"En tant que vétérinaire, je m’oppose depuis très longtemps à l’abattage rituel et au caractère envahissant du halal (ce qui le distingue du casher, qui est strictement identique par ailleurs).
Aux raisons évidentes de cruauté envers les animaux s’ajoutent un risque sanitaire énorme et un financement de l’islam contraire aux règles de la laïcité, à l’insu du consommateur."
1 - halal et casher ne sont pas aux normes européennes pour l'abattage des animaux.
2 - Il y a des risques sanitaires supplémentaires.
3 - Beaucoup de viandes sont hallals sans que cela soit indiqué sur l'étiquette.
---
Il y a un lobby religieux fort pour que cela supplante la loi qui doit être laique normalement.
Re: Vigilance Halal
Posté : 10 juin13, 00:47
par Maried
Tiens je ne savais pas que tu étais vétérinaire mais je t'approuve dans ta défense des animaux
j'ai toujours dit l'homme est un animal comme les autres
Re: Vigilance Halal
Posté : 10 juin13, 01:09
par Coeur de Loi
C'est le témoignage du vétérinaire Alain de Peretti, il s'explique :
La Miséricorde dans l'abattage rituel musulman. Un américain converti à l'islam et qui tient une ferme dans le Texas explique le déroulement de l'abattage de A à Z.
Question réponse sur l'abattage islamique :
Question :
Dr. John, qu’arrive-t-il à l’animal quand on coupe les veines qui se trouvent dans la partie antérieure de son cou ?
Réponse :
Du point de vue scientifique, lorsqu’on coupe les veines qui se trouvent dans la partie antérieure du cou de l’animal ou de l’homme, cet être perd immédiatement conscience.
Prenant un exemple, le docteur a ajouté :
« Si on étrangle une personne et qu’on appuie un peu sur son cou, elle ressentira rapidement un fort vertige et une incapacité à se concentrer, car alors, le sang n’atteindra que difficilement son cerveau.
Si la pression sur le cou continue, elle perdra toute sensation et s’évanouira ».
Question :
Donc, le fait de couper les veines qui se trouvent dans la partie antérieure du cou de l’animal pour vider son corps du sang mène à son évanouissement ?
Réponse :
Oui, naturellement.
Question :
Cet animal ressent-t-il des douleurs quelconques directement après son égorgement ?
Réponse :
Certes non, car il est complètement inconscient.
Question :
Alors, pourquoi fait-il ces mouvements spasmodiques qui donnent l’impression qu’il souffre ?
Réponse :
Parce qu’en coupant les veines jugulaires, tout en laissant intacts les os du cou – ce qui constitue la méthode islamique d’immolation – l’alimentation du cerveau en sang s’arrête, alors que celui-ci est encore vivant et que le système nerveux, qui se trouve dans la partie postérieure du cou, est encore relié à tous les membres du corps.
Ce système nerveux continue à transmettre des signaux au cœur, aux muscles, aux entrailles et à toutes les cellules qui se trouvent dans le corps de l’animal pour envoyer du sang au cerveau.
Par conséquent, ces cellules, entrailles et muscles font ces mouvements convulsifs pour envoyer le sang vers le cœur qui, à son tour, le pompe vers le cerveau.
Or, le sang afflue vers l’extérieur du corps au lieu de monter vers le cerveau, en raison des veines coupées. Ainsi, le système nerveux continue-t-il à transmettre ces signaux et les organes du corps, à envoyer le sang, jusqu’à ce qu’il en sorte entièrement.
Quant à l’idée courante, prétendant que l’animal souffre en l’immolant de cette manière, elle a été scientifiquement démentie car, comme nous l’avons déjà affirmé, dès que les veines qui se trouvent dans la partie antérieure du cou sont coupées, l’animal s’évanouit et perd définitivement toute sensation.
Question :
Mais, du point de vue médical, est-il préférable de laisser le sang dans le corps de l’animal après sa mort ou de le vider de son sang ?
Réponse :
En fait, le sang est l’un des environnements les plus fertiles pour la multiplication des bactéries, car il comporte des matières qui nuisent à la santé de l’homme.
Si ce liquide reste dans la chair de l’animal après sa mort, il fournit un terrain propice et fertile pour la multiplication des microbes, en plus des matières nocives qui devraient être évacuées.
Question :
Et que pensez-vous des autres méthodes utilisées, surtout celles qui sont adoptées dans la majorité des pays européens et qui consistent à frapper l’animal sur la tête pour qu’il perde connaissance avant de l’égorger ?
Réponse :
Cette méthode a des effets néfastes sur la santé de l’homme, car elle entraîne la mort lente de l’animal. Par conséquent, la membrane qui recouvre les gros intestins perd sa compétence fonctionnelle et les bactéries qui s’y trouvent traversent le corps de l’animal et arrivent au sang ; elles y nagent jusqu’à s’emparer de tout le corps de l’animal mort.
La méthode la plus sûre pour consommer de la viande sans sang ni bactérie consiste à débarrasser l’animal immolé de son sang.
Louange à Allah, Exalté soit-Il, pour le bienfait de l’Islam.
D’après Abû Ya’la Shadaâd Ibn Aws (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit:
« Allah a prescrit de faire correctement toute chose. Quand vous tuez, faites-le correctement. Quand vous égorgez une bête, faites-le correctement : aiguisez bien votre lame pour lui éviter de souffrir »
(Rapporté par Muslim)
Pour parfaire les résultats, une recherche a été effectuée à ce sujet à l’Université allemande de Hanovre par un professeur allemand non Musulman et un docteur égyptien musulman, qui sont arrivés exactement au même résultat.
Les détails de cette expérience ont été publiés en anglais il y a environ trois ans :
La méthode islamique, adoptée pour l’immolation des bêtes, est la meilleure
D’après Abû Ya’la Shadaâd Ibn Aws (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit:
« Allah a prescrit de faire correctement toute chose. Quand vous tuez, faites-le correctement. Quand vous égorgez une bête, faites-le correctement : aiguisez bien votre lame pour lui éviter de souffrir »
(Rapporté par Muslim)
En fait, on a entendu beaucoup de fausses allégations selon lesquelles la méthode islamique, adoptée pour l’immolation des bêtes, est inhumaine.
