Mahdi dernier des khalifes selon Ibn arabi
Posté : 01 sept.14, 01:18
Selon un hadîth rapporté par Muslim, le Prophète — qu'Allah répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! — a dit : « Durant le temps final de ma Communauté (âkhir-urnmatî), il y aura un Calife qui distribuera l'argent sans compter. » Ce trait caractéristique permet à la Tradition islamique d'identifier ce Calife au Mahdi dont il est dit, selon un autre hadith confirmé par Tirmidhî : « ... il sera précédé par les Anges et rendra l'Islam manifeste (ou victorieux : yuzhiru). L'argent coulera alors avec une telle abondance qu'un homme qui dira : « Ô Mahdi, fais-moi un don ! » en recevra autant que son vêtement en pourra contenir. »
La fonction du Mahdi comporte explicitement les deux attributs fondamentaux du « Roi de Justice » représentés par la Balance et par l'Épée. En effet, d'une part, les mêmes données précisent qu'« il remplira la Terre de justice et d'équité tout comme elle avait été remplie (auparavant) de tyrannie et d'injustice » ; de l'autre, Ibn Arabî déclare : « Le Sceau de la Sainteté muhammadienne et le Coran sont des « frères », tout comme le Mahdi et l'Épée sont des « frères » (1). » Cette dernière indication montre que sa fonction s'inscrit dans la perspective traditionnelle liée à la doctrine des « trois Sceaux ». Rappelons que ceux-ci « relèvent directement, non de la forme islamique au sens strict, mais du Centre initiatique suprême. Ils sont « indépendants » à l'égard de l'Islam dans la mesure où c'est d'eux, précisément, que l'Islam dépend au point de vue de sa définition formelle et de ses réadaptations cycliques (2). » Le premier, qui est le Sceau de la Prophétie légiférante identifié à Muhammad — sur lui la Grâce el la Paix ! — « a pour fonction d'énoncer et de communiquer la Loi finale et universelle qui ne peut être abrogée par aucune autre : elle fixe irrévocablement le régime traditionnel de la fin de notre cycle » ; le second, qui est Sceau de la Sainteté muhammadienne et qui est identifié à Ibn Arabî, « est le dernier être humain qui possède la connaissance directe de la totalité des secrets contenues dans cette Loi » ; enfin, le troisième, qui est le Sceau de la Sainteté universelle et qui n'est autre que sayyidnâ Aïssâ, le Christ de la Seconde Venue, est le dernier être humain qui possédera « la connaissance directe des secrets communs à l'Islam et aux autres formes traditionnelles ». La fonction du Mahdi est inséparable de celle de ce troisième Sceau ; du reste, un hadith précise expressément qu'« il n'est d'autre Mahdî que Jésus fils de Marie « (lâ Mahdî illa Aïssâ ibn Maryam), ce qui explique la comparaison énoncée plus haut par le Cheikh al-Akbar.
(1) Futûhât, chap. 366. Sauf indication contraire, les citations qui suivent sont tirées de ce chapitre.
(2) Cf. René Guénon et l'avènement du troisième Sceau, p.42-43.
Dans l'œuvre de restauration traditionnelle et de rassemblement de toutes les forces spirituelles qui s'opérera « durant le temps final de ma Communauté », les rôles respectifs de Jésus et du Mahdî apparaissent comme complémentaires : ce dernier « rendra l'Islam manifeste » en instaurant la souveraineté universelle de la Loi muhammadienne entendue au sens total que nous avons défini, de sorte que le Christ de la Seconde Venue exercera son autorité dans le monde en s'appuyant sur cette Loi préparée pour lui et rétablie dans sa pureté originelle, L'Islam deviendra alors, selon les termes de Michel Vâlsan, « la seule forme pratiquée sur terre avant la fermeture du cycle cosmique de la présente humanité » (3). Selon Ibn Arabî (4), le Mahdi « supprimera le tribut imposé aux non-musulmans et appellera à Allâh au moyen de l'Épée », ce qui signifie qu'il mettra fin au statut provisoire qui, jusque dans les pays du dâr al-islâm, autorisait ceux qui en exprimaient la volonté à pratiquer des formes traditionnelles autres que l'Islam ; qu'il tirera toutes les conséquences de l'abrogation, demeurée jusqu'alors virtuelle, des législations sacrées précédentes, et qu'il imposera la Loi islamique comme unique Loi divine. Le double pouvoir « de vie et de mort » évoqué par le symbolisme de l'Épée (5) doit être entendu ici moins dans un sens « guerrier » (6) — qui n'est cependant pas à exclure — que dans un sens « légal » de « confirmation et d'abrogation » inhérent à la proclamation même de cette Loi « unique et universelle » qui, dans la phase actuelle de « sommeil du monde », représente l'autorité suprême du Califat muhammadien. Le Califat du Mahdi sera directement lié à celui de la Loi islamique dont il proclamera extérieurement les prérogatives. L'affirmation akbarienne citée au chapitre précédent, selon laquelle les statuts traditionnels antérieurs « ne peuvent plus être considérés comme des statuts d'Allâh, qui les a qualifiés de mensonge, de sorte qu'ils jouent non en la faveur mais en la défaveur de ceux qui s'y conforment » s'explique et se justifie par référence à cette fonction finale de la Loi instaurée par Muhammad — sur lui la Grâce et la Paix ! –, car il serait absurde et contradictoire de proclamer un Droit sacré universel et de confirmer en même temps la validité juridique des législations traditionnelles antérieures. L'identification de l'Islam au « Droit divin véritable » (haqq) implique nécessairement l'abrogation de ces dernières. A cet égard, on soulignera que le terme bâtil est exactement opposé, quant à sa signification, au terme haqq puisqu'il désigne, non seulement le « mensonge », mais aussi ce qui est juridiquement sans valeur (7).
(3) L'Islam et la fonction de René Guénon, p. 139. Sur les raisons d'ordre cyclique qui sont à l'origine de l'œuvre de restauration entreprise et de la mission confiée à l'Islam, cf. René Guénon et l’avènement du troisième Sceau, p. 44 et 51.
(4) Cf. infra, p. 277.
(5) Cf. René Guénon, Sayful-Islam, chap. XXVII des Symboles fondamentaux.
(6) Ibn Arabî souligne avec une certaine insistance l'aspect miséricordieux de la fonction du Mahdî: « Le Mahdi est la Miséricorde d'Allah, tout comme le Prophète — sur lui la Grâce et la Paix ! — est une miséricorde. Le Très-Haut a dit : « Nous t'avons envoyé uniquement comme une miséricorde pour les mondes (Cor. 21, 107). »
(7) Les Lois anté-islamiques sont mensongères au regard d'al-haqq et véridiques au point de vue de la haqîqa. Lorsqu'Ibn Arabî déclare qu'elles sont mensongères parce qu'Allah les a déclarées telles, on peut voir dans cette manière de s'exprimer une certaine réserve du Connaissant par Allâh à l'égard d'une vérité qui n'est pleinement justifiable sur le plan du Droit.
Source: esprit-universel blog
La fonction du Mahdi comporte explicitement les deux attributs fondamentaux du « Roi de Justice » représentés par la Balance et par l'Épée. En effet, d'une part, les mêmes données précisent qu'« il remplira la Terre de justice et d'équité tout comme elle avait été remplie (auparavant) de tyrannie et d'injustice » ; de l'autre, Ibn Arabî déclare : « Le Sceau de la Sainteté muhammadienne et le Coran sont des « frères », tout comme le Mahdi et l'Épée sont des « frères » (1). » Cette dernière indication montre que sa fonction s'inscrit dans la perspective traditionnelle liée à la doctrine des « trois Sceaux ». Rappelons que ceux-ci « relèvent directement, non de la forme islamique au sens strict, mais du Centre initiatique suprême. Ils sont « indépendants » à l'égard de l'Islam dans la mesure où c'est d'eux, précisément, que l'Islam dépend au point de vue de sa définition formelle et de ses réadaptations cycliques (2). » Le premier, qui est le Sceau de la Prophétie légiférante identifié à Muhammad — sur lui la Grâce el la Paix ! — « a pour fonction d'énoncer et de communiquer la Loi finale et universelle qui ne peut être abrogée par aucune autre : elle fixe irrévocablement le régime traditionnel de la fin de notre cycle » ; le second, qui est Sceau de la Sainteté muhammadienne et qui est identifié à Ibn Arabî, « est le dernier être humain qui possède la connaissance directe de la totalité des secrets contenues dans cette Loi » ; enfin, le troisième, qui est le Sceau de la Sainteté universelle et qui n'est autre que sayyidnâ Aïssâ, le Christ de la Seconde Venue, est le dernier être humain qui possédera « la connaissance directe des secrets communs à l'Islam et aux autres formes traditionnelles ». La fonction du Mahdi est inséparable de celle de ce troisième Sceau ; du reste, un hadith précise expressément qu'« il n'est d'autre Mahdî que Jésus fils de Marie « (lâ Mahdî illa Aïssâ ibn Maryam), ce qui explique la comparaison énoncée plus haut par le Cheikh al-Akbar.
