :

« Ô mon peuple! Je ne vous demande pas de richesses en retour. Mon salaire n’incombe qu’à Dieu et je ne repousserai point ceux qui croient – ils auront certes à rencontrer leur Seigneur – mais je trouve que vous êtes un peuple ignorant. Ô mon peuple ! Qui me secourra contre (la punition de) Dieu si je les repousse ? Ne réfléchirez-vous donc pas ? Je ne vous dis pas que je détiens les trésors de Dieu ou que je connais l’invisible, et je ne vous dis pas que je suis un ange ! Et je ne dis pas non plus à ces gens, que vos yeux méprisent, que Dieu ne leur accordera aucune faveur – car Dieu connaît mieux ce qu’il y a dans leur âme. (Si je le leur disais), je serais alors certainement du nombre des injustes. » (Coran 11:29-31)

Mais leurs désaccords se poursuivirent jusqu’à ce que les mécréants soient à court d’arguments. Ils se moquèrent de Noé et des croyants, mais cela ne découragea pas Noé de continuer à transmettre son message. Puis, après un temps, n’en pouvant plus, il se tourna vers Dieu et L’invoqua de tout son cœur. Même s’il demeurait patient, bon et gentil envers tous, il avait enfin compris que les mécréants ne feraient rien d’autre que de semer la corruption et l’incroyance sur terre, cherchant à égarer les croyants et leurs enfants. Noé pria ainsi Dieu :

« Et Noé dit : « Seigneur! Ne laisse sur terre aucune âme qui vive parmi les mécréants. Si Tu les laisses [en vie], ils égareront Tes serviteurs et n’engendreront que des ingrats dépravés. » (Coran 71:27)

Dieu exauça la prière de Noé.

L’arche

Dieu dit à Noé de construire une arche et décréta que les mécréants seraient noyés.

« Construis l’arche sous Nos yeux et conformément à Notre révélation, et ne t’adresse plus à Moi au sujet des injustes, car ils vont être noyés. » (Coran11:37)

Noé choisit un endroit situé à l’extérieur de la ville et éloigné de la mer pour construire son arche. Les mécréants rirent et se moquèrent de lui à cause de l’emplacement de l’arche, loin de l’eau. Comme ils n’avaient aucune compréhension du pouvoir et de la magnificence de Dieu, ils ne pouvaient comprendre pourquoi Noé construisait un bateau au sommet d’une colline, loin de l’océan. Ils le traitèrent de fou, en riant bruyamment. Petit à petit, l’arche prit forme et, lorsqu’elle fut terminée, Noé attendit patiemment l’ordre de Dieu.

« Puis, lorsque vint Notre commandement et que, du four, l’eau se mit à jaillir (hors terre), Nous dîmes : « Fais monter dans l’arche un couple de chaque espèce, ainsi que ta famille – à l’exception de ceux contre qui le décret a déjà été prononcé – et ceux qui croient. » Or, ceux qui croyaient avec lui étaient peu nombreux. » (Coran 11:40)

Lorsque l’eau se mit à jaillir de la terre et à tomber du ciel, Dieu donna l’ordre à Noé de monter à bord de l’arche avec sa famille et les croyants. Il lui commanda également de prendre avec lui un couple de chaque animal, oiseau et insecte. Les mécréants le regardèrent faire d’un air incrédule, lui demandant ce qu’il comptait faire avec tous ces animaux.

L’épouse de Noé ne monta pas avec lui, car elle n’avait jamais cru au message qu’il prêchait, pas plus que son fils aîné, qui s’imagina pouvoir échapper aux eaux en grimpant sur une montagne. Les érudits musulmans ont divers points de vue sur le nombre de personnes qui montèrent à bord de l’arche, mais le chiffre le plus élevé qui ait été avancé est de 80. Tandis que les croyants et les animaux montaient à bord de l’arche, l’eau se mit à jaillir de chaque fente, dans la terre, et la pluie se mit à tomber du ciel comme jamais auparavant. Heure après heure, le niveau de l’eau augmenta, jusqu’à inonder complètement la terre.


Les croyants montèrent à bord de l’arche en prononçant le nom de Dieu, tout comme font les musulmans, de nos jours, lorsqu’ils commencent une chose en prononçant le nom de Dieu.

« Et il dit : « Montez dedans! Que sa course et son mouillage soient au nom de Dieu. Certes, mon Seigneur est Pardonneur et Miséricordieux.» Et l’arche vogua en les emportant au milieu de vagues (hautes) comme des montagnes. » (Coran 11:41-42)

Noé avait construit l’arche en suivant les instructions de Dieu et elle s’avéra être un refuge sécuritaire pour les croyants, qui étaient ainsi à l’abri de la pluie et de l’eau jaillissant de la terre. Puis, l’intérieur de la terre remua d’une étrange façon et le sol des océans se souleva par coups saccadés, provoquant des vagues énormes, aussi hautes que des montagnes, qui submergèrent tout sur leur passage. Elles soulevèrent l’arche, qui parut soudain aussi fragile qu’une boîte d’allumettes à la surface de l’océan.

Tout à coup, de l’arche, Noé aperçut un de ses fils, au loin, se débattant dans l’eau. Noé l’appela et l’implora de monter à bord de l’arche. Mais son fils, qui ne croyait pas, lui répondit qu’il allait se réfugier sur une montagne, s’imaginant que jamais les eaux ne monteraient jusqu’aux sommets des montagnes. Noé le supplia, ajoutant que rien ne pourrait le sauver, ce jour-là, à part la miséricorde de Dieu. Mais son fils refusa et il fut emporté par les eaux.