Cependant, le Professeur Schultz et son collègue Dr. Haazim, qui travaillent à l’Université allemande de Hanovre, ont prouvé, par une expérience se servant de l’électro-encéphalographie (EEG) et de l’électrocardiogramme (ECG), que l’immolation des animaux selon la méthode islamique constitue la seule méthode humaine et que la méthode d’assommement, adoptée en Occident, produit des douleurs sérieuses chez l’animal.
Les résultats ont surpris de nombreuses personnes. Détails de l’expérience
1) Plusieurs électrodes ont été chirurgicalement implantées à divers points du crâne de tous les animaux, touchant la surface du cerveau.
2) On a permis aux animaux de se remettre pendant plusieurs semaines.
3) D’autres ont été abattus en faisant, avec un couteau bien aiguisé, une incision rapide et profonde dans le cou, coupant les veines jugulaires, ainsi que les artères carotides des deux côtés, la trachée et l’œsophage, conformément à la méthode islamique.
4) Quelques animaux ont été assommés, utilisant un pistolet pour cela, ce qui est la méthode humaine d’abattage, adoptée en Occident.
5) Pendant l’expérience, une EEG et un ECG ont été enregistrés pour tous les animaux, afin de connaître l’état du cerveau et du cœur pendant le processus d’abattage et d’assommement.
Résultats et Discussion
I) La méthode islamique
a) Comme enregistré sur l’EEG pendant les trois premières secondes de l’abattage conformément à la méthode islamique, aucun changement n’a été enregistré par rapport au graphique avant l’abattage, indiquant ainsi que l’animal n’a senti aucune douleur pendant ou immédiatement après l’incision.
b) Pendant les trois secondes suivantes, l’EEG a enregistré un état de sommeil profond et d’inconscience, dû à la grande quantité de sang qui a jailli du corps de l’animal.
c) Après les 6 secondes susmentionnées, l’EEG a enregistré le niveau zéro, montrant l’absence absolue de toute sensation de douleur.
d) Tandis que le message cérébral (l’EEG) descendait au niveau zéro, le cœur battait toujours fort et le corps se convulsait vigoureusement (ceci étant une réaction de la moelle épinière), faisant couler le maximum de sang en dehors du corps et fournissant ainsi une viande hygiénique pour le consommateur.
II) Méthode occidentale d’assommement à l’aide du pistolet utilisé à cet effet
a) Les animaux étaient apparemment inconscients tout de suite après l’assommement.
b) L’EEG a montré une douleur intense immédiatement après l’assommement.
c) Le cœur de l’animal assommé par le pistolet en question a pris plus de temps pour s’arrêter de battre que dans le cas des animaux abattus selon la méthode islamique, ce qui mène au maintien de plus de sang dans la viande, ce qui n’est pas sain pour le consommateur.
Louange à Allah qui nous a guidés vers ceci. Nous n’aurions pas été guidés, si Allah ne nous avait pas guidés.
اللهم ارنا الحق حقا وارزقنا اتباعة وارنا الباطل باطلا وارزقنا اجتنابه
(Ô Allah, montre nous la Vérité telle qu’elle est et aide nous à la suivre,
et montre nous l’erreur telle qu’elle est et aide nous à l’éviter)
Allahumma arinal-haqqa haqqan wa-rzoqna ittibaa’ahu, wa arinal-baatila baatilane wa-rzoqna ijtinaabahu
Article compilé par le frère Wad Al Akh Abdallah(Hafidahu Allah)
copié de twitter.com/AbMaria1
Re: Vigilance Halal
Posté : 16 juin13, 20:47
par Marmhonie
Coeur de Loi a écrit :Beaucoup de viandes sont hallals sans que cela soit indiqué sur l'étiquette.
C'est ainsi dans la grande distribution, et pour tout. J'ai appris depuis longtemps à privilégier le commerce de proximité, c'est inestimable. Cela ne me gêne absolument pas d'acheter hallal ou chinois, je veux seulement être en confiance, connaître la provenance exacte, la composition. Rien que de très normal.
Ce ne sont pas des musulmans qui commettent ces horreurs. C'est le système.
@+
Re: Vigilance Halal
Posté : 02 juil.14, 20:38
par medico
RAMADAN
Manger halal, le licite selon l’islam
Malek Chebel - publié le 01/07/2014
Alors que des millions de musulmans ont débuté le Ramadan, le 28 juin, focus sur les pratiques alimentaires de l'islam, notamment la nourriture "halal" que le Coran invite les croyants à consommer.
En islam, les interdits alimentaires s’inscrivent dans le cadre général des interdits de type religieux. Ce cadre déborde le seul champ de la nourriture puisqu’il inclut les interdits sexuels,(pendant le jeune) ceux liés à l’espace sacré comme La Mecque, ainsi que celui de la chasse et de la guerre tout au long des quatre mois sacrés que compte le calendrier musulman. Les questions alimentaires occupent une place non négligeable dans le Coran, et plus encore dans la Sunna (une des principales sources de la théologie et du droit islamiques). Le quatrième pilier de l’islam (c’est-à-dire les devoirs incontournables incombant aux musulmans) impose d’ailleurs une forte restriction en la matière, en décrétant un jeûne obligatoire tout au long du mois de ramadan, le 9e mois du calendrier lunaire, afin de commémorer la révélation du Coran au prophète Mohammed (sourate 2, 185). Sur le plan anthropologique, le jeûne du ramadan (çawm) – interdit alimentaire déplacé du profane au sacré pour des raisons de disette endémique et de répartition solidaire de la nourriture – fonctionne comme un frein à la propagation de la violence, cette dernière étant alors prohibée. Al-‘Ayni, théologien et commentateur de la parole du Prophète au XIVe siècle, réduit à trois les interdits diurnes liés au jeûne : ne pas manger, ne pas boire, ne pas coïter.