(1) Futûhât, chap. 366. Sauf indication contraire, les citations qui suivent sont tirées de ce chapitre.
(2) Cf. René Guénon et l'avènement du troisième Sceau, p.42-43.
Dans l'œuvre de restauration traditionnelle et de rassemblement de toutes les forces spirituelles qui s'opérera « durant le temps final de ma Communauté », les rôles respectifs de Jésus et du Mahdî apparaissent comme complémentaires : ce dernier « rendra l'Islam manifeste » en instaurant la souveraineté universelle de la Loi muhammadienne entendue au sens total que nous avons défini, de sorte que le Christ de la Seconde Venue exercera son autorité dans le monde en s'appuyant sur cette Loi préparée pour lui et rétablie dans sa pureté originelle, L'Islam deviendra alors, selon les termes de Michel Vâlsan, « la seule forme pratiquée sur terre avant la fermeture du cycle cosmique de la présente humanité » (3). Selon Ibn Arabî (4), le Mahdi « supprimera le tribut imposé aux non-musulmans et appellera à Allâh au moyen de l'Épée », ce qui signifie qu'il mettra fin au statut provisoire qui, jusque dans les pays du dâr al-islâm, autorisait ceux qui en exprimaient la volonté à pratiquer des formes traditionnelles autres que l'Islam ; qu'il tirera toutes les conséquences de l'abrogation, demeurée jusqu'alors virtuelle, des législations sacrées précédentes, et qu'il imposera la Loi islamique comme unique Loi divine. Le double pouvoir « de vie et de mort » évoqué par le symbolisme de l'Épée (5) doit être entendu ici moins dans un sens « guerrier » (6) — qui n'est cependant pas à exclure — que dans un sens « légal » de « confirmation et d'abrogation » inhérent à la proclamation même de cette Loi « unique et universelle » qui, dans la phase actuelle de « sommeil du monde », représente l'autorité suprême du Califat muhammadien. Le Califat du Mahdi sera directement lié à celui de la Loi islamique dont il proclamera extérieurement les prérogatives. L'affirmation akbarienne citée au chapitre précédent, selon laquelle les statuts traditionnels antérieurs « ne peuvent plus être considérés comme des statuts d'Allâh, qui les a qualifiés de mensonge, de sorte qu'ils jouent non en la faveur mais en la défaveur de ceux qui s'y conforment » s'explique et se justifie par référence à cette fonction finale de la Loi instaurée par Muhammad — sur lui la Grâce et la Paix ! –, car il serait absurde et contradictoire de proclamer un Droit sacré universel et de confirmer en même temps la validité juridique des législations traditionnelles antérieures. L'identification de l'Islam au « Droit divin véritable » (haqq) implique nécessairement l'abrogation de ces dernières. A cet égard, on soulignera que le terme bâtil est exactement opposé, quant à sa signification, au terme haqq puisqu'il désigne, non seulement le « mensonge », mais aussi ce qui est juridiquement sans valeur (7).
(3) L'Islam et la fonction de René Guénon, p. 139. Sur les raisons d'ordre cyclique qui sont à l'origine de l'œuvre de restauration entreprise et de la mission confiée à l'Islam, cf. René Guénon et l’avènement du troisième Sceau, p. 44 et 51.
(4) Cf. infra, p. 277.
(5) Cf. René Guénon, Sayful-Islam, chap. XXVII des Symboles fondamentaux.
(6) Ibn Arabî souligne avec une certaine insistance l'aspect miséricordieux de la fonction du Mahdî: « Le Mahdi est la Miséricorde d'Allah, tout comme le Prophète — sur lui la Grâce et la Paix ! — est une miséricorde. Le Très-Haut a dit : « Nous t'avons envoyé uniquement comme une miséricorde pour les mondes (Cor. 21, 107). »
(7) Les Lois anté-islamiques sont mensongères au regard d'al-haqq et véridiques au point de vue de la haqîqa. Lorsqu'Ibn Arabî déclare qu'elles sont mensongères parce qu'Allah les a déclarées telles, on peut voir dans cette manière de s'exprimer une certaine réserve du Connaissant par Allâh à l'égard d'une vérité qui n'est pleinement justifiable sur le plan du Droit.
Source: esprit-universel blog