« Noé appela alors son fils, qui était resté au loin : « Ô mon fils! Monte avec nous et ne reste pas avec les mécréants! » Mais (son fils) répondit : « Je vais me réfugier sur un mont; j’y serai à l’abri de l’eau! » Noé lui dit : « Rien ne peut te sauver, aujourd’hui, contre l’ordre de Dieu; (tous périront) sauf celui à qui Il fait miséricorde! » C’est alors que les vagues s’interposèrent entre eux; le fils (de Noé) fut englouti. » (Coran 11:42-43)

Le déluge prend fin

« Puis, il fut dit : « Ô terre, absorbe ton eau! Et toi, ciel, cesse de pleuvoir! » L’eau baissa, l’ordre fut exécuté et l’arche se posa sur le (mont) Joudi. Il fut alors dit : « Que disparaissent les injustes! » (Coran 11:44)

Contrairement aux traditions juive et chrétienne, les textes islamiques ne mentionnent pas que Noé aurait envoyé un oiseau chercher une étendue de terre sèche. Le Coran affirme plutôt que, sur l’ordre de Dieu, la pluie cessa et la terre absorba l’eau. Le calme revint et le soleil se mit à briller. Le déluge avait débarrassé la terre de l’idolâtrie et des mécréants. Pas une seule personne ayant refusé de croire en Dieu ne fut laissée vivante, sur terre. L’eau disparut et l’arche se posa sur le Mont Joudi (que l’on croit être situé dans l’actuelle Turquie).

Noé était un prophète et un leader, mais c’était aussi un père. Le cœur rempli de tristesse, il se tourna vers Dieu et dit :

« Seigneur! Certes, mon fils fait partie de ma famille ! Ta promesse est vérité et Tu es le plus juste des juges. » (Coran 11:45)

Noé faisait ainsi allusion au fait que Dieu lui avait promis de sauver sa famille. Il ne doutait pas des paroles ni de la promesse de Dieu, mais il cherchait à comprendre. C’est alors que Dieu lui enseigna une importante leçon.

En tant qu’êtres humains, nous utilisons les mots pour définir certaines choses, mais Dieu peut parfois leur donner un sens différent. Par exemple, le mot « prière » signifie, avant tout, invoquer Dieu; mais l’islam a donné une nouvelle signification à ce terme, la prière étant devenu un rituel accompli cinq fois par jour. Lorsque nous utilisons le mot « famille », nous pensons aux liens du sang; c’est pourquoi Noé, dans son invocation, soulignait que son fils faisait partie de sa famille. Mais Dieu répondit à Noé que son fils ne faisait définitivement pas partie de sa famille, car il était mécréant. En effet, la vraie famille est celle des croyants.

« (Dieu) dit : « Ô Noé! Il n’est pas de ta famille, car il s’est conduit de façon infâme. Ne m’interroge pas sur ces choses dont tu n’as aucune connaissance. Je t’exhorte afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants. » (Coran 11:46)

Noé comprit. Alors il dit :

« Seigneur! Je cherche refuge auprès de Toi (contre le péché) de T’interroger sur des choses dont je n’ai aucune connaissance. À moins que Tu ne me pardonnes et me fasses miséricorde, je serai du nombre des perdants. » (Coran 11:47)

Noé relâcha les animaux, les oiseaux et les insectes, qui se dispersèrent sur terre. Lui et sa famille (de croyants) descendirent de l’arche et Noé se prosterna au sol. C’est à partir de ce moment que le Coran et les narrations du prophète Mohammed cessent de parler de Noé. Nous ne savons donc pas ce qui se passa par la suite et ce qu’il advint des gens qui l’accompagnaient. La seule chose que nous savons, c’est que sur son lit de mort, il appela ses fils près de lui et leur rappela de n’adorer que Dieu, le Créateur et Pourvoyeur de l’univers.

Dans un hadith, le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« Lorsque la mort s’approcha du messager de Dieu, Noé, il appela ses fils et leur dit : « Je vous donne un conseil très important. En fait, je vous commande deux choses et vous mets en garde contre deux autres. Je vous enjoins de croire qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu et que si les sept cieux et les sept terres étaient disposés sur un côté d’une balance et que les mots « il n’y a pas d’autre vraie divinité à part Dieu » étaient disposés sur l’autre côté, ceux-ci pèseraient plus lourd que les premiers. Et je vous mets en garde contre le fait d’attribuer des associés à Dieu et contre l’arrogance. »
(sahih al-Boukhari)

La majorité du peuple de Noé rejeta son message, mais ce dernier a survécu dans le cœur et dans l’esprit des musulmans jusqu’à aujourd’hui. Les paroles réconfortantes et l’espoir transmis par Noé, à ses fils, sur son lit de mort, font partie des croyances musulmanes. Car le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a également dit que Dieu a pris un engagement envers les croyants : s’ils n’adorent aucune autre divinité à part Lui, Il ne leur refusera pas le Paradis.


Notes :

(1] Basé sur l’ouvrage d’Al Imam ibn Katheer, The Stories of the Prophets (Histoires des prophètes).

(2] Sahih Muhammad Al-Boukhari.

(3] Al Ashqar, U. (2003). The Messengers and the Messages. Islamic Creed Series. International Islamic Publishing House: Riyadh.

[4] Al Ashqar, U. (2003). Belief in Allah. Islamic Creed Series. International Islamic Publishing House: Riyadh.

rayaan

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Re: Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

Ecrit le 16 mai13, 09:01

Message par rayaan »

L'Histoire de Lot ( Louth )

La vie à Sodome.