Le licite et l’illicite
En dehors du ramadan, il existe un certain nombre d’interdits alimentaires à proprement parler : tous ceux posés par la loi de Moïse sont repris tels quels par le Coran, l’islam ayant ajouté les boissons alcoolisées. Le verset principal qui délimite cette frontière entre le licite (halâl) et l’illicite (harâm) se trouve dans la sourate 5, La Table servie, au verset 3* : « Sont illicites (pour vous) la bête morte, le sang, la viande porcine, et ce qui a été sacrifié au nom d’un autre dieu qu’Allah, la bête étouffée, la bête assommée, la bête morte à la suite d’une chute, celle morte d’un coup de cornes, celle qu’un fauve a dévorée exception faite de celle que vous avez réussi à égorger avant sa mort. Vous sont interdites aussi les bêtes immolées devant les bétyles (1) païens, ainsi que celles que vous vous partagez en les désignant au sort. » Le Coran indique en effet que les croyants musulmans observent les mêmes interdits que les Juifs (sourate 16, 118) et va jusqu’à préciser que les nourritures purifiées de ceux qui ont reçu le Livre précédemment, les « Gens du Livre » – c’est-à-dire les Juifs et les chrétiens –, sont permises aux musulmans.
Dans la réalité, cette extension est réduite au strict minimum et ne s’applique qu’aux individus confrontés à une situation d’extrême nécessité, réduits à des gestes de survie.
L’abattage rituel des animaux
Il existe différents types d’interdits alimentaires : certains sont « réparateurs » (l’interdit règle le problème de toute ingestion non rituelle) ; d’autres sont liés à un liquide particulier, le sang par exemple ; d’autres encore dépendent de la répulsion que les consommateurs éprouvent pour une viande donnée (le porc, le sanglier, la truie, le marcassin) ; un interdit majeur est lié à la nature du sacrifice, puisque le Coran stipule très clairement et sans possibilité de contre-interprétation : « Ne mangez pas la viande qui n’a pas été immolée au nom d’Allah, c’est une souillure, fisq » (sourate 6, 121). Enfin, un interdit spécifique est posé à l’endroit de toute boisson alcoolisée, vins, champagne, mousseux, mais aussi – à l’extrême – des drogues et substances hallucinogènes, héroïne, cocaïne, LSD. Ces interdictions ne visent pas l’élément naturel en lui-même – le raisin est consommé librement en terre d’islam, et le jus de raisin aussi –, mais ses effets : enivrement, ivresse, perte de libre arbitre et de contrôle de soi, agressivité. Lorsqu’une partie de chasse est engagée, le Coran précise que les proies ramenées au maître par les chiens de chasse sont permises à la consommation, à condition de prononcer la formule de la basmala, qui ouvre toutes les sourates, à l’exception de la neuvième : « Il vous est permis toutes les nourritures bénéfiques et ce que vous rapportent les rapaces que vous avez dressés comme des chiens de chasse (…). Mangez les proies que ceux-ci vous ont capturées, en ayant prononcé dessus le nom d’Allah… » (sourate 5, 4).
La tradition islamique, en outre, s’avère peu claire sur le statut de certaines espèces animales : peut-on sacrifier en lieu et place des ovins, toute une série d’animaux comme les ongulés, les camélidés et les équidés ? S’il est admis que les produits de la mer, poissons et crustacés de toutes sortes, sont admis à la table « bien servie » – titre de la sourate 5, Al-Ma’ida) du croyant, de nombreux animaux aquatiques sont, de fait, prohibés.
Tous ces interdits alimentaires s’appliquent de manière plus sévère qu’à l’ordinaire dans le cadre du calendrier liturgique, au moment de la prière, du jeûne et du pèlerinage. Théoriquement, tout manquement aux règles établies est sanctionné par une condamnation morale ou une réprimande, en général peu dissuasive, émanant d’un imam ou de toute autorité religieuse autorisée. Cette condamnation est levée lorsque l’un ou l’autre de ces interdits est transgressé par défaut (ainsi un fou qui mange une bête non immolée ne peut pas être coupable de son geste), ou pour des raisons d’extrême nécessité (famine, pénurie, guerre). L’état de santé d’un jeûneur, s’il est critique, lui donne aussi le droit de suspendre le ramadan pendant la durée du traitement, mais il doit ensuite rattraper les jours manqués, en guise de réparation. Même cas de figure pour une femme qui a interrompu le jeûne durant ses règles.
Une fonction sociologique
Quel sens donner aux interdits alimentaires ? Ils fonctionnent sans doute comme une barrière contre l’anomie religieuse, c’est-à-dire contre le risque de voir les croyants se perdre dans des pratiques animistes et profanes dénuées de correspondance symbolique, et ne permettant pas l’élévation mystique. Il est vrai que la trivialité est extrêmement redoutée par les autorités religieuses, comme en témoigne l’interdiction formelle des pratiques sexuelles des pèlerins, jugées profanes, pendant le pèlerinage à La Mecque – un autre des cinq piliers de l’islam, sans doute le plus spectaculaire de tous les rites musulmans.
L’autre fonction est sociologique : la transgression d’un interdit peut mettre en péril l’adhésion de l’individu à l’islam, car il pourrait craindre de se voir rejeté hors de la communauté. Cette fonction d’ordre est très suivie par les croyants, dès lors qu’elle s’applique aussi au repas convivial du mois de jeûne, et même dans la vie ordinaire.
Mais une question de taille se pose : la solidité d’une religion tient-elle à ses interdits, qu’ils soient alimentaires ou sexuels ? Certains imams ont développé la notion d’« interdits de circonstance », nouvelles normes individuelles qui peuvent aller à l’encontre des normes collectives élaborées par la communauté au fil des siècles. Au nom de ce principe, les imams se croient parfois permis d’exclure les « transgresseurs » (mûnafiqûn), dès lors que, à leurs yeux, ils outrepassent les règles établies.
De tels imams ont inventé pléthore d’interdits en vue de transformer tous les musulmans en ascètes, alors même que l’excès d’ascétisme est condamné aussi bien par le Coran (7, 31-32) que par le Prophète. Aujourd’hui, le fondamentalisme religieux est contesté par certains musulmans en raison du nombre élevé des empêchements qu’il inventerait abusivement, uniquement afin de cantonner les individus dans des postures immuables et leur refusant tout jugement critique. Pourtant, à l’heure où le libéralisme économique de la société capitaliste s’est étendu aux mœurs, les musulmans continuent à afficher leur attachement à l’alimentation halal. En règle générale, en effet, les musulmans observent leurs interdits alimentaires de manière bien plus scrupuleuse que le reste des interdits. Ils peuvent ne pas aller à la mosquée, mais se montrent plus que réticents à consommer un aliment interdit ou de l’alcool. À leurs yeux, Allah pourvoit à tout, étant entendu qu’il rend licite aux hommes les bonnes choses et leur interdit les mauvaises…
Alors que des millions de musulmans ont débuté le Ramadan, le 28 juin, focus sur les pratiques alimentaires de l'islam, notamment la nourriture "halal" que le Coran invite les croyants à consommer.
