mieux parler des migrants
Posté : 24 sept.13, 19:04
Dans son premier message pour la « journée mondiale du migrant et du réfugié »,
le pape demande un « dépassement des préjugés et des incompréhensions » sur les migrations,
relevant la « grande responsabilité » des mass media .
Un changement d’attitude envers les migrants et les réfugiés est nécessaire de la part de tous », estime le pape François dans son message pour la « journée mondiale du migrant et du réfugié », présenté mardi 24 septembre à Rome au cours d’une conférence de presse.
Dénonçant une « culture de rejet », selon une formulation chère au nouveau pape, ce dernier invite à passer « d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation à une attitude qui ait comme base la ‘culture de la rencontre’ (autre expression bergoglienne, NDLR), seule capable de construire un monde plus juste et fraternel ». « Vers un monde meilleur » sert précisément de titre et de fil conducteur au message, à la fin duquel le pape remercie « ceux qui consacrent leur vie et leurs énergies » aux côtés des migrants et réfugiés.
DÉMASQUER LES STÉRÉOTYPES
« La peur naît qu’il se produise des bouleversements dans la sécurité de la société, que soit couru le risque de perdre l’identité et la culture, que s’alimente la concurrence sur le marché du travail, ou même, que soient introduits de nouveaux facteurs de criminalité », analyse le Saint-Siège dans ce message.
Le pape, qui comme ses prédécesseurs, depuis 1986, signe lui-même le message sur ce thème, fait reposer en partie sur les médias la possibilité d’un « changement de comportement » à l’égard des migrants. « Il leur revient, en effet, de démasquer les stéréotypes et d’offrir des informations correctes où il arrivera de dénoncer l’erreur de certains, mais aussi de décrire l’honnêteté, la rectitude et la grandeur d’âme du plus grand nombre (des migrants et réfugiés, NDLR) », écrit-il.
RESPONSABILITÉ DES MÉDIAS
« Les mass media ont une très grande responsabilité », a insisté devant la presse le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical de la pastorale pour les migrants, signalant, statistiques de l’ONU à l’appui, qu’en prenant en compte les déplacements internes à des pays, « environ un milliard d’êtres humains vit l’expérience de la migration » : « Une personne sur sept est un migrant », a-t-il résumé, soulignant l’actualité du phénomène du fait de la guerre en Syrie.
En six mois de pontificat, le pape latino-américain, lui-même issu d’une famille qui a émigré d’Italie pour l’Argentine, a manifesté son vif intérêt pour le sort de ces populations, en particulier des réfugiés. D’abord par sa visite inopinée le 8 juillet dernier sur l’île de Lampedusa, où sont accueillis des migrants en détresse. Ce mois-ci, il s’est rendu au centre jésuite romain d’accueil des réfugiés, Astalli, où il a incité l’Église à faire encore davantage, en utilisant notamment les « couvents vides ».
JOURNÉE CENTENAIRE
Désormais fixée au deuxième dimanche après l’Épiphanie, soit le 19 janvier prochain pour 2014, la « journée mondiale du migrant et du réfugié » sera alors centenaire. Son origine remonte au 6 décembre 1914 sous Benoît XV, comme l’a rappelé le P. Gabriele Bentoglio, du Saint-Siège.
Pour l’Église, l’ample phénomène de la mobilité humaine, du fait de la mondialisation, pose aussi un défi pastoral d’évangélisation, thème du message en 2012 de la journée mondiale du migrant. « Les migrations peuvent faire naître la possibilité d’une nouvelle évangélisation », souligne le pape François dans son propre message, rappelant comment Pâques ouvre sur une « humanité pour laquelle toute terre étrangère est une patrie et toute patrie est une terre étrangère ».
SÉBASTIEN MAILLARD (à Rome)
le pape demande un « dépassement des préjugés et des incompréhensions » sur les migrations,
relevant la « grande responsabilité » des mass media .
Un changement d’attitude envers les migrants et les réfugiés est nécessaire de la part de tous », estime le pape François dans son message pour la « journée mondiale du migrant et du réfugié », présenté mardi 24 septembre à Rome au cours d’une conférence de presse.
Dénonçant une « culture de rejet », selon une formulation chère au nouveau pape, ce dernier invite à passer « d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation à une attitude qui ait comme base la ‘culture de la rencontre’ (autre expression bergoglienne, NDLR), seule capable de construire un monde plus juste et fraternel ». « Vers un monde meilleur » sert précisément de titre et de fil conducteur au message, à la fin duquel le pape remercie « ceux qui consacrent leur vie et leurs énergies » aux côtés des migrants et réfugiés.
DÉMASQUER LES STÉRÉOTYPES
« La peur naît qu’il se produise des bouleversements dans la sécurité de la société, que soit couru le risque de perdre l’identité et la culture, que s’alimente la concurrence sur le marché du travail, ou même, que soient introduits de nouveaux facteurs de criminalité », analyse le Saint-Siège dans ce message.
Le pape, qui comme ses prédécesseurs, depuis 1986, signe lui-même le message sur ce thème, fait reposer en partie sur les médias la possibilité d’un « changement de comportement » à l’égard des migrants. « Il leur revient, en effet, de démasquer les stéréotypes et d’offrir des informations correctes où il arrivera de dénoncer l’erreur de certains, mais aussi de décrire l’honnêteté, la rectitude et la grandeur d’âme du plus grand nombre (des migrants et réfugiés, NDLR) », écrit-il.
RESPONSABILITÉ DES MÉDIAS
« Les mass media ont une très grande responsabilité », a insisté devant la presse le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical de la pastorale pour les migrants, signalant, statistiques de l’ONU à l’appui, qu’en prenant en compte les déplacements internes à des pays, « environ un milliard d’êtres humains vit l’expérience de la migration » : « Une personne sur sept est un migrant », a-t-il résumé, soulignant l’actualité du phénomène du fait de la guerre en Syrie.
En six mois de pontificat, le pape latino-américain, lui-même issu d’une famille qui a émigré d’Italie pour l’Argentine, a manifesté son vif intérêt pour le sort de ces populations, en particulier des réfugiés. D’abord par sa visite inopinée le 8 juillet dernier sur l’île de Lampedusa, où sont accueillis des migrants en détresse. Ce mois-ci, il s’est rendu au centre jésuite romain d’accueil des réfugiés, Astalli, où il a incité l’Église à faire encore davantage, en utilisant notamment les « couvents vides ».
JOURNÉE CENTENAIRE
Désormais fixée au deuxième dimanche après l’Épiphanie, soit le 19 janvier prochain pour 2014, la « journée mondiale du migrant et du réfugié » sera alors centenaire. Son origine remonte au 6 décembre 1914 sous Benoît XV, comme l’a rappelé le P. Gabriele Bentoglio, du Saint-Siège.
Pour l’Église, l’ample phénomène de la mobilité humaine, du fait de la mondialisation, pose aussi un défi pastoral d’évangélisation, thème du message en 2012 de la journée mondiale du migrant. « Les migrations peuvent faire naître la possibilité d’une nouvelle évangélisation », souligne le pape François dans son propre message, rappelant comment Pâques ouvre sur une « humanité pour laquelle toute terre étrangère est une patrie et toute patrie est une terre étrangère ».
SÉBASTIEN MAILLARD (à Rome)