Dieu a envoyé des prophètes à différents peuples afin qu’ils transmettent un seul et même message : n’adorer que Dieu, de façon exclusive, et ne rien Lui associer dans cette adoration. Le seul prophète qui fut envoyé à l’humanité tout entière est le prophète Mohammed. Son message fut le même, mais il fut envoyé avec une nouvelle loi, qui devait s’appliquer à tous, en tous lieux et en tout temps, jusqu’au Jour du Jugement. La révélation des différentes sourates du Coran fut souvent faite en réponse à des situations ou des événements particuliers vécus par le Prophète et/ou ses compagnons. Les histoires racontées dans le Coran sont autant de leçons, pour l’humanité, qui démontrent la nature de Dieu. L’histoire du prophète Lot, pour sa part, est particulièrement pertinente dans le contexte du 21e siècle.

Dans plusieurs villes du monde, il est dangereux de marcher dans les rues, même en plein jour. Les meurtres sont monnaie courante et la drogue est omniprésente. De nos jours, beaucoup d’enfants, dans les écoles secondaires, ont déjà été en contact avec des consommateurs et/ou des vendeurs de drogue. L’alcool est facilement accessible et est responsable de l’éclatement de nombreuses familles, de plusieurs situations de violence conjugale et de la corruption généralisée des sociétés. La pédophilie est endémique, de même que la pornographie infantile et le trafic humain. Les modes de vie dépravés sont non seulement acceptés, mais souvent considérés comme normaux. Cette description dépeint un monde terrifiant et hors de contrôle, mais est-il si différent du monde dans lequel vivait le prophète Lot?

Le peuple de Lot constituait une société très similaire à la nôtre; une société corrompue, composée de gens dénués de toute pudeur et de criminels de toutes sortes. Le voyageur qui se risquait à passer par la ville de Sodome s’exposait au vol et aux attaques sur sa personne. Le peuple de Lot était dépourvu de toute morale et n’obéissait à aucune norme sociale. L’homosexualité, qui y était omniprésente, n’était pas vécue en secret, loin de là; elle faisait partie d’un mode de vie qui non seulement permettait, mais encourageait le vice et la corruption. C’est à ce peuple que Dieu envoya le prophète Lot, dont le message, comme celui des autres prophètes, était de n’adorer que Dieu, de façon exclusive. L’adoration de Dieu implique nécessairement un désir et une volonté d’obéir à Ses commandements. Mais le peuple de Sodome se complaisait dans la corruption et ne souhaitait nullement changer. La présence de Lot les irritait donc au plus haut point et dès qu’il ouvrait la bouche pour s’adresser à eux, ils se détournaient de lui.

Lot invita les gens de son peuple à laisser tomber leurs activités criminelles et leurs comportements indécents, mais ils refusèrent obstinément de l’écouter. Il les confronta et les admonesta, il dénonça leur corruption, leurs activités et leurs comportements sexuels contre nature, mais sans résultat.

« Que ne craignez-vous Dieu? Je suis certes pour vous un messager digne de foi. Craignez donc Dieu, et obéissez-moi! Je ne vous demande pas de salaire pour cela; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes. » (Coran 26:161-164)

Au cours des dernières vingt ou trente années, il est devenu presque normal de parler de l’homosexualité comme d’un mode de vie parmi d’autres. Mais selon la loi de Dieu, au sein des trois grandes religions (judaïsme, christianisme et islam), ce « mode de vie » n’est pas acceptable. Et ces nouvelles idées voulant que l’homosexualité soit prétendument programmée génétiquement sont également rejetées par les grandes religions. Le Coran affirme clairement que le peuple de Sodome fut le premier à pratiquer cette déviance :

« Quoi! Accomplissez-vous l’acte charnel [comme nul peuple avant vous] avec les mâles de ce monde? Et délaissez-vous les épouses que votre Seigneur a créées pour vous ? Vous êtes vraiment des transgresseurs ! » (Coran 26:165-166)

Le peuple de Sodome avait atteint un tel niveau de dépravation qu’il ne connaissait plus aucune honte, aucune pudeur. Les gens commettaient leurs actes dégoûtants tant en public que dans leur intimité. Le diable, évidemment, leur faisait paraître belles leurs actions. Quand Lot insista pour qu’ils se repentent et se réforment, ils tentèrent de le chasser de la ville, prétendant qu’il commettait un péché en les empêchant d’assouvir leurs bas désirs! Ils lui dirent : « Si tu ne cesses pas, Lot, tu seras bientôt banni [de notre cité]. » (Coran 26:167) Lot exprima ouvertement son dégoût et sa colère et invoqua Dieu afin qu’Il les protège, lui et sa famille, du peuple de Sodome.

Dans une autre ville, le prophète Abraham, l’oncle du prophète Lot, reçut chez lui trois personnes qu’il ne connaissait pas. Comme il était de nature généreuse, il fit rôtir un veau pour ses invités, mais à sa grande surprise, ceux-ci n’y touchèrent pas. Cela était très inhabituel, car les voyageurs sont normalement affamés et leur refus mit Abraham fort mal à l’aise. Voyant cela, les trois étrangers tentèrent de le rassurer. Ils dirent : « N’aie pas peur. » (Coran 15:53) Ses craintes se dissipèrent un peu et il leur demanda ce qui les amenait dans sa ville. Ils répondirent : « Nous sommes envoyés à un peuple corrompu, à l’exclusion de la famille de Lot, [qui sera épargnée]. » (Coran 15:58)

Le peuple de Sodome avait fini par considérer comme tout à fait acceptable sa façon de vivre. Malheureusement, au 21e siècle, nous sommes devenus si habitués à voir le mal, le vice et l’ignorance, partout autour de nous, que nous sommes désormais incapables d’y répondre de manière adéquate. Nous trouvons toutes sortes d’excuses pour justifier des comportements inacceptables, aux yeux de Dieu, alors qu’en réalité, nous devrions être constamment indignés de voir les gens désobéir à Dieu et Lui manquer de respect aussi ouvertement. Les anges quittèrent Abraham et partirent en direction de Sodome, à la rencontre du prophète Lot et de sa famille.

La destruction de Sodome.