En islam, les interdits alimentaires s’inscrivent dans le cadre général des interdits de type religieux. Ce cadre déborde le seul champ de la nourriture puisqu’il inclut les interdits sexuels, ceux liés à l’espace sacré comme La Mecque, ainsi que celui de la chasse et de la guerre tout au long des quatre mois sacrés que compte le calendrier musulman. Les questions alimentaires occupent une place non négligeable dans le Coran, et plus encore dans la Sunna (une des principales sources de la théologie et du droit islamiques). Le quatrième pilier de l’islam (c’est-à-dire les devoirs incontournables incombant aux musulmans) impose d’ailleurs une forte restriction en la matière, en décrétant un jeûne obligatoire tout au long du mois de ramadan, le 9e mois du calendrier lunaire, afin de commémorer la révélation du Coran au prophète Mohammed (sourate 2, 185). Sur le plan anthropologique, le jeûne du ramadan (çawm) – interdit alimentaire déplacé du profane au sacré pour des raisons de disette endémique et de répartition solidaire de la nourriture – fonctionne comme un frein à la propagation de la violence, cette dernière étant alors prohibée. Al-‘Ayni, théologien et commentateur de la parole du Prophète au XIVe siècle, réduit à trois les interdits diurnes liés au jeûne : ne pas manger, ne pas boire, ne pas coïter.
Le licite et l’illicite
En dehors du ramadan, il existe un certain nombre d’interdits alimentaires à proprement parler : tous ceux posés par la loi de Moïse sont repris tels quels par le Coran, l’islam ayant ajouté les boissons alcoolisées. Le verset principal qui délimite cette frontière entre le licite (halâl) et l’illicite (harâm) se trouve dans la sourate 5, La Table servie, au verset 3* : « Sont illicites (pour vous) la bête morte, le sang, la viande porcine, et ce qui a été sacrifié au nom d’un autre dieu qu’Allah, la bête étouffée, la bête assommée, la bête morte à la suite d’une chute, celle morte d’un coup de cornes, celle qu’un fauve a dévorée exception faite de celle que vous avez réussi à égorger avant sa mort. Vous sont interdites aussi les bêtes immolées devant les bétyles (1) païens, ainsi que celles que vous vous partagez en les désignant au sort. » Le Coran indique en effet que les croyants musulmans observent les mêmes interdits que les Juifs (sourate 16, 118) et va jusqu’à préciser que les nourritures purifiées de ceux qui ont reçu le Livre précédemment, les « Gens du Livre » – c’est-à-dire les Juifs et les chrétiens –, sont permises aux musulmans.
Dans la réalité, cette extension est réduite au strict minimum et ne s’applique qu’aux individus confrontés à une situation d’extrême nécessité, réduits à des gestes de survie.
L’abattage rituel des animaux
Il existe différents types d’interdits alimentaires : certains sont « réparateurs » (l’interdit règle le problème de toute ingestion non rituelle) ; d’autres sont liés à un liquide particulier, le sang par exemple ; d’autres encore dépendent de la répulsion que les consommateurs éprouvent pour une viande donnée (le porc, le sanglier, la truie, le marcassin) ; un interdit majeur est lié à la nature du sacrifice, puisque le Coran stipule très clairement et sans possibilité de contre-interprétation : « Ne mangez pas la viande qui n’a pas été immolée au nom d’Allah, c’est une souillure, fisq » (sourate 6, 121). Enfin, un interdit spécifique est posé à l’endroit de toute boisson alcoolisée, vins, champagne, mousseux, mais aussi – à l’extrême – des drogues et substances hallucinogènes, héroïne, cocaïne, LSD. Ces interdictions ne visent pas l’élément naturel en lui-même – le raisin est consommé librement en terre d’islam, et le jus de raisin aussi –, mais ses effets : enivrement, ivresse, perte de libre arbitre et de contrôle de soi, agressivité. Lorsqu’une partie de chasse est engagée, le Coran précise que les proies ramenées au maître par les chiens de chasse sont permises à la consommation, à condition de prononcer la formule de la basmala, qui ouvre toutes les sourates, à l’exception de la neuvième : « Il vous est permis toutes les nourritures bénéfiques et ce que vous rapportent les rapaces que vous avez dressés comme des chiens de chasse (…). Mangez les proies que ceux-ci vous ont capturées, en ayant prononcé dessus le nom d’Allah… » (sourate 5, 4).
La tradition islamique, en outre, s’avère peu claire sur le statut de certaines espèces animales : peut-on sacrifier en lieu et place des ovins, toute une série d’animaux comme les ongulés, les camélidés et les équidés ? S’il est admis que les produits de la mer, poissons et crustacés de toutes sortes, sont admis à la table « bien servie » – titre de la sourate 5, Al-Ma’ida) du croyant, de nombreux animaux aquatiques sont, de fait, prohibés.
Tous ces interdits alimentaires s’appliquent de manière plus sévère qu’à l’ordinaire dans le cadre du calendrier liturgique, au moment de la prière, du jeûne et du pèlerinage. Théoriquement, tout manquement aux règles établies est sanctionné par une condamnation morale ou une réprimande, en général peu dissuasive, émanant d’un imam ou de toute autorité religieuse autorisée. Cette condamnation est levée lorsque l’un ou l’autre de ces interdits est transgressé par défaut (ainsi un fou qui mange une bête non immolée ne peut pas être coupable de son geste), ou pour des raisons d’extrême nécessité (famine, pénurie, guerre). L’état de santé d’un jeûneur, s’il est critique, lui donne aussi le droit de suspendre le ramadan pendant la durée du traitement, mais il doit ensuite rattraper les jours manqués, en guise de réparation. Même cas de figure pour une femme qui a interrompu le jeûne durant ses règles.
Une fonction sociologique
Quel sens donner aux interdits alimentaires ? Ils fonctionnent sans doute comme une barrière contre l’anomie religieuse, c’est-à-dire contre le risque de voir les croyants se perdre dans des pratiques animistes et profanes dénuées de correspondance symbolique, et ne permettant pas l’élévation mystique. Il est vrai que la trivialité est extrêmement redoutée par les autorités religieuses, comme en témoigne l’interdiction formelle des pratiques sexuelles des pèlerins, jugées profanes, pendant le pèlerinage à La Mecque – un autre des cinq piliers de l’islam, sans doute le plus spectaculaire de tous les rites musulmans.
