Semaine décisive pour le pape François
Posté : 17 févr.14, 06:22
Semaine décisive pour le pape François
L'agenda du pape est surchargé, varié et compliqué, cette semaine plus que les autres.
La curie, entre impatiences, craintes ou attentes d'une révolution
C'est ce lundi en effet que le pape a repris un troisième tour de discussions avec son « G8 » (ou « C8 », pour « Cardinals 8 », comme on l'appelle à l'international), ses huit cardinaux qu'il avait choisis pour l'aider à réformer la gouvernance de l'Église. Au programme d'ici mercredi, la réforme de la curie dont on parle depuis des mois, et qui reste très attendue. La volonté du pape en la matière est connue depuis longtemps : plus de collégialité et plus d'efficacité. Il faudrait pour cela revoir le nombre des dicastères et conseils pontificaux (l'équivalent des ministères), préciser leur cahier des charges, améliorer le dialogue entre eux, tout en favorisant une décentralisation jugée « salutaire » par le pape lui-même. Cette décentralisation dont on attend encore les lignes concrètes est espérée autant que crainte par beaucoup, car elle touchera à la nature même du statut de la curie, des évêques et... de la papauté.
Peu de chance cependant que nous en sachions beaucoup plus mercredi sur les nouveaux horizons qui attentent la curie, sur la place des laïcs ou des femmes en son sein. Le Vatican reste extrêmement discret et demande du temps pour mener à bien une réforme attendue par certains depuis Paul VI.
« La banque de Dieu » cherche son avenir
Un autre dossier institutionnel très sensible est la réforme de l'IOR (l'Institut des œuvres de religion), la banque du Vatican. Épinglée par les autorités européennes et internationales pour son manque de transparence, historiquement pétrie de scandales retentissants, elle attise beaucoup de curiosités avec ses 6 milliards d'actifs. Le pape François, tout autant que le pape Benoit XVI, a cependant fait énormément pour mettre la banque en conformité avec les désiderata de la législation internationale. Non sans mal, c'est presque chose faite aujourd'hui.
Pour éviter d'autres dérapages, le pape entend aussi réformer les statuts de la banque. Le « G8 » va donc écouter le résultat des travaux menés par deux commissions : la commission de surveillance de l'IOR, et la commission de référence chargée des questions économiques relatives aux autres organismes économiques et financiers du Saint-Siège. Selon différents observateurs, un « ministère des finances » pourrait voir le jour. Mais à nouveau, personne n'ose s'aventurer au-delà des premières spéculations. Ce dimanche, le président de l'IOR lui-même, Ernst von Freyberg, avouait au quotidien argentin La Nacion, que si le moment était « crucial », personne ne pouvait encore présager de la décision du Saint-Père.
Critiquer le pape avec amour
Outre ces questions institutionnelles, le pape reçoit à Rome jeudi et vendredi l'ensemble des cardinaux. Presque un an après qu'ils lui aient confié les clés de l'Église, il s'entretiendra avec eux de la pastorale de la famille, un autre sujet polémique (statut des divorcés-remariés...) qui touche au cœur même des sacrements. Enfin, ce samedi, le pape créera ses premiers cardinaux.
La semaine sera donc très observée. Il devra aborder des questions institutionnelles et pastorales hautement complexes qui touchent aux deux mandats pour lesquels il a été élu, et sur lesquels se sont greffées énormément d'attentes. Le Vatican est un lieu de débats au sein duquel le pape, avec énormément de poigne, agit et réfléchit avec un petit cercle de proches (ce qui ne contente pas tout le monde). Ses gestes sont soumis aux regards de catholiques de tout bord, et il ne sera pas facile de contenter l'ensemble. Pour autant, le pape sait qu'il peut compter sur la prière, son discernement, le dialogue et... le cardinal Maradiaga, coordinateur du « G8 », qui a tenu à rappeler ce week-end que si l'on pouvait critiquer le pape, il fallait toujours le faire avec « amour », « comme un fils peut critiquer sa propre mère ».