Le prophète Lot continua de souffrir des agissements de son peuple, ce qui ne l’empêcha pas de lui transmettre sans relâche le message de Dieu. Les hommes de son peuple, de leur côté, ne cessèrent de se moquer de lui et allèrent même jusqu’à le mettre au défi de faire descendre sur eux le châtiment de Dieu.

« Fais fondre sur nous le châtiment de Dieu, si tu dis vrai. » (Coran 29:29)

Désespéré, Lot supplia Dieu de lui accorder la victoire sur son peuple.

Au moment de l’invocation de Lot, les messagers (anges) de Dieu se trouvaient en compagnie d’Abraham; ils l’informèrent donc de leur mission auprès du peuple de Lot. Ils dirent :

« Nous allons anéantir les habitants de cette cité, car ce sont des gens injustes. » (Coran 29:31)

Abraham craignit alors pour son neveu Lot, qui se trouvait dans cette ville sur le point d’être détruite. Il dit : « Mais Lot s’y trouve! » Ils répondirent :

« Nous savons parfaitement qui l’habite. Nous le sauverons, lui et sa famille, à l’exception de sa femme, qui sera parmi ceux qui resteront en arrière. »
(Coran 29: 32)

Ibn Kathir, un grand érudit musulman, rapporte qu’alors que les messagers se rapprochaient de la ville de Sodome, ils croisèrent la fille de Lot près d’une rivière. Elle fut ébahie par leur grande beauté et craignit tout de suite pour leur sécurité. Elle leur conseilla d’attendre près de la rivière; elle irait chercher le prophète Lot, qui les ferait entrer dans la ville sous sa protection. Quand Lot fut mis au courant de la présence de ces étrangers, il fut pris d’inquiétude et se demanda comment il arriverait à les convaincre de contourner la ville de Sodome pour poursuivre leur périple. Lorsqu’il arriva à leur hauteur, il tenta de leur faire comprendre la nature des habitants de la ville, mais ne put, tout au plus, que les convaincre d’attendre à la nuit tombée pour entrer dans la ville.

Plus tard, ce soir-là, Lot escorta ses invités jusque chez lui. Cependant, l’épouse de Lot se sauva par la porte arrière et alla répandre la nouvelle que deux hommes d’une beauté frappante venaient d’arriver chez elle. La nouvelle fut bientôt sur toutes les lèvres et en un rien de temps, plusieurs hommes se trouvèrent rassemblés devant la maison de Lot, certains allant jusqu’à frapper à sa porte et à exiger de voir ses invités. Lot fut choqué lorsqu’il comprit que c’était sa propre épouse qui avait attiré ces gens devant la maison; il sortit, leur demanda de se disperser et leur rappela de craindre le châtiment de Dieu. Il les invita à plusieurs reprises à s’amender et à combler leurs désirs sexuels de manière licite.

« Il leur dit : « Ô mon peuple! Voici mes filles [i.e. les filles de ma nation]; elles sont plus pures pour vous. Craignez Dieu, donc, et ne me déshonorez pas devant mes hôtes. N’y a-t-il pas, parmi vous, un seul homme doué de raison? » (Coran 11:78)

L’histoire de Lot, telle que relatée dans la Bible et dans le Coran, comporte plusieurs similitudes. Toutefois, l’islam rejette totalement la notion selon laquelle le prophète Lot aurait offert ses propres filles aux hommes de son peuple. Les savants musulmans ont tous expliqué que lorsque Lot utilisa le terme « mes filles », il faisait référence aux femmes de Sodome. Clairement, il demandait aux hommes de Sodome de combler leurs besoins sexuels dans le cadre de mariages licites avec des femmes.

Dans son ouvrage intitulé Histoires des Prophètes, Ibn Kathir affirme que les hommes qui se tenaient devant la maison de Lot finirent par enfoncer sa porte et par entrer à l’intérieur, puis à encercler les invités (anges) de Lot. Lot se retrouva impuissant devant cette situation et les supplia de partir. Mais ils lui dirent : « Tu sais très bien que nous n’avons aucunement besoin de tes filles. Et en vérité, tu sais bien ce que nous voulons. » (Coran 11:79) C’est alors que les messagers (anges) de Dieu rassurèrent Lot en lui disant : « Ô Lot! Nous sommes les messagers de ton Seigneur. » (Coran 11:79) Entendant cela, les gens prirent peur et se dispersèrent, laissant Lot et sa famille seuls avec les messagers.

Ces derniers dissipèrent les craintes de Lot et lui ordonnèrent de rassembler sa famille et de quitter la ville de Sodome sur-le-champ. Ils partirent donc et Lot s’assura de clore la marche afin que nul ne se retourne pour regarder la ville. Son épouse resta cependant en arrière (i.e. ne les suivit pas) et fut atteinte par le châtiment de Dieu avec les habitants de la ville. Le Coran décrit ainsi le châtiment :

« Puis, au lever du soleil, le (terrible) cri les saisit. Et Nous renversâmes (la ville) de fond en comble et fîmes pleuvoir sur eux des pierres d’argile. Voilà vraiment des signes pour ceux qui savent observer. »
(Coran 15:73-74)

Dans un autre verset, Dieu dit :

« Alors Nous les sauvâmes, lui et les siens, à l’exception d’une vieille femme, qui resta en arrière [et fut exterminée]. Puis Nous détruisîmes les autres et Nous fîmes pleuvoir sur eux une pluie (de pierres). Et quelle pluie effroyable pour ceux qu’on avait avertis en vain. Certes, il y a en cela un signe évident; et pourtant, la plupart d’entre eux ne croient pas! » (Coran 26:170-174)