L’autre fonction est sociologique : la transgression d’un interdit peut mettre en péril l’adhésion de l’individu à l’islam, car il pourrait craindre de se voir rejeté hors de la communauté. Cette fonction d’ordre est très suivie par les croyants, dès lors qu’elle s’applique aussi au repas convivial du mois de jeûne, et même dans la vie ordinaire.
Mais une question de taille se pose : la solidité d’une religion tient-elle à ses interdits, qu’ils soient alimentaires ou sexuels ? Certains imams ont développé la notion d’« interdits de circonstance », nouvelles normes individuelles qui peuvent aller à l’encontre des normes collectives élaborées par la communauté au fil des siècles. Au nom de ce principe, les imams se croient parfois permis d’exclure les « transgresseurs » (mûnafiqûn), dès lors que, à leurs yeux, ils outrepassent les règles établies.
De tels imams ont inventé pléthore d’interdits en vue de transformer tous les musulmans en ascètes, alors même que l’excès d’ascétisme est condamné aussi bien par le Coran (7, 31-32) que par le Prophète. Aujourd’hui, le fondamentalisme religieux est contesté par certains musulmans en raison du nombre élevé des empêchements qu’il inventerait abusivement, uniquement afin de cantonner les individus dans des postures immuables et leur refusant tout jugement critique. Pourtant, à l’heure où le libéralisme économique de la société capitaliste s’est étendu aux mœurs, les musulmans continuent à afficher leur attachement à l’alimentation halal. En règle générale, en effet, les musulmans observent leurs interdits alimentaires de manière bien plus scrupuleuse que le reste des interdits. Ils peuvent ne pas aller à la mosquée, mais se montrent plus que réticents à consommer un aliment interdit ou de l’alcool. À leurs yeux, Allah pourvoit à tout, étant entendu qu’il rend licite aux hommes les bonnes choses et leur interdit les mauvaises…
* Toutes les traductions du Coran présentées dans cet article sont de Malek Chebel.
(1) Bétyle : pierre sacrée symbolisant une divinité.
Re: Vigilance Halal
Posté : 21 août14, 20:37
par medico
Le végétarisme est-il halal ?
Léa Deshayes - publié le 21/08/2014
Associer islam et alimentation conduit à penser « viande halal ». Pourtant, une minorité de musulmans revendiquent une alimentation non carnée et prônent une éthique animale. Un régime végétarien dont ils puisent la justification dans le Coran et l’éthique de l’islam.
Une communauté minoritaire mais active
Bien que très minoritaires au sein de la population musulmane, les végétariens sont néanmoins très présents sur Internet, avec nombre de pages Facebook, de blogs et de sites spécialisés sur le sujet. Le plus connu d’entre eux est sans doute le site de l’association Islamic Concern for Animals. Il est animé par Irfan Ali, mandaté par l’association américaine PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) qui, devant le nombre croissant de croyants musulmans parmi ses adhérents, eut l’idée d’une plateforme pour les accompagner au quotidien dans leur régime alimentaire. La communauté des musulmans végétariens est ainsi plus importante dans le monde anglo-saxon (la majorité des témoignages et blogs sont en langue anglaise) qu’en France, où ce régime alimentaire est globalement moins répandu qu’au Royaume-Uni, au Canada ou aux États-Unis.
L’animal dans le Coran
Le message coranique le plus souvent cité par les musulmans végétariens est l’enseignement selon lequel les animaux constituent des communautés comme celles des hommes. « Il n’est nulle bête sur la terre ni oiseau volant de ses ailes qui ne forment des communautés semblables àvous » (Coran, 6, 38). L’animal, en tant qu’objet de la Création au même titre que l’homme, a une place toute particulière dans le Coran, de nombreuses sourates portant d’ailleurs le nom d’un animal. Dans Animal Welfare in Islam, Al-Hafiz Basheer Ahmad Masri (qui fut l’imam de la mosquée de Working au Royaume-Uni) explique ainsi que « l'islam demande que nous pensions et agissions de façon positive envers les animaux qui ont leurs propres droits, en ne les jugeant pas selon nos critères humains et nos échelles de valeurs ».
Dans des textes concrets maintes fois commentés, le Prophète prêche la miséricorde pour les animaux. Par exemple, il raconte qu’une prostituée vit un chien dans la rue. Elle prit sa chaussure et la plongea dans l’eau d’un puits pour abreuver l’animal. En raison de cette action, Dieu lui pardonna tous ses péchés. De la même manière, une femme qui avait enfermé un chat en le privant de nourriture fut condamnée à l’enfer.
Si les animaux sont des créations de Dieu au sein des trois grandes religions monothéistes, selon Mohammed Hocine Benkheira, spécialiste du droit musulman, le christianisme aurait chosifié l’animal, créé au service de l’homme, alors que la tradition islamique considérerait d’une certaine façon les animaux comme des croyants à part entière. « Bien qu’on ne puisse pas réellement parler d’une Révélation qui leur soit propre, puisqu’ils sont dépourvus de langage, les animaux sont néanmoins des êtres obéissants et soumis à Dieu par nature. Ils sont dans un rapport direct àDieu. Le monde musulman est un monde enchanté, les hommes, les animaux, les esprits, les démons communiquent entre eux. Le monde occidental est totalement désenchanté, et son rapport àl’animal en est l’un des symptômes ».
L’islam et l’éthique animale
Dès lors, les musulmans végétariens considèrent qu’il s’agit de la meilleure et nécessaire attitude pour se conformer à l’exigence de respect et de compassion envers les autres créations de Dieu sur Terre. Ce motif est sans doute celui qui revient le plus souvent dans les témoignages que l’on peut trouver sur la toile : « Étant métisse et musulmane, vivant à New York, je suis confrontée au racisme et à la violence et je ne peux plus supporter que l’on perpétue cela. Élevée dans la tradition musulmane, j’ai étésensibilisée àla compassion sincère, àl’amour, àla responsabilitéenvers les autres êtres vivants, au fait de prendre soin des autres, non seulement envers les humains mais également envers les animaux, nos compagnons sur cette terre et durant ce voyage », témoigne une jeune femme.
