Les sectes et les personnes âgées...
Posté : 07 avr.14, 03:26
"Ils opèrent en petits groupes, tout aussi insidieux que les organisations sectaires internationales, et s'attaquent, entre autres, au "marché" des personnes âgées vulnérables, en pleine expansion.
Le rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), remis jeudi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dresse un tableau inquiétant des années 2011/2012, et plus encore de l'avenir.
"La Miviludes a enregistré, au cours de l'année 2011 près de 2.300 saisines, soit une augmentation de 25% par rapport à 2010", relève un communiqué de Matignon. "Cette tendance se confirme en 2012, puisque sur les huit premiers mois de l'année, le nombre de signalements a encore augmenté de 22% par rapport à la même période 2011".
Qui sont ces mouvements à caractère sectaire ? Pour Serge Blisko, président de la Miviludes, il ne s'agit plus tant des grandes organisations, que de "petits groupes centrés autour d'un individu qui impose sa loi aux +adeptes+".
"On appâte une personne, le plus souvent à un moment critique de sa vie, on l'amène peu à peu par d'insidieuses manoeuvres psychologiques accompagnées parfois de pressions physiques, à perdre son autonomie et son libre arbitre", note Serge Blisko. Et de citer l'exemple des "reclus de Monflanquin", famille tombée sous l'emprise d'un escroc pendant des années et aujourd'hui ruinée.
Parmi les victimes d'abus, figure aussi un nombre croissant de "personnes âgées, fragilisées par l'âge, l'isolement, le deuil, la maladie, la perte des repères, l'altération des capacités physiques et intellectuelles. Ce ne sont pas tant des cibles à recruter que des sources potentielles de revenus et de capitaux".
Interrogé par la Miviludes, Bernard Ennuyer, docteur en sociologie, estime qu'"il y a une fraction des populations vieillissantes, à partir de 80-85 ans, qui est beaucoup plus à risques face aux dérives thérapeutiques et sectaires".
Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victime de sectes (Unadfi), s'inquiète également du nombre "d'abus de faiblesse" sur des personnes âgées, dont elle est saisie.
"Les associations sont souvent contactées par des familles qui s'inquiètent des démarches auprès de leurs proches de certaines associations reconnues comme sectaires", ajoute Mme Picard, co-auteur de la loi de 2001 sur la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales".
"Par le biais de démarchages à domicile, de propositions, de discussion, d'aide à rompre la solitude, de distribution ou vente de documents pseudo religieux, ces mouvements, notamment les Témoins de Jéhovah, font un "forcing" pour pénétrer chez les personnes âgées, s'insinuer dans leur intimité et, à terme, se substituer à la famille qui devient encombrante et se voit rejetée".
S'en suivent des tentatives de captations financières, des dons soutirés ou des legs de sommes plus ou moins importantes.
Mais, les risques d'abus ou de maltraitance se multiplient aussi dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, comme chez les personnes âgées vivant en milieu sectaire, relève le rapport de la Miviludes.
"D'ici à 2040, la France comptera 7 millions d'octogénaires, contre 2,5 millions en 2011, s'inquiète Serge Blisko. Il faut absolument assurer leur protection"."
http://www.lepoint.fr/societe/les-perso ... 979_23.php
Le rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), remis jeudi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dresse un tableau inquiétant des années 2011/2012, et plus encore de l'avenir.
"La Miviludes a enregistré, au cours de l'année 2011 près de 2.300 saisines, soit une augmentation de 25% par rapport à 2010", relève un communiqué de Matignon. "Cette tendance se confirme en 2012, puisque sur les huit premiers mois de l'année, le nombre de signalements a encore augmenté de 22% par rapport à la même période 2011".
Qui sont ces mouvements à caractère sectaire ? Pour Serge Blisko, président de la Miviludes, il ne s'agit plus tant des grandes organisations, que de "petits groupes centrés autour d'un individu qui impose sa loi aux +adeptes+".
"On appâte une personne, le plus souvent à un moment critique de sa vie, on l'amène peu à peu par d'insidieuses manoeuvres psychologiques accompagnées parfois de pressions physiques, à perdre son autonomie et son libre arbitre", note Serge Blisko. Et de citer l'exemple des "reclus de Monflanquin", famille tombée sous l'emprise d'un escroc pendant des années et aujourd'hui ruinée.
Parmi les victimes d'abus, figure aussi un nombre croissant de "personnes âgées, fragilisées par l'âge, l'isolement, le deuil, la maladie, la perte des repères, l'altération des capacités physiques et intellectuelles. Ce ne sont pas tant des cibles à recruter que des sources potentielles de revenus et de capitaux".
Interrogé par la Miviludes, Bernard Ennuyer, docteur en sociologie, estime qu'"il y a une fraction des populations vieillissantes, à partir de 80-85 ans, qui est beaucoup plus à risques face aux dérives thérapeutiques et sectaires".
Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victime de sectes (Unadfi), s'inquiète également du nombre "d'abus de faiblesse" sur des personnes âgées, dont elle est saisie.
"Les associations sont souvent contactées par des familles qui s'inquiètent des démarches auprès de leurs proches de certaines associations reconnues comme sectaires", ajoute Mme Picard, co-auteur de la loi de 2001 sur la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales".
"Par le biais de démarchages à domicile, de propositions, de discussion, d'aide à rompre la solitude, de distribution ou vente de documents pseudo religieux, ces mouvements, notamment les Témoins de Jéhovah, font un "forcing" pour pénétrer chez les personnes âgées, s'insinuer dans leur intimité et, à terme, se substituer à la famille qui devient encombrante et se voit rejetée".
S'en suivent des tentatives de captations financières, des dons soutirés ou des legs de sommes plus ou moins importantes.
Mais, les risques d'abus ou de maltraitance se multiplient aussi dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, comme chez les personnes âgées vivant en milieu sectaire, relève le rapport de la Miviludes.
"D'ici à 2040, la France comptera 7 millions d'octogénaires, contre 2,5 millions en 2011, s'inquiète Serge Blisko. Il faut absolument assurer leur protection"."
http://www.lepoint.fr/societe/les-perso ... 979_23.php