C’est ainsi que se referma le livre sur l’histoire du peuple de Lot. Leurs noms furent effacés de la mémoire historique. Le châtiment dont Dieu les menaçait, et au sujet duquel Lot les avait mis en garde, se réalisa pleinement, car Dieu tient toujours ses promesses. Lot et sa famille furent sauvés et le Coran ne fait plus aucune autre mention d’eux par la suite.

rayaan

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Re: Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

Ecrit le 17 mai13, 08:21

Message par rayaan »

Histoire du Prophète Jonas ( Younous )

Le prophète Jonas(1) fut envoyé à une communauté d’Irak, dans une ville qui s’appelait, à l’époque, Ninive. Comme ce fut le cas pour tous les prophètes de Dieu, Jonas fut envoyé au peuple de Ninive pour les inviter à n’adorer qu’un seul et unique Dieu – un Dieu sans associés, sans fils ni filles – et à cesser d’adorer des idoles et de commettre des péchés. Mais les gens refusèrent de l’écouter, firent minent de ne pas l’entendre, bref, l’ignorèrent superbement, car son discours les agaçait.

Ce comportement, de la part de ses semblables, exaspérait Jonas au plus haut point; il décida donc de s’exiler. Il les mit en garde une dernière fois contre le châtiment de Dieu qui les guettait à cause de leur arrogance, mais ils se moquèrent de lui et prétendirent n’avoir peur de rien. Le cœur empli de colère envers eux, il décida de les abandonner à leur inévitable malheur. Il rassembla quelques effets et partit, bien décidé à mettre la plus grande distance possible entre lui et ce peuple qu’il était venu à mépriser.

« Et mentionne (Jonas), quand il partit, irrité… » (Coran 21:87)

Ibn Kathir décrit la scène, à Ninive, tout de suite après le départ de Jonas. Le ciel changea de couleur et tourna au rouge vif. Les gens furent saisis de peur, comprenant que leur destruction était imminente. Toute la population de Ninive se rassembla au sommet d’une montagne et implora le pardon de Dieu. Dieu accepta leur repentir, le ciel reprit sa couleur normale et les gens retournèrent chez eux. Ils prièrent pour que Jonas revienne parmi eux et les guide vers le droit chemin.

Pendant ce temps, Jonas s’était embarqué sur un bateau dans l’espoir que celui-ci l’emmènerait le plus loin possible de ce peuple insouciant. Le bateau vogua d’abord, avec ses passagers, sur une mer relativement calme. Mais lorsque la nuit les enveloppa, des vents se mirent à souffler violemment et une tempête s’amena rapidement sur eux. Le bateau fut secoué et les gens, tassés les uns sur les autres dans l’obscurité, décidèrent de jeter leurs bagages par-dessus bord, mais rien n’y fit. Le vent continua de souffler et le bateau tangua dangereusement. Les passagers, croyant que le poids, à bord, contribuait au problème, décidèrent alors de tirer à la courte paille pour déterminer qui serait, le premier, jeté par-dessus bord.

Les vagues, maintenant hautes comme des montagnes, poussèrent le bateau dans toutes les directions. C’était la tradition, à l’époque, de tirer au sort pour déterminer une personne à jeter par-dessus bord. Le sort tomba sur Jonas et les gens en furent choqués, car Jonas était connu d’eux comme un homme pieux et droit et nul d’entre eux n’aurait voulu le jeter dans la mer déchaînée. Ils tirèrent au sort à deux autres reprises, mais chaque fois, le tirage détermina Jonas.

Jonas, prophète de Dieu, savait qu’il ne s’agissait pas d’un hasard. Il comprit que c’était là son destin, décidé par Dieu; alors il regarda ses compagnons de voyage et, sans crier gare, sauta lui-même par-dessus bord. Les passagers poussèrent un cri d’horreur en voyant Jonas tomber à l’eau et être immédiatement avalé par un gigantesque poisson.

Lorsqu’il revint à lui, Jonas crut qu’il était mort et qu’il était étendu dans la noirceur de sa tombe. Mais en remuant et en tâtant autour de lui, il comprit qu’il n’en était rien. Pris de peur, il sentit son cœur battre à tout rompre, dans sa poitrine. Il était assis dans l’estomac de la bête, dans les sucs gastriques et terriblement acides, qui lui rongeaient la peau petit à petit. Terrifié, il invoqua Dieu. Dans la noirceur de cet estomac, dans l’obscurité de la mer et de la nuit, Jonas, désespéré, se mit à appeler Dieu à voix haute, Le suppliant de venir à son secours.

« Nul de doit être adoré à part Toi! Gloire à Toi! J’ai vraiment été injuste! » (Coran 21:87)

Jonas pria sans arrêt, répétant son invocation à Dieu. Il comprit qu’il avait eu tort et implora Dieu de lui pardonner. Le prophète Mohammed nous dit que les anges sont attirés par les humains qui implorent Dieu. C’est ce qui arriva à Jonas : les anges entendirent son appel, dans la noirceur de la nuit, et reconnurent sa voix. Ils connaissaient le prophète Jonas et son comportement exemplaire face à l’adversité. Les anges se tournèrent vers Dieu et dirent : « N’est-ce pas là la voix de Ton honorable serviteur? »

Dieu répondit par l’affirmative et sauva Jonas. Jonas avait toujours prié Dieu dans les moments où tout allait bien, pour lui; alors Dieu se souvint de Jonas lorsque celui-ci se retrouva dans une situation désespérée. L’invocation de Jonas peut être utilisée par quiconque souhaite implorer l’aide de Dieu lorsqu’il se retrouve dans une situation difficile. Dieu dit, dans le Coran, qu’Il sauva Jonas et qu’Il peut, de même, sauver tous les croyants. (Coran 21:88)

Sur l’ordre de Dieu, le gigantesque poisson remonta à la surface et recracha Jonas sur la rive. La peau de Jonas ayant été brûlée par les sucs gastriques, elle ne pouvait plus le protéger contre le soleil et le vent. Souffrant, Jonas continua d’implorer Dieu pour Sa protection. Alors Dieu fit pousser une vigne près de lui, afin de lui procurer ombre et nourriture. Dans les jours qui suivirent, comme Jonas prenait du mieux, il réalisa qu’il devait retourner vers son peuple pour poursuivre la mission dont Dieu l’avait chargé.