Selon Omero Marongiu-Perria, sociologue et spécialiste de l’islam en Europe, le Coran insiste sur « la nécessité pour l’être humain d’observer le monde environnant et de vivre en harmonie avec lui. D’un point de vue moral, il est alors absolument condamnable de porter atteinte àun animal gratuitement ».
En islam, les jeux à caractère violent et agressif impliquant des animaux sont interdits, comme en témoignent certaines fatwas sur la tauromachie. Le Prophète interdit de prendre des animaux pour cible : si elle n’est pas formellement prohibée, la chasse est déconsidérée, sauf quand il s’agit de la nécessité de se nourrir. Les théologiens musulmans considèrent que les souffrances causées par l’homme ne sont pas justifiées et estiment que les animaux victimes de l’injustice des hommes pourraient recevoir une forme de récompense dans l’au-delà. Une sorte de « compensation » pour pallier la culpabilité du meurtre rituel.
De l’abattage rituel et de l’industrie du halal
Qu’en est-il alors de l’abattage rituel qui fait tant couler d’encre en France et en Europe ? Ses détracteurs brandissent justement l’argument de la souffrance animale due au non-étourdissement de la bête avant sa mise à mort. Pourtant, Omero Marongiu-Perria l’assure, l’islam, par son éthique de l’abattage, fait preuve d’un grand respect envers l’animal : « C’est une fausse polémique qui ternit l’image de l’islam et du judaïsme. À partir du moment où l’on admet un régime carné, il y a forcément souffrance car il y a mort de l’animal. Mais l’abattage est réglementépar toute une approche éthique : ne pas violenter l’animal, ne pas lui infliger de souffrance inutile, ne pas lui montrer le tranchant de la lame, ne pas le tuer devant ses congénères. Cela nécessite donc du temps. On ne peut pas abattre comme cela des animaux à tout bout de champ, on en abat pour la survie de l’espèce humaine. Il n’y a pas automatisme, mais relation entre l’homme et l’animal ».
Dans « Sanglant mais juste : l’abattage en islam » (Études rurales, 1998, n°147-148, pp 65-79), Mohamed Hocine Benkheira explique qu’au travers du rituel de l’abattage, l’animal n’est pas chosifié, sa souffrance n’est ni niée ni refoulée, le meurtre est civilisé. À l’inverse, la modernité et l’institution de l’abattoir dénigreraient la mort animale, mise au ban de la vie sociale : personne ne tue les bêtes, personne n’est coupable, et personne n’est au courant.
Le problème, selon un certain nombre de musulmans, est que ce constat peut maintenant également être fait dans l’industrie du halal, qui représente selon Omero Marongiu-Perria « un contresens ». « C’est de l’hypocrisie, même dans l’hypothèse où les conditions d’abattage seraient respectées. Non, un animal n’est pas licite (halal) dès lors qu’il a été séquestré, nourri avec des farines animales qui le rendent impropre à la consommation, etc. ». Dans ces conditions, nombre de musulmans végétariens revendiquent alors cette incertitude face aux origines de la viande pour justifier leur végétarisme : c’est le meilleur moyen de ne pas risquer d’ingérer du haram (illicite, interdit ; terme opposé de halal), et de s’assurer d’être un pieux musulman.
Islam et végétarisme compatibles ?
Conception du vivant et de la Création fondée sur l’éthique musulmane ou tactique pieuse pour se conformer le plus près possible aux préceptes et interdits de l’islam ? Plusieurs raisons permettent de concilier islam et régime non carné. Mais le végétarisme est-il réellement compatible avec l’islam ? De l’avis de Mohammed Hocine Benkheira, « un musulman peut tout à fait être végétarien. L'Aïd n’est pas une obligation, c’est juste recommandé ». Si plusieurs fatwas admettent le végétarisme et ne le condamnent pas (à consulter sur le site Islamic Concerns for Animals), pour autant « l’islam n’est pas foncièrement végétarien. C’est une religion qui admet le sacrifice sanglant de l’animal ». Selon Azais Khalzi, naturopathe, l’islam n’a jamais incité au végétarisme. Il rappelle que cette religion demande à ce que les croyants préservent avant tout leur santé et adoptent un « juste milieu » dans leur alimentation pour favoriser une meilleure vie spirituelle : dès lors, si les protéines animales sont nécessaires à l’organisme, elles ne devraient pas être prohibées.
« Je ne considère pas non plus que le régime carné soit haram ; après tout, le Prophète et sa famille mangeaient occasionnellement de la viande. Certains musulmans utilisent les hadiths qui en font mention pour prouver que le végétarisme est antimusulman. Cependant je tends personnellement à replacer ces propos dans leur contexte », témoigne un père de famille. En effet, toute une philosophie du végétarisme se pense comme réaction à la modernité industrielle et ses dérives. Les musulmans n’y échappent pas, et sont eux aussi concernés par les polémiques autour de la viande. Dès lors, si dans un référentiel coranique, le végétarisme n’a pas de sens, il en est porteur dans un contexte moderne, explique Azais Khalzi, rappelant que l’islam promeut une démarche de compréhension du monde et de composition avec celui-ci. « Beaucoup de musulmans sont en crise parce qu’ils se rendent compte qu’ils ont un mode de vie et une alimentation qui ne les différencie pas des autres : ils peuvent être touchés par les mêmes maladies. En France, on voit depuis plusieurs années une classe moyenne/supérieure musulmane émerger, revendiquant elle aussi une tendance au “bien manger”, au bio, adoptant un regard critique sur la norme halal », explique Omero Marongiu-Perria.
Et Gamal Al-Banna, théologien et syndicaliste musulman, de conclure : « En tant que musulman, je suis convaincu que le Prophète aurait voulu que les croyants soient en bonne santé, compatissants et qu’ils ne détruisent pas leur environnement. Si quelqu’un pense que ne pas manger de viande correspond à ces desseins, il n’ira sûrement pas en enfer pour cela. Être végétarien n’est pas antimusulman. Au sein de notre monde moderne, les idées et la religion changent, et l’islam n’y échappe pas. Nous ne devons pas demeurer rigides dans notre compréhension de la foi et ainsi tout accepter aveuglement, comme le fait de tuer des êtres vivants. Il n’y a aucune obligation à tuer. » http://www.lemondedesreligions.fr/savoi ... 97_110.php
Re: Vigilance Halal
Posté : 21 août14, 20:38
par medico
Le végétarisme est-il halal ?