L'agenda du pape est surchargé, varié et compliqué, cette semaine plus que les autres.
La curie, entre impatiences, craintes ou attentes d'une révolution
C'est ce lundi en effet que le pape a repris un troisième tour de discussions avec son « G8 » (ou « C8 », pour « Cardinals 8 », comme on l'appelle à l'international), ses huit cardinaux qu'il avait choisis pour l'aider à réformer la gouvernance de l'Église. Au programme d'ici mercredi, la réforme de la curie dont on parle depuis des mois, et qui reste très attendue. La volonté du pape en la matière est connue depuis longtemps : plus de collégialité et plus d'efficacité. Il faudrait pour cela revoir le nombre des dicastères et conseils pontificaux (l'équivalent des ministères), préciser leur cahier des charges, améliorer le dialogue entre eux, tout en favorisant une décentralisation jugée « salutaire » par le pape lui-même. Cette décentralisation dont on attend encore les lignes concrètes est espérée autant que crainte par beaucoup, car elle touchera à la nature même du statut de la curie, des évêques et... de la papauté.
Peu de chance cependant que nous en sachions beaucoup plus mercredi sur les nouveaux horizons qui attentent la curie, sur la place des laïcs ou des femmes en son sein. Le Vatican reste extrêmement discret et demande du temps pour mener à bien une réforme attendue par certains depuis Paul VI.
« La banque de Dieu » cherche son avenir
Un autre dossier institutionnel très sensible est la réforme de l'IOR (l'Institut des œuvres de religion), la banque du Vatican. Épinglée par les autorités européennes et internationales pour son manque de transparence, historiquement pétrie de scandales retentissants, elle attise beaucoup de curiosités avec ses 6 milliards d'actifs. Le pape François, tout autant que le pape Benoit XVI, a cependant fait énormément pour mettre la banque en conformité avec les désiderata de la législation internationale. Non sans mal, c'est presque chose faite aujourd'hui.
Pour éviter d'autres dérapages, le pape entend aussi réformer les statuts de la banque. Le « G8 » va donc écouter le résultat des travaux menés par deux commissions : la commission de surveillance de l'IOR, et la commission de référence chargée des questions économiques relatives aux autres organismes économiques et financiers du Saint-Siège. Selon différents observateurs, un « ministère des finances » pourrait voir le jour. Mais à nouveau, personne n'ose s'aventurer au-delà des premières spéculations. Ce dimanche, le président de l'IOR lui-même, Ernst von Freyberg, avouait au quotidien argentin La Nacion, que si le moment était « crucial », personne ne pouvait encore présager de la décision du Saint-Père.
Critiquer le pape avec amour
Outre ces questions institutionnelles, le pape reçoit à Rome jeudi et vendredi l'ensemble des cardinaux. Presque un an après qu'ils lui aient confié les clés de l'Église, il s'entretiendra avec eux de la pastorale de la famille, un autre sujet polémique (statut des divorcés-remariés...) qui touche au cœur même des sacrements. Enfin, ce samedi, le pape créera ses premiers cardinaux.
La semaine sera donc très observée. Il devra aborder des questions institutionnelles et pastorales hautement complexes qui touchent aux deux mandats pour lesquels il a été élu, et sur lesquels se sont greffées énormément d'attentes. Le Vatican est un lieu de débats au sein duquel le pape, avec énormément de poigne, agit et réfléchit avec un petit cercle de proches (ce qui ne contente pas tout le monde). Ses gestes sont soumis aux regards de catholiques de tout bord, et il ne sera pas facile de contenter l'ensemble. Pour autant, le pape sait qu'il peut compter sur la prière, son discernement, le dialogue et... le cardinal Maradiaga, coordinateur du « G8 », qui a tenu à rappeler ce week-end que si l'on pouvait critiquer le pape, il fallait toujours le faire avec « amour », « comme un fils peut critiquer sa propre mère ».