« Et Jonas était, certes, du nombre de ceux que Nous avions envoyés (pour avertir les gens). Il s’enfuit sur un vaisseau surchargé et prit part au tirage au sort qui le désigna pour être jeté [à la mer]. Le poisson l’avala alors que tout juste avant, il s’était rendu coupable d’actes blâmables. Et s’il n’avait pas été de ceux qui glorifient (Dieu), il serait resté dans le ventre (du poisson) jusqu’au jour où on l’aurait ressuscité. Alors Nous fîmes [en sorte que le poisson le] rejette sur un rivage désert, chancelant et mal en point. Et Nous fîmes pousser au-dessus de lui un plant de courges. Puis, Nous l’envoyâmes, [comme prophète], vers cent mille (hommes) ou plus. Ils crurent (en lui); alors pour un temps, Nous les fîmes jouir d’un sort paisible. » (Coran 37:139-148).

Jonas retourna donc à Ninive et fut très étonné par les changements qu’il remarqua, chez les gens. Ils racontèrent à Jonas la peur qu’ils avaient eue, lorsque le ciel était devenu rouge, de même que leur rassemblement sur le sommet de la montagne pour implorer le pardon de Dieu. Jonas demeura parmi son peuple et lui enseigna à adorer Dieu comme il se doit et à mener une vie pieuse. C’est ainsi que près de cent mille personnes, à Ninive, vécurent en toute tranquillité… pour un temps.

L’histoire du prophète Jonas nous enseigne à faire preuve de patience, surtout face à l’adversité. Elle nous apprend l’importance de garder Dieu à l’esprit autant dans les périodes plus faciles de notre vie que dans les périodes difficiles. Elle nous apprend à adorer Dieu en cette vie afin qu’Il se souvienne de nous au moment de notre mort. Si nous gardons Dieu à l’esprit et L’adorons comme il se doit lorsque nous sommes jeunes et en santé, Il se souviendra de nous lorsque nous serons vieux, malades, tristes ou épuisés. La détresse et l’angoisse ne peuvent être soulagés, chez l’être humain, qu’en invoquant Dieu en toute sincérité.

Footnotes:

(1) Basé sur l’ouvrage d’Ibn Kathir intitulé “L’histoire des prophètes”.

rayaan

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Re: Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

Ecrit le 19 mai13, 05:41

Message par rayaan »

Le Prophète Salih ( paix sur lui )


Dieu nous dit, dans le Coran, qu’Il a envoyé des prophètes ou des messagers à chaque nation de la terre et qu’ils ont tous transmis le même message, soit de n’adorer que Dieu, sans rien Lui associer. La plupart des prophètes mentionnés dans le Coran sont aussi mentionnés et reconnus comme prophètes dans le judaïsme et le christianisme. Mais le prophète Salih fait partie des quatre seuls prophètes arabes envoyés par Dieu et son histoire n’est donc pas très connue.

« Nous avons certes envoyé des messagers avant toi; il en est certains dont Nous t’avons raconté l’histoire, et d’autres dont Nous ne t’avons pas raconté l’histoire. Et il n’a été donné à aucun messager de produire un signe autrement que par la permission de Dieu. » (Coran 40:78)

Les ‘Aad et les Thamoud furent deux grandes civilisations détruites par Dieu à cause de leurs péchés excessifs. Après la destruction des ‘Aad, les Thamoud leur succédèrent et reprirent leur pouvoir et leur puissance. Les gens qui en faisaient partie étaient incroyablement riches et construisaient de grands bâtiments, tant sur les plaines qu’à même le roc des montagnes. Malheureusement pour eux, en plus de mener un train de vie extravagant, ils se mirent à adorer des idoles et à commettre péché par-dessus péché. Le prophète Salih leur fut envoyé pour les mettre en garde et pour qu’ils sachent que Dieu était fort mécontent de leurs agissements et que s’ils ne s’amendaient pas, Il ferait descendre la destruction sur eux.

Salih était un homme pieux et droit, qui jouissait d’un statut de leader au sein de sa communauté; mais son invitation à n’adorer que Dieu de façon exclusive fit rager de nombreuses personnes. Seuls quelques-unes reconnurent la sagesse de son propos, mais la plupart le rejetèrent et lui causèrent du tort, verbalement et physiquement.

« Ô Salih! Tu étais auparavant un espoir pour nous. Nous demandes-tu de ne plus adorer ce qu’adoraient nos ancêtres? Ce à quoi tu nous appelles nous jette, certes, dans un doute plein d’inquiétude. » (Coran 11:62)

Un jour, les Thamoud se réunirent à leur point de rassemblement, à l’ombre d’une grosse montagne. Ils demandèrent à Salih de leur prouver que le Dieu unique dont il leur parlait était réellement fort et puissant. Ils lui demandèrent d’accomplir un miracle, i.e. de faire en sorte qu’une chamelle unique et incomparable surgisse d’entre les montagnes avoisinantes. Salih leur demanda : si la chamelle apparaît devant vous, croirez-vous enfin à mon message? Ils répondirent par un « oui » retentissant et ils prièrent, avec Salih, pour que s’accomplisse le miracle.

C’est alors que, par la grâce de Dieu, une grosse chamelle, enceinte de dix mois, surgit d’entre les rochers, au pied de la montagne. Certains d’entre eux comprirent le caractère extraordinaire de ce miracle, mais la plupart, dans leur arrogance et leur entêtement, continuèrent de nier et refusèrent de croire à autre chose qu’à un hasard.