Léa Deshayes - publié le 21/08/2014
Associer islam et alimentation conduit à penser « viande halal ». Pourtant, une minorité de musulmans revendiquent une alimentation non carnée et prônent une éthique animale. Un régime végétarien dont ils puisent la justification dans le Coran et l’éthique de l’islam.
Une communauté minoritaire mais active
Bien que très minoritaires au sein de la population musulmane, les végétariens sont néanmoins très présents sur Internet, avec nombre de pages Facebook, de blogs et de sites spécialisés sur le sujet. Le plus connu d’entre eux est sans doute le site de l’association Islamic Concern for Animals. Il est animé par Irfan Ali, mandaté par l’association américaine PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) qui, devant le nombre croissant de croyants musulmans parmi ses adhérents, eut l’idée d’une plateforme pour les accompagner au quotidien dans leur régime alimentaire. La communauté des musulmans végétariens est ainsi plus importante dans le monde anglo-saxon (la majorité des témoignages et blogs sont en langue anglaise) qu’en France, où ce régime alimentaire est globalement moins répandu qu’au Royaume-Uni, au Canada ou aux États-Unis.
L’animal dans le Coran
Le message coranique le plus souvent cité par les musulmans végétariens est l’enseignement selon lequel les animaux constituent des communautés comme celles des hommes. « Il n’est nulle bête sur la terre ni oiseau volant de ses ailes qui ne forment des communautés semblables àvous » (Coran, 6, 38). L’animal, en tant qu’objet de la Création au même titre que l’homme, a une place toute particulière dans le Coran, de nombreuses sourates portant d’ailleurs le nom d’un animal. Dans Animal Welfare in Islam, Al-Hafiz Basheer Ahmad Masri (qui fut l’imam de la mosquée de Working au Royaume-Uni) explique ainsi que « l'islam demande que nous pensions et agissions de façon positive envers les animaux qui ont leurs propres droits, en ne les jugeant pas selon nos critères humains et nos échelles de valeurs ».
Dans des textes concrets maintes fois commentés, le Prophète prêche la miséricorde pour les animaux. Par exemple, il raconte qu’une prostituée vit un chien dans la rue. Elle prit sa chaussure et la plongea dans l’eau d’un puits pour abreuver l’animal. En raison de cette action, Dieu lui pardonna tous ses péchés. De la même manière, une femme qui avait enfermé un chat en le privant de nourriture fut condamnée à l’enfer.
Si les animaux sont des créations de Dieu au sein des trois grandes religions monothéistes, selon Mohammed Hocine Benkheira, spécialiste du droit musulman, le christianisme aurait chosifié l’animal, créé au service de l’homme, alors que la tradition islamique considérerait d’une certaine façon les animaux comme des croyants à part entière. « Bien qu’on ne puisse pas réellement parler d’une Révélation qui leur soit propre, puisqu’ils sont dépourvus de langage, les animaux sont néanmoins des êtres obéissants et soumis à Dieu par nature. Ils sont dans un rapport direct àDieu. Le monde musulman est un monde enchanté, les hommes, les animaux, les esprits, les démons communiquent entre eux. Le monde occidental est totalement désenchanté, et son rapport àl’animal en est l’un des symptômes ».
L’islam et l’éthique animale
Dès lors, les musulmans végétariens considèrent qu’il s’agit de la meilleure et nécessaire attitude pour se conformer à l’exigence de respect et de compassion envers les autres créations de Dieu sur Terre. Ce motif est sans doute celui qui revient le plus souvent dans les témoignages que l’on peut trouver sur la toile : « Étant métisse et musulmane, vivant à New York, je suis confrontée au racisme et à la violence et je ne peux plus supporter que l’on perpétue cela. Élevée dans la tradition musulmane, j’ai étésensibilisée àla compassion sincère, àl’amour, àla responsabilitéenvers les autres êtres vivants, au fait de prendre soin des autres, non seulement envers les humains mais également envers les animaux, nos compagnons sur cette terre et durant ce voyage », témoigne une jeune femme.
Selon Omero Marongiu-Perria, sociologue et spécialiste de l’islam en Europe, le Coran insiste sur « la nécessité pour l’être humain d’observer le monde environnant et de vivre en harmonie avec lui. D’un point de vue moral, il est alors absolument condamnable de porter atteinte àun animal gratuitement ».
En islam, les jeux à caractère violent et agressif impliquant des animaux sont interdits, comme en témoignent certaines fatwas sur la tauromachie. Le Prophète interdit de prendre des animaux pour cible : si elle n’est pas formellement prohibée, la chasse est déconsidérée, sauf quand il s’agit de la nécessité de se nourrir. Les théologiens musulmans considèrent que les souffrances causées par l’homme ne sont pas justifiées et estiment que les animaux victimes de l’injustice des hommes pourraient recevoir une forme de récompense dans l’au-delà. Une sorte de « compensation » pour pallier la culpabilité du meurtre rituel.
De l’abattage rituel et de l’industrie du halal
Qu’en est-il alors de l’abattage rituel qui fait tant couler d’encre en France et en Europe ? Ses détracteurs brandissent justement l’argument de la souffrance animale due au non-étourdissement de la bête avant sa mise à mort. Pourtant, Omero Marongiu-Perria l’assure, l’islam, par son éthique de l’abattage, fait preuve d’un grand respect envers l’animal : « C’est une fausse polémique qui ternit l’image de l’islam et du judaïsme. À partir du moment où l’on admet un régime carné, il y a forcément souffrance car il y a mort de l’animal. Mais l’abattage est réglementépar toute une approche éthique : ne pas violenter l’animal, ne pas lui infliger de souffrance inutile, ne pas lui montrer le tranchant de la lame, ne pas le tuer devant ses congénères. Cela nécessite donc du temps. On ne peut pas abattre comme cela des animaux à tout bout de champ, on en abat pour la survie de l’espèce humaine. Il n’y a pas automatisme, mais relation entre l’homme et l’animal ».