« Nous avions donné aux Thamoud la chamelle, qui était un signe évident; mais ils lui firent du tort. » (Coran 17:59)

Selon l’érudit et commentateur du Coran Ibn Kathir, il existe plusieurs comptes-rendus sur cette chamelle et sur sa nature miraculeuse. On dit que cette chamelle surgit d’un rocher qui s’ouvrit pour la laisser passer et certains témoins affirment qu’elle était si grosse qu’elle buvait des quantités d’eau étonnantes. D’autres affirment qu’elle produisait suffisamment de lait pour nourrir toute la population de la cité. Cette chamelle, donc, vécut parmi les Thamoud pour un temps. Mais malheureusement, les mécréants qui avaient tant harcelé et persécuté Salih détournèrent leur colère et leur ressentiment sur cette chamelle.

Certains commencèrent à se plaindre du fait qu’elle buvait trop d’eau ou, encore, qu’elle terrifiait leur bétail. Le prophète Salih se mit donc à craindre pour la chamelle. Il mit en garde son peuple contre un terrible tourment qui s’abattrait certainement sur eux s’ils lui causaient du tort.

« Ô mon peuple! Voici la chamelle de Dieu, qu’Il vous a envoyée comme signe. Laissez-la donc paître sur la terre de Dieu et ne lui faites aucun mal, sinon un châtiment imminent vous saisira! »
(Coran 11:64)

Un groupe d’hommes complota pourtant pour tuer la chamelle et, à la première occasion, lui décochèrent une flèche, puis la transpercèrent à l’aide d’une épée. La chamelle s’effondra au sol et mourut. Les meurtriers poussèrent des acclamations, se félicitant les uns les autres et riant de Salih. Ce dernier les avertit qu’un châtiment terrible tomberait sur eux dans les trois jours, bien qu’au fond de lui-même, il espérait encore qu’ils finiraient par réaliser leur erreur et par se repentir. Mais non contents de s’en être pris à la chamelle, ils complotèrent ensuite pour détruite Salih et sa famille.

« Et il y avait dans la ville un groupe de neuf individus qui semaient le désordre et refusaient de s’amender. Ils dirent : « Jurons par Dieu que nous attaquerons (Salih) et sa famille, de nuit. Ensuite, nous dirons à son héritier [chargé de le venger] : « Nous n’avons pas trempé dans ce meurtre; et nous disons certes la vérité. »
(Coran 27: 48-49)

Dieu sauva le prophète Salih et ses fidèles, qui, le cœur lourd, s’exilèrent. Trois jours plus tard, le châtiment s’abattit; le ciel fut zébré d’éclairs, le tonnerre gronda atrocement, la terre trembla violemment et Dieu détruisit la cité des Thamoud, dont les membres périrent, terrifiés et incrédules.

Ibn Kathir raconte qu’ils moururent tous à la même seconde, comme un seul homme. Leur arrogance et leur entêtement ne leur avaient été d’aucun secours, pas plus que leurs idoles. Leurs grands bâtiments extravagants ne leur avaient offert aucune protection, non plus.

Dieu, pourtant, continue d’envoyer des signes clairs aux gens de la terre. Il est le Très Miséricordieux et Il pardonne beaucoup, car Il aime pardonner. Cependant, les avertissements de Dieu ne doivent jamais être ignorés, car Son châtiment peut être sévère et soudain. Les Thamoud en firent eux-mêmes l’expérience.

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Re: Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

Ecrit le 21 mai13, 08:56

Message par rayaan »

Voici une lettre d’un étudiant qui nous raconte quelques anecdotes vécues avec le cheikh Al-Ghoudayan qu’Allah lui fasse miséricorde ! :

Salam alaikoum ;

On a perdu un grand savant, érudit dans le fiqh et ses fondements et un grand zahid (ascète) d'après ce que j'ai pu voir qu'Allah lui fasse miséricorde ! Je respecte beaucoup cet érudit pour sa science, sa sagesse et sa modestie, je ne ratai pas une occasion de le visiter quand j'allai à Dar al-Iftaa (centre d’émission de fatwas) ; d'ailleurs ces derniers mois lorsqu'on demandait après lui, on nous disait qu'il était en vacances ! Mais jamais cette réponse ne fut plausible à nos yeux, nous savions qu'il était malade et gravement.

Comment croire à cette réponse quand on sait que le cheikh a passé toute sa vie sans se lasser dans la science pure, l’appel au tawhid (monothéisme) et la réconciliation entre les gens ; en effet, le cheikh réconciliait les mariés en instance de divorce dans son bureau ; qu'Allah le récompense ! Plus de quarante années dans l'ifta ! Toujours au service des autres ! À plus de 80 ans il venait au bureau de l'ifta tôt le matin ! jusqu'après le dhohr. Il n'y a que la sincérité qui mène à cet élan de bonté, à cette envie d'être utile ! Je pense que c'est un exemple pour nous qui nous sentons vite lasser par l’invitation à l’islam et ses principes, mais non, cheikh qu'Allah lui fasse miséricorde, a toujours travaillé pour plaire à son Seigneur.

On peut se rappeler la belle conférence, même un peu difficile pour les novices francophones, que le cheikh nous a donnée à la mosquée des Mureaux en juillet 2009, jamais il ne disait non à un cours par téléphone, je me rappelle qu'il m'avait écrit son numéro sur un papier en 2005 me disant si quelqu’un souhaite une conférence appelle-moi ! La daawa était inscrite au cœur, imprégnée dans l'âme.

Je me souviens un jour dans son bureau, un homme est venu lui demandait une aide, car il était endetté, en une seconde, il ouvra son tiroir, y prit son carnet de chèques, y inscrivit une somme avec un naturel et une bonté qui surprennent. Qu'Allah lui fasse miséricorde ! La vie ne valait rien pour lui, lorsqu'on le voyait, on pensait que c'était un simple Bédouin sorti de nulle part au chimagh (keffieh saoudien) un peu froissé et mal positionné, à la tunique mal repassée et pourtant c'était le guide de la prière de Cheikh Saleh Al-Fawzan, Bakr Abou Zayd, Mohammed Ali-Cheikh et d'autres érudits et savants... Ne dit-on pas qu'Allah élève les gens par la science !

Son bureau nous accueillait bras ouvert, c'était toujours une joie de voir un savant vous sourire à la porte, le cheikh n'hésitait pas à jouait de son humour propre à lui, une façon de nous mettre à l'aise, de nous sentir un peu comme chez soi. Une fois j'étais assis sur un des fauteuils face à lui, il me dit pour me taquiner : « attention tu es assis sur le fauteuil des divorcés » ! Sachant qu'il recevait souvent des gens divorcés pour les réconcilier.

Une autre fois, je suis entré avec un autre frère pour quelques questions, le cheikh occupé avec une autre personne, ne nous a pas remarqués (comme on le croyait). Lorsque la personne sortit du bureau, le cheikh l'accompagna à la porte et soudain, nous encore assis, il la ferma à double tour ! Pensant que cheikh ne nous a pas encore remarqué, nous lui avons répété le salam, c'est là qu'il nous fixa en souriant et nous dit : « Allez c'est l'heure du café !! » Le cheikh, heureux de nous recevoir, sortit un panier avec un grand thermos de café saoudien et des dattes sucrées, il nous servit sans qu'il ne bût, il nous servit encore et encore et nous disait buvez mes frères, aujourd'hui c'est moi qui sers ! Nous, ravis autant qu’intimidés, lui dîment : Buvez donc avec nous ! Il répétait sans cesse non en souriant et en disant : « aujourd'hui, c'est moi qui sers ! » Qu'Allah lui fasse miséricorde ! La science se vêt de sa belle parure lorsqu'elle est appliquée si simplement ! Parfois seuls de simples gestes vous épanouissent le cœur et vous montrent la beauté de l'islam par de purs sentiments comme la modestie et l’affection.

Si un qualificatif pouvait résumer cheikh Al-Ghoudayan, c'est bien la modestie, et combien cette qualité sert dans la vie et l’au-delà ; celui qui est modeste pour Allah, Allah l'élève.

D'autres souvenirs me viennent à l'esprit en vous écrivant ces quelques lignes, le jour où cheikh passa un bon moment pour nous expliquer comment apprendre le Coran, plus tard, je me suis rendu compte que c'était son conseil perpétuel, car il nous le répétait souvent ; en résumé il nous exhortait : apprenez le Coran avec le tafssir (exégèse) à la main ! Le cours qu'il donna aux Mureaux confirma ce que je pensais, le Coran était pour lui un trésor, seule sa compréhension mène au succès.

Une dernière anecdote qui pour moi fut vraiment utile dans ma vie jusqu'à présent. Un jour un frère lui tendit une cassette où une personne exposait ses doutes sur le minhaj (la voie entreprise dans sa religion) d'une autre, il prit la cassette et la jeta et nous dit : « ne vous occupez pas de ces chamailleries, vous voulez connaitre le minhaj du prophète ! Nous dirent oui en chœur ! Il répondit : « lisez donc zad al ma3âd d'ibn Al Qayyim, vous avez tout ce qu'il vous faut, vous avez tout le minhaj du prophète alayhi assalam ! » Un conseil en or où les « on-dit » ne cessent chez certains de prendre tout leur temps et prévalent sur leur acquis scientifique et leur comportement.

Al Hamdoulilah, j’ai pu assister à la prière funéraire sur la dépouille mortelle du cheikh, la mosquée était remplie ! Quel beau pays que celui qui aime ses savants ! Le moufti Abdel-Aziz Ali-Cheikh se déplaça pour diriger la prière qu’Allah le récompense ! J’ai pu voir Cheikh Abdel-Aziz Ar-Rajihi ému aux larmes, malgré la foule et son âge avancé, il entra à l’endroit où le cheikh fut enterré, comme le fit aussi le Moufti, aveugle et âgé ! Quelle belle preuve de fraternité, c’était vraiment émouvant ! Cheikh Saleh Al-Louhaydan fit de même, on raconte qu’ils s’aimaient beaucoup, un amour sincère. Cheikh Abdel-Aziz Sadhan ému aux larmes répétait les condoléances, ainsi que Cheikh Abdel-Karim Al-Khoudeyr et Cheikh Saad Ach-Chathri. Des montagnes de science venues pour accompagner leur frère sous une chaleur torride et presque insoutenable. Ce sont vraiment des images qu’on n’oublie pas. Seul Cheikh Fawzan n’a pas pu être présent, car il était déjà en direction de Taif à la nouvelle de la mort de Cheikh.

Ce cheikh m'a marqué effectivement, j'ai voulu partager ces instants avec vous en espérant qu'ils vous seront utiles dans votre daawa, votre patience et votre modestie.

Qu'Allah fasse miséricorde à Cheikh et le fasse entrer dans son paradis.

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Re: Biographies ( Prophètes, compagnons, savants )

Ecrit le 30 janv.14, 21:22

Message par rayaan »

Dans un hadith rapporté par At Tirmidhi (n°3680) nous apprenons que dix compagnons sont promis au Paradis : Abu Bakr, Omar, Othman, Ali, Talha, Zoubeyr, Abderrahman Ibn Awf, Saad Ibn Abi Waqaas, Said Ibn Zayd, Abu Oubeyda ibnul Jarrah.

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