Dans « Sanglant mais juste : l’abattage en islam » (Études rurales, 1998, n°147-148, pp 65-79), Mohamed Hocine Benkheira explique qu’au travers du rituel de l’abattage, l’animal n’est pas chosifié, sa souffrance n’est ni niée ni refoulée, le meurtre est civilisé. À l’inverse, la modernité et l’institution de l’abattoir dénigreraient la mort animale, mise au ban de la vie sociale : personne ne tue les bêtes, personne n’est coupable, et personne n’est au courant.
Le problème, selon un certain nombre de musulmans, est que ce constat peut maintenant également être fait dans l’industrie du halal, qui représente selon Omero Marongiu-Perria « un contresens ». « C’est de l’hypocrisie, même dans l’hypothèse où les conditions d’abattage seraient respectées. Non, un animal n’est pas licite (halal) dès lors qu’il a été séquestré, nourri avec des farines animales qui le rendent impropre à la consommation, etc. ». Dans ces conditions, nombre de musulmans végétariens revendiquent alors cette incertitude face aux origines de la viande pour justifier leur végétarisme : c’est le meilleur moyen de ne pas risquer d’ingérer du haram (illicite, interdit ; terme opposé de halal), et de s’assurer d’être un pieux musulman.
Islam et végétarisme compatibles ?
Conception du vivant et de la Création fondée sur l’éthique musulmane ou tactique pieuse pour se conformer le plus près possible aux préceptes et interdits de l’islam ? Plusieurs raisons permettent de concilier islam et régime non carné. Mais le végétarisme est-il réellement compatible avec l’islam ? De l’avis de Mohammed Hocine Benkheira, « un musulman peut tout à fait être végétarien. L'Aïd n’est pas une obligation, c’est juste recommandé ». Si plusieurs fatwas admettent le végétarisme et ne le condamnent pas (à consulter sur le site Islamic Concerns for Animals), pour autant « l’islam n’est pas foncièrement végétarien. C’est une religion qui admet le sacrifice sanglant de l’animal ». Selon Azais Khalzi, naturopathe, l’islam n’a jamais incité au végétarisme. Il rappelle que cette religion demande à ce que les croyants préservent avant tout leur santé et adoptent un « juste milieu » dans leur alimentation pour favoriser une meilleure vie spirituelle : dès lors, si les protéines animales sont nécessaires à l’organisme, elles ne devraient pas être prohibées.
« Je ne considère pas non plus que le régime carné soit haram ; après tout, le Prophète et sa famille mangeaient occasionnellement de la viande. Certains musulmans utilisent les hadiths qui en font mention pour prouver que le végétarisme est antimusulman. Cependant je tends personnellement à replacer ces propos dans leur contexte », témoigne un père de famille. En effet, toute une philosophie du végétarisme se pense comme réaction à la modernité industrielle et ses dérives. Les musulmans n’y échappent pas, et sont eux aussi concernés par les polémiques autour de la viande. Dès lors, si dans un référentiel coranique, le végétarisme n’a pas de sens, il en est porteur dans un contexte moderne, explique Azais Khalzi, rappelant que l’islam promeut une démarche de compréhension du monde et de composition avec celui-ci. « Beaucoup de musulmans sont en crise parce qu’ils se rendent compte qu’ils ont un mode de vie et une alimentation qui ne les différencie pas des autres : ils peuvent être touchés par les mêmes maladies. En France, on voit depuis plusieurs années une classe moyenne/supérieure musulmane émerger, revendiquant elle aussi une tendance au “bien manger”, au bio, adoptant un regard critique sur la norme halal », explique Omero Marongiu-Perria.
Et Gamal Al-Banna, théologien et syndicaliste musulman, de conclure : « En tant que musulman, je suis convaincu que le Prophète aurait voulu que les croyants soient en bonne santé, compatissants et qu’ils ne détruisent pas leur environnement. Si quelqu’un pense que ne pas manger de viande correspond à ces desseins, il n’ira sûrement pas en enfer pour cela. Être végétarien n’est pas antimusulman. Au sein de notre monde moderne, les idées et la religion changent, et l’islam n’y échappe pas. Nous ne devons pas demeurer rigides dans notre compréhension de la foi et ainsi tout accepter aveuglement, comme le fait de tuer des êtres vivants. Il n’y a aucune obligation à tuer. » http://www.lemondedesreligions.fr/savoi ... 97_110.php
Re: Vigilance Halal
Posté : 22 août14, 08:45
par Marmhonie
Quelle vigilance ? Le logo de la mosquée de Lyon est bidon, aucun controle. Les musulmans mangent comme tout le monde ce qu'on leur fait croire de manger. Si tu otes le porc de la pharmacie, plus aucune géllule, plus ce merveilleux additif contenu dans le porc. Plus aucun bonbon non plus.
Quelle naiveté, c'est fascinant. Et instructif.
Re: Vigilance Halal
Posté : 11 sept.14, 01:28
par medico
A Hayange, le boucher halal dans le viseur du maire FN
Dans un courrier qu'il a lui-même signé et que révèle francetv info, Fabien Engelmann somme le commerçant de fermer son magasin le dimanche. Au mépris de la réglementation en vigueur.
C'est une lettre qui l'a autant surpris que dépité. Début juin, un boucher halal de Hayange (Moselle) a reçu un courrier officiel, envoyé en recommandé, dans lequel le maire FN de la commune, Fabien Engelmann, lui intime l'ordre de fermer son commerce le dimanche matin.
Dans cette missive, dont francetv info révèle le contenu jeudi 11 septembre, l'élu frontiste estime qu'en vertu de la réglementation spécifique qui s'applique en Alsace-Moselle, le boucher halal de Hayange, installé depuis 2008, doit en effet rester fermé le dimanche. "En cas de non-respect, il sera dressé un procès-verbal, lequel sera adressé au tribunal de police pour poursuites", menace Fabien Engelmann en conclusion de sa lettre.
"Des commerces n'ont pas à rester ouverts le dimanche"
Un ordre d'autant plus surprenant qu'à notre connaissance, aucun autre commerce hayangeois ouvert le dimanche n'a reçu pareille demande. Surtout, un article du code du travail et un arrêté du préfet de la région Lorraine prévoient que les commerces alimentaires et épiceries ont le droit d'ouvrir en Moselle le dimanche matin, sur une plage horaire maximale de cinq heures. http://www.francetvinfo.fr/politique/fr ... or=EPR-51-[a-hayange-le-boucher-halal-dans-le-viseur-du-maire-fn_690667]-20140911-[bouton]